mercredi 24 février 2016

mardi 23 février 2016

FORMATIONS Provence-Alpes-Côte d’Azur Formations au « Repérage de la crise suicidaire» 2016

Formations au « Repérage de la crise suicidaire»

DATES ET LIEUX
3 sessions de formation thématiques sont proposées
- Personne en situation de dépendance et personne âgée à domicile
15, 16 Mars et 13 septembre 2016 à Antibes
- Adolescent - 26, 27 Mai et 6 octobre 2016 à Nice
- Population générale – 12, 13 septembre et 8 décembre 2016 à Grasse

Bulletin d’inscription à retourner au CODES 06, en cas d’inscription multiple, remplir un bulletin par participant.

- Afin de compter sur une présence assidue de tous les stagiaires, un chèque de caution de 50 euros vous sera demandé (par formation), il vous sera restitué à la fin du stage. Seules les inscriptions accompagnées du chèque de caution pourront être enregistrées. Dans l’impossibilité de participer à la formation, il est impératif de prévenir le CODES 8 jours avant le premier jour de formation, faute de quoi votre chèque de caution sera mis à l’encaissement »

Dans le cadre de sa politique régionale de prévention, l’ARS PACA finance des formations au repérage de la crise suicidaire, à l’écoute et l’orientation ; elle confie leur organisation au réseau des Comités départementaux d’éducation pour la santé (CoDES). Ces formations ont pour objectif d’améliorer le repérage, la prise en charge de la crise suicidaire en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Objectif : Ces formations ont pour objectif d’améliorer le repérage, la prise en charge de la crise suicidaire en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
A l’issue de la formation, chaque stagiaire sera en capacité de :
- Mobiliser des compétences spécifiques en matière de repérage et de prise en charge de la crise suicidaire.
- Connaître et utiliser les réseaux de prévention et de prise en charge de la crise suicidaire
Public : Tous les professionnels, équipes travaillant auprès de personnes en situation de vulnérabilité ou en souffrance psychique.
Intervenant : Un binôme de professionnels formés dans le cadre de « la stratégie nationale d'action face au suicide ».
Contact : Emilie Marcel
emarcel@codes06.org
Présentation et bulletin d'inscription

source http://www.codes06.org/2-activites/formation.php

BD Les mutants, roman graphique sur le mal-être à l'adolescence

Les mutants, roman graphique sur le mal-être à l'adolescence
Publié le 22 Février 2016 sur santementale.fr*


Dans sa jeunesse, Pauline Aubry était atteinte d’une maladie qu’elle ne parvenait pas à identifier : des « crises d’angoisse ». Abonnée au service de pédopsychiatrie d’un hôpital parisien, elle a gardé de l’adolescence l’image d’un monde fragile et douloureux.
Des années plus tard, c'est une jeune femme de trente ans épanouie. Graphiste de formation, elle étudie la bande dessinée et retourne dans ce même service pour y animer un atelier BD. L’occasion pour elle de replonger dans cette époque de sa vie et de s’interroger : comment devient-on soi ? Il en sortira un album, Les Mutants, publié aux éditions Les Arènes. Lauréate du concours Jeunes Talents 2015, les planches ont par ailleurs fait l'objet d'une exposition au festival d'Angoulême 2016.

Les mutants. Pauline Aubry. Ed. Les Arênes, 2016, 136 pages, 20 euros.

source info : http://www.santementale.fr/actualites/les-mutants-roman-graphique-sur-le-mal-etre-a-l-adolescence.html


***

Pour en savoir plus sur "les mutants" voir aussi présentation du projet expo sur http://www.kisskissbankbank.com/les-mutants-l-expo

Comment la crise suicidaire est-elle prise en charge aux urgences ? Focus sur les urgences du CHU de Toulouse et le centre de thérapie brève (CTB

PSYCHIATRIE La prévention à l'épreuve du suicide
23.02.16 sur .infirmiers.com

Comment la crise suicidaire est-elle prise en charge aux urgences ? Au-delà, comment prévenir sa récidive ? Quel est le rôle infirmier en la matière ? Focus sur les urgences du CHU de Toulouse et le centre de thérapie brève (CTB) qui y est rattaché, une structure de crise qui accueille pour un suivi ambulatoire intensif certains des suicidants après leur passage aux urgences.

La prise en charge de la crise suicidaire se base essentiellement sur des entretiens répétés et le traitement des pathologies associées...

Symptôme d’une souffrance intense, la crise suicidaire est d’origine multifactorielle et est le plus souvent un processus qui s’étale sur 6 à 8 semaines a indiqué le Dr Christophe Delmas, médecin psychiatre au CH G. Marchant de Toulouse en préambule d'une table ronde organisée le 5 février dernier dans le cadre de la 20e Journée nationale de prévention du suicide en Midi-Pyrénées sur le thème de La prévention à l'épreuve du suicide 1.
Évaluer la crise suicidaire et orienter aux urgences

Les urgences demeurent le premier lieu de prise en charge de la crise suicidaire. Dans un temps limité et avec des situations très disparates, la prise en charge repose d’abord sur l’évaluation - primordiale - de cette crise, et ce, via un entretien avec le patient et si possible secondairement avec ses proches. Différentes grilles et échelles peuvent être utilisées, notamment la grille RUD - risque (facteurs de risque/facteurs de protection)/urgence (évaluation clinique de la probabilité de passage à l’acte)/dangerosité (létalité du scénario envisagé), a poursuivi le médecin. Les multiples entretiens cliniques (infirmier, psychiatre, médecin...) doivent permettre d’amorcer un lien, d’engager le patient dans un processus thérapeutique, de replacer la personne en tant que sujet et non objet unique de diagnostic, d’identifier les barrières au traitement... a renchéri de son côté Julien Benezech, infirmier pendant 8 ans aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse qui estime par ailleurs que plus qu’une réelle volonté « d’arrêter de vivre » la personne suicidaire veut surtout « cesser de souffrir ».

L’orientation du patient est ensuite décidée en tenant compte des critères d’hospitalisation (geste violent, prémédité, patient refusant de l’aide, très isolé, regret de non aboutissement…) sachant que les bénéfices/risques de la sortie comme de l’hospitalisation sont systématiquement évalués. En pratique, le patient peut être hospitalisé (structures privées, publiques, d’HAD…), reprendre des suivis antérieurs s’il en avait ou être orienté soit vers le centre médico-psychologique (CMP) du secteur dont il dépend, soit en accueil de jour intersectoriel réactif2 (AJIR) ou encore vers le centre de thérapie brève3 (CTB), a ajouté le Dr Delmas.


Les multiples entretiens cliniques (infirmier, psychiatre, médecin…) doivent permettre d’amorcer un lien, d’engager le patient dans un processus thérapeutique, de replacer la personne en tant que sujet et non objet unique de diagnostic, d’identifier les barrières au traitement…
Aider et accompagner en prévention secondaire

Effectif depuis fin 2009 et rattaché au CHU de Toulouse (site de l’hôpital Purpan), le CTB accueille chaque année près de 500 patients, dont 60 en suivi hebdomadaire. Le passage par les urgences – préalable indispensable –, l'absence de toxicomanie active, la réalité d'une situation de crise (perte, rupture…), l'absence d'un suivi (sauf si malmené), la possibilité de retourner dans un milieu sécurisé (exigence d’un environnement de qualité pour fonctionner en ambulatoire), et avoir plus de 18 ans font partie des critères pour accéder à ce dispositif urgento-centré qui repose sur un suivi ambulatoire intensif de post-urgences immédiat et qui s'étale sur 2 mois et demi en moyenne. À noter : 2 à 3 entretiens par semaine (1h) sont planifiés entre le patient et son infirmier référent et associés à un suivi avec un psychiatre référent. Objectifs de cette structure qui s'inscrit dans la prévention secondaire du risque suicidaire : éviter l'hospitalisation, restaurer un équilibre individuel avec interaction de l'écosystème du patient, et permettre à ce dernier "d'affronter" les stress futurs de façon plus confortable a expliqué Julien Benezech, désormais un des quatre infirmiers membre de l’équipe.

Dans une approche systémique, l’entourage est aussi impliqué et reçu en consultation pluridisciplinaire4, l’occasion d'obtenir un éclairage différent vis-à-vis du patient et de sa dynamique interpersonnelle, de favoriser la communication, l’infirmier étant en soutien de la parole du patient. Pour autant, a prévenu Corinne Sinet-Portelli, la psychologue psychothérapeute de l’équipe, il ne s’agit pas d’une thérapie de couple ou de famille […] mais de rétablir du lien et d’ouvrir des pistes de travail tout en faisant en sorte que le patient reste acteur de sa prise en charge. […] Il importe d’accueillir l’entourage5 pour écouter, informer, accompagner, témoigner du changement…. Si un problème social est détecté, une(des) rencontre(s) avec le travailleur social est(sont) également instaurée(s). Enfin, avant de "se séparer" les référents (médecin et IDE) accompagnent le patient dans le choix d’un soin le plus adapté à ses besoins. Car, comme l’a souligné le Dr Delmas en conclusion de son propos, la prise en charge de la crise suicidaire se base essentiellement sur des entretiens répétés et le traitement des pathologies associées (dépression par exemple).

Notes
Journée organisée par Prévention du suicide en Midi-Pyrénées (PSMP) qui rassemble 7 associations (ASP Deuil, Alma 31, Arpade, SOS Amitié, Unafam…) : preventionsuicide.mp@laposte.netwww.infosuicide.org
Il s'agit d'une alternative ou suppléance à une hospitalisation complète (CH G. Marchant). La prise en charge y est individuelle mais aussi groupale en fonction des objectifs thérapeutiques, à la différence du CTB qui, lui, ne propose qu'une prise en charge individuelle.
Il en existe deux en France, un à Toulouse, l'autre à Vénissieux, rattaché à l’hôpital St Jean-de-Dieu (69). Un
Au total, l’équipe est composée de 4 IDE, 4 médecins, 2 internes, 1 psychologue, 1 assistante sociale et 1 secrétaire.
Si l’entourage est parfois en demande de rendez-vous ou en attente d’être sollicité, il peut aussi être en difficulté à venir en entretien voire pas du tout se sentir concerné.

Hospitalisations pour tentative de suicide en médecine et chirurgie en France

En 2013, près de 80 000 patients ont été hospitalisés en services de médecine, chirurgie, obstétrique (PMSI-MCO) après une tentative de suicide (TS), ce qui représente 90 094 séjours sur l’année, soit un peu moins de la moitié de l’ensemble des TS en France (environ 200 000 TS chaque année, soit 20 fois plus que le nombre de suicides).

Dans son 2e rapport* remis début février à la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Marisol Touraine, l'Observatoire national du suicide observe toutefois que le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide diminue depuis 2010 – il est passé de 17,5 pour 10 000 habitants en 2008 à 15,7 pour 10 000 en 2013 – et s’explique essentiellement par un recul du taux d’hospitalisation chez les femmes. L’Observatoire précise cependant que cette analyse est circonscrite aux TS hospitalisées dans les services de médecine et chirurgie, incluant les séjours brefs en unités d’hospitalisation de courte durée (UHCD) faisant partie des services des urgences et ne prend pas en compte les patients suicidants non hospitalisés après un passage aux urgences ni ceux hospitalisés directement en psychiatrie sans passage préalable dans un service de médecine.

À noter : les taux d’hospitalisation les plus élevés concernent les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans (en moyenne 42 pour 10 000), les femmes entre 40 et 49 ans (30 pour 10 000), et les hommes entre 40 et 44 ans (22,5 pour 10 000). En métropole, les régions du Nord et de l’Ouest, à l’exception de l’Ile-de-France et des Pays de la Loire, présentent des taux de plus de 20 % supérieurs au taux national en 2013.

* "Suicide : connaître pour prévenir: dimensions nationales, locales et associatives", 2e Rapport de l'Observatoire national du suicide, fév. 2016, fiche 4 : 433-39

Valérie HEDEF Journaliste valerie.hedef@orange.fr

http://www.infirmiers.com/votre-carriere/votre-carriere/prevention-epreuve-du-suicide.html

AUTOUR DE LA QUESTION : DEBAT POINT DE VUE Souffrance au travail

D'après article "Souffrance au travail : oubliez le psychologue !
LE MONDE | 24.01.2016 Par Margherita Nasi *

entre 2007 et 2014, la psychologue du travail Lise Gaignard redige des chroniques à partir d'entretiens menés dans son cabinet. Aujourdhui réunis dans un ouvrage, "Chroniques du travail aliéné"
Entre 2007 et 2014, la psychologue du travail Lise Gaignard rédige des chroniques à partir d’entretiens menés dans son cabinet. Elle souligne les phrases les plus affligeantes, les retape, et change les prénoms. Aujourd’hui réunis dans un ouvrage, Chroniques du travail aliéné, ces textes sont poignants : la psychanalyste a du mal à relire son livre. Elle n’est pas la seule : « On m’a reproché de dire du mal des travailleurs », raconte-t-elle.

Si son texte suscite des réactions vives, c’est qu’il critique la dépolitisation de la souffrance au travail : à ses yeux, le changement le plus frappant dans le monde du travail en France n’est pas « la transformation – pourtant importante – des modes de management, ni les catastrophiques techniques d’évaluation pipées, ni la mondialisation. Pour moi, la différence majeure, c’est qu’en France, quand on est victime d’une injustice épouvantable au travail… on demande à aller chez le psy ! ».

D’après la psychologue du travail, c’est en 1998 que tout commence, avec la sortie de Souffrance en France, de Christophe Dejours, et Le Harcèlement moral, de Marie-France Hirigoyen. Deux ouvrages qui connaissent un succès retentissant : « Soudainement, tout le monde est harcelé, tout le monde a un pervers narcissique dans son entourage ! Le ministère du travail va même introduire le harcèlement moral dans la loi de 2002. » Lise Gaignard n’a pas de mots tendres pour cette loi qui « arrange les entreprises : pendant qu’on consulte sur les risques psychosociaux, on ne s’interroge pas sur les modalités de production ».

« Le problème n’est pas médical, il est lié au travail »

Les risques psychosociaux auraient-ils été instrumentalisés ? En tout cas, de nombreux médecins se plaignent d’avoir à régler des problèmes qui relèvent du management plus que de la santé. « Quand on a commencé à parler de harcèlement, c’était miraculeux : finalement, on comprenait ce qui se passait, on pouvait s’en prendre au pervers narcissique », se souvient Fabienne Bardot.

Mais cette médecin du travail porte aujourd’hui un regard plus amer sur la question, et refuse de mettre ses patients en inaptitude médicale. « C’est ce que tout le monde leur dit de faire, et c’est grave ! Le problème n’est pas médical, il est lié au travail. Je préfère la rupture conventionnelle : au moins, c’est le salarié qui la demande, qui décide de mettre un terme à une situation qui ne lui convient pas. »

Une façon de lutter contre l’hypocrisie d’une société qui gomme les conflits sociaux pour ne pas avoir à les aborder : « On ne dit plus un salarié, on dit un collaborateur, comme si dans l’entreprise tout le monde était égal. On ne dit plus licenciement, mais plan de sauvegarde de l’emploi. Même après les attentats du 13 novembre, on ne parle que de la souffrance des gens ! On met en place des cellules d’urgence, mais personne ne se demande comment on a pu produire des monstres pareils. »

« […] On utilise le psychologue pour faire du contrôle social, pour adapter les humains à des contextes hostiles ! »

Si la psychologisation de la souffrance au travail s’est autant développée, c’est aussi qu’elle constitue une niche rémunératrice pour les médecins, consultants et experts qui se sont spécialisés sur la question. « Même les syndicats envoient les salariés chez le psy ! La souffrance ne pousse plus à l’action, elle est vécue de façon individuelle et désespérante », regrette Anne Flottes, auteur de Travailler, quel boulot ! Les conflits du travail, enjeux politiques du quotidien.

« Bien sûr qu’il y a des gens qui vont mal et que le travail joue un rôle majeur dans ce malaise. Sauf qu’on utilise le psychologue pour faire du contrôle social, pour adapter les humains à des contextes hostiles ! », renchérit la professeure de psychologie sociale Pascale Molinier.

Le psychologue Yves Clot parle d’une approche hygiéniste des risques psychosociaux, qui transforme la fragilité des situations en fragilité des personnes. Stress, burn-out, pervers narcissique, sont des termes qu’il prend avec beaucoup de recul : « Le vocabulaire est glissant parce qu’il traduit une angoisse sociale d’appeler les choses par leur nom. Il y a quelque chose de profondément déréglé dans le travail. On assiste alors à une obsolescence programmée des mots. On passe des plans d’action contre les risques psychosociaux à la qualité de vie au travail, et pendant ce temps les symptômes s’aggravent. »
L’impossibilité du travail bien fait

Le cœur du problème est ailleurs. Il se trouve dans l’impossibilité du travail bien fait. Des personnes qui souhaitent travailler dans les règles de l’art se heurtent à des organisations qui sacrifient la qualité du travail, dans tous les secteurs : l’industrie, les services ou encore le milieu universitaire. Ces conflits de critères refoulés viennent s’enkyster dans le corps et la tête de chacun.

Le problème devient alors personnel, mais il est politique dans ses causes, tout comme dans ses conséquences. L’auteur de Le travail peut-il devenir supportable ? évoque le cas Volkswagen, « une organisation du travail qui fonctionne comme la Corée du Nord : on ne peut pas parler sous peine d’être éliminé, et on finit par abîmer l’entreprise, ainsi que la planète. Et là, on accorde aux salariés le droit de faire des aveux : c’est le comble de la perversion politique ! On les contraint à ravaler leur expérience, et quand on arrive au drame on leur demande de confesser des tricheries qu’ils ont été amenés à faire justement parce que la parole était censurée. »
Margherita Nasi
Journaliste au Monde
http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/01/24/soufrance-au-travail-oubliez-le-psychologue_4852707_1656994.html#i0Zj1DGdjsSeymIe.99


PROJET ETUDE RECHERCHE FRANCHE COMTE prévention du suicide des personnes âgées

Daprès un article "La prévention du suicide des personnes âgées progresse grâce à un chercheur franc-comtois" Par Lila Lefebvre, France Bleu Besançon lundi 22 février 2016*

L'isolement est une des principales causes de suicide chez les personnes âgées

En France, près de 11 000 personnes se suicident chaque année et 30% d’entre elles ont plus de 65 ans. Pierre Vandel est psychiatre et enseignant au CHRU de Besançon. Son projet d’étude sur le suicide des personnes âgées a été retenu par le ministère de la santé.

L’observatoire du suicide rendait début février son deuxième rapport annuel. Chaque année, près de 11 000 personnes mettent fin à leurs jours. Les personnes âgées sont un public à risque, car, à cette période de la vie, les facteurs de la dépression s’accumulent. Le corps fatigue, les maladies sont plus nombreuses, et parfois elles mènent au handicap. Les difficultés à se déplacer et la perte d’énergie renforcent l’isolement. Isolement qui est accentué par les pertes à répétitions qui caractérisent cette période de la vie : perte des proches, perte aussi du domicile et de tous ses souvenirs quand on doit aller en maison de retraite. La dépression touche également une part plus importante de personnes âgées.


Traditionnellement, il y a une surmortalité due au suicide en Franche-Comté »

La Franche-Comté est tout particulièrement touchée par le suicide des personnes âgées. « Traditionnellement il y une surmortalité due au suicide en Franche-Comté », nous explique Pierre Vandel, psychiatre spécialiste des plus de 65 ans au CHRU de Besançon. La région compte en moyenne 219 décès par suicide chaque année, 10% de plus qu’au niveau national. Le département de la Haute-Saône est le plus touché. Et pour le docteur Vandel la principale explication est la ruralité : « les personnes se retrouvent isolées, parfois dans des lieux reculés. Et souvent elles sont trop loin des centres de santé, elles échappent aux campagnes de prévention ».

En outre, il est parfois difficile de repérer les signes de mal-être chez les personnes âgées. Notamment la dépression qui se manifeste différemment. Plus qu’une forte fatigue ou une tristesse profonde, la dépression se traduit chez les personnes âgées par une grande agressivité. Mal diagnostiquée, la dépression entraine l’éloignement des proches. Les petits enfants espacent leurs visitent, les enfants appellent moins.
Une formation spécifique pour repérer les tendances suicidaires

Le CHRU de Besançon a mis en place une formation spécifique pour repérer les tendances suicidaires chez les personnes âgées, un « brevet de premiers secours psychiatriques ». Il s’adresse à toutes les personnes qui sont régulièrement au contact des anciens : les médecins généralistes, mais aussi les auxiliaires de vie, les infirmières, les pompiers et les policiers.
Contrôler les yeux pour lutter contre la dépression

Pour Pierre Vandel, la recherche doit aller plus loin. Peu d’études ont jusqu’ici été menées sur la souffrance psychique des personnes âgées, mais le chercheur tempère : « c’est en train de changer ! ». Le ministère de la santé a décidé de financer son étude sur le suicide des personnes âgées. Elle va durer près de deux ans. Au départ de l’étude il y a ce constat : les personnes âgées ont plus de mal que les autres à repousser les idées suicidaires qui les assaillent. Et pour Pierre Vandel, la raison n’est pas un manque de volonté, elle est physiologique. Le cerveau a plus de mal à contrôler ses pensées et notamment à repousser les pensées suicidaires, qui s’emparent plus facilement d’elles.

Les chercheurs ont découvert que ce phénomène est similaire à la baisse de la vue chez les personnes âgées, ou plus précisément, à la diminution de leur capacité à contrôler leur vue. C’est pourquoi son étude va tout d’abord observer ce phénomène oculaire. Quinze patients dépressifs et à tendance suicidaire et quinze patients dépressifs sans tendance suicidaire vont participer pendant six mois à des exercices de vue. Devant un écran ils devront suivre des points lumineux, et surtout à certains moments, ne pas les suivre. Résister au réflexe de regarder le point, c’est le même mécanisme que repousser une idée suicidaire.
Des entretiens avec trente patients

La deuxième phase de l’étude sera plus sociologique. Des chercheurs mèneront des entretiens avec les trente patients sélectionnés. Ils analyseront leurs interactions sociales, leur intégration, ou plutôt leur retrait du monde social. Pour expliquer si l’isolement est le facteur principal des envies suicidaires chez les patients âgés.

Il faudra attendre deux ans pour obtenir les résultats de cette enquête et pouvoir proposer de nouvelles solutions pour prévenir et guérir les personnes âgées qui pensent au suicide.

* https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/la-prevention-du-suicide-des-personnes-agees-progresse-grace-un-chercheur-franc-comtois-1456167156

lundi 22 février 2016

SUISSE RECHERCHE ETUDE Maladies neurologiques et suicide : de la neurobiologie au manque d’espoir

Maladies neurologiques et suicide : de la neurobiologie au manque d’espoir
Alessandra Costanza, Marc Baertschi, Kerstin Weber, Alessandra Canuto
Rev Med Suisse N° 461 2015;402-405 
Contact auteur(s)  Alessandra Costanza  Service des urgences  Unité d’accueil et d’urgences psychiatriques (UAUP)  Département de médecine communautaire, de premier recours et des urgences  HUG, 1211 Genève 14  alessandra.costanza@hcuge.ch
Marc Baertschi  Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise (SPLIC)  Département de santé mentale et de psychiatrie HUG, 1211 Genève 14 marc.baertschi@hcuge.ch 
Kerstin Weber Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise (SPLIC) Département de santé mentale et de psychiatrie HUG, 1211 Genève 14 kerstin.weber@hcuge.ch
Alessandra Canuto Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise (SPLIC) Département de santé mentale et de psychiatrie HUG, 1211 Genève 14 alessandra.canuto@hcuge.ch

Articles thématiques : psychiatrie de liaison
Résumé
Les maladies neurologiques exposent à un risque élevé de conduites suicidaires et constituent un domaine privilégié pour explorer la nature hétérogène des mécanismes sous-jacents. Elles sont en effet caractérisées par des atteintes de nature strictement biologique pouvant toucher à des systèmes postulés à la base de la vulnérabilité neurobiologique au suicide. En même temps, elles interrogent des sujets existentiels comme le manque d’espoir dû – pour plusieurs conditions particulièrement invalidantes – à l’absence de traitements. Une approche clinique laissant de l’espace à une écoute inconditionnelle peut se révéler protectrice face à un passage à l’acte. Ceci parle aussi du rôle du psychiatre de liaison qui essaie de transformer en questionnement une situation sans espoir ou, simplement, d’être là quand on ne peut rien faire.
lire la suite http://www.revmed.ch/rms/2015/RMS-N-461/Maladies-neurologiques-et-suicide-de-la-neurobiologie-au-manque-d-espoir

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ou sur http://www.revmed.ch/rms/2015/RMS-N-461/Maladies-neurologiques-et-suicide-de-la-neurobiologie-au-manque-d-espoir

JNPS 2016 DES MANIFESTATIONS ENCORE A VENIR EN REGIONS

DES MANIFESTATIONS ENCORE A VENIR


Des manifestations encore à venir

Manifestations par régions & pays 
ALSACE CHAMPAGNE ARDENNE LORRAINE (VANDOEUVRE) CENTRE (TOURS & BLOIS)  (FLEURY LES AUBRAIS) - ILE DE LA REUNION (SOS SOLITUDE) -  PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR (NICE)

 REVUE DE PRESSE DES JOURNEES SUR LE BLOG INFOSUICIDE 

PAGE DES JNPS SUR INFOSUICIDE PRESENTATION
  


BELGIQUE DEBAT Souffrance psychique et euthanasie: "Il faut pouvoir aborder la question de la mort avec le personnel soignant"

Souffrance psychique et euthanasie: "Il faut pouvoir aborder la question de la mort avec le personnel soignant"
Publié le dimanche 21 février 2016 sur rtbf.be


La souffrance psychique rend le quotidien invivable. Chaque seconde, chaque minute est une souffrance, une douleur. Pour y mettre fin, la mort est une solution. Et souvent c’est le suicide qui meurtrit les familles. D’autres demandent l’euthanasie. Est-ce mieux ? Pire ? Quand on a rendez-vous avec la mort par euthanasie, l’approche change-t-elle ? Quelle est l’importance du "droit à mourir" dans la reconnaissance de la souffrance ? Est-ce un moindre mal ?

Personne ne veut vraiment partir, mais on ne sait plus comment continuer
Pierre-Pol Vincke, le père d’Edith Vincke, qui a mis fin à ses jours dans sa chambre d'hôpital psychiatrique, a accepté de témoigner sur le plateau des Décodeurs. Il aurait préféré pour sa fille l’euthanasie. "Elle a essayé de résister pendant des années, elle a eu de nombreux autres symptômes psychiques à côté de son anorevie. Elle a continué à vivre pour l'espérance de son cercle d'amis. Mais la souffrance est devenue intenable, elle a fait plusieurs tentatives de suicide. Elle a été hospitalisée, plusieurs fois. Il y a eu de grands moments d'espérance, mais au fond, ce fut une gigantesque descente aux enfers."

Caroline Valentiny, psychologue, nous apporte également son témoignage. Elle a guéri, mais le chemin du retour à une vie normale a été long. Elle a aussi tenté de se suicider, plusieurs fois. "Il y a une déconnexion par rapport au monde, une incapacité à profiter des petites choses de la vie. J'étais entièrement dévitalisée, c'était une vie privée de vie. Plus rien ne rassure, plus rien ne vous rejoins. On a alors le sentiment profond que la vie ne pourra plus vous toucher. Vouloir mourir, c'est une incapacité de continuer à vivre de cette manière-là. Personne ne veut vraiment partir, mais on ne sait plus comment continuer."

Les professionnels doivent plus être à l'écoute de la souffrance

Steven Vanackere fait partie des parlementaires belges qui demandent une révision de la loi sur l'euthanasie, et se dit interpellé par la question de la souffrance.

"Quand cette souffrance est formulée sous la forme d'un souhait de mourir, ne faut-il pas se poser la question si ce souhait de mourir n'est en même temps pas une demande d'être aidé? Je ne dis pas qu'il n'y a pas de situation où le souhait de mourir est un fait établi. Mais il y a des circonstances où la personne qui veut mourir nous dit 'Aidez-moi, de grâce...' "

Une réflexion qui pose la question de l'accompagnement des personnes en souffrance psychique. Pierre-Pol Vincke a le sentiment que la détresse de sa fille n'a pas été entendue. "Lorsque j'allais aux réunions m'expliquant les thérapies de ma fille, on m'expliquait qu'aussi longtemps qu'elle n'allait pas vers le médecin on n'irait pas vers elle. On demande à quelqu'un en grande détresse de prendre l'initiative au moment où son assertivité est au plus bas."

Quand la vie est perdue à l'intérieur, il faut que l'environnement ramène la vie

Ce que confirme Caroline Valentiny, qui a dû partir au Canada pour trouver des soins adaptés. "Les moyens mis en œuvre pour aller à la rencontre du patient ne sont pas assez proactifs. C'est un désastre. Quand la vie est perdue à l'intérieur, il faut que l'environnement ramène la vie, encore plus que dans la vie normale."

"J'aurais préféré que l'on écoute attentivement la demande de ma fille, ajoute Pierre-Pol Vinck. Ce processus d'euthanasie aurait été une manière de l'écouter, de donner une forme de proactivité vis-à-vis de son obsession de la mort. Mon enfant était dans un processus de fin de vie. L'euthanasie aurait été un au moins une reconnaissance de fait de sa souffrance. Son suicide n'a rien à voir avec les témoignages de sérénité que j'ai entendu de membres de famille qui ont assisté à une euthanasie pour souffrance psychique."

Pouvoir parler de la mort, de sa souffrance, et ouvrir une nouvelle porte

Caroline Valentiny, auteur du livre "Le jour où ma tête est tombée dans un trou", est " heureuse que la loi n'existait pas à l'époque, parce que ça aurait peut-être ouvert une porte et on aurait mis moins de moyens pour essayer de transformer la situation." Mais la vraie problématique est sur la manière dont est abordée la question de la mort.

"Quand la vie est devenue insupportable à ce point-là et qu'on ne peut même pas aborder la question de la mort avec le personnel soignant, parce que la question fait peur, alors toutes les portes sont fermées. Lorsque je suis allée me soigner au Canada, on m'a dit 'Tu nous donnes 6 mois de ta vie, et après tu choisis'. Au moins, la question était ouverte. Ça a mis un terme à l' 'insupportabilité' de mon état."

"Il faut une discussion sociétale, une discussion sur la manière dont la société traite la souffrance, approuve Steven Vanackere. C'est difficile parce que beaucoup de gens fuient la souffrance des autres, par sentiment d'impuissance, par volonté de ne pas voir. La capacité des gens d'entendre la souffrance est un problème sociétal."

La procédure de demande d'euthanasie est-elle trop hâtive?

"J'ai un peu peur d'une société qui dirait que la meilleure façon de faire disparaître les souffrances c'est de faire disparaître la personne qui souffre, avance le sénateur CD&V. Il d'abord s'investir pour voir si on a tout fait. J'ai l'impression que dans la loi belge actuellement, on peut passer à des décisions trop hâtives et pas faites de manière consciencieuses."

Jacqueline Herremans, membre de la commission de contrôle de l’euthanasie et présidente de l’association "Mourir dans la dignité", n'est pas contre une révision de la loi mais sous certaines conditions. " Lorsque l'on a débattu de la loi sur l'euthanasie, on a aussi débattu sur la manière d'étendre les soins palliatifs. Ce débat permet de se pencher sur la problématique de la santé mentale. Je suis d'accord pour évaluer la loi mais alors de façon très large: il y a aussi les refus d'euthanasie, les sédations terminales qui ne sont pas du tout encadrées.

"Il faut faire attention à la manière dont on va toucher à la loi, par rapport aux termes qui sont utilisés. Il faut les préserver. Le droit médical en général ne donne pas de termes précis car il faut laisser la responsabilité aux acteurs de terrain."

La loi n'est pas là pour donner toutes les solutions

"La loi n'est pas fait pour gérer le travail du personnel médical, elle est là pour éviter les abus et les fautes, confirme Steven Vanackere. Mais la loi dit qu'il ne faut qu'un mois entre la demande d'euthanasie et l'euthanasie. Si vous trouvez un médecin qui juge que votre médecin est intraitable et inapaisable, ça suffit. La loi prévoit que d'autres médecins doivent être consultés dans certains cas, mais elle ne dit pas qu'ils doivent tous être du même avis. Si le médecin traitant, euthanasiant, considère que la demande est valable, la commission peut l'accepter en vertu de la loi."

Ce à quoi répond Jacqueline Herremans, relativisant les propos du sénateur CD&V: "Je ne vois pas pourquoi un médecin maintiendrait sa position alors qu'il n'y pas confirmation d'éléments essentiels, comme les caractères grave, incurable et inapaisable. C'est au médecin d'établir le caractère incurable de la maladie, et c'est au patient d'exprimer ses souffrances. C'est très subjectif. La loi n'est pas là pour donner toutes les solutions. Elles doivent être données par les professionnels et les patients."

Et Pierre-Pol Vinck de conclure: "Il faut évaluer les modalités d'application de la loi, et elle doit se faire entre les différentes parties prenantes, y compris les personnes en souffrance psychique."
Video http://www.rtbf.be/video/detail_faut-il-changer-la-loi-euthanasie?id=2085624


http://www.rtbf.be/info/societe/detail_souffrance-psychique-et-euthanasie-il-faut-pouvoir-aborder-la-question-de-la-mort-avec-le-personnel-soignant?id=9219440

vendredi 19 février 2016

MANIFESTATION PARIS (75) Idées noires à l’adolescence, oser en parler, induire le changement…24/03/2016

Idées noires à l’adolescence, oser en parler, induire le changement…
Jeudi 24 mars 2016
10 ème journée d’études de la Société Française pour la Santé de l’Adolescent
Maison des Mines et des Ponts et Chaussées
170 rue St Jacques, Paris 5ème
Tout professionnel qui travaille auprès d’adolescents est amené à rencontrer des jeunes évoquant des idées suicidaires, d’autant plus qu’il pose les questions nécessaires…
Il lui faut préalablement en finir avec les idées reçues encore parfois tenaces. Parler des idées suicidaires et même du suicide n’est pas traumatique pour l’adolescent et n’incite pas au passage à l’acte. Toutefois, pour oser aborder cette question, le professionnel doit se sentir capable de faire face à la réponse, donc avoir en tête des pistes de travail à proposer aux jeunes et leur famille.
Car dans tous les cas, être confronté aux idées suicidaires met à l’épreuve le professionnel ainsi que l’institution, la famille ou l’entourage.
Nous tenterons, lors de cette journée, de renforcer nos capacités à aller au devant des adolescents pour mieux les entendre, les comprendre, les aider et induire le changement.
Voir la plaquette
fiche d’inscription & paiement en ligne journée de printemps 2016

Suicide et tentatives de suicide dans les départements d’outre-mer d’après le Baromètre Santé DOM 2014

Suicide et tentatives de suicide dans les départements d’outre-mer d’après le Baromètre Santé DOM 2014
N. Pradine, Direction de la recherche, de l’évaluation et des études statistiques (Drees), ministère chargé de la Santé, Paris,
dans Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique Volume 64, Supplement 1, March 2016, Pages S30
P3  au Colloque Adelf-Emois « Système d’information hospitalier et Epidémiologie »
France
Available online 19 February 2016

Introduction

Le comportement suicidaire dans les départements d’outre-mer a fait l’objet de peu d’études récentes. Ces études exploitent principalement les causes de mortalité fournies par le CépiDc (INPES). Elles décrivent donc uniquement la population des décédés et rendent insuffisamment compte des circonstances favorisant les comportements suicidaires.
Méthodes

Le baromètre santé 2014 réalisé dans les DOM (La Réunion, Guadeloupe, Martinique, Guyane) par l’Irdes contient plusieurs variables déclaratives sur le suicide (tentatives de suicide, pensées suicidaires…). Jointes aux variables sociodémographiques et aux données les plus récentes du CépiDc, elles permettent d’étudier les comportements suicidaires dans les DOM. Une régression logistique met en évidence les caractéristiques les plus liées aux tentatives de suicide.
Résultats

La mortalité par suicide (9 pour 100 000 habitants) et les tentatives de suicide au cours de la vie (5,3 %) sont moins fréquentes dans les DOM qu’en métropole (respectivement 16 pour 100 000 habitants et 7,1 %). Les différences entre hommes et femmes y sont néanmoins plus marquées : encore plus de tentatives de suicide des femmes par rapport aux hommes (3 fois plus versus 2 fois plus en métropole), encore plus de mortalité des hommes par rapport aux femmes (4 fois plus versus 3 fois plus). De même, si les jeunes déclarent davantage de tentatives de suicide que les plus âgés, ce sont leurs aînés qui meurent le plus par suicide. Les situations les plus fréquemment associées aux tentatives sont les problèmes personnels, notamment le divorce et une mauvaise situation financière. De mauvaises conditions de logement ou un mauvais état de santé sont aussi des facteurs de risque de tentative de suicide. Les résultats varient selon les départements. À La Réunion, les prévalences s’approchent des résultats métropolitains et c’est aux Antilles que l’écart entre femmes et hommes est le plus élevé.
Discussion/conclusion

Certaines limites existent : on doit étudier les tentatives de suicide déclarées sur toute la vie et en population générale (car l’échantillon est insuffisant pour étudier les seules tentatives de suicide récentes et certaines populations minoritaires).
Mots clés  Suicide; DOM
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398762016000067

MANIFESTATION AMIENS (80) Mardis Santé La crise suicidaire 1/03/2016

Mardis Santé d'Amiens
18 février 2016
Conférence Santé
La crise suicidaire



La crise suicidaire est une crise psychique : un état d'insuffisance de ses moyens de défense et de vulnérabilité plaçant la personne en situation de souffrance et de rupture d'équilibre relationnel avec elle-même et son environnement. Elle se traduit par des idées suicidaires de plus en plus envahissantes. Elle reste toutefois temporaire et réversible. Le risque majeur est la tentative de suicide.
L'approche de bienveillance, d'écoute, de dialogue et d'accompagnement de l'entourage est un élément essentiel pour l'engagement de cette prise en charge. Les proches doivent accorder une valeur à leur ressenti et à leurs inquiétudes.
La crise suicidaire peut apparaître à tous les âges : de l'enfant à la personne âgée. Un Français sur vingt déclare avoir fait une tentative au cours de sa vie, un sur cinquante décède par suicide. Ce phénomène touche trois fois plus les hommes que les femmes (les hommes âgés étant davantage concernés.)
Lors de cette conférence, le Dr Valérie YON, psychiatre au Centre Hospitalier Philippe Pinel et présidente de la Commission Médicale d'Etablissement, répondra aux questions suivantes:
Comment s'exprime-t-elle?
Existe-t-il des facteurs de risque?
Qui est tout particulièrement touché?
Comment réagir et à qui s'adresser?
Espace dewailly à 18 h le 1 mars 2016

Affiche et source http://www.amiens.fr/actualite/5169/mardis-sante-amiens.html

jeudi 18 février 2016

USA : L'industrie de la construction aborde la prévention du suicide avec un guide

USA : L'industrie de la construction aborde la prévention du suicide avec l'initiative d'un guide



Selon le Bureau of Labor Statistics, la construction est parmi les neuf principales professions les plus à risque de suicide, de sorte que la Fondation J. Carson Spencer, avec RK Mechanical et la National Action Alliance for Suicide Prevention, ont mis au point en septembre 2015 un guide pour montrer aux dirigeants de la construction comment prévenir le suicide et faire de la santé et de la sécurité une priorité.
Exigeant un travail physique, couplée souvent  avec les contraintes d'un emploi saisonnier, une industrie parfois imprégnée d'une culture de "dur à cuire » ne favorisant pas la demande d’aide et l'accès souvent restreint aux soins de santé mentale, crée en partie une main-d'œuvre vulnérable aux problèmes de santé mentale comme la dépression, la toxicomanie, et les pensées suicidaires.
Résultat de recherche d'images pour "A Construction Industry Blueprint: Suicide Prevention in the Workplace"
Un partenariat national des leaders de l'industrie de la construction et des experts en prévention du suicide ont lancé une initiative de collaboration visant à prévenir les suicides :  un guide de prévention du suicide intitulé "A Construction Industry Blueprint: Suicide Prevention in the Workplace," **. Le guide est un appel à l'action clair aux dirigeants de la construction dans le monde pour faire de la prévention du suicide une priorité de la santé et de sécurité. Il donne aussi aux gestionnaires des lignes directrices claires sur les approches saines et des mesures de prévention.
En plus d'un risque plus élevé de suicide, les travailleurs de la construction sont également à un risque accru de consommation de drogues illicites ou d'abuser de médicaments d'ordonnance, selon un rapport de la CNA de l'année dernière. Le rapport conseille aux employeurs de former leurs employés sur les dangers de l'abus analgésiques narcotiques et la probabilité qu'ils pourraient devenir accros à eux. Il conseille également la formation de superviseurs pour la création d'un solide réseau de collègues de soutien qui peuvent aider à une déclaration de travailleur blessé au travail en toute sécurité.


Accès au guide en Anglais http://www.carsonjspencer.org/files/6114/4106/0974/Construction_Industry_Blueprint_for_Suicide_Prevention.pdf 
Dossier de presse : http://rkmi.com/wp-content/uploads/Press-Release-Construction-Industry-Blueprint-9-3-15.pdf

La dépression des seniors l'experience de hôpital d’Epernay des ateliers mis en place (51)

La dépression des seniors : l’urgence de lever le voile sur un tabou
sur jobvitae.fr* 11/02/2016

La population française vieillit : un phénomène qui, statistiquement, peut expliquer en partie l’explosion des chiffres liés à la dépression, aux troubles du sommeil et au suicide, chez les seniors. Il n’empêche : la démographie seule ne permet pas d’expliquer ce phénomène en constante augmentation. Et de plus en plus de médecins gériatres alertent aujourd’hui les pouvoirs publics sur ce qui, selon eux, devrait absolument devenir une priorité nationale.
Curieusement, quand on cherche à consulter les études et les rapports de recherches réalisés sur la dépression après 70 ans, on s’aperçoit que la France est très loin derrière les pays anglo-saxons et germanophones, qui, eux, ont depuis assez longtemps levé le tabou. L’une des études les plus intéressantes provient ainsi d’Allemagne, où des scientifiques ont enquêté auprès de quelques 2.500 citoyens âgés de plus de 75 ans, afin d’établir le pourcentage de dépressions dans cette tranche d’âge, et de déterminer les facteurs de risque mais aussi les explications du développement des troubles dépressifs chez cette catégorie de la population. Conclusion de l’étude : « plus l’âge augmente, plus le risque de dépression augmente aussi, tout simplement parce que les personnes âgées sont plus souvent confrontées à la perte, à la solitude et aux problèmes physiques et fonctionnels », écrivent ainsi les chercheurs. Un phénomène européen et même mondial, mais dont la prise en charge varie énormément d’un pays à l’autre : en France, les lacunes restent encore criantes, pour beaucoup de spécialistes.

« La solitude, la routine, leurs donnent le sentiment de ne plus servir à rien. Ils se sentent seuls, beaucoup ont perdu leur compagnon ou leur compagne, la télévision devient leur seule compagnie. Souvent, un cap est aussi franchi psychologiquement quand ils arrêtent de conduire, c’est un passage assez violent pour eux, sans transition, car souvent cela se produit après un accident ou une grosse frayeur. Soudain, ils basculent vraiment dans le quatrième âge, et l’arrêt de la conduite va souvent de pair avec une très forte diminution des relations sociales, dont une aggravation du phénomène de routine et de la sensation de solitude. C’est un cercle vicieux », explique le professeur Armin von Gunten, spécialiste de la question de renommée mondiale, et chef du service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé au CHU de Genève, en Suisse. Dans de plus en plus de pays, la prise en charge est donc adaptée pour répondre à ce besoin de vie sociale et enrayer ainsi l’aggravation des troubles mentaux qui conduisent à la dépression, puis au suicide. Mais en France, les initiatives qui vont dans ce sens sont encore rares. Comme si la dépression des personnes âgées était considérée comme une fatalité, contre laquelle on ne peut pas faire grand-chose.

A l’hôpital d’Epernay, dans la Marne, le personnel soignant a pourtant mis en place une expérience qui semble porter ses fruits, auprès des personnes âgées dépressives : des ateliers, organisés plusieurs après midi par mois, et qui réunissent des seniors isolés et considérés comme « à risque », par rapport à la dépression. Des agents hospitaliers viennent chercher les participants chez eux, en voiture, et les ramènent chez eux en fin de séance. Pendant l’atelier, chacun se fait aider, pour mettre des mots, sur sa souffrance et sa douleur. Les soignants développent aussi le sens du contact : « on se serre la main, par exemple, pendant que l’on se parle, et ils se sentent soudainement rassurés, écoutés, plus soutenus. Le contact leur fait du bien. On ne se rend pas compte, mais quand on est âgé, isolé, seul chez soi, cela manque beaucoup, le sens du toucher, avec l’autre », explique la thérapeute cet après midi là. Les thèmes des séances tournent autour de notions comme l’estime de soi, le bien être, l’amitié… Autour de la table, à chaque atelier, une quinzaine d’hommes et de femmes, âgés de 65 à plus de 90 ans.

« La souffrance des personnes âgées reste extrêmement tabou dans notre société française, c’est vrai. Mais notre culture fait aussi que, souvent, on se refuse soi même à voir se dont on souffre, à l’accepter. Il y a des choses en soi que souvent, on ne veut pas voir, ou que l’on n’ose pas voir. Ce sont autant de portes à ouvrir, et quand on les ouvre, cela fait du bien, et les gens sont heureux et se servent de cela pour aller de l’avant », analyse Florence Bauchet, psychologue dans l’établissement. Car le suicide chez les plus de 65 ans est une réalité : 3000 personnes mettent fin à leurs jours dans notre pays chaque année, dans cette catégorie de la population. Des chiffres globalement sous-estimés, car de nombreux décès, dus à une overdose médicamenteuse volontaire, sont considérés comme naturels et non comme des suicides. Il est donc important d’agir dès les premiers symptômes de la dépression.

« La personne âgée ne va pas obligatoirement s’en plaindre, de sa solitude, de sa détresse psychologique, de sa souffrance morale, et peu de monde dans l’entourage va alors s’en rendre compte. Les proches mais aussi trop de soignants, mettent encore cela sur le compte de l’âge », explique le docteur Anne Parent, gériatre au centre hospitalier d’Epernay. « Les signes précurseurs de la dépression doivent être mieux connus, l’entourage des personnes âgées doit être mieux sensibilisés, et les personnels de santé doivent aussi être mieux formés à ces symptômes, qui ne trompent pas, quand on les connaît. La tristesse, la perte d’intérêt d’une personne âgée, sont encore trop souvent banalisés. Il y a aussi des moyens simples pour prévenir ce phénomène, quand on le prend très tôt : faire un compliment, par exemple. Cela peut sembler insignifiant, mais pour une personne âgée qui souffre de son déclin physique et mental, qui se sent de plus en plus inutile dans une société où tout va à toute vitesse et où même les personnes doivent être « rentables » dans la vie sociale et économique, et bien un compliment c’est extrêmement important, cela peut être un déclic pour se reprendre et rebondir. Il suffit souvent de leur renvoyer une image positive d’eux même pour qu’ils se sentent mieux ».

Ainsi, Evelyne, 83 ans, participante régulière de l’atelier d’Epernay, parvient aujourd’hui plus facilement à mettre des mots sur son mal de vivre : « j’avais beaucoup de mal à positiver, et j’aurai encore du mal pendant un certain temps, mais ces ateliers m’ont redonné l’espoir d’une amélioration, et c’est déjà beaucoup ». Marc, 74 ans, raconte aussi : « L’échange, ça compte beaucoup. De ne pas s’isoler, de se permettre d’oser, de s’exprimer, de rencontrer des amis, aussi. Pendant les ateliers, on dessine, on se prend en photo ensemble ou séparément, on pleure un peu, mais on rigole aussi. On noue des liens, ça fait du bien. Cela remonte le moral ». Parler reste encore l’un des meilleurs moyens de lutter contre la dépression. Une préconisation que les médecins aimeraient voir diffuser plus largement auprès du grand public, en France.
http://www.jobvitae.fr/actualites/social/la-depression-des-seniors-lurgence-de-lever-le-voile-sur-un-tabou/

MONDE AGRICOLE MSA et son plan national de prévention du suicide 2016-2020

Prévention  Vigilance accrue sur les risques de suicide
source 16.02.16 sur lafranceagricole.fr*

De nouveaux chiffres sur le suicide seront bientôt disponibles.

Lors de la présentation de son nouveau plan santé sécurité, la Caisse centrale de MSA est revenue sur le plan de prévention du suicide 2016-2020.

L’institut de veille sanitaire avait livré en 2013 une première analyse sur la période 2007-2009. Elle va publier en ce début d’année les chiffres pour les exploitants entre 2010 et 2011. Rappelons que sa première approche faisait état de 485 suicides entre 2007 et 2009. Cette analyse sera bientôt complétée d’un examen de la situation des salariés agricoles.

Selon le docteur Maeght-Lenormand de la CCMSA, l’évolution de la forme des certificats de décès qui jusqu’ici ne portaient pas de case spécifique « suicide », permettra encore d’affiner cette approche.
Cellules pluridisciplinaires de prévention du suicide

La MSA note aussi l’évolution en nombre des appels au n° unique d’appel agriécoute (09 69 39 29 19) : 1 219 appels en 2015, avec une augmentation sur la fin de l’année et des conversations plus longues. De nouveaux postes téléphoniques seront aussi mis en place.

Pratiquement toutes les MSA (à l’exception de la Corse) disposent aujourd’hui de cellules pluridisciplinaires de prévention du suicide. Le réseau des sentinelles (professionnelles et élus de MSA) fait remonter les cas inquiétants : 1 009 situations ont été soumises à ces cellules en 2014. Un tiers présentait un risque de suicide avéré. La tranche la plus touchée se situe entre 45 et 54 ans. 74 % des signalements concernent les exploitants.

La MSA devrait augmenter les recours possibles à des psychologues de ville ou d’établissement de soin pour accompagner assurés et salariés de la MSA.
M-G. Miossec
* http://www.lafranceagricole.fr/actualites/prevention-vigilance-accrue-sur-les-risques-de-suicide-1,0,615315685.html

***

Plan National de prevention du suicide MSA - Fevrier 2016
http://www.lafranceagricole.fr/r/Publie/FA/p1/Infographies/Web/2016-02-16/002%20-Plan%20National%20de%20prevention%20du%20suicide%20MSA.pdf

Données extraites La santé observée dans les Pays de la Loire Santé des jeunes de 15 à 24 ans

La santé observée dans les Pays de la Loire Santé des jeunes de 15 à 24 ans, Observatoire régional de la
santé des Pays de la Loire 19 janvier 2016
A consulter http://www.santepaysdelaloire.com/sites/default/files/fiches-lso/SantePop/SanteJeunes15-24/pdf_santedesjeunes15-24_lsoonline.pdf

" Environ 190 Ligériens âgés entre 15 et 24 ans décèdent en moyenne chaque année. Les trois quarts de
ces décès concernent des hommes. La mortalité chez le s jeunes de la région reste supérieure à la moyenne
nationale (+ 15 %) en raison d’une plus grande fréquence régionale des décès par accident de la circulation
et par suicide."

" En 2010, 6 % des 15-19 ans et 10 % des 20-34 ans ont souffert d’un épisode dépressif caractérisé dans l’année, les filles plus souvent que les garçons . Les pensées suicidaires et tentatives de suicide sont également plus souvent rapportées par la population féminine, et plus particulièrement par les femmes âgées entre 15 et 19 ans"

"Comme à tous les âges de la vie, les décès par suicide sont plus fréquents chez les garçons que chez les filles entre 15 et 24 ans. Parmi les 490 décès par suicide dénombrés en 2012 chez les jeunes, plus des trois quarts sont des décès masculins. Depuis, le début des années 1980, la mortalité par suicide a diminué de 40 % chez les 15-24 ans.

Malgré ce recul, la mortalité des jeunes de 15-24 ans de la région reste supérieure à la moyenne nationale depuis la fin des années 1990. Cette surmortalité, qui s’élève à environ + 15 % sur la période 2008-2012, est liée à une plus grande fréquence des décès par accident de la circulation et par suicide. Pour le suicide, cette situation n’est pas spécifique aux jeunes, une surmortalité régionale est observée pour l’ensemble de la population.

AUTOUR DE LA QUESTION Burn-out : Des recommandations de l'Académie de médecine

Burn-out : les recommandations de l'Académie de médecine
Publié le 17 Février 2016 santementale.fr*

Un rapport de l'Académie de médecine sur le syndrome d'épuisement professionnel (burn-out) indique que le ministère de la Santé semble avoir délaissé cette question de santé publique. Elle rappelle que le burn-out n'est pas reconnu à ce jour comme maladie professionnelle et que la priorité doit être donnée à la formation des professionnels et à la recherche.

Un groupe de travail ad hoc de la commission psychiatrie et santé mentale à l'Académie nationale de médecine a rendu un rapport sur le burn out, émettant en conclusion cinq recommandations (voir ci-dessous) pour prévenir ce syndrome d'épuisement professionnel. Les rapporteurs, le Pr Jean?Pierre ?Olié, psychiatre au CH Sainte-Anne à Paris, et le Dr Patrick Légeron, psychiatre, fondateur du cabinet de conseil Stimulus, indiquent que le terme de "burn out renvoie à une réalité mal définie, d’un état de détresse psychologique à un état pathologique de syndrome d’inadaptation à un facteur stressant chronique". Ce terme ne peut en conséquence être actuellement un diagnostic médical, soulignent-ils. "Son usage extensif conduit à confondre détresse (ou fatigue) et pathologie émotionnelle : seule celle­-ci justifie un traitement notamment médicamenteux ayant apporté la preuve de son efficacité dans le cadre nosographique défini", poursuivent-ils.

Le rapport, en quelques pages, revient sur l'émergence du concept de burn out et pointe une "faible implication des organismes sanitaires français" sur cette problématique. En France, le "ministère de la Santé paraît avoir délaissé cette question de santé publique", écrivent les rapporteurs, qui relèvent que l'lnstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) "ne s’en est pas non plus saisi". Ils soulignent que c'est donc le ministère du Travail, par l’intermédiaire de la Direction générale du travail (DGT), qui a pris en charge la problématique de l’épuisement professionnel. Dans les entreprises, les services de santé et les médecins du travail ne sont "qu’exceptionnellement sollicités" pour la mise en place de stratégies de promotion de la santé mentale le plus souvent mises en œuvre sous l’égide des ressources humaines (RH) et plus particulièrement des relations sociales, expliquent-ils.

Le rapport traite également des questions posées par le concept de burn out à la médecine : absence du concept des nosologies psychiatriques, symptomatologie, méthodes d'évaluation, épidémiologie, facteurs étiologiques, etc. Jusqu'à la prévention et la prise en charge thérapeutique, où les rapporteurs reviennent sur quelques stratégies mises en œuvre. Mais ils soulignent surtout qu'à ce jour, "aucune pathologie mentale ne figure dans le tableau des maladies professionnelles" de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Il en va de même dans les autres pays européens, à l’exception du Danemark, qui reconnaît comme maladie professionnelle l’état de stress post-traumatique, expliquent les rapporteurs. Ils rappellent également que l’inscription du burn out au tableau des maladies professionnelles, débattue par les parlementaires français au printemps 2015 (lire encadré ci-dessous), a finalement été rejetée "probablement du fait de l’imprécision des contours de cette réalité". Cependant, ils signalent que les "dépressions d’épuisement" peuvent actuellement être reconnues comme maladies professionnelles "hors tableau". Et de conclure, après avoir présenté les professionnels de santé pouvant aider les personnes en risque de burn out, qu'il "faut faire davantage connaître aux médecins, à leurs patients et aux partenaires sociaux les modes simples de recours" devant les Comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (C2RMP).

RECOMMANDATIONS
- Le terme de burn-out renvoie à une réalité mal définie, d’un état de détresse psychologique à un état pathologique de syndrome d’inadaptation à un facteur stressant chronique. Le terme de burn-out ne peut donc être actuellement un diagnostic médical. Son usage extensif conduit à confondre détresse (ou fatigue) et pathologie émotionnelle : seule celle-ci justifie un traitement notamment médicamenteux ayant apporté la preuve de son efficacité dans le cadre nosographique défini.
- Des actions doivent être mises en œuvre par les organismes en charge de la recherche médicale pour l’établissement de critères cliniques, l’identification des mécanismes physio et psychopathologiques et, en conséquence, de modalités préventives et thérapeutiques de l’épuisement professionnel.
- Une priorité doit être donnée aux maladies dites de société (complications somatiques et psychiques du stress) dans les programmes de formation des étudiants en médecine et de développement professionnel continu des professionnels de santé.
- Une collaboration entre médecine du travail et management de l’entreprise doit être institutionnalisée dans une démarche de prévention du burn-out et des pathologies mentales liées au travail. Les conditions d’exercice de cette médecine doivent être reconsidérées en concentrant leur mission sur la démarche de prévention du burn-out.
- Une structure capable de faciliter la coopération entre les ministères concernés serait hautement utile, à l’instar de ce qui existe pour d’autres questions de santé et sécurité publique telles que toxicomanies ou sécurité routière. La santé psychique au travail ne peut retenir la seule attention du Ministère du Travail. Il est urgent que le Ministère de la Santé développe des campagnes d’information auprès du grand public et des professionnels de soins pour une promotion de la santé mentale.
Source : Hospimédia, Caroline Cordier (16/02) et rapport du 16 février 2016, "Le burn-out", J.-P. Olié et P. Légeron, Académie nationale de médecine
Voir le sommaire du N° 190 de la revue Santé mentale consacré au Burn-out : comprendre et accompagner
* http://www.santementale.fr/actualites/burn-out-l-academie-de-medecine.html