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jeudi 13 avril 2023

AUTOUR DE LA QUESTION CMGF 2023 – La santé mentale en soins primaires

CMGF 2023 – La santé mentale en soins primaires

Serge Cannasse
Actualités Congrès
27 mars 2023 https://www.univadis.fr*

Environ un tiers des patients de médecine générale ont un problème de santé mentale. Près de 13% des consultations chez un généraliste sont liées aux seuls troubles dépressifs et anxieux et 72% des généralistes prennent en charge au moins un patient dépressif chaque semaine. Comment améliorer la prise en charge de ces patients, dans un contexte d’exercice pour le moins difficile ? Une session du Congrès Médecine Générale France (Paris, 23-25 mars 2023) a été consacrée à quelques dispositifs, nationaux ou locaux, destinés à y répondre au moins en partie.

Mon Parcours Psy

La Dr Stéphanie Schramm a cité quelques expérimentations conduites par l’Assurance maladie (Prise en charge des thérapies non médicamenteuses dans 4 départements, Ecout’émoi pour les jeunes, SantéPsyÉtudiant, PsyEnfantAdo), mais elle s’est surtout attachée à montrer l’intérêt du dispositif Mon Parcours Psy. Il s’agit de la prise en charge par l’Assurance maladie de séances d’accompagnement de patients de 3 ans et plus par un psychologue conventionné, sur adressage d’un médecin (dans 92% des cas, un généraliste) et dans le cadre d’un parcours de soins.

Les psychologues candidats doivent remplir plusieurs conditions (définies en accord avec les représentants de leur profession), dont une expérience professionnelle en psychologie clinique ou en psychopathologie de 3 ans minimum et avoir une expérience ou un diplôme attestant d’un parcours consolidé en psychologie clinique ou en psychopathologie. Le tarif de la première consultation est de 40 € et de 30 € pour les suivantes (7 au maximum).

Les patients doivent souffrir de troubles psychiques d’intensité légère à modérée. Ce dispositif n’est pas conçu pour des patients ayant des critères de sévérité.

Il est obligatoire que le médecin prescripteur remette au patient un courrier d’adressage, nécessaire au remboursement des séances, et un courrier d’accompagnement donnant les éléments cliniques. En principe, le psychologue doit adresser un compte-rendu au médecin en fin d’accompagnement, mais l’expérience montre que ça n’est pas toujours le cas…


En février 2023, plus de 2.200 psychologues s’étaient engagés dans le dispositif. Chacun a reçu en moyenne 48 patients. Ce sont 34.155 médecins qui ont adressé en moyenne 3,1 patients.

Le dispositif sera complété au fur et à mesure des besoins exprimés. Un guide médecin est disponible sur son site (https://monpsy.sante.gouv.fr/).

Les SECPA

Les Structures d’exercice coordonnée participative (SECPA) sont au nombre de 20 en France, dont une à Marseille, dans une maison de santé d’un arrondissement défavorisé, présentée par le Dr Jérémie Khouani. Elles visent à impliquer le patient dans un projet de soin. Elles font partie des expérimentations possibles dans le cadre de l’article 51 de la Loi de financement de la Sécurité sociale 2018. Ici, il s’agit d’une dotation globale qui couvre le soutien psychologique (intégralement versée à la psychologue du dispositif, à temps plein), les activités participatives des professionnels de santé, celles des non professionnels de santé, enfin l’interprétariat professionnel. Les activités de prise en charge sont variées : entretiens individuels, ateliers collectifs, animation en salle d’attente, recherche et enseignement. Cette expérience favorise l’interculturalité professionnelle (notamment l’abord des problèmes de hiérarchie interprofessionnelle) : culture libérale versus institutionnelle, abords thérapeutiques différents (le médecin recueille des informations puis décide, la psychologue est attentive aux processus).

L’arrêt de travail, un outil thérapeutique

Le Dr Cyril Bègue a fait remarquer qu’un arrêt de travail (AT) peut être très pénalisant pour la trajectoire professionnelle, d’autant plus s’il est long, avec des conséquences potentiellement importantes en termes de santé mentale : aggravation des symptômes, désocialisation, désinsertion professionnelle. Mais il peut aussi être un précieux outil thérapeutique, en permettant au malade de reconstituer ses ressources et de préparer sa reprise professionnelle.

Aussi, les questions à se poser avant de prescrire un AT pour problème de santé mentale sont : l’AT est-il utile ? Quels sont ses objectifs ? Quelle est sa balance bénéfices/risques ? Quelle est la place du travail dans la souffrance mentale du patient ? Il faudra également anticiper la reprise (en collaboration avec le médecin du travail pour une visite de préreprise), réévaluer régulièrement le projet de soin (au besoin le réajuster) et en évaluer les conséquences familiales et sociales.

Voici quelques lignes directrices pour la prescription.Trouble anxiodépressif léger à modéré, dépression d’intensité légère : AT court (en moyenne 15 jours) avec réévaluation dans moins de 7 jours. Le repos complet n’est pas préconisé, au contraire : les sorties sont recommandées pour lutter contre l’isolement.
Dépression d’intensité moyenne à sévère : ou l’AT est relativement court (1 à 2 semaines) ou il est d’emblée long (par exemple, 1 mois). Il faut prévoir des consultations dédiées à l’avance, débutant dans un délai court (3 à 7 jours). Cela permet de suivre l’impact de l’AT sur la santé du patient et de lui donner un ancrage temporel rassurant.

L’espace « santé mentale en soins primaires » de l’Assurance maladie

La Dr Brigitte Nème (médecin conseil) a présenté la « boÎte à outils » que l’Assurance maladie mettra à disposition des médecins en juin 2023. Elle comportera des outils diagnostiques, des recommandations de bonne pratique et des annuaires nationaux et locaux (psychiatres, psychologues conventionnés, structures spécialisées, d’accompagnement et d’écoute). Cet espace sera accessible sur Ameli.fr en 3 clics : médecins, santé et prévention, santé mentale. Il comportera 6 rubriques : maternité/périnatalité, enfants, adolescents, jeunes et étudiants, adultes, seniors.

Références
Stéphanie Schramm, Jérémy Khouani, Cyril Bègue, Brigitte Nème. La santé mentale en soins primaires. 16éme Congrès Médecine Générale France. Paris, le 23 mars 2023. 

https://www.univadis.fr/viewarticle/cmgf-2023-la-sant%25C3%25A9-mentale-en-soins-primaires-2023a10006bo

vendredi 28 octobre 2022

Ameli.fr pour les médecins : Accueil de l’adolescent en médecine générale

Accueil de l’adolescent en médecine générale

27 octobre 2022 www.ameli.fr/
Comment aborder la consultation avec un adolescent ? Le point sur les outils de repérage des troubles cachés et les solutions d’accompagnement ou d’orientation des jeunes en souffrance.

samedi 14 mai 2022

ETUDE RECHERCHE Recueil de l’opinion des médecins généralistes d’Isère, Savoie et Haute-Savoie sur la grille d'estimation de la dangerosité d’un passage à l'acte suicidaire

Recueil de l’opinion des médecins généralistes d’Isère, Savoie et Haute-Savoie sur la grille d'estimation de la dangerosité d’un passage à l'acte suicidaire
Florian Dhondt 1 Jean-Tony Vittori 1
1 UGA UFRM - Université Grenoble Alpes - UFR Médecine
Résumé : Contexte : Le médecin généraliste est de plus en plus sollicité pour des problématiques d’ordre psychiatriques et notamment des syndromes anxio-dépressifs, il doit faire face à des situations complexes et intriquées. Les données épidémiologiques montrent que les taux de tentatives de suicides restent élevés dans la plupart des pays occidentaux, associé au fait que les patients ne demandent que peu d’aide directement, même lorsqu’ils se rendent chez le médecin dans les semaines précédentes. Il a été suggéré par une étude de revue de la littérature, l’exploitation de la Grille d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire, outil conçu au Québec, en français, et utilisé par les travailleurs sociaux dans cette province, pour évaluer sa possible utilisation en soins primaire et son apport potentiel à la médecine générale. De même qu’une autre revue de la littérature décrivait elle l’absence d’outil de dépistage et de PEC du RS en MG. Objectifs : L’objectif principal était de réunir les opinions de médecins concernant la GEDPAS, à propos de son utilité en médecine générale et de sa mise en place en pratique. De plus cela permettrait de faire connaître cet outil à des médecins généralistes. Méthode : Les chercheurs ont donc réuni dix-huit médecins de Savoie, Haute Savoie et d’Isère en focus groupe pour mener une étude qualitative d’évaluation de cette Grille et discuter de leur mode de raisonnement et de pratique habituel face aux problématiques d’évaluation et de gestion du risque suicidaire ; selon un entretien semi-directif mené avec un guide d’entretien travaillé en amont. Résultats : La Grille a été accueillie favorablement, jugée claire, concise et pertinente. Elle peut permettre de mieux organiser la consultation, une évaluation complète sans oubli et donner des leviers de travail pour les consultations futures. Mais son système de cotation par couleur la rend inutilisable sans complément d’explication selon certains médecins interrogés. Elle présente des carences, principalement un manque de définition claire du moyen létal et ne renseigne que peu sur la suite de la prise en charge. Surtout elle ne peut fonctionner sans établissement du lien thérapeutique entre le médecin et son patient, qui est et doit rester à la base de la consultation. La Grille est un outil complémentaire mais pas l’enjeu primordial de la consultation. Conclusion : La GEDPAS peut devenir un outil supplémentaire en médecine générale pour l’évaluation et la gestion du RS. Utilisable sur divers supports et pouvant donner un langage commun à diverses professions de santé, elle ne pourra jamais se substituer au lien thérapeutique primordial. De futures études, permettant d’affilier un protocole au code couleur, permettraient de rendre cette grille plus attractive et améliorer la prise en charge du risque suicidaire, notamment par une meilleure communication entre les services de santé.
Type de document : Mémoires
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03649122
Soumis le : vendredi 22 avril 2022

Fichier 2022GRAL5028_dhondt_florian_et...

 Citation
Florian Dhondt, Jean-Tony Vittori. Recueil de l’opinion des médecins généralistes d’Isère, Savoie et Haute-Savoie sur la grille d'estimation de la dangerosité d’un passage à l'acte suicidaire. Médecine humaine et pathologie. 2022. ⟨dumas-03649122⟩


jeudi 13 janvier 2022

Psychiatrie: déjà 8.500 visites sur l'outil en ligne d'aide au diagnostic Psychiaclic pour les généralistes


Psychiatrie: déjà 8.500 visites sur l'outil en ligne d'aide au diagnostic Psychiaclic pour les généralistes
11/01/2022 https://www.ticsante.com*

PARIS (TICsanté) - L'outil en ligne d'aide au diagnostic en psychiatrie Psychiaclic, destiné aux médecins généralistes, mis en ligne début octobre, a déjà reçu 8.500 visites, a annoncé Joseph Pucek, chargé de projet au sein du pôle de psychiatrie au CHU de Lille, joint par APMnews/TICsanté le 4 janvier.

Cet outil avait été présenté pour la première fois par le Dr Anaïs Vaglio, psychiatre au CHU de Lille, lors du 2e symposium Management & psychiatrie (Maps), organisé début juin.

Il est disponible à l'adresse www.psychiaclic.fr.

Sur ce site, plusieurs outils sont disponibles, note-t-on.

Un premier onglet permet l'aide au diagnostic, mettant à disposition plusieurs fiches partant des motifs de consultation; stress, anxiété, réaction à un événement, dépression, trouble de l'humeur, etc.

Un deuxième onglet, "évaluer l'urgence", propose un questionnaire "pour évaluer le degré de l'urgence clinique de la situation". A l'issue de ce questionnaire, en fonction des réponses, une conduite à tenir est proposée au médecin.

Un onglet intitulé "ressources" met à disposition des "échelles, des auto-questionnaires" ou encore des recommandations de bonne pratique.

L'onglet "annuaire" doit proposer les "coordonnées des lieux de soins psychiatriques les plus proches". Dans l'attente de la construction d'un "annuaire national", seul celui de la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Hauts-de-France (F2RSM Psy) est accessible.

L'onglet "soins psychiatriques sans consentement", donne accès au "logiciel libre d'aide à la rédaction du certificat médical initial pour les mesures de soins psychiatriques sans consentement", Cert'in, développé par la F2RSM Psy Hauts-de-France, le CHU de Lille, l'établissement public de santé mentale (EPSM) Lille-Métropole ainsi que le développeur Pierre-Ugo Desmarets.

Joseph Pucek a précisé qu'aucune donnée n'est conservée sur le site Psychiaclic, si ce n'est celle permettant de comptabiliser le nombre d'utilisateurs.

Dans son communiqué, le CHU explique que "Psychiaclic espère permettre une meilleure accessibilité aux services de santé mentale et donc une amélioration du pronostic et de la qualité du parcours de soins, en particulier pour les troubles psychotiques débutants".

Cette démarche, portée par la F2RSM Psy, "est le fruit d'une collaboration entre le département de médecine générale, le pôle de psychiatrie du CHU de Lille et le groupement hospitalier de territoire de psychiatrie du Nord et du Pas-de-Calais (GHT psy 59-62)".

Joseph Pucek a confirmé, comme ce qu'avait annoncé le Dr Anaïs Vaglio en juin, le financement de 16.000 euros par la Fondation de France.

Il a précisé que cette démarche s'inscrit dans le projet PEP48 (premier épisode psychotique pris en charge en 48 heures), financé jusqu'en 2023 par le Fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie (Fiop), qui vise à réduire le délai d'accès aux soins dans le premier épisode psychotique chez les jeunes. Aurelie Franc

https://www.ticsante.com/story/6009/psychiatrie-deja-8500-visites-sur-l-outil-en-ligne-d-aide-au-diagnostic-psychiaclic-pour-les-generalistes.html

lundi 28 juin 2021

ETUDE RECHERCHE Prévenir le suicide en médecine générale

Prévenir le suicide en médecine générale

Elkhan Tahmazov a,  : Psychiatre, Christophe Lemey a, b, c : Psychiatre, Michel Walter a, b, d : Professeur des universités-praticien hospitalier
a Unité de recherche clinique intersectorielle du service de psychiatrie adulte, centre hospitalier régional universitaire de Brest, hôpital de Bohars, route de Ploudalmézeau, 29820 Bohars, France 
b Soins primaires, Santé publique, registre des cancers de Bretagne occidentale, EA 7479, université de Bretagne occidentale, 22 rue Camille-Desmoulins, CS 93837, 29238 Brest cedex 3, France 
c IMT Atlantique, Lab-STICC, campus de Brest, technopôle Brest-Iroise, CS 83818, 29238 Brest cedex 3, France 
d Groupement d’études et de prévention du suicide, 67 route des Groges, 86280 Saint-Benoît, France 

*Auteur correspondant.

Avec un des taux les plus élevés d’Europe, le suicide représente un problème majeur de santé publique en France z Les médecins généralistes sont le pivot du système de santé z Ils jouent un rôle majeur dans la prévention du suicide

La santé mentale représente une grande proportion de la patientèle des praticiens en soins primaires, dont une majorité pour des troubles dépressifs et anxieux z Cependant, les patients préfèrent se diriger en priorité vers leur médecin généraliste lorsqu’ils rencontrent des difficultés psychiques pour la première fois z Ils acceptent de consulter un professionnel de santé mentale plus facilement sur les conseils de leur généraliste, d’où l’importance de l’articulation des soins primaires et spécialisés.

Mots clés : médecin généraliste, prévention du suicide, prévention primaire, prévention secondaire, santé mentale, santé publique


Plan

lundi 31 mai 2021

ETUDE RECHERCHE Épidémiologie descriptive du risque suicidaire dans le système médical français de médecine générale

Beaucoup de patients à risque suicidaire en médecine générale
Publié le 31/05/2021 https://www.jim.fr*

Publiant une étude proposée par une équipe française, The Canadian Journal of Psychiatry rappelle que « la prévention du suicide passe par une meilleure connaissance du risque suicidaire en soins primaires. » En effet, la plupart des travaux sur le risque de suicide portent sur certaines populations particulières (sujets jeunes, âgés, anhédoniques, dépressifs, etc.), mais rarement sur le patient « tout venant » qui s’adresse à un médecin généraliste.

Pour apprécier la prévalence du risque suicidaire dans la population générale consultant un omnipraticien, les auteurs ont réalisé une étude transversale auprès de 827 sujets (adultes) venus consulter un panel de généralistes sélectionnés de manière aléatoire.  Avançant un motif de consultation indifféremment somatique ou psychiatrique, les participants à cette enquête épidémiologique ont renseigné un auto-questionnaire (aRSD)[1] visant à évaluer leur risque suicidaire durant les quinze jours ayant précédé leur rencontre avec le médecin.

Près d’un quart des consultants

En analysant les 757 réponses complètement exploitables (483 femmes et 274 hommes), les auteurs constatent que « près d’un quart des consultants (24,3 %) présente un risque suicidaire au cours des 15 jours précédant leur consultation, et 6,3 % un risque sévère (aRSD ≥ 7) avec idées et envie de passer à l’acte. » Sans surprise, le score à cette échelle d’appréciation du risque suicidaire est très souvent (64,6 % des cas) positif quand le motif allégué de la consultation est explicitement d’ordre psychiatrique.

Pour la moitié des sujets concernés, précisent les auteurs, il s’agit même, alors d’un « risque sévère. »

Confirmant l’importance de la prévalence du risque suicidaire en médecine générale, cette étude montre que le médecin généraliste constitue un maillon très important de la chaîne médicale, pour la prise en charge thérapeutique comme pour la prévention : les auteurs parlent même du rôle majeur que peuvent jouer les praticiens de soins primaires en prévention. D’autre part, pour faciliter un dépistage rapide de « l’intentionnalité suicidaire » en pratique courante, les auteurs soulignent l’apport que pourrait représenter l’utilisation d’un auto-questionnaire comme l’aRSD[1].

[1] https://www.encephale.com/content/download/93666/1702848/version/1/file/Poster_Ducher1.pdf

Dr Alain Cohen

jeudi 22 avril 2021

ETUDE RECHERCHE Étude des difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation chez l'adulte en cabinet de médecine générale

Étude des difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation chez l'adulte en cabinet de médecine générale
Charlotte Huntzinger 1
1 UNICAEN Santé - Université de Caen Normandie - UFR Santé

Résumé : La réponse aux demandes de soins urgents ou non programmés (DNSP) est un enjeu majeur de la pratique de médecine générale. L’objectif principal était d’étudier les difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation. Les objectifs secondaires étaient de déterminer la fréquence des différents types d’urgences en cabinet de médecine générale, ainsi que les potentiels facteurs d’amélioration de la réponse. Une étude observationnelle, transversale et descriptive a été réalisée via un questionnaire en ligne auprès des secrétaires médicales de cabinets de médecine générale de Normandie occidentale. Les motifs les plus complexes à gérer pour les secrétaires médicales sont les douleurs thoraciques, le risque suicidaire et les chutes pour les urgences vraies, les demandes d’arrêts de travail et les syndromes dépressifs pour les urgences relatives et enfin les réévaluations de traitements chroniques et les demandes de certificat pour les urgences ressenties. Ces difficultés étaient liées au jugement global du patient au sujet de sa demande de consultation, au positionnement d’intermédiaire de la secrétaire entre le patient et le médecin et à la surcharge du planning. Une adaptation de la formation initiale et continue au sein des cabinets pourrait permettre une meilleure réponse.
Sciences du Vivant [q-bio] / Médecine humaine et pathologie

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03181644

Soumis le : jeudi 25 mars 2021  Dernière modification le : mercredi 21 avril 2021

Fichier
HUNTZINGER Charlotte.pdf
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https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03181644

samedi 13 février 2021

ETUDE RECHERCHE État des lieux des connaissances et des pratiques de dépistage et de diagnostic de la dépression de l’adolescent par les médecins généralistes dans les Landes

État des lieux des connaissances et des pratiques de dépistage et de diagnostic de la dépression de l’adolescent par les médecins généralistes dans les Landes
Lauren Clouard 1
1 UB - Université de Bordeaux
Résumé : Objectifs: la prévalence de la dépression de l’adolescent varie entre 4 et 8% et les conséquences peuvent être majeures sur le développement et la santé. Le repérage de ces troubles est un enjeu majeur de santé publique dans lequel le médecin généraliste est un maillon essentiel. L’objectif principal de notre étude est d’établir un état des lieux des connaissances, des pratiques et des attentes des médecins généralistes concernant le dépistage et le diagnostic de la dépression chez l’adolescent. Méthode : les médecins généralistes à activité libérale appartenant au secteur géographique du centre médico-psychosocial pour adolescents de Mont de Marsan ont été inclus dans l’étude. Il s’agit d’une étude de pratiques réalisée par l’intermédiaire d’un questionnaire envoyé à chacun des médecins le 09/11/2019 par voie postale. Le recueil des données a été fait du 09/11/2019 au 29/02/2020. Résultats: le repérage des signes d’alerte des manifestations dépressives semble être influencé par la réalisation d’une formation préalable sur la dépression adolescente, la réalisation d’un examen clinique systématique, l’implication du médecin en tant que maître de stage universitaire et la connaissance de l’épidémiologie de la dépression adolescente. Les critères diagnostiques de dépression sont peu maîtrisés, et ceci semble dépendre de la réalisation d’une formation préalable sur la dépression adolescente, de l’implication en tant que maître de stage universitaire, de l’aisance avec la population adolescente en général, de la réalisation des consultations en deux temps, et de la connaissance de la prévalence de la dépression adolescente. Conclusion : les connaissances des médecins généralistes concernant le dépistage de la dépression adolescente semblent satisfaisantes alors que les difficultés semblent majorées à l’étape du diagnostic. Les connaissances et les pratiques des médecins semblent dépendre d’un certain nombre de facteurs qui sont de potentiels axes d’amélioration.
Mémoire
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03134561

Soumis le : lundi 8 février 2021

Fichier : Med_Generale_2021_Clouard.pdf

mardi 29 septembre 2020

ETUDE RECHERCHE : Épidémiologie descriptive du risque suicidaire dans le système médical français de médecine générale:

Épidémiologie descriptive du risque suicidaire dans le système médical français de médecine générale:

First Published September 28, 2020 Research Article 
https://doi.org/10.1177/0706743720961741
Article first published online: September 28, 2020
1Ramsay Générale de Santé, Clinique de l’Auzon, 63670 La Roche-Blanche, France
2CHU Clermont-Ferrand, Psychiatrie B, Clermont-Ferrand, F-63003, France ; Université Clermont Auvergne, EA7280, F-63000 Clermont-Ferrand, France
3Université de Toulouse II - Jean Jaurès, Toulouse, France
Corresponding Author:
I. de Chazeron, C.H.U. Clermont-Ferrand - Psychiatrie B de CHAZERON Ingrid, Rue Montalembert BP 69F-63003 CLERMONT-FERRAND, France Courriel : idechazeron@chu-clermontferrand.fr


https://doi.org/10.1177/0706743720961741

Objectif:
La prévention du suicide passe certainement par une meilleure connaissance du risque suicidaire en soins primaires. Un certain nombre de publications internationales se sont intéressées à évaluer celui-ci, mais le plus souvent, auprès de populations particulières de consultants : patients jeunes, âgés, anhédoniques, dépressifs, etc. Notre étude analyse la prévalence du risque suicidaire chez des patients consultant en médecine générale quel que soit leur motif de consultation, somatique ou psychiatrique, leur pathologie ou leur âge.


Méthode:
Cette étude transversale a été menée auprès de patients adultes (inclusion de 827 sujets) venus consulter un panel de praticiens généralistes français sélectionnés de manière aléatoire. Ils ont rempli un auto-questionnaire validé (aRSD) évaluant leur risque suicidaire sur les 15 jours précédents et renseigné certaines données personnelles et professionnelles.


Résultats:
Les 757 dossiers (483 femmes; 274 hommes), totalement utilisables, montrent que près d’un quart des consultants (24,3 %) présente un risque suicidaire positif au cours des 15 jours précédant leur consultation et 6,3 %, un risque sévère (aRSD ≥ 7) avec idées et envie de passer à l’acte. Lorsque le motif de consultation est psychiatrique, 64,6 % de ces consultants ont un score aRSD positif. Une fois sur deux, il s’agit même d’un risque sévère.


Conclusions:

Ces données montrent l’importance de la prévalence du risque suicidaire en médecine générale. Elles confirment le rôle majeur que peuvent jouer les praticiens de soins primaires dans les actions de prévention du risque suicidaire. Elles montrent également l’apport que pourrait représenter l’utilisation d’un auto-questionnaire évaluant rapidement l’intentionnalité suicidaire dans le dépistage de celle-ci.

 

https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0706743720961741

jeudi 10 septembre 2020

ETUDE RECHERCHE Place du médecin généraliste dans la prévention tertiaire des tentatives de suicide chez les enfants et adolescents : étude qualitative dans le bassin grenoblois

Place du médecin généraliste dans la prévention tertiaire des tentatives de suicide chez les enfants et adolescents : étude qualitative dans le bassin grenoblois

Anna Bic 1 Violetta Vitale 1
1 UGA UFRM [2020-….] - Université Grenoble Alpes - UFR Médecine [2020-….]
Résumé : Introduction. Le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les adolescents. A 17 ans, plus d’un jeune sur dix a déjà pensé au suicide. Les réitérations de passage à l’acte sont nombreuses et interviennent rapidement après une première tentative de suicide. En France, il existe une réelle difficulté d’accès aux soins de pédopsychiatrie. Le médecin généraliste doit donc prendre place dans le suivi des jeunes patients en souffrance. L’objectif de notre étude est de déterminer le rôle du médecin généraliste dans la prévention tertiaire des tentatives de suicide chez les enfants et adolescents. Matériels et méthodes. Étude qualitative réalisée à l’issue d’entretiens individuels semi dirigés auprès de 11 médecins généralistes du bassin grenoblois. Résultats. La majorité des médecins généralistes interrogés trouvaient leur place dans le suivi des enfants et adolescents en souffrance. Le lien de confiance établi entre le jeune patient et son médecin facilitait la prise en charge. La nécessité d’être aidé par des spécialistes semblait indispensable pour assurer le suivi. La difficulté d’accès aux soins spécialisés et le défaut de lien avec les professionnels de la santé mentale étaient les principaux freins. Le manque de formation et le manque de temps ont aussi été rapportés comme obstacle au suivi de ces patients. Conclusion. Le médecin généraliste a toute sa place dans la prévention tertiaire des tentatives de suicide des enfants et des adolescents et la revendique. Un travail de collaboration avec les acteurs des soins psychiques est essentiel pour guider et soutenir le médecin généraliste.
Mots-clés :
Type de document :
Mémoires
Domaine :
Liste complète des métadonnées

Littérature citée [13 références]

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02932364
Contributeur : Jean-Hugues Morneau <jean-hugues.morneau@univ-grenoble-alpes.fr>
Soumis le : lundi 7 septembre 2020 - 16:56:23
Dernière modification le : mercredi 9 septembre 2020 - 03:12:40

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2020GRAL5081_bic_anna(1)_et_vi...
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vendredi 24 avril 2020

ETUDE RECHERCHE Prise en charge en soins primaires lors d'une tentative de suicide et son impact sur les soins après une tentative de suicide: une étude observationnelle dans le système de surveillance sentinelle généraliste français

Management in primary care at the time of a suicide attempt and its impact on care post-suicide attempt: an observational study in the French GP sentinel surveillance system
Nadia Younès 1 Mathieu Rivière 2, 3, 4 Frédéric Urbain 1 Romain Pons 2, 3, 4 Thomas Hanslik 2, 3, 4 Louise Rossignol 2, 3 Christine Chan Chee 5 Thierry Blanchon 2, 3
1 UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
2 iPLESP - Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique
3 SU - Sorbonne Université
4 CHR - Centre Hospitalier Régional d'Orléans
5 INVS - Institut de Veille Sanitaire
Abstract : BACKGROUND: We aimed to describe primary care management at the time of a suicide attempt (SA) and after the SA. METHODS: An observational (cross-sectional) study was conducted among 166 sentinel GPs within France (a non-gatekeeping country) between 2013 and 2017 for all GP's patients who attempted suicide. MEASUREMENTS: frequency of patients 1) managed by the GP at the time of the SA, 2) addressed to an emergency department (ED), 3) without care at the time of the SA, and 4) managed by the GP after the SA and factors associated with GP management at the time of and after the SA. RESULTS: Three hundred twenty-one SAs were reported, of which N = 95 (29.6%) were managed by the GP at the time of the SA, N = (70.5%) were referred to an ED, and N = (27.4%) remained at home. Forty-eight (14.9%) patients did not receive any care at the time of the SA and 178 (55.4%) were managed directly by an ED. GPs were more likely to be involved in management of the patient at the time of the SA if they were younger (39.2% for patients < 34 years old; 22.9% for those 35 to 54 years old, and 30.3% for those more than 55 years old p = 0.02) or the SA involved a firearm or self-cutting (51.9%) versus those involving drugs (23.7%); p = 0.006). After the SA, GPs managed 174 patients (54.2%), more often (60%) when they provided care at home at the time of the SA, p = 0.04; 1.87 [1.07; 3.35]. No other factor was associated with management by GPs after the SA. CONCLUSIONS: The study faced limitations: data were not available for patients managed solely by specialists during their SA and results may not be generalisable to countries with a stronger gatekeeping system. We concluded that GPs are involved in the management of patients at the time of a SA for a third of patients. EDs are the major provider of care at that time. Half patients consulted GPs after the SA and connections between GPs and ED upon discharge should be improved.
https://hal.sorbonne-universite.fr/hal-02540233
Soumis le : vendredi 10 avril 2020 - 18:00:54
Fichier s12875-020-01126-9.pdf
Publication financée par une institution
Identifiants HAL Id : hal-02540233, version  DOI : 10.1186/s12875-020-01126-9 PUBMED : 32213164  PUBMEDCENTRAL : PMC7098086
Collection INVS | UVSQ | IPLESP | SORBONNE-UNIVERSITE | SU-MEDECINE | UNIV-PARIS-SACLAY
Citation
Nadia Younès, Mathieu Rivière, Frédéric Urbain, Romain Pons, Thomas Hanslik, et al.. Management in primary care at the time of a suicide attempt and its impact on care post-suicide attempt: an observational study in the French GP sentinel surveillance system. BMC Family Practice, BioMed Central, 2020, 21 (1), pp.55. ⟨10.1186/s12875-020-01126-9⟩. ⟨hal-02540233⟩

jeudi 9 avril 2020

ETUDE RECHERCHE Points de vue d'adolescents ayant réalisé un passage à l'acte suicidaire : quelles attentes ont-ils de leur relation à leur médecin traitant

Points de vue d'adolescents ayant réalisé un passage à l'acte suicidaire : quelles attentes ont-ils de leur relation à leur médecin traitant
Géraldine Novoa 1
1 AMU MED - Aix-Marseille Université - Faculté de médecine

Résumé : Introduction : en France, le suicide constitue la seconde cause de mortalité chez les adolescents, en faisant un problème majeur de santé publique. L’objectif de recherche de ce travail consiste à analyser à travers le vécu d’adolescents ayant réalisé un passage à l’acte suicidaire, leurs attentes vis-à-vis de leur médecin généraliste, en matière de relation et de prise en charge. Matériel et Méthode : une étude qualitative par entretiens semi dirigés a été menée auprès d’adolescents pris en charge initialement pour une tentative de suicide au C.H.U de Nîmes. Résultats : dix adolescents âgés de 13 à 18 ans ont été rencontrés. L’analyse thématique a permis de répondre à l’objectif principal. Les adolescents attendent de leur médecin traitant une écoute empathique et sans jugement, ils souhaitent être reçus seuls en consultation et dans le respect du secret médical. Le médecin généraliste doit rechercher derrière un motif de consultation somatique des demandes secondaires et rappeler ses fonctions de prise en charge somatique mais aussi psychologique ou relationnelle. Conclusion : le médecin généraliste peut représenter une personne ressource pour son patient adolescent en situation de souffrance psychologique. L’ancienneté de la relation est pour cela un atout majeur. L’instauration d’une consultation semestrielle pourrait permettre d’améliorer la relation médecin-adolescent et de favoriser le dialogue.
Accès document THESE NOVOA.pdf Fichiers produits par l'(les) auteur(s
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02517075
Contributeur : Faculté de Médecine Amu <florence.blanchard@univ-amu.fr>
Soumis le : mardi 24 mars 2020

samedi 4 avril 2020

Santé mentale en Île-de-France Rôle clé des médecins généralistes dans le repérage et la prise en charge des patients

Santé mentale en Île-de-France
Rôle clé des médecins généralistes dans le repérage et la prise en charge des patients

02 avril 2020
https://www.ors-idf.org*

Le médecin généraliste est le premier professionnel consulté par les personnes pensant souffrir de troubles mentaux. De ce fait, il est un acteur clé dans le repérage et la prise en charge de ces patients. D’après l’OMS, une personne sur quatre sera concernée par un trouble de santé mentale dans sa vie. Les données actuelles montrent d’ailleurs qu'environ 27 % de la population adulte de l'Union européenne est ou a été affectée par au moins un trouble de santé mentale au cours des 12 derniers mois.

Ce Focus santé, à partir d’une revue de la littérature, examine la place qu’occupe le médecin généraliste dans la détection des troubles de santé mentale et sa place dans l’organisation des soins de santé mentale en France et s’attache en particulier à la situation de l’Île-de-France. Il propose également des indicateurs qui permettraient un suivi de l’activité en santé mentale des médecins généralistes.

Parmi les éléments marquants :
L’organisation des soins psychiatriques est complexe et le médecin généraliste pallie souvent un manque de moyens du secteur ;
L’analyse des données de remboursement des psychotropes prescrits par les médecins généralistes aux Franciliens met en évidence l’importance des troubles mentaux dans leur activité de généraliste ; Un patient sur quatre de la patientèle du médecin généraliste est concerné par un trouble de santé mentale;
L’activité en santé mentale des médecins généralistes est peu valorisée et ils rencontrent des difficultés dans la mise en place de soins optimaux ;
Les patients ayant des troubles mentaux ont moins recours à des soins somatiques, une meilleure coordination entre médecins (généralistes et spécialistes de santé mentale) devrait améliorer la prise en charge tant physique que psychique ;
Des indicateurs de suivi de l’activité en santé mentale des médecins généralistes permettraient d’améliorer leur positionnement dans le système de soins en santé mentale.


Télécharger

https://www.ors-idf.org/nos-travaux/publications/sante-mentale-en-ile-de-france.html

vendredi 13 septembre 2019

Article Psycom : "Santé mentale et troubles psychiques en médecine générale. Quelques repères pour aider les patients dans leur parcours de rétablissement"

Article Psycom : "Santé mentale et troubles psychiques en médecine générale. Quelques repères pour aider les patients dans leur parcours de rétablissement"
le 9 septembre 2019

Les 15 et 16 mars 2019, c'était la 6e édition du Congrès des Jeunes Médecins Généralistes. A l'occasion du numéro 24 de la revue "Jeune MG" (juillet 2019), voici l’article rédigé suite à l’atelier consacré aux "Ressources en santé mentale" animé par Psycom : "Santé mentale et troubles psychiques en médecine générale. Quelques repères pour aider les patients dans leur parcours de rétablissement".

La santé mentale et les troubles psychiques constituent une thématique fréquente en consultation de médecine générale. Au-delà des soins, des ressources existent pour aider les personnes concernées à vivre la vie qu’elles souhaitent dans la Cité. Cet article propose :

D'identifier les moments où les médecins généralistes peuvent jouer un rôle clé dans les parcours de vie des patients ;

De comprendre quelques enjeux majeurs de l’accompagnement des personnes vivant avec des troubles psychiques ;

De repérer quelques ressources pertinentes pour faciliter la pratique au quotidien.
Téléchargez l'article complet : "Santé mentale et troubles psychiques en médecine générale Quelques repères pour aider les patients dans leur parcours de rétablissement" (pdf - 476,15 ko)

http://www.psycom.org/Espace-Presse/Actualites-du-Psycom/Article-Psycom-Sante-mentale-et-troubles-psychiques-en-medecine-generale.-Quelques-reperes-pour-aider-les-patients-dans-leur-parcours-de-retablissement

lundi 15 juillet 2019

RECHERCHE ETUDE Formation des médecins généralistes à la prévention du risque suicidaire : revue de littérature

Formation des médecins généralistes à la prévention du risque suicidaire : revue de littérature
Doi : 10.1016/j.lpm.2019.05.028
Youna Audouard-Marzin 1, 2, , Céline Kopp-Bigault 3, Pauline Scouarnec 1, Michel Walter 1, 4
1 Collège des Hautes Études en Médecine, 29200 Brest, France 
2 Brest Medical University Hospital, Centre Régional de Pharmacovigilance, 29200 Brest, France 
3 Morlaix Hospital, 29600 Morlaix, France 
4 Brest Medical University Hospital at Bohars, Adult Psychiatry, 29200 Brest, France 
Youna Audouard-Marzin, Centre Hospitalo-Universitaire Régional, Centre Régional de PharmacoVigilance, boulevard Tanguy-Prigent, 29200 Brest, France.Centre Hospitalo-Universitaire Régional, Centre Régional de PharmacoVigilanceboulevard Tanguy-PrigentBrest29200France
Sous presse La Presse Médicale. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le vendredi 12 juillet 2019
Résumé
Contexte

Il est constaté qu’en France, trop peu de médecins généralistes (MG) se forment à la prévention du risque suicidaire.
Objectif
Ce travail consiste en une revue de littérature de publications internationales traitant de la formation des MG à la prévention du risque suicidaire. L’objectif est de s’informer sur les différentes pratiques de formation de par le monde afin de découvrir de nouvelles méthodes pédagogiques qui pourraient être pertinentes sur notre territoire et susciter davantage l’intérêt des MG.
Méthode
Une recherche bibliographique méticuleuse a été menée, sélectionnant toutes les études relatives à la formation des MG à la prévention du risque suicidaire dans le monde, suivant la méthode PRISMA. Les études retenues s’appliquent à des MG libéraux en exercice ayant une patientèle hétérogène, et excluent les travaux relatifs à des groupes homogènes de patients. La durée de formation, le programme éducatif, son contenu, l’évaluation de la formation, les outils pédagogiques utilisés, les méthodes de formation de formateurs mises en œuvre ainsi que le niveau d’évaluation selon Kirkpatrick des formations ont été précisés pour chaque étude sélectionnée.
Résultats
Ces travaux révèlent qu’il n’existe aucun consensus dans la réalisation de ces formations, que ce soit au niveau du programme ou de son évaluation. Néanmoins, une similarité de contenu est retrouvée avec une partie théorique cognitive et des ateliers interactifs.
Conclusion
Il semble difficilement réalisable de proposer une standardisation de ces formations de par le monde, celles-ci étant nécessairement adaptées au territoire et sa culture. Néanmoins, une standardisation des outils d’évaluation serait pertinente : cela permettrait une réelle comparaison de l’efficacité de ces formations. Par ailleurs, sur le plan pratique, cette revue nous a incité à proposer des formations in situ en réalisant une étude expérimentale comparative de deux formats pédagogiques, et à réaliser une traduction française d’une échelle d’évaluation des compétences cliniques en suicidologie, premier outil d’évaluation dans ce domaine en France.


https://www.em-consulte.com/article/1305185/general-practitioners-training-about-suicide-preve

lundi 3 juin 2019

ROYAUME UNI Renforcer la ligne de front Investir dans les soins primaires pour une prévention efficace du suicide

Strengthening the frontline
Renforcer la ligne de front

Ce rapport des Samaritans et Centre for Mental Health a exploré le rôle des services des généralistes pour aider les personnes à risque de suicide, en examinant les preuves de ce que les géneralistes et leurs collègues pourraient faire pour aider à sauver des vies chez les personnes suicidaires.

Strengthening the frontline

vendredi 29 mars 2019

ETUDE RECHERCHE Seulement s’ils veulent mourir. Les urgences générales face aux patients suicidaires



Seulement s’ils veulent mourir. Les urgences générales face aux patients suicidaires
Sciences sociales et santé Volume 37, numéro 1, Mars 2019

Philippe Le Moigne * Florian Pisu  **

* Philippe Le Moigne, sociologue, INSERM CERMES3, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France

** Florian Pisu, sociologue, CERMES3, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France

  • Mots-clés : urgences, tentative de suicide, catégorisation, sélection
  • DOI : 10.1684/sss.2019.0133
  • Page(s) : 75-98
  • Année de parution : 2019
En France, la majorité des tentatives de suicide connues est prise en charge par les urgences générales. Près d’un quart de ces patients font l’objet d’une ré-hospitalisation pour le même motif moins de quatre ans après leur première admission. Sachant que la récidive constitue l’un des éléments les plus prédictifs d’un suicide à venir, l’article tente de comprendre pourquoi les urgences ne parviennent pas à mieux endiguer ce risque. Fondée sur l’observation ethnographique de trois services, cette recherche met en lumière une série de facteurs tant internes qu’externes aux urgences. Elle montre en particulier comment les priorités d’intervention des services, les conditions d’échanges avec les patients et la caractérisation de la crise suicidaire par les personnels soignants contribuent à façonner une prise en charge qui n’est congruente qu’en partie avec les préconisations médicales.

source https://www.jle.com/fr/revues/sss/e-docs/seulement_sils_veulent_mourir._les_urgences_generales_face_aux_patients_suicidaires_314032/article.phtml 


Article associé



Les pratiques psychiatriques et psychologiques auprès des suicidants en service d’urgence : entre paradoxalité, conflictualité et innovation
Sciences sociales  Volume 37, numéro 1, Mars 2019
Auteur
François Danet *
* François Danet, psychiatre et chercheur en psychologie, École de Psychologues Praticiens de Lyon, Institut Catholique de Paris
DOI : 10.1684/sss.2019.0134
Page(s) : 99-107
Année de parution : 2019

L’article « Seulement s’ils veulent mourir » décrit les limites du dispositif de soins tel qu’il s’exerce en service d’urgence au bénéfice des suicidants, en démontrant notamment qu’il n’est congruent qu’en partie avec les préconisations médicales. Il met également en exergue la sous-évaluation des tentatives de suicide chez les hommes qui sont masquées par les alcoolisations et les abus de substances.Ce commentaire qui s’appuie sur des recherches menées sur le sujet de la prise en charge des suicidants [...]
https://www.jle.com/fr/revues/sss/e-docs/les_pratiques_psychiatriques_et_psychologiques_aupres_des_suicidants_en_service_durgence_entre_paradoxalite_conflictualite_et_innovation_314033/article.phtml

lundi 11 mars 2019

SUISSE Article Un sujet qu’il faut aborder N’ayons pas peur des patients suicidaires!

Un sujet qu’il faut aborder  N’ayons pas peur des patients suicidaires!
Konrad Michel
Médecin spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, Spiez
Prim Hosp Care Med Int Gen. 2019;19(03):83-86  Date de publication: 06.03.2019

Repérer et estimer un risque de suicide est une tâche épineuse pour le médecin, car il est rare que les patients en donnent spontanément des indices. Dans cet article, l’auteur met à profit son expérience pratique pour décrire comment l’approche narrative permet d’établir un dialogue constructif entre le médecin et le patient suicidaire. 

jeudi 13 décembre 2018

MàJ Guide HAS : Coordination entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux – états des lieux, repères et outils pour une amélioration

Améliorer la coordination des soins en santé mentale : nouveau guide de la HAS (France)
Psychomédia
Publié le 9 octobre 2018

La Haute autorité de santé (HAS) présente, dans un communiqué publié le 9 octobre, de nouvelles recommandations pour améliorer la coordination des soins en santé mentale.

« Dans la prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux, la coordination entre les médecins généralistes et les autres acteurs de soins (psychiatres, psychologues, infirmiers, etc.) est insuffisamment développée », estime la HAS.

La coordination des soins en santé mentale « est actuellement moins formalisée que dans d’autres champs ».

Pour promouvoir une évolution des pratiques, la HAS publie un guide proposant différents outils. Il est notamment destiné aux médecins généralistes exerçant en ville et aux professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale (équipes des secteurs de psychiatrie, psychiatres libéraux, psychologues libéraux, urgentistes, infirmiers libéraux, pharmaciens d’officine, etc.). Un enjeu est d'améliorer la continuité des prises en charge et d'éviter les ruptures de soins.

A partir d'un état des lieux des expériences conduites à ce jour, la HAS publie une série de repères et d’outils utiles à l’atteinte de 3 objectifs opérationnels :

identifier les ressources disponibles (professionnels, établissements, dispositifs) ;

échanger les informations utiles avec les autres acteurs de la prise en charge ;

être en capacité d’accéder à des conseils de confrères, d’adresser un patient à un professionnel spécialisé en psychiatrie et santé mentale ou à un médecin généraliste et d’assurer un suivi conjoint.

Sur le site de la HAS : Coordination entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux – états des lieux, repères et outils pour une amélioration.

*http://www.psychomedia.qc.ca/sante-mentale/2018-10-09/coordination-des-soins-france-guide-has


***

Coordination entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux – états des lieux, repères et outils pour une amélioration 
https://www.has-sante.fr/*

Le médecin généraliste est un acteur majeur de la prise en charge des troubles mentaux. Il participe à la détection et au traitement des troubles et accompagne les patients dans le cadre d’une prise en charge globale.

On constate en France une coordination insuffisamment développée entre le médecin généraliste et les professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale notamment. Cette situation peut aboutir à des ruptures de soins, susceptibles d’avoir des conséquences importantes pour le patient, tant sur le plan psychiatrique que somatique.

Pour répondre à ces enjeux, la HAS propose un guide pour aider les professionnels à développer et renforcer la coordination interprofessionnelle dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux. Il présente des expériences d’amélioration conduites en France et à l’étranger ainsi que des repères et outils mobilisables de façon isolée ou combinée et en fonction des besoins, des ressources et des contraintes des professionnels.

Ce travail entre dans le cadre du programme pluriannuel « psychiatrie et santé mentale » de la HAS.

Sections
Les publics concernés par ce guide
Eléments de contexte
Une coordination nécessaire
Une coordination actuellement moins formalisée que dans d’autres champs
Pourquoi ?
Quels enjeux ?
État des lieux des expériences d’amélioration de la coordination conduites en France et à l’étranger : 5 grandes catégories d'expériences
Amélioration de la communication
Lieux d'exercice partagés
Dispositifs de soins partagés (DSP)
Coordination de parcours de santé
Dispositifs intégrés
Des repères et des outils pour aider les professionnels
Des valeurs partagées qui sous-tendent l'organisation et la structuration de la coordination
Des leviers à différents niveaux
Un processus progressif et continu impliquant plusieurs acteurs
Du côté des professionnels : conviction, implication, culture partagée
Du côté des patients et des proches
Du côté de la gouvernance
En pratique : accompagner le changement et prendre en compte le contexte local



Les publics concernés par ce guide

  • Médecins généralistes exerçant en ville (libéraux ou salariés) ;
  • Professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale (équipes des secteurs de psychiatrie, psychiatres libéraux, psychologues libéraux, etc.) ;
  • Autres acteurs de proximité (urgentistes, infirmiers libéraux, pharmaciens d’officine, chirurgiens-dentistes, etc.) impliqués dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux ;
  • Dans un registre complémentaire du soin : les patients, leurs proches, les tuteurs et curateurs, les associations représentatives des usagers et des familles d’usagers, les groupes d’entraide mutuelle (GEM), les acteurs des secteurs médico-social et social, les sociétés savantes, les organismes impliqués dans la formation, les institutionnels, etc.

Eléments de contexte

Une coordination nécessaire

  • Médecin généraliste : besoin d’un accès à un avis/conseil spécialisé ou à un adressage.
  • Professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale : besoin d’un accès aux soins somatiques et/ou d’un relais dans le cadre d’une prise en charge globale.
  • Coordination dans le cadre d’un suivi conjoint : échange et partage d’informations, avis, conseils, adressage.

Une coordination actuellement moins formalisée que dans d’autres champs

  • Échanges de courriers non systématiques.
  • Demandes des médecins généralistes n’étant pas toujours formulées de manière explicite.
  • Psychiatres et psychologues décrits comme étant peu accessibles.
  • Difficultés d’accès aux médecins généralistes des professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale.

Pourquoi ?

  • Une réticence à l’échange et au partage d’informations du côté des patients et des professionnels.
  • La construction d’une relation de confiance avec d’autres professionnels, au-delà de la dualité patient-soignant, plus difficile.
  • Un contexte démographique des professionnels de santé contraint.

Quels enjeux ?

  • Améliorer la continuité des prises en charge et éviter les ruptures de soins en visant l’alliance thérapeutique.
  • Mieux prévenir et prendre en charge les troubles mentaux d’une part et les comorbidités somatiques, plus fréquentes chez les patients souffrant de troubles mentaux, d’autre part.
  • Permettre une meilleure gestion du temps pour les patients et les professionnels.


État des lieux des expériences d’amélioration de la coordination conduites en France et à l’étranger : 5 grandes catégories d'expériences

Amélioration de la communication

  • Échange d’information et liaison : annuaires de ressources, lignes téléphoniques dédiées, contenu standardisé de courriers, utilisation des messageries sécurisées, etc.
  • Processus renforcés d’adressage vers les soins spécialisés : formalisation des conditions d’adressage et des rôles de chaque professionnel.

Lieux d'exercice partagés

  • Lieux d’exercice communs entre médecins généralistes et professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale, mais également avec d’autres acteurs de proximité, notamment des infirmiers.

Dispositifs de soins partagés (DSP)

  • Consultation d’évaluation par les professionnels spécialisés sur demande du médecin généraliste.
  • Diagnostic et conseils sur la stratégie thérapeutique à mettre en oeuvre.
  • Suivi du patient et mise en oeuvre de la stratégie thérapeutique par le médecin généraliste en concertation avec le patient.

Coordination de parcours de santé
Care / case management
  • Fonction spécifique de coordination pour faciliter les interactions entre acteurs et promouvoir l’implication du patient.

Dispositifs intégrés
Interventions type collaborative care
  • Approche pluriprofessionnelle : en général, un médecin généraliste, un professionnel spécialisé et un coordonnateur des parcours de santé.
  • Programme de prise en charge structuré : guides ou protocoles de soins.
  • Suivi programmé du patient : prédéfinition d’un calendrier de rendez-vous (adhésion au traitement, évolution des symptômes, etc.).
  • Communication interprofessionnelle renforcée : réunions cliniques pluriprofessionnelles, dossiers médicaux partagés, etc.


Des repères et des outils pour aider les professionnels

coordination entre le medecin generaliste et les differents acteurs de soins dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux-schema

Des valeurs partagées qui sous-tendent l'organisation et la structuration de la coordination

  • Prise en compte des dimensions psychiques et physiques de la souffrance du patient.
  • Contribuer à faire du patient l’acteur de sa prise en charge.
  • Communication basée sur l’écoute, l’empathie, le respect et la tolérance.
  • Chercher à établir une relation de confiance favorisant l’alliance thérapeutique.
  • Respect des valeurs et reconnaissance des rôles et compétences des différents professionnels impliqués dans la prise en charge.
  • Identifier, avec l’accord du patient, le rôle et les attentes de ses proches.


Des leviers à différents niveaux


Un processus progressif et continu impliquant plusieurs acteurs


 Du côté des professionnels : conviction, implication, culture partagée

  • Formation initiale et continue :
    • aux soins de premier recours ;
    • à la psychiatrie et santé mentale ;
    • à la coordination ;
    • à la reconnaissance des rôles et compétences de chacun.
  • Valorisation de la coordination dans le cadre éthique et déontologique.

 Du côté des patients et des proches

  • Conviction des patients et des proches quant à l’importance de la coordination et du partage d’informations.
  • Sensibilisation à la prévention, au dépistage et à la prise en charge des troubles somatiques, notamment par le médecin généraliste traitant.
  • Implication du patient dans la gestion de sa maladie (mobilisation de ses ressources et de ses compétences) : objectif consensuel pour les professionnels impliqués, pouvant favoriser la coordination.

 Du côté de la gouvernance

  • Au niveau local et régional (agences régionales de santé [ARS])
    • Information, accompagnement et appui technique pour les professionnels.
  • Au niveau national
    • Réflexion sur des modalités de financement et de tarification adaptées.
    • Facilitation de l’accès aux psychothérapies dispensées en ville par des psychothérapeutes non médecins.
    • Reconnaissance de nouvelles fonctions.
    • Formation

En pratique : accompagner le changement et prendre en compte le contexte local

  • Des instances de concertation au niveau local, par exemple :
    • autour d’un projet territorial de santé mentale (PTSM) ;
    • conseils locaux de santé, conseils locaux de santé mentale, ateliers santé ville, etc. ;
    • plateformes territoriales d’appui (PTA).
  • Un pilotage opérationnel :
    • par exemple, à l’échelle du secteur de psychiatrie, une équipe composée d’un médecin généraliste, d’un psychiatre et d’un infirmier ;
    • support des ARS.
  •  Une planification et une régulation :
    •  évaluation des dispositifs, capitalisation des expériences conduites (pérennisation, généralisation), évolutions législatives, etc.

Documents

Mis en ligne le 09 oct. 2018

Guide coordination entre médecin généraliste et acteurs de la psychiatrie ( 1,12 Mo) Écouter
Synthèse coordination entre médecin généraliste et acteurs de la psychiatrie ( 186,54 Ko) Écouter
Rapport coordination entre médecin généraliste et acteurs de la psychiatrie ( 1,8 Mo) Écouter

Documents complémentaires
Mis en ligne le 09 oct. 2018

En savoir +

Améliorer la coordination des soins dans le domaine de la santé mentale
Décision n° 2018.0130/DC/SA3P du 5 septembre 2018 du collège de la HAS portant adoption du guide « Coordination entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins dans la prise en charge des patients adultes souffrant de troubles mentaux – état des lieux, repères et outils pour une amélioration » et ses documents associés
Programme "psychiatrie et santé mentale" de la HAS

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2874187/fr/coordination-entre-le-medecin-generaliste-et-les-differents-acteurs-de-soins-dans-la-prise-en-charge-des-patients-adultes-souffrant-de-troubles-mentaux-etats-des-lieux-reperes-et-outils-pour-une-amelioration


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Troubles mentaux : fluidifier la coordination des prises en charge

30.11.2018
Mots clés : 
Si le médecin généraliste prend en charge un patient atteint de troubles mentaux, certaines situations peuvent nécessiter l’avis d’un professionnel spécialisé en santé mentale. C’est le cas, par exemple, devant une dépression grave ou résistante chez un patient connu ou devant une pathologie psychiatrique sévère chez un patient non connu. Afin d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux, la HAS publie un guide pour aider à organiser une coordination fluide entre le médecin généraliste et les autres acteurs de soins. Ce guide propose des repères et des outils pour aider les professionnels à identifier les ressources disponibles, à échanger et partager les informations, à accéder à un avis diagnostic, thérapeutique, à un adressage et à assurer un suivi conjoint. Explications du Dr Marielle Lafont et d’Amélie Prigent*, du service évaluation de la pertinence des soins et amélioration des pratiques et des parcours à la HAS.

 Lorsque le médecin généraliste souhaite un avis spécialisé en psychiatrie et en santé mentale, comment identifie-t-il les professionnels ressources ?

Lorsqu’un médecin généraliste veut avoir recours à un psychiatre, un psychologue libéral ou une équipe de psychiatrie, il peut s’aider des annuaires de ressources existants s’il ne dispose pas d’un réseau suffisant (voir encadré).

Lors d’une demande de première consultation psychiatrique, quels éléments le médecin généraliste transmet-il ?

Dans le courrier adressé au psychiatre, le généraliste précise certains éléments comme le motif du recours (sous forme de question), les éléments symptomatiques et hypothèses diagnostiques, les attentes relatives aux modalités de suivi partagé, les pistes thérapeutiques, les antécédents médicaux et les traitements en cours. En cas d’urgence, si une hospitalisation est nécessaire, il rédige une lettre de liaison à l’entrée qui inclut notamment les motifs de la demande d'hospitalisation, les traitements en cours et les allergies connues.
Dans tous les échanges, les informations sont transmises par écrit, par messagerie sécurisée ou par tout moyen garantissant la confidentialité des informations. Un courrier est également remis au patient (ou à son tuteur) et versé à son dossier médical partagé s’il existe.
 
Suite à l’avis spécialisé, quels sont les éléments dont le médecin généraliste a besoin pour assurer la prise en charge ?
Le courrier du psychiatre précise la réponse aux questions du généraliste et propose notamment un avis diagnostique, un projet de soins et une prescription médicamenteuse. En cas d’hospitalisation, la lettre de liaison à la sortie, rédigée par le praticien qui a pris en charge le patient, contient les informations qui permettent la continuité des soins : motif d’hospitalisation, synthèse médicale du séjour, traitements prescrits à la sortie et arrêtés pendant le séjour. Elle aborde également les suites à donner : actes prévus et à programmer, recommandations et surveillances particulières.

 Lorsqu’un patient est pris en charge par des professionnels spécialisés en santé mentale, comment ceux-ci peuvent-ils identifier et joindre le médecin traitant ?

Si le patient a désigné un médecin traitant, les professionnels spécialisés renseignent, avec l’accord du patient, ses coordonnées dans le dossier médical. Si le patient n’a pas désigné de médecin traitant ou s’il refuse de communiquer ses coordonnées, ils l’informent sur les risques qu’il encourt pour sa santé, l’encouragent et éventuellement l’aident à trouver un médecin traitant. Il est essentiel que le médecin généraliste facilite la prise de rendez-vous pour ces patients et accepte si possible d’être désigné comme médecin traitant.

Quelles sont les informations que les professionnels spécialisés fournissent au médecin généraliste ?

Pour assurer une continuité des soins, ils transmettent au médecin généraliste les informations sur l’histoire et le suivi psychiatrique du patient : avis, hypothèses diagnostiques, risques évolutifs, projet de soins, traitements, éléments de surveillance, etc. Ils donnent également leur avis sur l’état somatique du patient et sa prise en charge. 

Quelles sont les modalités de collaboration entre le médecin généraliste et les professionnels spécialisés en psychiatrie et santé mentale ?

En associant le patient (ainsi que sa famille et ses proches s’il en est d’accord), tous les professionnels impliqués dans sa prise en charge, définissent ensemble les rôles de chacun des acteurs. Cette démarche inclut notamment le pharmacien d’officine, le chirurgien-dentiste et l’infirmier libéral. Les modalités de communication, de prévention et de gestion des situations de crise ou d’urgence sont définies de façon partenariale. Ce travail d’équipe peut être régulièrement évalué dans une logique d’amélioration continue.

La prise en charge, par le généraliste, des patients non-demandeurs de soins psychiatriques

Lorsqu’il est confronté à un patient qui refuse des soins psychiatriques, le généraliste va s’évertuer à le convaincre en s’appuyant, avec son accord, sur sa famille et ses proches. Il a aussi la possibilité d’échanger avec des professionnels spécialisés en santé mentale, voire de les solliciter pour mettre en place des consultations conjointes.
Si les troubles mentaux du patient rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins immédiats tels que définis dans l’article L3212-1 du code de la santé publique, des soins psychiatriques sans consentement constituent un dernier recours.

Coordination en santé mentale 

Outils et repères





* Propos recueillis par Arielle Fontaine & Citizen press – HAS