Mal-être, épuisement professionnel, souffrance au
travail: un numéro unique d'écoute et d'accompagnement est désormais
disponible pour tous les professionnels de santé en détresse, ont
annoncé mardi l'Ordre des médecins et l'Ordre des infirmiers.
Le 0.800.800.854, disponible 7 jours sur 7 et 24h/24, a pour vocation de venir en aide à tous les professionnels de santé, "sur tout le territoire", détaille l'Ordre national des infirmiers dans un communiqué.
"L'ensemble des ordres des professions de santé" (médecins, sage-femmes, dentistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues et pharmaciens) sont associés dans cette démarche, et six ont déjà signé une charte qui les engage, a précisé à l'AFP Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), à l'issue d'un débat au siège du Cnom.
Lancée le 1er janvier et au départ réservée aux médecins et internes, la plateforme téléphonique a été rendue gratuite en février, puis ouverte, le 1er avril, à tous les professionnels de santé, a-t-il expliqué.
Via ce numéro, comme c'est déjà le cas pour les médecins, les soignants seront en contact avec "des psychologues cliniciens formés" et pourront "bénéficier d'un soutien psychologique" immédiat, être orientés vers un médecin ou service hospitalier dédié aux soignants, voire vers "une prise en charge d'urgence".
Ils pourront également se voir proposer un accompagnement de terrain, par une association ou structure locale, ou être orientés vers les bons interlocuteurs en cas de violence, agression, litige, et pour des questions déontologiques, juridiques ou administratives.
Le service sera financé par tous les ordres et donc par les "cotisations des professionnels", a indiqué M. Bouet. Face au malaise des professionnels, "Il faut acquérir un certain niveau de compétences et de connaissances" et "c'est plus facile avec 1,3 million de personnes qu'avec 295.000 médecins", a-t-il ajouté.
"Nous avons des problématiques et des constats communs, on voit bien que ce malaise a un coût social, (...) une répercussion sur la santé, sur les erreurs qui peuvent être faites auprès des usagers" et "agir avec sept professions réglementées, ça permet d'avoir un vrai réseau, de vrais moyens" et d'être "plus forts", a déclaré Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers.
Dans cette profession, "huit suicides avérés" ont été recensés l'année dernière.
Une enquête, réalisée par l'Ordre des infirmiers du 30 mars au 7 avril 2018 auprès de 18.653 infirmiers met à nouveau en lumière leur épuisement professionnel.
Plus de huit infirmiers sur dix affirment se sentir "très souvent" (37%) ou "quelques fois" (45,8%) "émotionnellement vidés par leur travail". 43,2% se sentent "très souvent" à bout à la fin de la journée et une proportion équivalente (42,4%) "très souvent" fatigués avant une nouvelle journée.
Un quart des personnes interrogées déclarent avoir déjà consulté un psychiatre ou un psychologue pour des questions liées à leur travail. Par ailleurs, 21,6% d'entre elles envisagent "très souvent" de cesser leur activité.
Pour expliquer le mal-être, la charge de travail est un facteur "important" ou "très important" pour 79,4% des répondants. Mais aussi "les violences et l'agressivité" (57,5%) ou les aspects financiers (51,1%).
Environ 58,8% des infirmiers travaillent "régulièrement" ou "fréquemment" 12 heures ou plus par jour et un quart d'entre eux (25,12%) travaille "régulièrement" ou "fréquemment" sept jours consécutifs ou plus.
***
Souffrance des soignants : l’Ordre formule des propositions concrètes à l’occasion d’un débat
Le 0.800.800.854, disponible 7 jours sur 7 et 24h/24, a pour vocation de venir en aide à tous les professionnels de santé, "sur tout le territoire", détaille l'Ordre national des infirmiers dans un communiqué.
"L'ensemble des ordres des professions de santé" (médecins, sage-femmes, dentistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues et pharmaciens) sont associés dans cette démarche, et six ont déjà signé une charte qui les engage, a précisé à l'AFP Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), à l'issue d'un débat au siège du Cnom.
Lancée le 1er janvier et au départ réservée aux médecins et internes, la plateforme téléphonique a été rendue gratuite en février, puis ouverte, le 1er avril, à tous les professionnels de santé, a-t-il expliqué.
Via ce numéro, comme c'est déjà le cas pour les médecins, les soignants seront en contact avec "des psychologues cliniciens formés" et pourront "bénéficier d'un soutien psychologique" immédiat, être orientés vers un médecin ou service hospitalier dédié aux soignants, voire vers "une prise en charge d'urgence".
Ils pourront également se voir proposer un accompagnement de terrain, par une association ou structure locale, ou être orientés vers les bons interlocuteurs en cas de violence, agression, litige, et pour des questions déontologiques, juridiques ou administratives.
Le service sera financé par tous les ordres et donc par les "cotisations des professionnels", a indiqué M. Bouet. Face au malaise des professionnels, "Il faut acquérir un certain niveau de compétences et de connaissances" et "c'est plus facile avec 1,3 million de personnes qu'avec 295.000 médecins", a-t-il ajouté.
"Nous avons des problématiques et des constats communs, on voit bien que ce malaise a un coût social, (...) une répercussion sur la santé, sur les erreurs qui peuvent être faites auprès des usagers" et "agir avec sept professions réglementées, ça permet d'avoir un vrai réseau, de vrais moyens" et d'être "plus forts", a déclaré Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers.
Dans cette profession, "huit suicides avérés" ont été recensés l'année dernière.
Une enquête, réalisée par l'Ordre des infirmiers du 30 mars au 7 avril 2018 auprès de 18.653 infirmiers met à nouveau en lumière leur épuisement professionnel.
Plus de huit infirmiers sur dix affirment se sentir "très souvent" (37%) ou "quelques fois" (45,8%) "émotionnellement vidés par leur travail". 43,2% se sentent "très souvent" à bout à la fin de la journée et une proportion équivalente (42,4%) "très souvent" fatigués avant une nouvelle journée.
Un quart des personnes interrogées déclarent avoir déjà consulté un psychiatre ou un psychologue pour des questions liées à leur travail. Par ailleurs, 21,6% d'entre elles envisagent "très souvent" de cesser leur activité.
Pour expliquer le mal-être, la charge de travail est un facteur "important" ou "très important" pour 79,4% des répondants. Mais aussi "les violences et l'agressivité" (57,5%) ou les aspects financiers (51,1%).
Environ 58,8% des infirmiers travaillent "régulièrement" ou "fréquemment" 12 heures ou plus par jour et un quart d'entre eux (25,12%) travaille "régulièrement" ou "fréquemment" sept jours consécutifs ou plus.
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Souffrance des soignants : l’Ordre formule des propositions concrètes à l’occasion d’un débat
Chaque
semaine ou presque, l’actualité fait état de drames touchant des
professionnels de santé, dont la souffrance s’exprime de plus en plus.
Dans ce contexte, l’Ordre a organisé, ce mardi 10 avril, de 9 à 11 heures, un débat intitulé : « Quelle solidarité pour les soignants ? » Les échanges ont notamment porté sur la souffrance croissante du corps médical et sur les enjeux de santé publique qu’elle soulève.
Ces discussions se sont inscrites dans une réflexion menée de longue date par l’ensemble des professionnels de santé. La dernière édition du r, diffusée à cette occasion, ainsi que d’internes et de jeunes médecins sur la santé mentale des jeunes médecins et des internes, publiée en juin 2017, ont notamment permis de mettre en relief le mal-être des soignants.
Six intervenants d’horizons différents – tous reconnus pour leur expertise dans le domaine médical – ont partagé leur analyse pendant plus de deux heures, avant d’échanger avec le public. Etaient présents :
• Rachel BOCHER, Présidente de L'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH)
• Jean Baptiste BONNET, Président de l’InterSyndicale nationale des internes (ISNI)
• Patrick CHAMBOREDON, Président de l’Ordre national des Infirmiers
• Eric GALAM, professeur des universités à l’UFR Paris VII, responsable du DIU « Soigner les soignants »
• Donata MARRA, psychiatre, spécialisée dans les risques psychosociaux chez les étudiants en médecine à Paris VI, et chargée de mission interministérielle par Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
• Nicolas REVEL, Directeur Général de la CNAMTS
L’Ordre des médecins, par la voix du Président Patrick Bouet et du Dr Jacques Morali, Président de la commission d’entraide du CNOM, a formulé des propositions concrètes en faveur d’une prise en charge globale des difficultés des soignants, à travers des actions de prévention mais aussi de dépistage et de suivi des professionnels en difficulté. Le numéro vert d’écoute et d’assistance aux médecins et internes en difficulté (0800 800 854), accessible gratuitement 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 ; la création d’un réseau d’Unités de soins pour les soignants prenant en charge tous les médecins en souffrance ; et le partenariat signé par le CNOM avec la CARMF et le CNG pour mettre en œuvre un programme élargi d’entraide médico-psycho-sociale aux médecins en difficulté quel que soit leur mode d’exercice en sont des premières traductions concrètes.
« Le désarroi du corps médical face aux réalités de l’exercice quotidien n’est pas nouveau, alerte le Président Patrick Bouet. Cette souffrance a aujourd’hui atteint un point de non-retour. C’est pourquoi j’appelle les pouvoirs publics à apporter des réponses fortes. Les professionnels de santé doivent être enfin protégés. Leur garantir ce droit fondamental, c’est aussi œuvrer dans l’intérêt des patients. »
Dans ce contexte, l’Ordre a organisé, ce mardi 10 avril, de 9 à 11 heures, un débat intitulé : « Quelle solidarité pour les soignants ? » Les échanges ont notamment porté sur la souffrance croissante du corps médical et sur les enjeux de santé publique qu’elle soulève.
Ces discussions se sont inscrites dans une réflexion menée de longue date par l’ensemble des professionnels de santé. La dernière édition du r, diffusée à cette occasion, ainsi que d’internes et de jeunes médecins sur la santé mentale des jeunes médecins et des internes, publiée en juin 2017, ont notamment permis de mettre en relief le mal-être des soignants.
Six intervenants d’horizons différents – tous reconnus pour leur expertise dans le domaine médical – ont partagé leur analyse pendant plus de deux heures, avant d’échanger avec le public. Etaient présents :
• Rachel BOCHER, Présidente de L'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH)
• Jean Baptiste BONNET, Président de l’InterSyndicale nationale des internes (ISNI)
• Patrick CHAMBOREDON, Président de l’Ordre national des Infirmiers
• Eric GALAM, professeur des universités à l’UFR Paris VII, responsable du DIU « Soigner les soignants »
• Donata MARRA, psychiatre, spécialisée dans les risques psychosociaux chez les étudiants en médecine à Paris VI, et chargée de mission interministérielle par Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
• Nicolas REVEL, Directeur Général de la CNAMTS
L’Ordre des médecins, par la voix du Président Patrick Bouet et du Dr Jacques Morali, Président de la commission d’entraide du CNOM, a formulé des propositions concrètes en faveur d’une prise en charge globale des difficultés des soignants, à travers des actions de prévention mais aussi de dépistage et de suivi des professionnels en difficulté. Le numéro vert d’écoute et d’assistance aux médecins et internes en difficulté (0800 800 854), accessible gratuitement 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 ; la création d’un réseau d’Unités de soins pour les soignants prenant en charge tous les médecins en souffrance ; et le partenariat signé par le CNOM avec la CARMF et le CNG pour mettre en œuvre un programme élargi d’entraide médico-psycho-sociale aux médecins en difficulté quel que soit leur mode d’exercice en sont des premières traductions concrètes.
« Le désarroi du corps médical face aux réalités de l’exercice quotidien n’est pas nouveau, alerte le Président Patrick Bouet. Cette souffrance a aujourd’hui atteint un point de non-retour. C’est pourquoi j’appelle les pouvoirs publics à apporter des réponses fortes. Les professionnels de santé doivent être enfin protégés. Leur garantir ce droit fondamental, c’est aussi œuvrer dans l’intérêt des patients. »
Fichier attaché | Taille | |
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Rapport du CNOM "La santé des médecins : un enjeu majeur de santé publique" | 4.67 Mo | |
Communiqué du 10 avril 2018 |