vendredi 28 avril 2023

ETUDE RECHERCHE Risque d'automutilation non fatale et de mortalité prématurée dans les trois années suivant l'hospitalisation d'adolescents et de jeunes adultes souffrant de troubles de l'alimentation : Une étude nationale basée sur la population

ORIGINAL ARTICLE

Open Access

Risk of non-fatal self-harm and premature mortality in the three years following hospitalization in adolescents and young adults with an eating disorder: A nationwide population-based study
First published: 24 April 2023

 

Source :

 

acces article https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/eat.23974

AUTOUR DE LA QUESTION Psycom publie « Mon GPS », version ado/jeune adulte

 Psycom publie « Mon GPS », version ado/jeune adulte

En partenariat avec l’association Prévention, rétablissement et inclusion en santé mentale (Prism) et l’Institut de psychiatrie/réseau Transition, Psycom lance une version de « Mon GPS » (Guide prévention et soins) pour les adolescents et jeunes adultes. Outil d’élaboration de mesures anticipées en psychiatrie, il se présente sous la forme d’un livret à remplir, avec des questions, des lignes à compléter et des cases à cocher.

• A télécharger sur www.psycom.org

source https://www.santementale.fr/2023/04/psycom-publie-mon-gps-version-ado-jeune-adulte/ 

INFO + 


Le kit mon GPS (Guide prévention et soins)
Mise à jour : 15/03/2023 https://www.psycom.org/agir/la-defense-des-droits/kit-mon-gps/
Lorsque l'on vit avec un trouble psychique, on peut traverser des moments de crise nécessitant des soins. Il peut alors être difficile de faire connaître nos besoins et respecter nos droits. En remplissant le livret "mon GPS Guide Prévention et Soins", nous exprimons nos souhaits par avance pour qu'ils soient pris en compte.

ETUDE RECHERCHE Les jeunes des Missions locales de Paris et le risque suicidaire. Résultats préliminaires d’un essai contrôlé de proposition de suivi psychothérapeutique préventif du suicide (MLADO)

Les jeunes des Missions locales de Paris et le risque suicidaire. Résultats préliminaires d’un essai contrôlé de proposition de suivi psychothérapeutique préventif du suicide (MLADO) - 27/04/23

Doi : 10.1016/j.banm.2023.02.010 
A. Guedeney a, , G. Benamozig b, K. El Asmar c, S. Viaux Savelon d
a Université Paris Cité, Hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France 
b LaVita, Paris, France 
c Unité de recherche clinique, Bichat, Paris, France 
d Hôpital universitaire Croix Rousse, Hospices civils de Lyon, Université Lyon 1, Lyon, France 

⁎Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Thursday 27 April 2023

Résumé
Introduction

En France, et vu sa fréquence, la prévention du suicide est devenue un enjeu de santé publique. La Mission locale de Paris (MLP) est une association ayant une délégation de service. Elle est financée par l’État, la région Île-de-France et le département de Paris. La MLP a pour objectif d’accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle et sociale. Les jeunes en insertion ont environ deux fois plus de risque d’avoir fait une tentative de suicide que les jeunes actifs.

Méthode
La recherche MLADO, essai randomisé et contrôlé, a visé à évaluer l’efficacité de la proposition d’un suivi psychologique hebdomadaire pour un an pour les adolescents et jeunes adultes des Missions locales de Paris, ayant un score égal ou supérieur à 8 à l’Adolescent Depression Rating Scale (ADRS/EDA), ou avec un score supérieur au seuil Child Trauma Questionnaire (CTQ/ETE).

Résultats
Cent soixante-cinq jeunes suivis sur les cinq sites participants de la MLP se sont rendus à un entretien en vue de leur inclusion et leur randomisation dans MLADO. Parmi les 128 inclus, 20,3 % avaient déjà fait une tentative de suicide. Aucune tentative de suicide n’a été enregistrée pendant toute la période de suivi, dans les deux groupes, et malgré l’isolement dû au Covid-19 pendant la dernière partie de l’étude. Le score à l’ADRS a chuté dès le 3e mois de suivi, dans les deux groupes mais ne s’est régularisé qu’au bout d’un an de suivi dans le groupe contrôle.

Conclusion
Aller au-devant de ces jeunes vulnérables en leur proposant une évaluation et l’entrée dans un suivi psychologique en ville, sans coût ni délai pour eux, est une démarche bien acceptée, et qui se montre efficace pour diminuer leur dépression et le risque de suicide. L’ADRS/EDA et la CTQ/ETE dans leurs versions françaises sont de bons outils de dialogue, qui peuvent permettre l’entrée dans une démarche de soin.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots-clés : Dépression, Suicide, Prévention primaire, Missions médicales, Relations interpersonnelles, Psychologie de l’adolescent

Introduction
Fréquence du suicide des adolescents en France
Pandémie COVID-19 et saturation du dispositif de soins public
Le dispositif de la Mission locale et la santé mentale
La recherche Mission locale ADO (MLADO)
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques
Discussion
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
https://www.em-consulte.com/article/1586390

 Séance du 21/03/2023.
☆☆ Code de l’essai : K170104-J/No IDRCB : 2018-A01255-50. PHRC N-16-0610 APHP. Avis positif du Comité d’éthique Lariboisière Saint-Louis.      





      

AUTOUR DE LA QUESTION Vers une psychiatrie de précision

CNRS Info
Vers une psychiatrie de précision


25 avril 2023  https://www.cnrs.fr/*
Recherche

Le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR) exploratoire ProPSY – piloté par le CNRS et l’Inserm – vise à développer des solutions en soutien au déploiement de la médecine de précision en psychiatrie. Les recherches se concentrent sur les troubles bipolaires, les dépressions résistantes, les schizophrénies et les troubles du spectre de l’autisme. Il est doté d’un budget de 80 millions d’euros sur 5 ans. Entretien avec Marion Leboyer, directrice du programme pour le CNRS.

Le PEPR "Projet-programme en psychiatrie de précision" (ProPSY1 ) ambitionne de développer la psychiatrie de précision pour révolutionner le diagnostic des troubles mentaux et la prise en charge des patients. Pourquoi est-ce important d’avoir un programme dédié à ces enjeux ?
Marion Leboyer2  : La psychiatrie est la première cause mondiale de handicap avec 60 % des patients qui ne répondent pas adéquatement aux traitements ou aux stratégies thérapeutiques existantes, quelle que soit leur pathologie. Ces pathologies sont extrêmement fréquentes et touchent 12 millions de Français, sans compter les retentissements sur les aidants et les proches. Elles représentent la majorité des dépenses nationales directes et indirectes en santé, qui sont passées de 109 à 160 milliards d’euros entre 2007 et 2017. Il est donc urgent d’améliorer la prévention, le diagnostic et la prise en charge des pathologies psychiatriques. Nous faisons également face à une baisse de l’attractivité de tous les métiers liés à la psychiatrie : médecins, infirmiers, chercheurs et aussi entrepreneurs (start-ups et PME). En effet, depuis plusieurs années, l’industrie pharmaceutique s’est désengagée de la santé mentale.

Enfin, beaucoup de fausses représentations et de stigmatisation des maladies mentales, leurs causes et les stratégies thérapeutiques persistent en France, ce qui génère aussi des retards au diagnostic et à la prise en charge.

Vous le voyez, les enjeux de la psychiatrie sont nombreux et le PEPR arrive à un très bon moment. Nous avons eu des succès reconnus mondialement ces dernières années qui laissent espérer que la psychiatrie soit transformée dans les années à venir. En effet, la recherche a fait d’énormes progrès et de nombreuses innovations, notamment numériques, améliorent la prise en charge des patients.

Quels sont les objectifs du PEPR et les défis qui vont être relevés ?
M. L : La psychiatrie actuelle s’apparente à du « prêt-à-porter » plutôt qu’à de « la haute couture », et tout le monde est forcé de porter le même costume : un traitement pour tout le monde. Au contraire, avec ProPSY, on veut se diriger vers une médecine de précision en psychiatrie avec l’objectif de soigner de manière ciblée des sous-groupes homogènes de patients. Il faut donc développer des outils d’identification de formes cliniques et identifier les marqueurs biologiques et cliniques caractéristiques de ces sous-groupes homogènes de patients.

Un deuxième enjeu tient à l’identification de facteurs qui expliquent les stades d’évolution des troubles et leurs trajectoires. Nous voulons comprendre les causes et les mécanismes des maladies afin de développer des stratégies thérapeutiques ciblées. Dernier enjeu : favoriser l’implémentation de nos découvertes. Une série d’exemples montre qu’actuellement les autorités de santé ne favorisent pas l’implémentation d’innovations même si elles ont été démontrées scientifiquement. Il y a donc un enjeu important de sensibilisation.

La moitié des financements du PEPR va servir à la création d’une cohorte de patients. En quoi consiste-t-elle ?
M. L : En effet, nous allons créer la cohorte French Minds de 3 000 patients adultes avec des troubles bipolaires, des schizophrénies, des dépressions résistantes et des troubles du spectre de l’autisme. Le financement du PEPR va nous permettre de réaliser une caractérisation clinique, biologique et numérique de chaque patient. Nous réaliserons ainsi une grande base de données multimodale avec des données d’imagerie cérébrale, de génétique, d’immunologie et des phénotypages digitaux3  des patients. Elle viendra étendre les cohortes françaises préexistantes : celle du réseau national des centres experts de la Fondation FondaMental4 , et celle du projet de Recherche Hospitalo-Universitaire (RHU) PsyCARE. Le PEPR contribuera ainsi à l’élaboration d’une base de données harmonisée de plus de 10 000 patients.

Une de nos priorités scientifiques est l’immuno-psychiatrie. Près de 40 % des personnes atteintes d’une maladie mentale sont porteuses d’une inflammation due à l’interaction entre de nombreux facteurs de risque : infection, pollution, le fait de vivre en ville, d’avoir été exposé à des traumatismes sévères, la migration ou encore une mauvaise hygiène de vie. Ces facteurs environnementaux, en interaction avec l’immunogénétique des malades, déclenchent donc une inflammation qui est mesurable au niveau du sang, du cerveau, du métabolisme et de l’axe cerveau-intestin. L’enjeu est désormais d’identifier, à l’aide d’outils d’IA et d’algorithmes, des sous-groupes homogènes ou des signatures communes à plusieurs pathologies.

Comment les découvertes réalisées s’articuleront dans les autres axes du PEPR ?
M. L : Quatre axes majeurs seront impactés par les découvertes réalisées sur la cohorte. Une partie consistera à utiliser des modèles précliniques et animaux en vue de mieux comprendre les causes des maladies et d’explorer les mécanismes par lesquels les biomarqueurs identifiés contribuent à une physiopathologie. Un premier projet portera ainsi sur l’impact de la pollution sur le déclenchement des maladies. Un autre abordera les psychoses auto-immunes, des troubles psychiatriques qui se manifestent par la production d’anticorps qui entraînent des dysfonctionnements des récepteurs cérébraux.

L’axe suivant portera sur le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques dans le cadre de la médecine de précision. On va, par exemple, lancer des traitements pour neutraliser les anticorps que je viens de mentionner. Autre enjeu : développer un nouveau secteur de l’industrie biomédicale dédié à la santé mentale et à la psychiatrie. Nous voulons stimuler l’innovation via les partenariats public-privé. Un living lab aura ainsi pour objectif de soutenir la collaboration entre des entreprises, des laboratoires, des patients et des aidants pour innover et avancer ensemble dans la création de valeurs pour la psychiatrie. De plus, un travail sera mené sur la dissémination, l’éducation et la formation de la population et des personnels de santé (plateforme web PROPSY, MOOC, etc.). Enfin, des appels à projets seront ouverts à mi-parcours afin de consolider les résultats préliminaires.

Quelles seront les principales retombées de ce PEPR sur la société ?
M. L : L’impact pour la société est multiple. Nous allons créer un ensemble d’infrastructures (dont la cohorte) qui vont améliorer le diagnostic et le traitement des patients. Les patients seront diagnostiqués plus tôt et mieux. Nous allons également mettre en place des Centres d’Investigations Cliniques spécialisés en psychiatrie. Ces derniers faciliteront le déploiement d’essais cliniques à travers le territoire. En parallèle du développement d’innovations thérapeutiques, un policy lab rassemblera autour de la table les agences de financements et de régulation, les patients et les médecins. Sa mission sera d’augmenter les connaissances des décideurs, autant sur nos enjeux que sur nos résultats. Des programmes viseront également à soutenir l’attractivité du milieu psychiatrique. Enfin, ProPSY sera en mesure de livrer une stratégie nationale de recherche et d’innovation en psychiatrie de précision au terme des cinq ans.

https://lejournal.cnrs.fr

lundi 24 avril 2023

ETUDE RECHERCHE USA Un suicide sur cinq impliquait des problèmes de partenaire intime

Un suicide sur cinq impliquait des problèmes de partenaire intime

d’après article One in five suicides involved intimate partner problems https://www.eurekalert.org*

20% des suicides entre 2003 et 2020 étaient liés à des problèmes comme les ruptures, les conflits, le divorce

Publication évaluée par des pairs Université de Géorgie

Un suicide sur cinq impliquait des problèmes de partenaire intime, selon une nouvelle étude des Centers for Disease Control and Prevention et de l'Université de Géorgie.

Publiée dans l' American Journal of Preventive Medicine , l' étude révèle que les problèmes de santé mentale, les facteurs de stress de la vie, tels que le chômage et les problèmes familiaux, et les problèmes juridiques récents sont plus fréquents dans les suicides liés à des problèmes avec le partenaire intime. Les problèmes liés au partenaire intime comprennent le divorce, la séparation, les ruptures amoureuses, les disputes, les conflits et la violence entre partenaires intimes.

«Je pense que les gens entendent le terme problèmes de partenaire intime et vont directement à la violence conjugale.
C'est une composante des problèmes de partenaires intimes, mais il ne s'agit pas seulement de violence », a déclaré le lieutenant Cmdr. Ayana Stanley, auteur principal de l'étude, qui est née de ses recherches doctorales au Collège de santé publique de l'UGA. Stanley est un agent des services de santé publique aux États-Unis et coordinateur de programme au sein de la Division de la prévention de la violence du CDC.

"Les partenaires romantiques sont confrontés à d'autres types de facteurs de stress relationnels, tels que l'hostilité générale, les disputes et la jalousie", a-t-elle déclaré. « En partageant des ressources pour demander de l'aide, nous envoyons un message fort que chaque vie a de la valeur, qu'il y a de l'espoir et que demander de l'aide est un signe de force.

Les suicides qui n'impliquaient pas de problèmes de partenaire intime étaient plus susceptibles d'impliquer des personnes plus âgées en moyenne. Et ces suicides étaient plus susceptibles d'être précédés de problèmes de santé physique ou d'un crime, comme la personne impliquée dans le trafic de drogue ou le vol.

Le suicide est la principale cause de décès chez les Américains

Le suicide est l'une des principales causes de décès aux États-Unis, avec plus de 48 000 Américains décédés par suicide en 2021, selon le CDC.

C'est environ un mort toutes les 11 minutes.

Alors que des recherches antérieures ont montré un lien entre les suicides et les problèmes de partenaires intimes, la présente étude est la première à utiliser des données provenant de 48 États ; Washington DC; et Porto Rico pour examiner les facteurs associés aux suicides liés à des problèmes de partenaires intimes.

L'étude a analysé les données du National Violent Death Reporting System. du CDC .

La base de données relie des informations sur le "qui, quand, où et comment" de tous les types de morts violentes dans 48 États (ainsi que des données incomplètes des États restants) et fournit des informations sur les raisons pour lesquelles elles se sont produites.

Il comprend également des entretiens avec les forces de l'ordre avec des membres de la famille, des amis et d'autres personnes qui connaissaient la victime, en plus des rapports du médecin légiste, des certificats de décès et des rapports de toxicologie.

Problèmes de santé mentale courants parmi les suicides liés à un problème de partenaire intime

Les chercheurs ont examiné 18 facteurs classés en trois grandes catégories : les problèmes de santé, par exemple si la personne décédée souffrait de problèmes de santé mentale ou de toxicomanie ; les facteurs de stress de la vie, notamment le suicide d'un ami ou d'un membre de la famille, les problèmes financiers et la violence interpersonnelle en tant que victime ou agresseur ; et les crimes graves récents ou les problèmes juridiques qui peuvent avoir contribué au suicide.

Sur les 402 391 suicides d'Américains âgés de 18 ans et plus au cours de la période d'étude, 20 % impliquaient des problèmes de partenaire intime. Près de la moitié de ces personnes avaient entre 25 et 44 ans. La majorité étaient de race blanche et de sexe masculin avec au moins un diplôme d'études secondaires.

Ces personnes étaient également beaucoup plus susceptibles d'avoir des problèmes de santé mentale que celles dont le suicide n'était pas lié à des problèmes de partenaire intime.  Les suicides impliquant des problèmes liés au partenaire intime étaient également plus susceptibles d'impliquer la perpétration de violences interpersonnelles et la victimisation, des disputes, des problèmes financiers, des problèmes professionnels, des problèmes familiaux et des problèmes juridiques récents.

Les personnes dont le suicide n'impliquait pas de problèmes de partenaire intime avaient en moyenne environ 45 ans. Cependant, 15 % d'entre elles avaient 65 ans ou plus.
Les personnes noires, les femmes, celles qui n'ont pas terminé leurs études secondaires et les personnes non mariées étaient également beaucoup plus fréquentes dans ce groupe.

"Comprendre les facteurs précipitants du suicide est essentiel", a déclaré Pamela Orpinas, co-auteur de l'étude et professeur au College of Public Health. “ de l'UGA . "Ils nous donnent une idée de ce que nous pouvons faire en matière de prévention."

Ressources de prévention en ligne, changement systémique nécessaire pour réduire les facteurs de risque de suicide

Le CDC a publié un certain nombre de ressources qui peuvent aider à traiter les nombreux facteurs associés au suicide.

Ces ressources peuvent aider à prévenir le risque de suicide en premier lieu ainsi que des programmes, des politiques et des pratiques qui peuvent aider les personnes qui pensent au suicide ou qui ont tenté de le faire. Ces ressources comprennent le  Suicide Prevention Resource for Action , une compilation des meilleures données probantes disponibles et d'autres ressources sur la  prévention du suicide,  la santé mentale, et la prévention des violences conjugales.

Les chercheurs suggèrent aussi en amont, des changements systémiques qui pourraient réduire certains facteurs de risque comme le manque de logement et l'instabilité des revenus.

"Les programmes qui renforcent le soutien économique peuvent potentiellement réduire le risque de suicides liés à des problèmes de partenaires intimes", indique l'étude. "Renforcer la sécurité financière des ménages en fournissant des allocations de chômage, une assistance temporaire, des salaires décents, des prestations médicales et une assurance retraite et invalidité… pourrait à la fois réduire les tensions dans une relation de couple et atténuer le risque de suicide."

L' étude a été co-écrite par Tatiana Aguilar de l'Université de Caroline du Nord Chapel Hill et Kristin Holland de la Division de la prévention de la violence du CDC.

Les médias sont encouragés à consulter les Recommandations pour les reportages sur le suicide et à créer un lien vers des informations sur le 988 Suicide & Crisis Lifeline (3114 en France) leurs reportages.

* https://www.eurekalert.org/news-releases/986468

ETUDE RECHERCHE L’automutilation chez les patients psychiatriques hospitalisés, une pratique très répandue

Actualités Medscape
L’automutilation chez les patients psychiatriques hospitalisés, une pratique très répandue
Michael Simm  24 avril 2023  https://francais.medscape.com/*

Paris, France—De nouveaux développements dans l’identification des facteurs de risque associés aux automutilation non suicidaires ont été discutés lors d’une session plénière du 31e Congrès européen de psychiatrie (EPA) à Paris par la Dr Sabine Herpertz, chef du service de psychiatrie générale à l’hôpital universitaire de Heidelberg, en Allemagne.
L’oratrice a rappelé que l’automutilation non suicidaire[1] accompagne souvent diverses pathologies, notamment le trouble de la personnalité limite, le trouble de la personnalité antisociale, les troubles de l’alimentation, la toxicomanie ou l’autisme. Mais que, depuis 2015, elle a été ajoutée en tant que catégorie distincte dans le Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux (DSM-5).
Même si les patients n’ont pas l’intention de se tuer, la létalité non intentionnelle due aux automutilations non suicidaires est d’environ 0,6 % (Halicka et al., 2018) [2], a précisé la Dre Herpertz. Le plus souvent, cela se produit lorsque le patient se coupe accidentellement une artère.
Un comportement qui commence dès la pré-adolescence
Les données de deux méta-analyses récentes [3,4] estiment que la prévalence au cours de la vie chez les enfants préadolescents atteints de troubles de la personnalité borderline est de 6,2 %, et qu’elle atteint 22,1 % chez les adolescents. La prévalence chez les patients psychiatriques hospitalisés s’élève toutefois à 50-72 %.
Même si le comportement peut commencer dès la préadolescence, il atteint son apogée entre 20 et 25 ans. Il est plus fréquent chez les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité limite.
Trois à quatre fois plus de femmes
Les femmes sont 3 fois plus nombreuses que les hommes, voire 4 fois plus nombreuses. Parmi les patients souffrant d’un trouble de la personnalité limite, 60 % des adultes et 90 % des adolescents qui se sont fait du mal n’ont pas consulté de services médicaux ou psychologiques par la suite.
De nombreuses recherches sont consacrées à l’étude des facteurs de risque, explique la Dr Herpertz. Les plus importants d’entre eux, avec un rapport de cotes >3, sont les troubles de la personnalité du groupe B et le désespoir.
Les pensées suicidaires antérieures, l’exposition à un pair pratiquant l’automutilation non suicidaire et les patients prédisant qu’ils pratiqueront l’automutilation non suicidaire à l’avenir sont également des facteurs importants, qui augmentent tous le risque d’au moins un facteur de 2.

Automutilation et tentative de suicide

L’automutilation non suicidaire ne prédit généralement pas les tentatives de suicide dans le trouble de la personnalité borderline, selon deux études d’Andrewes et al. (2018,2019) [5,6]. Mais une augmentation relative de la fréquence et de la gravité de l’automutilation non suicidaire a été observée dans les mois précédant une tentative de suicide.

« En tant que clinicien, si vous constatez une augmentation de la fréquence et de la gravité des automutilations non suicidaires, vous devriez vous alarmer, car elles sont prédictives des tentatives de suicide », explique la Dre Herpertz.

Les automutilations non suicidaires peuvent à leur tour être prédites par des niveaux élevés de colère, de frustration et de discussions avec les parents et les pairs. Ce phénomène a été mesuré à l’aide d’évaluations écologiques momentanées, qui consistent à recueillir des données sur les pensées et les comportements d’une personne dans sa vie quotidienne et dans son environnement normal.
« Contrairement aux attentes de la plupart des collègues, le renforcement social – à l’exception des patients hospitalisés – ne semble pas jouer un rôle central dans la motivation de l’automutilation non suicidaire », souligne-t-elle (Hepp et al., 2021) [7].


Quelle prise en charge ?

En premier lieu, l’interrogatoire est essentiel pour comprendre les raisons d’une automutilation.
Une recommandation allemande récente préconise (niveau A) la thérapie comportementale dialectique et la thérapie de mentalisation pour les patients souffrant d’un trouble de la personnalité limite et d’automutilations non suicidaires graves. « Cependant, les effets sont faibles ou moyens », avertit Herpertz.
Cet article a initialement été publié sur Univadis.com sous l’intitulé Nonsuicidal self-injury highly prevalent in psychiatric inpatients. Traduit et adapté par Mona El-Guechati

https://francais.medscape.com/voirarticle/3609992#vp_1

L’Espagne devrait très bientôt mettre en place une nouvelle disposition pour lutter contre le suicide. Les salarié·es pourront bénéficier de 15 jours de congés payés pour accompagner un·e proche souffrant de pensées suicidaires.

Santé mentale : les employés espagnols auront droit à des congés pour aider leurs proches aux idées suicidaires

Écrit par Lola Breton | Le 24.04.2023 https://www.neonmag.fr*

L’Espagne devrait très bientôt mettre en place une nouvelle disposition pour lutter contre le suicide. Les salarié·es pourront bénéficier de 15 jours de congés payés pour accompagner un·e proche souffrant de pensées suicidaires.

En 2022, 4 000 personnes se sont suicidées en Espagne. C’est la première cause de mort non naturelle dans le pays. Ces chiffres alarment les parlementaires du pays qui ont décidé de prendre une mesure drastique pour la santé mentale du peuple. En février dernier, une proposition de loi prévoyant 15 jours de congés payés pour aider les personnes ayant des idées suicidaires a été adoptée par le Parlement, relate la RTVE. Mi-avril, l’exécutif a commencé à rencontrer les syndicats et les organisations patronales pour déterminer les contours de cette nouvelle disposition. A priori, donc, les salarié·es pourront bientôt poser jusqu’à deux semaines de congés pour prendre soin d’un·e de leurs proches à la santé mentale vacillante. La loi ne prévoit pas de perte de salaire du côté des accompagnants.

Des discussions sociales toujours en cours

Le parti de gauche Más País, à l’origine de cette loi, s’est basé sur l’idée que les risques de suicide étaient moins élevés lorsque les personnes sont bien entourées. Il porte cette proposition avec conviction et espère que la mesure entrera en vigueur le plus rapidement possible. Les discussions entre représentants patronaux, syndicats et Sécurité sociale ont justement lieu dans ce cadre. “Tous les experts s’accordent à dire que l’accompagnement sauve des vies”, souligne Iñigo Errejón, le chef du parti. C’est d’ailleurs Más País qui a amorcé le débat autour de la santé mentale des Espagnol·es au Parlement, il y a deux ans. Pour le dirigeant, “s’attaquer à ce problème est une priorité”.


Sauver des vies

Lorsque tous les acteur·rices sociaux·ales et de santé auront signé l’accord entourant ces congés d’aidants, un avis médical sera bien évidemment nécessaire à leur mise en place au cas par cas. Un médecin devra attester des risques de suicide chez une personne pour que quelqu’un de son entourage ait droit de bénéficier de ces congés payés. Alors que onze personnes s’ôtent la vie chaque jour en Espagne, cette nouvelle disposition sera sans nul doute regardée de très près par le reste du monde. En France, selon l’Union nationale de prévention du suicide (UNPS), 25 personnes meurent de suicide chaque jour en moyenne. On dénombre également 685 tentatives quotidiennement. Une réalité accentuée par la pandémie de Covid. Depuis, ce sont les adolescent·es et les jeunes adultes qui sont davantage exposé·es au risque suicidaire.

https://www.neonmag.fr/sante-mentale-les-employes-espagnols-auront-droit-a-des-conges-pour-aider-leurs-proches-aux-idees-suicidaires-560577.html

SUISSE ZOOM SUR "Suivi Filet" de l’équipe de Malatavie : Le suivi filet est un suivi ambulatoire demandé par un thérapeute externe pour un soutien supplémentaire au suivi en cours

Malatavie : Unité de crise pour ados

Le fait d’avoir « mal à sa vie » pendant l’adolescence est normal. Malatavie est une unité multidisciplinaire qui se concentre sur la souffrance des jeunes plutôt que sur leurs pathologies. En effet, durant cette période de vulnérabilité, il faut surtout que les ados puissent trouver de l’aide.

Souvent, ces derniers s’estiment trop « vieux » pour aller chez le pédiatre mais ne souhaitent pas consulter le même médecin que leurs parents. Pourtant, le besoin de se faire entendre est bien réel, et les problèmes nombreux. Malatavie se met à la disposition des jeunes et parie sur cette rencontre.


Les demandes de suivi filet sont à adresser par courriel à l’adresse suivante : Ctai.Ctai@hcuge.ch

PRESSE « Dans la profession de vétérinaire, on a tous un collègue ou un ancien camarade de promo qui s’est suicidé »

« Dans la profession de vétérinaire, on a tous un collègue ou un ancien camarade de promo qui s’est suicidé »

sante mentale Dans une étude publiée en 2022, 4,7 % des vétérinaires interrogés déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide
  Lise Abou Mansour 
Publié le 24/04/23 https://www.20minutes.fr/*

D’après une étude réalisée sur 3.244 vétérinaires français, le taux de suicide dans la profession est « trois à quatre fois plus élevé » que dans la population générale. — Canva

D’après une étude réalisée en 2022 sur 3.244 vétérinaires français, le taux de suicide dans la profession est « trois à quatre fois plus élevé » que dans la population générale, et « deux fois plus élevé » que parmi les professions de santé humaine.
« La pression au travail est parfois extrêmement importante en raison du déficit chronique de vétérinaires », analyse Edith Graff, docteure vétérinaire et membre du conseil administratif de l’association Vétos-Entraide.
Le nombre et la gravité des incivilités envers ces professionnels sont par ailleurs en hausse continue depuis plusieurs années. En 2021, elles ont grimpé de 10,5 %.


Tout récemment, notre collègue strasbourgeois Thibaut Gagnepain a interviewé le vétérinaire urgentiste Pierre Fabing, auteur du livre Vous avez appelé le véto, qui vient de sortir aux éditions Albin Michel. Dans cette interview donnée à 20 Minutes, le docteur confie : « On nous dit souvent qu’on fait "le plus beau métier du monde" […] mais j’ajoute qu’on est aussi confronté à la mort, qu’on la donne fréquemment. Et dans les urgences, il y a une partie émotionnelle, un stress, sans oublier une exigence croissante de la part des propriétaires. On est la profession de santé qui a le plus fort taux de suicide. »

Les vétérinaires, la profession de santé ayant le risque de suicide le plus élevé ? Ce passage nous a interpellés, et nous avons voulu en savoir plus. La première étude sur la santé psychologique de la profession a été publiée en mai 2022. Réalisée par Didier Truchot, professeur de psychologie sociale à l’université de Franche-Comté, sur 3.244 vétérinaires français, elle pointe en effet un taux de suicide « trois à quatre fois plus élevé » dans cette profession que dans la population générale. En outre, les vétérinaires ont « deux fois plus de risque de suicide que les professions de santé humaine ». Les chiffres sont donc alarmants : 4,7 % des professionnels interrogés déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide, 4,8 % avoir eu « assez souvent », « fréquemment » ou « tout le temps » envie de se suicider dans les semaines ayant précédé l’enquête, et 18,4 % avoir eu cette envie « occasionnellement ».

Une surcharge de travail

« Dans la profession, on a tous autour de nous un collègue ou un ancien camarade de promotion qui s’est suicidé », confirme Corinne Bisbarre, responsable de la commission sociale de l’Ordre des vétérinaires, institution à l’origine de cette étude. Plusieurs facteurs viennent l'expliquer. « La pression au travail est parfois extrêmement importante en raison du déficit chronique de vétérinaires », analyse Edith Graff, docteure vétérinaire et membre du conseil administratif de l’association Vétos-Entraide. Au sein de l’association qui apporte une aide, notamment psychologique, aux vétérinaires et à leurs proches, la doctoresse reçoit beaucoup de témoignages de collègues épuisés. Or le burn-out, comme la dépression, sont des facteurs de prédisposition au suicide.

Dans les milieux ruraux, l’obligation de permanence et de continuation des soins jouerait également sur la fatigue des vétérinaires. Plusieurs fois par semaine, lors de leurs gardes, « ils sont obligés de répondre aux appels et de se lever la nuit, explique la membre de Vétos-Entraide. S’ils ne le font pas, ils se retrouvent en tort. » Comme les médecins, les vétérinaires n’échappent pas à la désertification rurale. Certains ayant vu leurs collègues partir à la retraite ou rejoindre de plus grosses villes sont contraints de faire un nombre considérable de kilomètres pour se rendre chez les propriétaires d’animaux.
Des incivilités et agressions en hausse

Pourtant, l’étude de Didier Truchot montre que les professionnels les plus à risque sont ceux exerçant en milieu urbain. Pas étonnant selon Corinne Bisbarre. Les rapports annuels de l’Observatoire des Agressions et Incivilités subies par les vétérinaires en exercice montrent un nombre et une gravité des incivilités en hausse continue depuis plusieurs années. En 2021, elles ont grimpé de 10,5 %. Et c’est dans les plus grandes agglomérations que ces chiffres sont les plus élevés. « Des clients menacent de tout casser ou de venir mettre le feu, explique Corinne Bisbarre, responsable de cet Observatoire. Certains vétérinaires reçoivent même des menaces de mort ou de viol. »

David Quint, docteur vétérinaire et vice-président du Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral (SNVEL), confirme : « Les exigences des propriétaires d’animaux sont de plus en plus importantes. » Et les avis sur Google n’ont rien arrangé à la situation. « Une collègue a fait une profonde dépression après plusieurs avis négatifs sur elle. Elle s’est suicidée sur son lieu de travail il y a quelques semaines », confie le vétérinaire. Rappelons toutefois que la fait de se donner la mort est multifactoriel, et les conditions professionnelles sont rarement le seul facteur en cause.

La confrontation quotidienne à la maladie et à la mort d’animaux, ainsi qu’à la peine des propriétaires, peut aussi, à la longue, jouer sur la santé mentale. « Parfois, certaines personnes n’ont pas les moyens de faire soigner leur animal à la hauteur de ce qui pourrait être fait, explique David Quint. Et c’est difficile d’accepter d’être obligé de voir l’animal mourir parce qu’on n’a pas les moyens. » L’euthanasie est notamment un acte difficile psychologiquement, auquel les vétérinaires seraient, selon le vice-président du SNVEL, peu préparés.

Des professionnels addicts à leur travail

Des explications pourraient aussi se trouver dans l’identité même de la profession. La féminisation du métier aurait, par exemple, un rôle. Les femmes assurant majoritairement les tâches ménagères ainsi que la santé et l’éducation des enfants, « elles mobilisent une grosse partie de leur énergie dans leur sphère familiale et n’arrivent plus à trouver l’énergie pour résister à la pression professionnelle parce que les deux, ça fait beaucoup », résume Corinne Bisbarre.

Le profil des vétérinaires permettrait aussi comprendre ce risque élevé de burn-out et d’idées suicidaires. « Dès l’école vétérinaire, on est sélectionnés sur notre grosse capacité de travail, considère Corinne Bisbarre. On sélectionne des gens addicts au travail. » Les vétérinaires travaillent donc beaucoup, avec plaisir, sans se rendre compte qu’ils sont en train de mettre le doigt dans un engrenage. Dans son étude, Didier Truchot note que plus d’un tiers (37 %) sont workaholiques, c’est-à-dire qu’ils entretiennent « une relation de dépendance psychologique » vis-à-vis de leur métier.

Les professionnels interrogés tiennent toutefois à nuancer cette image négative. « Depuis la publication de cette étude, on ne voit les vétérinaires que par ce prisme-là, alors que la majorité reste heureuse de travailler », assure la responsable de la commission sociale de l’Ordre des vétérinaires. Certains ayant fait un burn-out ou ayant eu des idées suicidaires sont contents de revenir au travail et y trouvent beaucoup de facteurs d’épanouissement. Il n’y a pas que de la souffrance. »

Si vous ressentez des idées suicidaires ou êtes proche d’une personne qui en a, vous pouvez appeler le numéro national Souffrance et Prévention du Suicide au 31 14 (écoute professionnelle et confidentielle 24h/24 et 7j/7).
Si vous vous sentez mal et avez besoin de parler, n’hésitez pas à appeler au 09 72 39 40 50 l’association SOS Amitié (disponible 24h/24 et 7j/7).

https://www.20minutes.fr/sante/4033527-20230424-profession-veterinaire-tous-collegue-ancien-camarade-promo-suicide

vendredi 21 avril 2023

4/05/23 et 16/05/23 Présentation du dispositif VigilanS 78-95

  VigilanS un dispositif de prévention du suicide.


"Depuis l’année dernière, notre département (le Val d’Oise) est doté d’un nouvel outil de prévention du suicide : le dispositif VigilanS 78-95.
Nous vous proposons de vous présenter ce dernier et de le situer dans le paysage national de prévention existant"

https://maillage95.sante-idf.fr/accueil/questionnaires/vigilans-webinaire-.html
 Retenez les dates (au choix) :
jeudi 4 mai 2023 de 18h-19h
ou mardi 16 mai 2023 18h-19h 

Aucune description alternative pour cette image 

inscription https://maillage95.sante-idf.fr/accueil/questionnaires/vigilans-webinaire-.html 

"Qu’est-ce qu’une expérimentation d’un réseau de sentinelles en prévention du suicide et en quoi c’est de la promotion de la santé ?"

 [Prévention suicide]
Comprendre la promotion de la santé à travers une action concrète ? C’est ce que le Pôle ressources en promotion de la santé Bretagne propose en donnant carte blanche à ses membres !
Aujourd’hui, carte blanche à la Mutualité Française Bretagne
Qu’est-ce qu’une expérimentation d’un réseau de sentinelles en prévention du suicide et en quoi c’est de la promotion de la santé ? https://view.genial.ly/6419ce75c7aac8001964c46b


source :


ETUDE RECHERCHE Le manuel de diagnostic DSM-5-TR comme guide d'évaluation du risque de suicide

DSM-5-TR diagnosis as a guide to suicide risk assessment

Alan R Felthous  1 Neha Kulkarni  2 Catalina Belean  1

Affiliations

1 Department of Psychiatry and Behavioral Neuroscience, Saint Louis University School of Medicine, Saint Louis, Missouri, USA.
2 Saint Louis University School of Medicine, Saint Louis, Missouri, USA.

PMID: 37076959
DOI: 10.1002/bsl.2617 
 
Behav Sci Law   . 2023 Apr 19. doi: 10.1002/bsl.2617. Online ahead of print.

Abstrait

Un trouble mental spécifique peut lui-même constituer un facteur de risque de suicide.Plus important encore, le trouble est typiquement un facteur de risque modifiable qui informe son propre traitement.. Les éditions récentes du DSM ont inclus des "sous-sections sur le suicide" pour des troubles mentaux spécifiques et des conditions dans lesquelles les risques de pensées et de comportements suicidaires pour le trouble sont notés dans la littérature. Le DSM-5-TR peut donc servir de recueil auquel il est possible de se référer pour déterminer si un trouble spécifique peut contribuer au risque. En ajoutant les suicides accomplis et les tentatives de suicide, également abordés dans ces sous-sections, les sections ont été examinées individuellement pour les quatre paramètres de la suicidalité. En conséquence, les quatre paramètres de la suicidalité examinés ici sont : le suicide, les pensées suicidaires, le comportement suicidaire et les tentatives de suicide. Après avoir fourni des commentaires d'interprétation pour chacun d'entre eux, les paramètres de tous les troubles comportant une sous-section sur le suicide ont été présentés sous forme de tableau pour faciliter la consultation. Étant donné que des troubles médicaux spécifiques sont également associés à des taux élevés de suicide, ces troubles et les recherches qui les soutiennent sont présentés sous forme de tableau et brièvement mentionnés. En tenant compte des limites des sous-sections sur le suicide et de leur analyse, cette exégèse est proposée pour contribuer à la formation à l'évaluation du risque des stagiaires en psychiatrie et en psychologie légale et pour souligner la valeur référentielle potentielle des sous-sections sur le suicide du DSM-5-TR pour les praticiens cliniques et ceux qui poursuivent des recherches sur le suicide.

Mots clés : DSM-5-TR ; diagnostic désordre mental risque suicidaire; évaluation du risque suicidaire

Source et Les références https://pubmed-ncbi-nlm-nih-gov.translate.goog/37076959/

jeudi 20 avril 2023

Prévention du suicide : à qui demander de l’aide en Loire-Atlantique ?

Prévention du suicide : à qui demander de l’aide en Loire-Atlantique ?

Équipe nazairienne de prévention suicide, centres médico-psychologiques, associations… La région de Saint-Nazaire, et plus largement la Loire-Atlantique, abrite des structures qui peuvent aider des personnes en situation de mal-être ou pour les personnes endeuillés après un suicide. Revue des forces en présence.

L’équipe nazairienne de prévention du suicide (ENPS) propose une aide aux personnes endeuillées après un suicide depuis 2016. | OUEST-FRANCE
Ouest-France Maxime HUTEAU. Publié le 18/04/2023 https://www.ouest-france.fr/*

Que l’on traverse une situation de mal-être ou que l’on soit confronté au deuil après le suicide d’un proche, plusieurs structures existent pour trouver une écoute, être aidé et accompagné.

Outre le 3114, numéro national de prévention suicide ou le 15, à appeler en cas d’urgences, voici une liste non exhaustive des organismes compétents dans la prise en charge du suicide à l’échelle de Saint-Nazaire et plus largement de la Loire-Atlantique.

Équipe nazairienne de prévention du suicide (ENPS)

Créée en 2016, l’association repose sur une petite équipe composée de cinq femmes. Cette structure, hébergée près du centre hospitalier de Saint-Nazaire, intervient principalement auprès des personnes endeuillées après un suicide. « On estime qu’une personne qui se suicide, ce sont au moins six personnes impactées directement et entre quinze et vingt personnes de manière indirecte », expose Agnès Bihouix, infirmière à l’ENPS. En 2022, 59 patients ont été reçus pour cette raison, sur un total de 214 consultations. L’ENPS propose aussi des suivis post-crise, après un passage à l’acte, dans le cadre d’un suivi court.

Face à une demande constante, l’ENPS étoffe son arsenal d’aides et annonce la mise en place d’un groupe de parole, courant 2023. « Rencontrer ses pairs, ça peut aider », souffle l’infirmière, dont l’idée est de former un groupe fermé pour des ateliers qui se dérouleraient une fois tous les quinze jours pendant quatre mois.
Contact : tél. 02 72 27 84 28, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h.

SOS dépression 44

Parler de mal-être, les bénévoles de SOS dépression savent faire. L’association est née en 1999, à l’initiative d’un groupe de personnes elles-mêmes dépressives, avec l’appui d’un psychiatre. « Tous nos membres ont quelque chose à voir avec la dépression. Nous avons donc un savoir-faire expérientiel et professionnel », insiste la présidente, Thérèse Lébeaupin.

Comme l’ENPS, l’association mobilise un professionnel bénévole pour animer un groupe de parole. Cette action se déroule chaque second mercredi du mois. La présidente rappelle l’esprit de l’association : « Être un lieu d’écoute, créer un climat d’échange et de compréhension pour aider les personnes dépressives à briser l’isolement. » Thérèse Lépeaupin ajoute que les portes de SOS dépression sont aussi ouvertes à l’entourage des personnes en mal-être.
Contact : tél. 06 75 94 47 83. 42, rue des Hauts-Pavés, à Nantes.

Revivre Saint-Nazaire

Cette association propose une ligne d’écoute pour des personnes isolées ou en mal-être psychique. Elle tient une permanence physique le vendredi après-midi, qui pourrait, faute de bénévoles, bientôt évoluer en groupe de parole mensuel, d’ici fin 2023. Sa ligne d’écoute reste, elle, active. Au bout du fil, Loni Inguanez, psychologue clinicienne.

Psychologue clinicienne, Loni Inguanez est également écoutante bénévole pour l’association Revivre 44. | REVIVRE 44

Sa mission : apporter une première écoute et orienter vers la meilleure option de prise en charge. Elle répond aussi en visio ou via une messagerie pour les sourds et malentendants. « En moyenne, nous comptons 200 bénéficiaires », pose Françoise Lacroix, présidente de Revivre depuis 2019.

Contact : tél. 06 47 50 77 40 ou ass.revivre@gmail.com.

Centres médico-psychologiques de la région de Saint-Nazaire

Il en existe trois dans le secteur : Guérande, Saint-Michel-Chef-Chef et Saint-Nazaire. Les deux premiers accueillent sur rendez-vous. Le troisième, fort de son effectif de douze infirmières, peut recevoir une personne en mal-être sans prise de rendez-vous. « Lors du premier entretien d’évaluation, elles vont comprendre la demande et écouter la souffrance », expose Jocelyne Février.

La cadre de santé insiste sur l’importance de parler de son mal-être : « 50 % des passages à l’acte ne se passeraient pas si la personne le verbalisait. Pour réduire le risque, il est important d’enlever tous les objets permettant le passage à l’acte. »

Contact : tél. 02 40 66 83 87 (Saint-Nazaire), 02 40 24 81 06 (Guérande), 02 51 74 55 55 (Saint-Michel-Chef-Chef).

Maison départementale des adolescents de Loire-Atlantique

Cette maison reçoit un public âgé de 11 ans à 21 ans pour tous types de problématiques, dont les crises suicidaires. L’adolescent est reçu, sans rendez-vous, à un entretien d’une heure, avec un accompagnant social. C’est gratuit, anonyme et confidentiel.

À l’issue de ce premier échange, une réunion est organisée avec une équipe de professionnels. Objectif : débriefer et définir la meilleure aide possible pour l’adolescent. Conseils et orientations lui seront communiqués lors d’un second entretien. Dans le bassin nazairien, la maison des adolescents tient des permanences dans la ville port ainsi qu’à Pontchâteau et Pornic.

Contact : tél. 02 51 10 75 75, lundi, mercredi et vendredi, de 13 h à 18 h ; en dehors de ces horaires, Fil santé jeunes au 0 800 235 236, gratuit.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-44600/prevention-du-suicide-a-qui-demander-de-laide-en-loire-atlantique-37a6f6ca-b750-11ed-a4b0-37ddc7a8a1c1

ETUDE RECHERCHE USA Les OPIOÏDES liés au risque de suicide

Les OPIOÏDES liés au risque de suicide
Publié le : Avr 15, 2023  https://neuro.santelog.com/*

Cette équipe de psychiatres de la Columbia University Mailman School of Public Health (New York) identifie ici des schémas de prescription d'opioïdes liés au risque de suicide et révèle une association qui parle de soi : aux États-Unis, les régions avec la plus forte diminution de prescriptions d'opioïdes sont aussi celles qui bénéficient de la plus forte baisse des décès par suicide. Des données qui alimentent un débat entre un risque de douleur et désespoir liés à l'arrêt du traitement et le risque de dépendance, lié à sa poursuite à long terme.

Il existe déjà un débat sur cette association entre opioïdes et suicides, certaines équipes de recherche souhaitant sensibiliser les politiques à réduire les prescriptions d'opioïdes. D’autres craignant que des réductions trop rapides de la prise d’opioïdes ne provoquent chez les patients, un risque accru de suicide, ces patients pouvant souffrir d’un sevrage trop brutal. Cette nouvelle étude soutient la thèse inverse : les changements dans la prescription régionale d'opioïdes et les taux de suicide ont tendance à suivre la même direction.

Opioïdes et risque suicidaire suivent la même direction

La relation démontrée dans l’étude vaut pour les taux de prescription d'opioïdes, les taux de prescription à forte dose et les taux de prescription à long terme ainsi que pour le nombre de médecins prescripteurs d'opioïdes. En d’autres termes, l’analyse suggère qu’une utilisation élevée d’opioïdes (dose, durée ou nombre de prescripteurs pour un même patient) est associée à un risque suicidaire élevé.
Globalement, face à la sensibilisation croissante aux dangers et à la crise des opioïdes, la prescription globale d'opioïdes a diminué au cours de la période 2009-2017 et, dans le même temps, le taux global de décès par suicide est passé de 13,80 à 16,36 pour 100.000 ;
si la prescription d'opioïdes était restée constante, le taux national de suicide aurait considérablement augmenté ;
le fait de recevoir plusieurs prescriptions d'opioïdes et d'avoir 3 prescripteurs d'opioïdes ou plus s’avèrent 2 facteurs associés négativement à des décès non intentionnels liés aux opioïdes chez les personnes âgées de 10 à 24 ans et de 25 à 44 ans ;

La relation entre la prescription d'opioïdes et le risque de suicide est complexe, écrit l’un des auteurs Mark Olfson, professeur d'épidémiologie à la Columbia School of Public Health, « en particulier lorsque les patients voient leurs prescriptions diminuer. Certains patients deviennent désespérés si leur douleur n'est pas bien contrôlée. Cependant, les opioïdes induisent également un risque élevé d’overdose, plus élevé que toute autre classe de médicaments. Ainsi,

environ 40 % des décès par suicide par overdose (aux États-Unis) impliquent des opioïdes ;
en population générale, la baisse de la prescription d'opioïdes au cours de ces dernières années semble avoir réduit le nombre de décès par suicide.

L’étude, précisément, a analysé les données de la base de données nationale américaine sur les prescriptions longitudinales (IQVIA) de 2009 à 2017 et les données du registre des décès du National Center for Health Statistics. Les données comprenaient la prescription d'opioïdes, avec des prescriptions à forte dose (> 120 mg/jour d'équivalents morphine), avec des prescriptions à long terme (> 60 jours consécutifs) et avec des prescriptions venant de 3 prescripteurs ou plus sur la dernière année. Les chercheurs ont également pris en compte les groupes d'âge : 10-24, 25-44, 45-64 et 65 ans ou plus, ainsi que le sexe des usagers, hommes ou femmes. Les chercheurs ont également tenu compte des prescriptions d'opioïdes à très long terme pour des durées supérieures ou égales à 60 jours consécutifs. L’analyse conclut que :

chez les utilisateurs âgés de 45 à 64 ans, le changement dans les décès par suicide est positivement associé au changement dans les prescriptions d'opioïdes ;
ainsi, si la prescription d'opioïdes par habitant était restée constante de 2009 à 2017, il y aurait eu environ 10,5% de décès par suicide supplémentaires associés à la prise d’opioïdes en 2017 ;
au moins une prescription d'opioïdes, des prescriptions à forte dose, des prescriptions à long terme et 3 prescripteurs d'opioïdes ou plus sont associés à des augmentations de 15 %, 9 %, 9 % et 19 %, respectivement des taux de décès par suicide ;
si, aux Etats-Unis, cette baisse des prescriptions d'opioïdes entre 2009 et 2017 ne s'était pas produite, il y aurait eu 3% de décès par suicide en plus.

Si cette étude d’association n’établit pas que les prescriptions d'opioïdes provoquent des décès par suicide, ses résultats sensibilisent à la très grande prudence nécessaire dans la prescription de ces médicaments, cette fois-ci en raison de ce risque de suicide.


Source: American Journal of Psychiatry 11 April, 2023 DOI: 10.1176/appi.ajp.22020102 A study of opioid prescriptions and mortality found population-level evidence linking opioid prescribing to suicide risk

Plus sur les Opioïdes
Équipe de rédaction Santélog
*https://neuro.santelog.com/2023/04/15/les-opioides-lies-au-risque-de-suicide/

lundi 17 avril 2023

TOULOUSE Cette équipe accompagne les prisonniers souffrant de troubles psychiatriques sévères lors de leur sortie

 Cette équipe accompagne les prisonniers souffrant de troubles psychiatriques sévères lors de leur sortie

  • L'équipe EMOT de l'hôpital Marchant accompagne les détenus souffrant de troubles psychiatriques dans les semaines qui suivent leur sortie de prison.
    L'équipe EMOT de l'hôpital Marchant accompagne les détenus souffrant de troubles psychiatriques dans les semaines qui suivent leur sortie de prison. DDM - MICHEL VIALA
Publié le

l'essentiel L'hôpital psychiatrique Gérard Marchant, à Toulouse, vient d'inaugurer son unité EMOT. Depuis un an, une équipe mobile accompagne des détenus souffrant de troubles psychiatriques sévères au moment de leur libération. Les semaines qui suivent leur sortie de prison constituent une période critique où les risques de mortalité sont majeurs. 

Après la prison, ses barreaux et ses murs, le vertige. Pour les anciens détenus, la période qui suit la libération est synonyme de grande vulnérabilité, avec un risque plus important de mortalité. Et c'est encore plus vrai lorsqu'ils souffrent d'une maladie psychiatrique. 

"À leur sortie de prison, deux détenus sur trois présentent un trouble psychiatrique. C'est un moment où les risques de suicide, de rechute psychiatrique, d'overdose et de réincarcération augmentent. Les trois mois qui suivent la libération sont critiques, et le premier mois, encore plus. Notre but est d'accompagner ce moment-là, d'amener les patients vers le soin pour éviter les décès, les rechutes et les passages aux urgences", résume le Dr Anne-Hélène Moncany, chef du pôle psychiatrie et conduites addictives en milieu pénitentiaire à l'hôpital Gérard Marchant de Toulouse, à l'origine du projet EMOT (Equipe MObile transitionnelle) qui a également été déployé à Lille. 


"Ne pas les perdre en attendant leur prise en charge"

Lancée en novembre 2021, l'équipe mobile transitionnelle EMOT de Toulouse a accompagné ses premiers patients en mai 2022. Avec une file active de 25 patients, elle a déjà suivi 40 personnes, dont 4 femmes. Les résultats sont encourageants. "À ce jour, nous n'avons pas eu à déplorer de décès, de mise en danger ou d'overdose et seulement un passage aux urgences psychiatriques. Des démarches de sevrage ont même été engagées par certains patients. Quant à ceux qui ne sont plus dans le dispositif EMOT, on sait qu'ils suivent des soins ", déclare le Dr Maxime Védère, médecin responsable de l'EMOT. Le psychiatre témoigne également du retour positif des familles et des patients : "Ils nous appellent beaucoup et disent se sentir perdus sans nous. Les délais d'obtention d'un rendez-vous dans un centre médico-psychologique (CMP) sont longs. Pour ne pas perdre nos patients, nous les accompagnons en attendant leur prise en charge dans les structures de soins". "Réaccueillir quelqu'un qui sort de prison, c'est difficile et ça l'est encore plus quand ces personnes présentent des troubles psychiatriques. Nous sommes là aussi pour guider les proches", ajoute le Dr Anne-Hélène Moncany. 


Schizophrènes, bipolaires, psychotiques

Le dispositif s'adresse aux détenus nouvellement libérés souffrant de troubles psychiatriques sévères (schizophrénie, troubles sévères de la personnalité, troubles psychotiques, bipolarité) et/ou de troubles en lien avec une addiction. Avant leur sortie, pour faire connaissance et être bien identifiée, l'équipe EMOT rencontre les volontaires à la maison d’arrêt de Seysses et au centre de détention de Muret. Si les questions de soins et d'hébergement ont généralement été traitées en amont, la sortie met les anciens détenus face à une grosse problématique sociale. "Il faut rouvrir tous les droits de base (couverture sociale, papiers d'identité) et tout est très compliqué. Or, un patient qui n'a plus de carte vitale ne peut plus aller chercher ses médicaments et se soigner. Le risque de rechute et de récidive est important", souligne le Dr Anne-Hélène Moncany. 


Le dispositif a fait parler de lui jusqu'au Québec

L'équipe EMOT a reçu un financement annuel de 332 000 € au titre du fond d'innovation organisationnelle en psychiatrie. Elle fonctionne, en équivalent temps plein, avec un éducateur spécialisé, une assistante sociale, deux infirmières, un médecin et une secrétaire et rayonne sur un secteur à 1 heure maximum de distance de Toulouse. L'accompagnement est prévu pour deux mois, renouvelables deux fois. "Nous sommes là pour un temps donné et nos patients le savent. C'est important pour qu'ils ne vivent pas la sortie de prison comme un abandon", déclare le Dr Maxime Védère. 

Le dispositif EMOT sera évalué dans deux ans, mais il a déjà fait parler de lui jusqu'au Canada où il n'existe pas d'équivalent. La chef du service de psychiatrie en milieu pénitentiaire de Montréal a prévu de rendre visite aux équipes toulousaines au mois de juin prochain.



66 % des hommes et 75 % des femmes présentent un trouble psychiatrique à leur sortie de prison

La F2RSMpsy (Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Hauts-de-France) a publié, en février 2023 à la demande de la Direction générale de la santé, un rapport national sur la santé mentale de la population carcérale.

Selon les conclusions, les deux tiers des hommes et les trois quarts des femmes sortant de détention présentent un trouble psychiatrique ou lié à une substance. Un tiers des hommes et la moitié des femmes sont concernés par des troubles de l'humeur incluant la dépression. Un tiers des hommes et la moitié des femmes sont concernés par des troubles anxieux ; 10 % des hommes et un sixième des femmes sont concernés par un syndrome psychotique.

Au moment de leur sortie de prison, 32,3 % des hommes et 58,8 % des femmes sont considérés comme modérément à gravement malades pour les hommes tandis que le risque suicidaire est estimé à 27,8 % pour les hommes et 59,5 % pour les femmes.

Emmanuelle Rey

https://www.ladepeche.fr/2023/04/17/cette-equipe-accompagne-les-prisonniers-souffrant-de-troubles-psychiatriques-severes-lors-de-leur-sortie-11130899.php