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jeudi 24 mars 2022

Quel rôle pour la prévention dans les politiques de santé ?


Quel rôle pour la prévention dans les politiques de santé ?

Le 23 mars 2022 sur  https://www.polytechnique-insights.com*
de Maria Melchior  épidémiologiste spécialisée en santé mentale à l'Inserm
En bref
La prévention primaire est liée à l’apparition de risques de santé dus à l’alimentation et à la pollution. La prévention secondaire vise à déceler les maladies n’ayant pu être évitées.
Le programme VigilanS est un bon exemple de prévention primaire, il a permis de réduire de 10 à 12 %, en 3 ans, les tentatives de suicide dans le Pas de Calais et le Nord.
Dans le cadre des politiques de prévention, nous travaillons avec les jeunes sur la façon de gérer les émotions mais, pour plus d’efficacité, les enseignants doivent également être plus impliqués sur ces sujets.
Le rôle des médecins généralistes est très important dans la prévention, il est pourtant souvent négligé. De plus, les inégalités d’accès au soin, de par les déserts médicaux, renforcent cette non-prévention dans certains secteurs.
Le secteur privé pourrait être impliqué dans la prévention, mais les lobbies autour de l’alcool ou du tabac sont extrêmement puissants et empêche une prévention effective de ce secteur.


Dans quel domaine diriez-vous que la prévention dans les politiques de santé est le plus avancée ?


La prévention est un domaine très large. On a tendance à distinguer la prévention primaire, en lien avec l’apparition de risques de santé liés à l’alimentation comme à la pollution, de la prévention secondaire, qui vise à déceler des maladies n’ayant pu être évitées. La prévention primaire est compliquée, car hors du système de santé, mais des patients peuvent en bénéficier lors de leur parcours de soins. En témoigne, par exemple, le succès du programme « VigilanS », porté depuis 2015 par des psychiatres, qui consiste à rappeler six mois plus tard les personnes ayant été hospitalisées après une tentative de suicide afin de savoir comment elles vont. En trois ans, ce dernier a permis de baisser de 10 à 12 % les tentatives de suicide dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, ce qui lui a valu d’être étendu à tout le territoire. En revanche, on observe encore de nombreuses opportunités ratées du côté des généralistes en matière de prévention primaire ou secondaire. S’ils sont amenés à voir de nombreuses personnes ayant fait une tentative de suicide, dans les faits, peu de médecins entament un suivi particulier de leurs patients, ce qui augmente la probabilité d’un second passage à l’acte1.

Vous avez travaillé sur les conduites addictives chez les adolescents. Dans ce domaine, les politiques de prévention vont-elles assez loin ?


En vue d’être plus efficace, la lutte contre les substances psychoactives a fait l’objet d’un travail interministériel entre la justice, la santé et les douanes. Les résultats restent cependant, pour l’heure, insuffisants. Dans le cadre des politiques de prévention, nous travaillons avec les jeunes sur la façon de gérer les émotions. Mais il faudrait aussi que les enseignants soient plus impliqués sur ces sujets. Dans ce domaine, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie ont réussi à mettre en place des programmes de prévention mieux intégrés. Sans doute parce que des experts dédiés interviennent directement auprès des autorités et que l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs est respectée. L’Islande a également adopté une politique volontariste assez exemplaire pour limiter l’usage de substances psychoactives chez les jeunes. Le modèle islandais est basé sur de nombreux éléments modifiant l’environnement social des jeunes à l’école, dans la famille, dans les quartiers où ils vivent — et en renforçant les liens entre ces différents cercles pour concrètement respecter les mêmes règles de non-consommation dans différents espaces, limiter l’accès aux substances psychoactives, et favoriser la communication entre ces différents domaines2

Les médecins généralistes gardent un rôle essentiel, mais ont-ils encore les moyens de faire de la prévention ?

Oui leur rôle est fondamental. Même s’il est vrai qu’étant de plus en plus spécialisés, la prévention n’occupe qu’une place mineure de leur formation. De plus, les médecins ne peuvent consacrer, en moyenne, que 10 minutes à chacun de leurs patients. Si les généralistes peuvent désormais prescrire à un diabétique en surpoids de l’activité physique, il n’y a toutefois pas encore d’évaluation sur ces prescriptions. Par ailleurs, compte tenu des inégalités médicales sur le territoire, d’autres professionnels vont devoir élargir leurs champs de compétences. Les infirmiers pourront prescrire des médicaments, les sages-femmes être amenées à faire plus de suivis gynécologiques et les pédiatres à se former à des domaines comme l’addictologie.

Comment le secteur privé peut-il être impliqué dans la prévention ?


Il peut l’être à condition que les politiques publiques suivent. Or, s’il existe en France une politique de lutte anti-tabac, combattre l’alcool est plus compliqué. Le gouvernement qui soutient la filière vinicole n’a pas appuyé la campagne « dry january » qui invite à l’absence de consommation d’alcool après le Nouvel An. Les industriels font de la publicité, y compris sur les réseaux sociaux à destination des jeunes, ce qui est prohibé par la loi. À part des actions menées par l’association Addictions France, peu de plaintes sont engagées. Il en est de même dans l’agroalimentaire où les lobbies sont très puissants. En témoigne la bataille menée par des chercheurs pour faire apposer des labels comme Nutriscore pour plus de transparence sur la composition des aliments. Un label qui s’est heurté au manque de volonté des industriels.

Vos travaux ont montré que les inégalités sociales en matière de santé constituent des facteurs aggravants de l’obésité, de la dépression. Ces facteurs sont-ils davantage pris en compte ?

En effet, la santé obéit aussi à de nombreux déterminants sociaux et économiques qui se trouvent en dehors du système de soins.À ce sujet, il y a dix ans, l’OMS avait préconisé d’inclure des déterminants de santé dans toutes les politiques en guise d’indicateurs à évaluer. Par exemple, dans l’urbanisme, en vue de mesurer l’impact sur la santé du voisinage lorsque l’on construit une route, de calculer les bénéfices de politiques d’allongements des congés paternité. Mais force est de constater que cette inclusion systématique n’a toujours pas été prise en compte. Avec la pandémie, elle serait pourtant plus nécessaire, car les inégalités sociales vis-à-vis de la santé mentale se sont creusées. À tel point que toutes les politiques qui stabilisent les revenus, favorisent l’emploi et de bonnes conditions de travail, ne peuvent être que positives.
Propos recueillis par Marjorie Cessac
1Younes N, Rivière M, Urbain F, Pons R, Hanslik T, Rossignol L, Chan Chee C, Blanchon T. Management in primary care at the time of a suicide attempt and its impact on care post-suicide attempt: an observational study in the French GP sentinel surveillance system. BMC Fam Pract. 2020 Mar 25;21(1):55.↑
2Kristjansson AL, Mann MJ, Sigfusson J, Thorisdottir IE, Allegrante JP, Sigfusdottir ID. Development and Guiding Principles of the Icelandic Model for Preventing Adolescent Substance Use. Health Promot Pract. 2020 Jan;21(1):62–69.↑


Auteurs
Maria Melchior
épidémiologiste spécialisée en santé mentale à l'Inserm
Maria Melchior étudie les trajectoires de vie depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, et les interactions entre situation sociale, caractéristiques parentales, scolarité, et devenir social et professionnel. Ses travaux ont montré que les inégalités sociales en matière de santé mentale et d'addictions émergent dès l'enfance. Elle évalue également des interventions pour réduire les inégalités sociales vis-à-vis de la santé mentale, notamment en lien avec l'épidémie de COVID-19.

lundi 1 mars 2021

ETUDE RECHERCHE USA Politiques en matière d'alcool, politiques relatives aux armes à feu et suicide aux États-Unis

Politiques en matière d'alcool, politiques relatives aux armes à feu et suicide aux États-Unis
Tim Naimi & Marlene Lira
  http://blogs.biomedcentral.com*

L'alcool et les armes à feu sont couramment impliqués dans le suicide aux États-Unis, et des politiques moins restrictives en matière d'alcool et d'armes à feu sont respectivement associées à une consommation excessive d'alcool et à des décès violents. Cependant, on en sait peu sur les relations entre les politiques sur l'alcool et les armes à feu et les suicides impliquant de l'alcool, des armes à feu ou les deux. Les auteurs d'une étude publiée aujourd'hui dans
BMC Public Health constatent que des politiques plus restrictives en matière d'alcool et d'armes à feu sont associées à des taux et des probabilités plus faibles de suicides impliquant de l'alcool ou des armes à feu, ainsi que de l'alcool et des armes à feu. 

Contexte
L'alcool et les armes à feu sont une combinaison dangereuse et sont souvent impliqués dans le suicide aux États-Unis. Cela n'a fait que gagner en importance en tant que problème de santé publique, car la consommation d'alcool, les ventes d'armes à feu et les suicides aux États-Unis ont tous augmenté depuis le début de la pandémie de covid-19. Les politiques étatiques en matière d'alcool et les politiques étatiques relatives aux armes à feu peuvent avoir un impact sur les suicides liés à l'alcool et aux armes à feu, mais on ne sait pas comment ces politiques se rapportent spécifiquement à ces suicides, ou comment ces politiques pourraient interagir entre elles.

L'étude
Nous avons mené une étude transversale pour évaluer les relations entre les politiques en matière d'alcool, les politiques relatives aux armes à feu et les suicides aux États-Unis en 2015 impliquant de l'alcool, des armes à feu ou les deux. Nous avons utilisé l'échelle de politique en matière d'alcool, précédemment créée et validée par notre équipe, pour évaluer les politiques en matière d'alcool et le tableau de bord du
Gun Law Scorecard du Giffords Law Center pour quantifier les politiques relatives aux armes à feu. Les données sur le suicide proviennent du Système national de notification des décès par violence. Les modèles GEE Poisson et de régression logistique au niveau de l'État et de l'individu ont évalué les relations entre les politiques et les suicides liés à une arme à feu et / ou à l'alcool avec un décalage d'un an.

Résultats
"Des scores plus élevés en matière de droit de l'alcool et des armes à feu étaient associés à une réduction des taux d'incidence et des risques de suicides impliquant soit de l'alcool, soit des armes à feu."
Aux États-Unis en 2015, l'alcool et / ou les armes à feu étaient impliqués dans 63,9% des suicides. Des scores plus élevés en matière de droit de l'alcool et des armes à feu étaient associés à une réduction des taux d'incidence et des risques de suicides impliquant soit de l'alcool, soit des armes à feu. Par exemple, une augmentation de 10% du score de la politique en matière d'alcool était associée à une réduction de 28% du taux de suicides impliquant de l'alcool ou des armes à feu. De même, une augmentation de 10% du score de la politique sur les armes à feu était associée à une diminution de 14% du taux de suicides impliquant des armes à feu. Ces relations étaient similaires pour les suicides impliquant de l'alcool et des armes à feu. Par exemple, une augmentation de 10% du score de la politique en matière d'alcool était associée à une réduction de 52% du taux de suicides impliquant de l'alcool et des armes à feu. Une augmentation de 10% du score de la politique sur les armes à feu était associée à une réduction de 26% du taux de suicides liés à l'alcool et aux armes à feu. De plus, nous avons constaté des effets synergiques entre les politiques sur l'alcool et les armes à feu, de sorte que les États dotés de politiques restrictives à la fois pour l'alcool et les armes à feu avaient les plus faibles probabilités de suicides impliquant l'alcool et les armes à feu.

Conclusions et prochaines étapes
"Les résultats de l'étude suggèrent que les lois restreignant la possession d'armes à feu chez les personnes à risque élevé, y compris celles qui boivent excessivement ou qui ont été victimes d'infractions criminelles liées à l'alcool, peuvent réduire les suicides par arme à feu. "
Nous avons constaté que les politiques restrictives en matière d'alcool et d'armes à feu étaient associées à des taux et des probabilités plus faibles de suicides liés à l'alcool ou aux armes à feu, à l'alcool et aux armes à feu et nos recherches suggèrent que les politiques sur l'alcool et les armes à feu peuvent être un moyen prometteur de réduire le suicide. Ces relations de protection étaient particulièrement frappantes pour les suicides impliquant à la fois l'alcool et les armes à feu, ainsi que dans la forte interaction protectrice entre les variables de la politique sur l'alcool et les armes à feu, en particulier pour les suicides impliquant de l'alcool. Ces résultats, pris dans le contexte de la littérature plus large, suggèrent également que les lois restreignant la possession d'armes à feu chez les personnes à haut risque (les soi-disant lois `` peuvent émettre ''), y compris celles qui boivent excessivement ou qui ont été victimes d'infractions pénales liées à l'alcool, peuvent réduire les suicides par arme à feu. Comme il s'agissait d'une analyse transversale, elle devrait être considérée comme une étude génératrice d'hypothèses qui ne peut pas prouver une association causale entre les politiques en matière d'alcool ou d'armes à feu et le suicide. Dans les recherches futures, des études utilisant plusieurs années de politiques et de données sur le suicide renforceraient l'inférence causale. Des politiques plus strictes en matière d'alcool et d'armes à feu sont un moyen prometteur de prévenir une cause principale et croissante de décès aux États-Unis.Les résultats suggèrent en outre que le renforcement des deux domaines politiques peut avoir un impact synergique sur la réduction des suicides impliquant soit l'alcool, les armes à feu ou les deux.
 

lundi 11 janvier 2021

Site du Ministère des Solidarités et de la Santé : rubrique prévention du suicide

Site du ministère des solidarités et de la santé
MàJ de la rubrique 
Santé mentale > La prévention du suicide

La prévention du suicide
08.01.21

La politique de prévention du suicide


La prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique. C’est une priorité pour le ministère des solidarités et de la santé qui l’a inscrite dans l’action 6 de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie de 2018. L’objectif de la stratégie nationale de prévention du suicide consiste à mettre œuvre de façon coordonnée dans les territoires un ensemble d’actions intégrées de prévention du suicide qui sont :
le dispositif VigilanS de maintien du contact avec la personne qui a fait une tentative de suicide,
la formation actualisée au repérage, à l’évaluation et à l’intervention de crise suicidaire, les actions de prévention de la contagion suicidaire, et la mise en place d’un numéro national de prévention du suicide


Dans cette rubrique

La politique de prévention du suicide

Que faire et à qui s’adresser face une crise suicidaire ?

Le dispositif de recontact VigilanS

La contagion suicidaire

La formation à l’évaluation et à l’intervention de crise suicidaire

Le numéro national de prévention du suicide

https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale/la-prevention-du-suicide/

samedi 3 octobre 2020

Les mesures du Ségur de la santé ..." Mise en place d’un numéro national de prévention du suicide 24h/24 et 7j/7"

Lutter contre les inégalités de santé - Les mesures du Ségur de la santé

https://solidarites-sante.gouv.fr/*

Budget : 140 millions d’euros

La crise sanitaire a révélé, encore plus qu’elles ne l’étaient déjà, les inégalités de santé. Elle a aussi révélé de manière criante la vulnérabilité psychique de nombreux Français.

Améliorer l’accès aux soins des personnes en situation précaire (100 M€)

- Mise en place en régions d’une gouvernance stratégique de réduction des inégalités, avec des élus, des associations, des usagers, et des experts.
- Consolidation des actions de promotion de la santé des ARS en direction des travailleurs pauvres et des dispositifs prenant en compte les nouvelles conditions de travail dans l’accès au soin.
- Garantir une prise en charge globale (médicale, psychologique, sociale permettant l’accès aux droits et à l’hébergement) grâce à la pluridisciplinarité des équipes à l’hôpital comme en ville :

    • à l’hôpital, renfort des 400 permanences d’accès aux soins de santé (PASS) existantes en temps médicaux et paramédicaux pour améliorer la prise en charge des patients sans droit.
    • En ville, création de 500 nouveaux lits halte soins santé (LHSS) pour l’accueil temporaire des sans-abris et création de 60 centres et maisons de santé participatifs, avec une offre adaptée aux populations des territoires défavorisés, notamment des services de médiation sanitaire et d’interprétariat.
      - Déploiement des démarches d’aller vers pour toucher les populations les plus difficiles à atteindre sur leur lieu de vie (à la rue, en hébergement temporaire, etc.) : PASS mobiles, équipes mobiles psychiatrie précarité, équipes mobiles santé précarité régulées par les SIAO, aller vers des appartements de coordination thérapeutiques, services de soins infirmiers à domicile.

Renforcer le soutien psychologique et psychiatrique (40 M€)

- Mise en place d’un numéro national de prévention du suicide 24h/24 et 7j/7. Ce numéro unique permettra de répondre aux situations de crises suicidaires. Il permettra en outre de soulager le 15 des urgences psychiatriques et d’orienter les usagers vers l’offre de soin locale.
- Renfort de l’offre de soutien psychologique des centres médico-psychologiques (CMP) par le financement de 160 postes de psychologues supplémentaires.
- Déploiement de l’aller vers au travers des 39 cellules d’urgences médico-psychologiques (CUMP) par le recrutement d’infirmières coordinatrices et de psychologues
- Accès à des consultations de psychologues dans des maisons de santé pluri-professionnelles (MSP)


Pour plus d’informations : consultez les conclusions du Ségur de la santé

 

source https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/lutte-pauvrete-gouv-fr/la-mise-en-oeuvre/article/lutter-contre-les-inegalites-de-sante-les-mesures-du-segur-de-la-sante

vendredi 12 avril 2019

Psychiatrie: Agnès Buzyn nomme un délégué ministériel

Psychiatrie: Agnès Buzyn nomme un délégué ministériel
Le Figaro avec AFP mercredi 10 avril 2019 
Flash Actu

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a nommé le professeur Frank Bellivier délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, chargé d'appliquer la feuille de route dévoilée en juin dernier, ont annoncé aujourd'hui ses services. Ce chercheur reconnu dans le domaine des troubles mentaux, chef du département de psychiatrie et de médecine addictologique du groupe hospitalier Saint-Louis, Lariboisière et Fernand Widal à Paris, «devra impulser la dynamique de transformation et d'ouverture de la psychiatrie», précise un communiqué.

Une feuille de route avait été présentée en juin 2018 par la ministre pour améliorer les conditions de vie, l'accompagnement et l'accès aux soins des personnes souffrant de troubles psychiques. La nomination d'un délégué ministériel répond à une promesse formulée fin janvier par Agnès Buzyn, qui avait également annoncé une centaine de millions d'euros de crédits supplémentaires affectés dès 2019 à un secteur marqué par diverses mobilisations ces derniers mois.
Elle a été officialisée à l'occasion de l'émission «Pièces à conviction» diffusée ce soir sur France 3 à l'issue d'une enquête sur une discipline qualifiée par la ministre elle-même de «parent pauvre de la médecine». De Rennes à Amiens en passant par Aix-en-Provence ou le Havre, le documentaire «Psychiatrie: le grand naufrage» illustre la situation désastreuse dénoncée depuis des mois par des collectifs de soignants, de malades ou de proches.
A l'hôpital, où choquent le recours excessif à la contention et à l'isolement, les locaux délabrés, les chambres surchargées, la mauvaise prise en charge du risque suicidaire ou encore le trafic de drogue découvert par un journaliste, infiltré comme agent d'entretien à Rennes. Mais aussi en ville, où il faut attendre plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre tandis que des familles désemparées sont laissées «sans accompagnement», comme le déplore la mère de deux enfants schizophrènes.
Preuve des défaillances du système, l'enquête réalisée par Raphaël Tresanini montre un transfert de patients de l'hôpital psychiatrique d'Amiens vers un établissement belge où leur prise en charge s'avère plus lucrative que celle des malades du plat pays, selon une représentante de la structure. La France doit composer avec la diminution du nombre de lits de psychiatrie générale à l'hôpital, de 60% entre 1976 et 2016 selon l'Igas, qui n'a pas été entièrement compensée par l'augmentation des moyens en ville, où les centres médico-psychologiques sont saturés, alors que les besoins augmentent (2,5 millions de patients suivis en 2016, selon les services statistiques des ministères sociaux).
Autre problème, le financement des établissements psychiatriques est inégal selon les régions. Pire, les budgets dédiés ne sont pas toujours intégralement alloués aux services psychiatriques des hôpitaux généraux et universitaires, selon des médecins. Fin février, Emmanuel Macron avait affirmé avoir demandé «une initiative de grande ampleur» pour la psychiatrie, avec l'objectif d'apporter une réponse «à l'automne».



Nomination du délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie
publié le11.04.19 solidarites-sante.gouv.fr
Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé, a nommé le Professeur Frank BELLIVIER, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.

Le Professeur Frank Bellivier, chef du département de psychiatrie et de médecine addictologique du groupe hospitalier Saint-Louis, Lariboisière et Fernand Widal à Paris et chercheur reconnu dans le domaine des troubles mentaux, sera en charge du déploiement de la feuille de route santé mentale et psychiatrie, annoncée en juin 2018. Il est également connu pour sa vision globale, multidisciplinaire et intégrative de la discipline ainsi que pour son expérience auprès des patients. Il devra impulser la dynamique de transformation et d’ouverture de la psychiatrie, coordonner le pilotage national de la stratégie « santé mentale et psychiatrie », et ainsi participer au développement de la stratégie dans les régions et les territoires.
pdf Pour télécharger le communiqué de presse, cliquez ici Téléchargement (271 ko)

Contact presse :
sec.presse.solidarites-sante@sante....

https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/nomination-du-delegue-ministeriel-a-la-sante-mentale-et-a-la-psychiatrie

mardi 31 juillet 2018

LES RESSOURCES les actions des Conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM) répertoriés

Le Centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS), qui rassemble un réseau d’actions, de compétences, de programmes en lien avec la politique de santé mentale de l’OMS, a initié  en 2007 un programme d’appui au développement et au renforcement des Conseils Locaux de Santé Mentale  (CLSM) grâce au soutien du Commissariat général à l’égalité des territoires et la Délégation générale de la santé

Déjà en ligne sur http://clsm-ccoms.org

http://clsm-ccoms.org/category/ressources/outils-et-doc-clsm-en-france/themes-abordes-par-les-clsm/prevention-du-suicide/

Hauts-de-France, Lille (59)

 [FICHE ACTION] Prévention du suicide, CLSM de Lille 

 Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de voironnais (38)

lundi 2 juillet 2018

MàJ La ministre de la Santé installe ce 28 juin le comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie

Communiqué
solidarites-sante.gouv.fr* 28/06/2018

Santé mentale et psychiatrie : Agnès Buzyn présente sa feuille de route pour changer le regard sur la santé mentale et les personnes atteintes de troubles psychiques
publié le28.06.18
Communiqués et dossiers de presse SantéSanté mentale


Trente-sept mesures sont proposées, déclinées autour de trois grands axes d’intervention pour porter une vision positive de la santé mentale, déterminant essentiel de la santé, et pour promouvoir une psychiatrie qui ne soit plus le parent pauvre de la médecine.
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès BUZYN, en présence de la Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie CLUZEL, a présenté sa feuille de route pour la santé mentale et la psychiatrie, lors du 1er Comité Stratégique de la Santé Mentale et de la Psychiatrie (CSSMP), ce 28 juin 2018.
Cette feuille de route constitue un plan d’ensemble pour changer le regard sur ces maladies, sur les troubles psychiques et sur les personnes qui, selon l’OMS, sont une sur quatre à être touchées au cours de leur vie, en Europe. Ces mesures sont le résultat des travaux engagés dont la ministre avait annoncé les premières mesures « d’urgence » le 28 janvier dernier au Congrès de l’Encéphale.
- Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance et les troubles psychiques et prévenir le suicide. 80% des troubles se déclarant entre 15 et 20 ans, une attention toute particulière sera portée sur le bien être mental des jeunes pour préserver leur santé mentale et augmenter leurs chances de rétablissement en cas de troubles : le lancement de l’expérimentation Ecout’Emoi sur trois régions permettra ainsi d’adresser des jeunes de 11 à 25 ans vers des consultations de psychologues prises en charge par l’assurance maladie, après une évaluation par les médecins généralistes. Le développement des compétences psychosociales (gestion des émotions, du stress, des conflits…) sera encouragée dès le plus jeune âge, en lien avec l’éducation nationale et les étudiants seront formés aux premiers secours en santé mentale. Parallèlement, un plan d’ensemble contre le risque suicidaire sera déployé sur tout le territoire, sous le pilotage des Agences Régionales de Santé, notamment le dispositif VigilanS de recontact systématique des personnes ayant fait une tentative de suicide. Des actions de prévention de la souffrance au travail seront mises en place, notamment pour les professionnels de santé et médico-sociaux. Enfin des actions de sensibilisation ou de formations des médecins, des médias, des usagers des services de santé mentale et de la population générale contribueront à déstigmatiser ces maladies et les personnes touchées.
- Garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité. Plusieurs mesures pour revaloriser la psychiatrie sont prévues, notamment : l’ouverture d’un stage en santé mentale pendant le second cycle des études de médecine et pendant le 3ème cycle des études de médecine générale ; l’augmentation du nombre des professionnels formés (notamment PU-PH et chefs de cliniques en pédopsychiatrie) ; la meilleure complémentarité des interventions d’infirmier, de psychomotricien, et d’orthophoniste ; le développement de la recherche en psychiatrie (appel à projet sur la pédopsychiatrie en 2018) ; une meilleure allocation des ressources et une réflexion sur l’évolution du financement de la psychiatrie. Au-delà de ces mesures, il s’agit de structurer le parcours de santé mentale afin de favoriser le repérage des troubles et l’accès aux soins de santé mentale le plus tôt possible. A cette fin, sont précisées les conditions de mise en œuvre des Projets territoriaux de Santé mentale (PTSM). Ils doivent permettre à tous les acteurs concernés (secteurs de psychiatrie, équipes de soins primaires, communautés professionnelles territoriales de santé, plates-formes territoriales d’appui, médecins généralistes et spécialistes, établissements et services médico- sociaux, collectivités territoriales…) de se rassembler dans des réseaux territoriaux de partenariats, pour structurer une offre de proximité, sanitaire et sociale, assurant une continuité du suivi tout au long du parcours. Le recours à la télémédecine sera également encouragée pour les populations fragiles et dans les zones sous denses.
- Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique. Les personnes concernées doivent pouvoir vivre au milieu de tous, accéder et participer aux mêmes activités que tous, être et rester utiles aux autres, dans le respect et la richesse de leur différence. Afin qu’elles bénéficient de la dynamique inclusive portée par la Gouvernement pour toutes les personnes en situation de handicap, elles bénéficieront de l’appui du dispositif d’ « emploi accompagné » qui va se déployer sur l’ensemble des territoires et qui, grâce à un accompagnement médico-social et à un soutien à l’insertion professionnelle, doit permettre d’obtenir et de garder un emploi rémunéré sur le marché du travail. L’accès et le maintien des personnes dans un logement autonome ou accompagné est une autre condition essentielle de leur autonomie. A cet effet elles bénéficieront, outre de l’extension du dispositif « un chez soi d’abord », de l’accès au dispositif d’habitat inclusif prévu dans le projet de loi ÉLAN. Enfin un appui renforcé sera apporté aux groupes de pairs qui permettent de mieux recueillir leur parole et de partager et valoriser leur expérience.
Sous-titre : Le Comité Stratégique de la Santé Mentale et de la Psychiatrie : une instance d’experts pour organiser une prise en charge sur-mesure.
Constitué d’experts des secteurs médico-sociaux et sociaux le 1er Comité Stratégique s’est tenu au foyer de vie Camille Claudel, incarnation d’un partenariat exemplaire de la coopération entre institutions sanitaires et médico-sociales. Ce foyer du groupe SOS Amitié, –situé dans le 20ème arrondissement de Paris, accueille en réinsertion sociale des adultes handicapés psychiques sortant de l’hôpital de Maison Blanche.
La Ministre réunira une fois par an sous sa présidence, le CSSMP dont les 29 membres représentatifs de diverses sensibilités et légitimités, seront appelés à suivre les mesures engagées. Ils pourront s’appuyer sur les travaux engagés au sein de différentes commissions, comités et institutions.
A l’issue de cette séance d’installation, la Ministre a été interviewée par Radio Citron, radio parisienne, placée sous l’égide de l’association « L’Élan retrouvé » et animée par les personnes handicapées psychiques elles-mêmes. Le contenu de cet entretien est disponible sur le site de la radio : www.radiocitron.com
Pour en savoir plus
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- Consulter le dossier de presse

Contact presse
Ministère des Solidarités et de la Santé
01 40 56 60 60 – sec.presse.solidarites-sante@sante....


http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/sante-mentale-et-psychiatrie-agnes-buzyn-presente-sa-feuille-de-route-pour

***
Entretien avec la ministre de la SantéAgnès Buzyn : « Je veux favoriser une vision moderne de la psychiatrie » Coline Garré, Sophie Martos
| 28.06.2018 https://www.lequotidiendumedecin.fr*


La ministre de la Santé installe ce 28 juin le comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie et commente pour « le Quotidien » sa feuille de route, qui vise à déstigmatiser la maladie psychique, œuvrer pour une société plus inclusive et encourager la précocité des interventions. L'occasion, pour Agnès Buzyn, de battre en brèche la vision d'une psychiatrie « à part », séparée du reste du médical et du médico-social.
LE QUOTIDIEN : Vous instaurez aujourd'hui le comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie (CSSMP). Quelle sera sa mission ?

AGNÈS BUZYN : J'ai souhaité rassembler au sein d'une même organisation les personnes qui s'occupent de santé mentale au sens large et les psychiatres, pour inciter à une prise en charge globale des personnes. C'est moi-même qui le préside. La problématique de la santé mentale est insuffisamment prise en compte dans notre pays ; la psychiatrie a été laissée à l'écart des différentes réformes. Je veux donc remettre la santé mentale au cœur de mon projet.

Le CSSMP se met en route ce jeudi 28 juin. Il comprend une trentaine de représentants des différentes professions* – contre une centaine pour le précédent – afin d'être plus opérationnel. Je vais lui présenter une feuille de route issue des concertations menées avec les professionnels, avec 37 mesures concrètes. Le comité aura un rôle de suivi et de mise en œuvre de la réforme. Il se réunira une à deux fois par an.

La prévention du suicide constitue le premier axe de votre feuille de route. Quelles mesures proposez-vous ?

La France a un taux de suicide trop important. Nous avons repris des dispositifs qui ont fait leur preuve ailleurs. On va commencer dans le milieu scolaire et étudiant à former les jeunes aux premiers secours en santé mentale afin qu'ils puissent repérer les signes de troubles psychiques et alerter les bonnes personnes qui pourront intervenir précocement. Nous voulons aussi développer l'information grand public sur la santé mentale et sur l'importance de repérer et signaler.

On va optimiser ce qui existe en termes de repérage et d'écoute de la souffrance psychique des jeunes (11-21 ans), grâce aux expérimentations « Écout'émoi », qui proposent aux familles et professionnels des plaquettes d'information et un dispositif de suivi. Sur la prévention du suicide, on développe le dispositif vigilanS, qui vise à recontacter les personnes qui ont fait des tentatives de suicide.

Vous vous êtes engagée à lutter contre les inégalités sociales de santé et à porter une attention soutenue aux plus vulnérables. Comment cela se traduit-il en santé mentale ?

Le panel de personnes concernées par la vulnérabilité est extrêmement important ; les dispositifs sont multiples.

Pour les femmes, les enfants, et le psycho-trauma au sens large, dix centres de prise en charge du psychotraumatisme seront créés en France en 2018-2019, dans dix hôpitaux – un appel à projet a été lancé. Cela permettra d'avoir de bonnes pratiques partagées et des suivis renforcés. Les médecins pourront leur adresser des patients, mais aussi obtenir des conseils. Ces centres pourront aussi prendre en charge des migrants victimes d'un psycho-traumatisme au cours de leur parcours.

Quid de la santé mentale en prison ?

La prison est un monde à part. Des prises en charge sont prévues dans un plan élaboré par la direction générale de la santé en avril 2017 qui est coordonné avec le ministère de la justice. L'évaluation de la première tranche des unités hospitalières spécialement aménagée (UHSA) est en cours, et nous lançons la construction de la deuxième tranche.

Comment réduire les inégalités territoriales d'accès aux soins ?

Chaque territoire doit se doter d'un projet de santé mentale, auquel participent tous les acteurs de l'organisation territoriale – les psychiatres, généralistes, associations de patients, psychologues, travailleurs sociaux, assistantes sociales, établissements.

Cela permettra d'organiser les parcours de soins. Car aujourd'hui l'offre de santé mentale est dispersée. Elle est certes territorialisée avec la sectorisation mais il n'y a pas toujours de coordination (notamment entre psychiatres libéraux et établissements). Il faut une prise en charge globale de la personne sur le territoire car le trouble psychique entraîne souvent une désocialisation, parfois une perte de travail.

Comment comptez-vous développer les soins somatiques en santé mentale ?

La santé mentale et la psychiatrie sont trop à l'écart de la médecine somatique. Beaucoup d'établissements psychiatriques ont refusé de rentrer dans des groupements hospitaliers de territoire (GHT) ; je trouve cela anormal ! Il faut favoriser les liens entre médecine somatique et psychique, dans le cadre d'une vision moderne de la santé, définie comme un bien-être global de la personne dans son environnement.

Tous les établissements de santé mentale seront intégrés aux GHT, avec des projets partagés. Je veux favoriser une vision moderne de la psychiatrie. Elle doit répondre aux mêmes types d'évaluation et avoir les mêmes exigences de pratiques et de résultats que les autres disciplines. Pour avoir assisté à la certification des établissements de santé mentale, en tant que présidente de la HAS, on voit que les pratiques sont hétérogènes sur le territoire. Ça ne peut plus durer.

Faut-il lier la certification des établissements au respect des recommandations de bonnes pratiques de la HAS ?

Oui, c'est en train de se mettre en place. La nouvelle version de la certification en 2019 aura un regard plus médical sur le respect des bonnes pratiques. Les recommandations existantes seront identifiées dans une bibliothèque numérique gérée par la HAS. La HAS valorisera les établissements qui les respectent. Elle doit par ailleurs compléter son corpus de recommandations sur la santé mentale.

Vous avez annoncé un stage obligatoire de psychiatrie ou de santé mentale pour 100 % des généralistes durant leur formation. Quel est le calendrier ?

Je voudrais promouvoir l'accès à des stages de formation en psychiatrie pour tous les étudiants en 2e et 3e cycle. J'ai dit au congrès de l'Encéphale que je voulais rendre le stage obligatoire pour tous les internes en médecine générale parce que les généralistes se sentent parfois démunis face aux troubles psychiques. Mais aujourd'hui, nous n'avons pas suffisamment de lieux de stages. Il y a un vrai travail à faire avec les doyens pour bien identifier les lieux de formation pour ces externes et ces internes. Par ailleurs, une réflexion est en cours sur la révision de la maquette de formation en psychiatrie. Un comité de suivi se réunit en septembre.

L'an prochain enfin, nous travaillerons sur les pratiques avancées en psychiatrie.

La pédopsychiatrie est en grande souffrance. Vous avez fixé l'objectif d'au moins un PU-PH en pédopsychiatrie par faculté. Est-il atteint ?

La pédopsychiatrie est une discipline trop délaissée. Nous pensons que l'objectif sera atteint d'ici 3 à 4 ans. Deux postes de PU-PH ont été créés cette année ainsi que 10 postes de chefs de clinique pour développer la recherche, notamment sur l'autisme.

Vous souhaitez préserver le budget psychiatrie au sein des GHT et des hôpitaux généraux. Une réforme du financement de l'hôpital est imminente. Quels sont vos arbitrages pour la psychiatrie ?

Cette discipline fait l'objet d'une tarification à part. Je veux que la nouvelle tarification valorise les bonnes pratiques. Il est hors de question d'aller vers la tarification à l'activité. Mais il faut faire en sorte que les établissements de santé mentale soient incités à s'inscrire dans des démarches de qualité. Nous travaillons à des modes de tarification spécifique. J'ai demandé aux ARS de sanctuariser les budgets. C'est la première étape.

Une mission au sein du ministère travaille sur les tarifications innovantes en psychiatrie et me fera des propositions. Il y aura une augmentation des budgets si on me montre que cela améliorerait la prise en charge des patients. La tarification doit inciter au parcours de soins et à la coordination entre professionnels, au-delà des psychiatres.

Comment valoriser la pédopsychiatrie et la psychiatrie en ville ?

Nous souhaitons développer la pédopsychiatrie de ville, aujourd'hui mal tarifée ; une réflexion est en cours. Concernant les généralistes, il n'y a pas encore eu de signature de convention sur les consultations complexes en psychiatrie. Nous avons demandé un travail spécifique pour bien les définir avant de les valoriser. L'idée est d'intégrer complètement les généralistes aux prises en charge de santé mentale avec une formation et une valorisation du temps médical.

Que répondez-vous aux psychiatres qui s'élèvent contre le décret du 23 mai concernant le fichier Hopsyweb ?

Ce fichier existe depuis 1994. Il permet aux préfectures d'interroger ce fichier via les ARS en cas de demande de permis de port d'armes uniquement. Il avait une existence légale sur la base d'un arrêté. On a changé, c'est désormais un décret en conseil d'État, vu par la CNIL. Ceci permet d'assurer qu'aucune évolution ne sera apportée qui ne respecte la loi notamment en termes de secret médical et qu'aucune évolution ne pourra se faire sans que la CNIL et le Conseil d'État ne soient préalablement saisis. Ce décret a deux nouvelles caractéristiques : les données sont conservées trois ans et non plus une. D'autre part, le fichier devient national (et non départemental). Son périmètre (les noms transférés dans le fichier) est identique ; le fichier reste géré par les médecins des ARS.

Pour rebondir sur des polémiques actuelles, comment allez-vous faire fermer les coffee-shops ?

L'objectif est plutôt qu'ils ne vendent pas de produits illicites. Avec la MILDECA, nous travaillons avec la douane, la police et la DGCCRF pour mettre en place des contrôles et vérifier que ces produits ne contiennent pas de stupéfiants. Si les coffee-shops veulent vendre du café, il n'y a pas de problème !

*Parmi les membres figurent la Fnapsy, l'Unafam, les GEM, les collectivités locales, MDM, la Croix-Rouge, Santé mentale France, le CMG, la FFA, les infirmiers et les psychologues, le CNU, des psychiatres hospitaliers (Pr Raphaël Gaillard, Pr Marie-Rose Moro, Dr Cyril Hazif Thomas) et libéraux (Dr Maurice Bensoussan), le comité de pilotage de la psychiatrie, la FHF, FHP, FEHAP, la DGS, DGOS, DGCS...

 https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/06/28/agnes-buzyn-je-veux-favoriser-une-vision-moderne-de-la-psychiatrie-_859379

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Prévention et accès aux soins font partie de la stratégie en santé mentale et psychiatrie
PUBLIÉ LE : par Laure
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie. En 2015, en France, 8 948 décès par suicide ont été enregistrés et on observe environ 200 000 passages aux urgences pour tentatives de suicide par an.
Par ailleurs, les troubles mentaux représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’assurance maladie par pathologie, avant les cancers et les maladies cardio-vasculaires, soit 19,3 milliards d’euros.
Pour lutter contre ces maladies, un pan de la stratégie nationale de santé du gouvernement, dédié à la santé mentale et aux troubles psychiques, a été dévoilé jeudi 28 juin 2018.

Des mesures pour la prévention et l’accessibilité aux soins
Sont notamment prévues des mesures pour la prévention par le renforcement des compétences psychosociales (comme la gestion du stress, la régulation des émotions, la gestion des conflits…), pour l’information du grand public sur les maladies mentales et à la prévention des conduites suicidaires.
Le gouvernement souhaite également mettre, à disposition des agences régionales de santé, des outils pour prévenir le suicide tels que des dispositifs de recontact des personnes ayant déjà fait une tentative de suicide, des formations à la prise en charge de la dépression pour les médecins généralistes ou encore des interventions sur les réseaux sociaux pour prévenir la contagion suicidaire.
Pour permettre une meilleure prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques, l’Exécutif souhaite améliorer leur accès aux soins par le biais de la télémédecine, de l’ambulatoire et la mise en place de parcours de soins coordonnées spécifiques.
La feuille de route du gouvernement prévoit trois axes de travail.

Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique et prévenir le suicide
Les actions à mener en prévention de la souffrance psychique seront les suivantes :
  • Renforcer les compétences psychosociales
  • Développer des actions de prévention de la souffrance psychique au travail en ciblant notamment les personnels de santé et médico-sociaux souvent victimes d’épuisement professionnel : mise en place un Observatoire de la qualité de vie au travail, identifier les facteurs de risques tout au long du cursus des étudiants en santé, déployer une stratégie de qualité de vie au travail dans les EHPAD et les établissements accueillant des personnes handicapées
  • Informer le grand public sur la santé mentale : programme YAM (Youth aware of mental health) de promotion de la santé mentale et de prévention des conduites suicidaires pour les adolescents
  • Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale
  • Mettre en place l’expérimentation « Ecout' émoi» de l'organisation de repérage et prise en charge de la souffrance psychique chez les jeunes de 11 à 21 ans afin de repérer les souffrances psychiques des jeunes
  • Mettre à dispositions des agences régionales de santé, un ensemble d’actions intégrées de prévention du suicide
  • Promouvoir la santé mentale 3.0
Garantir des parcours de soins coordonnées et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité
Le gouvernement souhaite :
  • Mettre en place des parcours de soins en santé mentale
  • Développer des prises en charges ambulatoires
  • Mobiliser les ressources de la télémédecine
  • Mieux prendre en charge da santé somatique des personnes vivant avec des troubles psychiques
  • Mettre en place des parcours de soins coordonnés pour les personnes souffrant d’une pathologie mentale grave
  • Élaborer des propositions pour le développement de la pédopsychiatrie de ville
  • Organiser au niveau régional une fonction de ressource et d'appui aux professionnels de proximité, pour améliorer les compétences des professionnels sur l’ensemble des territoires, et faciliter la continuité des parcours
  • Poursuivre l’amélioration des connaissances et des pratiques professionnelles
  • Développer une offre de réhabilitation psychosociale sur les territoires
  • Mettre en place une offre de soins spécialisée dans la prise en charge du psychotraumatisme et développer une formation spécifique
  • Améliorer la prise en charge des personnes détenues en détention par le lancement de la deuxième tranche des unités d’hospitalisation spécialement aménagées
  • Réduire le recours aux soins sans consentement, à l’isolement et à la contention
  • Accroître le nombre de professionnels formés et favoriser l’évolution des professions sanitaires pour une meilleure complémentarité et continuité des parcours de soins
  • Développer la recherche en psychiatrie
  • Adapter les ressources et faire évoluer le modèle de financement de la psychiatrie
Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique
Enfin, pour améliorer la vie des personnes souffrant de troubles psychiques, les actions proposées sont les suivantes :
  • Améliorer les dispositifs, actions et interventions par les pairs visant à l’inclusion des personnes dans la cité
  • Améliorer l’accompagnement des personnes vers et dans l’emploi
  • Améliorer l’accès et le maintien des personnes dans un logement autonome ou accompagné
  • Améliorer l’accompagnement médico-social des personnes ayant des troubles psychiques sévères et persistants, en situation de ruptures de parcours ou de non-recours
https://www.previssima.fr/actualite/prevention-et-acces-aux-soins-font-partie-de-la-strategie-en-sante-mentale-et-psychiatrie.html

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Compléments Informations

Dispositif écout-émoi Politique éducative
Présentation du dispositif aux chefs d'établissement de Trappes et des Mureaux
Vendredi 6 avril 2018 http://www.ac-versailles.fr/dsden78/cid129006/dispositif-ecout-emoi.html

M
me le docteur Maurin, médecin conseiller technique du Recteur, M. Clément DASEN des Yvelines M.Ouvrard, DAASEN des Yvelines.
Une réunion de présentation aux acteurs concernés des territoires de Trappes et des Mureaux (chefs d'établissement, directeur de CIO, médecins, infirmières et assistants sociaux) s'est tenue à la DSDEN des Yvelines en présence de Monsieur Clément DASEN et des représentants des deux Maisons des Adolescents Nord et Sud et de la DD 78 de l'Agence Régionale de Santé.
Dans le cadre du plan Bien-être santé des jeunes, l'académie de Versailles a été retenue pour une expérimentation « Ecout'émoi » visant à organiser la prise en charge de la souffrance psychique des jeunes. Il s'agit d'un dispositif permettant, après évaluation, un accès facilité à des consultations de psychologues prises en charge par l'Assurance Maladie pour les jeunes concernés et leurs familles.

Dans le département des Yvelines seront concernés les jeunes résidant ou scolarisés à Trappes et aux Mureaux.

Dans le cadre de l'expérimentation, les médecins généralistes, les médecins scolaires et les pédiatres pourront, après évaluation, orienter les jeunes vers des consultations de psychologues libéraux en fonction des besoins et de la situation du jeune et de sa famille. Pour les jeunes scolarisés, les psychologues de l'éducation nationale pourront participer à l'évaluation.

L'accès aux consultations de psychologues libéraux sera gratuit aux jeunes de 11 à 21 ans dans la limite de 10 séances encadrées par deux séances de bilan. Les parents auront eux-mêmes accès à deux consultations de prise en charge.

Les maisons des adolescents (MDA Yvelines-Nord, MDA-Sud Yvelines) assureront la coordination du dispositif en constituant un réseau incluant les différents partenaires de ces territoires.
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VIGILANS

VIDEOS Prévention de la récidive suicidaire : le dispositif VigilanS
Les enjeux du déploiement de programmes de prévention : dispositif VigilanS

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Les étudiants seront formés aux "premiers secours en santé mentale"
La ministre de la Santé Agnès Buzyn le 13 juin 2018 à Montpellier AFP/Archives - SYLVAIN THOMAS
Les étudiants vont être formés aux "premiers secours en santé mentale", pour permettre de mieux repérer les troubles à l'âge critique de jeune adulte, a annoncé jeudi le gouvernement.
La mesure fait partie d'une "feuille de route pour changer le regard sur la santé mentale et les personnes atteintes de troubles psychiques" présentée par le ministère de la Santé.
"La population étudiante (au sens large: universitaires, apprentis, diplômes professionnels...) est exposée à de nombreux stress. C'est aussi la tranche d'âge où des troubles psychiatriques graves peuvent se révéler, qui doivent être repérés le plus précocement possible", a expliqué le ministère.
L'idée de ces "premiers secours" est née en Australie en 2000, avant d'essaimer ailleurs. Un programme systématique est "déjà mis en oeuvre dans plus de 20 pays" selon le ministère.
En Australie, les étudiants apprennent ainsi à reconnaître les signes trahissant des idées suicidaires, à écouter sans juger, à rassurer et orienter une personne en difficulté, à inciter à voir un professionnel de santé mentale, et à encourager des techniques pour le mieux-être.
"Ce programme permet d'intervenir facilement et de façon proactive, devant toute situation nécessitant des secours en santé mentale. Il s'adresse aux étudiants dans une logique d'aide par les pairs", a ajouté le ministère.
Fin publicité dans 14 s

La "feuille de route" contient 37 actions pour faire en sorte que les troubles mentaux soient moins stigmatisés, et mieux prise en charge.

L'un des objectifs principaux est aussi de faire diminuer le nombre de suicides en France, "trop important", a affirmé la ministre Agnès Buzyn dans un entretien avec le Quotidien du médecin.

Près de 9.000 personnes se sont suicidées en 2015, et 200.000 passages aux urgences ont été dus à des tentatives.

"On développe le dispositif VigilanS, qui vise à recontacter les personnes qui ont fait des tentatives de suicide", a-t-elle ajouté.

Le ministère veut aussi, entre autres, "réduire le recours aux soins sans consentement, à l'isolement et à la contention".

"En 2016, 93.740 personnes ont fait l'objet de soins psychiatriques sans consentement décidés par le directeur d'établissement ou par le préfet. Ce chiffre est en augmentation depuis 2012", a-t-il noté.
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-etudiants-seront-formes-aux-premiers-secours-en-sante-mentale_125397


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Suicide : les étudiants vont être formés à la détection des risques

Le gouvernement a annoncé, jeudi, que les étudiants vont être formés à mieux repérer les troubles à l’âge « critique » de jeune adulte.

Le Monde.fr avec AFP | 29.06.2018 à 15h13 • Mis à jour le 29.06.2018 à 15h30 | Par Eric Nunès

Au moins 8 885 personnes se sont donné la mort en France en 2014, selon le dernier rapport de l’Observatoire national du suicide, publié en février 2018. C’est la deuxième cause de mortalité pour les jeunes de 15 à 24 ans. Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique de prévention, le gouvernement a annoncé, jeudi 28 juin, que les étudiants seront formés aux « premiers secours en santé mentale », pour mieux repérer les troubles à l’âge « critique » de jeune adulte.

« La France a un taux de suicide trop important », a souligné, dans un entretien accordé au Quotidien du médecin, Agnès Buzyn, ministre de la santé, qui annonce l’installation d’un Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie (CSSMP).
En Europe, la France présente un des taux de suicide les plus élevés

Malgré une baisse significative de 26 % entre 2003 et 2014, « la France présente, au sein des pays européens, un des taux de suicide les plus élevés, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique », rappelle l’Observatoire. Comme 80 % des troubles potentiellement suicidaires se déclarent entre 15 et 20 ans, « une attention toute particulière sera portée sur le bien-être mental des jeunes pour préserver leur santé mentale et augmenter leurs chances de rétablissement », a précisé le ministère.

L’idée de ces « premiers secours » est née en Australie en 2000, avant d’essaimer ailleurs.
Aux antipodes, les étudiants apprennent ainsi à reconnaître les signes trahissant des idées suicidaires, à écouter sans juger, à rassurer et orienter une personne en difficulté. Un programme systématique est « déjà mis en œuvre dans plus de 20 pays », selon le ministère.

La prévention annoncée par Mme Buzyn fait partie d’une feuille de route destinée à changer le regard sur la santé mentale. Elle s’inscrit dans un ensemble de 37 actions pour faire en sorte que les troubles mentaux soient moins stigmatisés, et mieux pris en charge. Figure également une expérimentation baptisée Ecout’émoi, portant sur trois régions, qui doit permettre d’adresser « des jeunes de 11 à 25 ans vers des consultations de psychologues prises en charge par l’assurance maladie, après une évaluation par les médecins généralistes », indique le ministère.

Parallèlement, un plan d’ensemble contre le risque suicidaire sera déployé sur tout le territoire, sous le pilotage des agences régionales de santé (ARS), notamment le dispositif VigilanS qui « vise à recontacter les personnes qui ont fait des tentatives de suicide », précise Agnès Buzyn.

L’Observatoire national du suicide le soulignait en effet dans son rapport, « les comportements suicidaires des jeunes constituent une préoccupation majeure de santé publique ». 
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/06/29/suicide-les-etudiants-vont-etre-formes-a-la-detection-des-risques_5323294_4401467.html


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lundi 18 juin 2018

PLAN SANTE Projet territorial de santé mentale

Projet territorial de santé mentale
Les soins, accompagnements et services attendus sur les territoires de santé mentale

http://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/parcours-des-patients-et-des-usagers/projet-territorial-de-sante-mentale/projet-territorial-sante-mentale
 
Les actions de prévention et de promotion de la santé mentale, les soins, accompagnements et services attendus sur les territoires de santé mentale.
Exemples de mise en œuvre
Les actions de prévention et de promotion de la santé mentale, les soins, accompagnements à l’autonomie et à l’inclusion sociale et citoyenne, et services décrits sur cette page sont présentés selon les 6 priorités du projet territorial de santé mentale, telles que fixées à l’article R.3224-5 du Code de la santé publique.
Des exemples de déclinaison possibles sont systématiquement inclus, dans une logique de boîte à outils. Ces exemples ont vocation à illustrer des dynamiques de réponse déjà à l’œuvre sur les territoires à l’initiative d’acteurs locaux ; ils ne constituent pas une recommandation formelle d’organisation et peuvent être adaptés par les acteurs en fonction des caractéristiques du territoire, des ressources à disposition et des relations partenariales existantes.
Ces exemples ont vocation à être actualisés et enrichis selon une périodicité semestrielle, sur le fondement d’un avis de l’agence régionale de santé - ARS et d’un examen conjoint par la direction générale d l’offre de soins - DGOS, la direction générale de la santé - DGS et la direction générale de la cohésion sociale - DGCS.
Cette présentation par priorités sera complétée ultérieurement par des onglets organisés par publics particuliers, afin de permettre aux acteurs du PTSM de tenir compte des besoins spécifiques de ces publics :
- Les nouveau-nés, les enfants et les adolescents
- Les personnes ayant des conduites addictives
- Les personnes en situation de précarité et/ou d’exclusion
- Les personnes placées sous main de justice, particulièrement celles détenues
- Les personnes âgées en perte d’autonomie
- Les victimes de psychotraumatisme
- Les personnes en situation de handicap, notamment les personnes ayant des besoins spécifiques en termes de compréhension et de communication, parmi lesquelles les personnes sourdes et malentendantes. Le Haut conseil de santé publique (HCSP) a émis une recommandation spécifique pour les personnes sourdes et malentendantes lors de son évaluation du Plan psychiatrie et santé mentale 2011-2015
- Les personnes isolées
- Les réfugiés et migrants

Les priorités

Priorité 1
Le repérage précoce des troubles psychiques, l’accès au diagnostic, aux soins et aux accompagnements conformément aux données actualisées de la science et aux bonnes pratiques professionnelles. Pour en savoir plus
Priorité 2
Le parcours de santé et de vie de qualité et sans rupture, notamment pour les personnes présentant des troubles psychiques graves et s’inscrivant dans la durée, en situation ou à risque de handicap psychique, en vue de leur rétablissement et de leur insertion sociale. Pour en savoir plus
Priorité 3
L’accès des personnes présentant des troubles psychiques à des soins somatiques adaptés à leurs besoins. Pour en savoir plus
Priorité 4
La prévention et la prise en charge des situations de crise et d’urgence. Pour en savoir plus
Priorité 5
Le respect et la promotion des droits des personnes présentant des troubles psychiques, le renforcement de leur pouvoir de décider et d’agir et de la lutte contre la stigmatisation des troubles psychiques. Pour en savoir plus
Priorité 6
L’action sur les déterminants sociaux, environnementaux et territoriaux de la santé mentale. Pour en savoir plus

Les textes

Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, article 69
Décret n° 2017-1200 du 27 juillet 2017 relatif au projet territorial de santé mentale

EN savoir plus http://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/parcours-des-patients-et-des-usagers/projet-territorial-de-sante-mentale/projet-territorial-sante-mentale

vendredi 15 juin 2018

POLITIQUE SANTE CIRCULAIRE N° SG/2018/117 du 11 mai 2018 relative aux modalités de mise en œuvre du fonds d'intervention régional en 2018

Du Ministère  des  solidarités  et de la santé
à  Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs généraux des agences régionales de santé
CIRCULAIRE N° SG/2018/117 du 11 mai 2018 relative aux modalités de mise en œuvre du fonds d'intervention régional en 2018
Date d’application  : immédiate 
NOR : SSAZ1813055C
Classement thématique : sécurité sociale : organisation financement


Extraits

" S’agissant  spécifiquement de l’organisation de la prise en charge de la souffrance psychique des jeunes et de la prévention des suicides, je vous invite, au-delà de la poursuite de l’expérimentation en cours, à examiner dès à présent les conditions et modalités de mise en place de dispositifs de recontact des suicidants à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation, dans la perspective de la généralisation de ces dispositifs à l’horizon de deux ans"

" En 2018, de nouveaux crédits vous sont alloués pour soutenir ces missions
 • Organisation de la prise en charge de la souffrance psychique des jeunes et de la prévention
des suicides Dans le cadre de l’article 68 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, une expérimentation,  coordonnée par le ministère des solidarités et de la santé et celui de l’éducation nationale, relative à la prise en charge de la souffrance psychique des jeunes de 11 à 21 ans, se met en place cette année pour une durée de 4 ans. Cette expérimentation prévoit une consultation d'évaluation pour le jeune réalisée par un médecin (scolaire, pédiatre ou généraliste) avec si nécessaire, une prescription d’un forfait de prise en charge par un psychologue libéral (forfait modulable de 12 consultations maximum).
Cette expérimentation est organisée dans trois régions (Ile-de-France, Grand Est et Pays de la Loire), en lien avec les ARS et les rectorats d'académie concernés. Le dispositif est coordonné par une maison des adolescents, en charge d'informer les usagers sur le dispositif, de constituer le réseau de professionnels, de former les médecins et les psychologues et de mettre en place des réunions de coordination pour traiter des cas complexes identifiés par les médecins et les psychologues.
En matière de prévention du suicide, la littérature scientifique met en évidence l’efficacité de certaines actions reconnues probantes. S’appuyant sur ces recommandations ainsi que sur celles du Haut conseil de santé publique (HCSP), un groupe de travail national a élaboré un kit de prévention du suicide, qui comporte 5 actions probantes à mettre en œuvre de façon complémentaire et simultanée.

L’objectif vise une réduction du nombre de suicides et de tentatives de suicide : 
-  En inscrivant de manière pérenne la prévention du suicide dans le champ de la santé mentale ; en effet, les troubles psychiques sont les déterminants précipitants du suicide ;
- En ciblant les personnes les plus à risque (suicidaires et suicidantes) ;
- En fixant des objectifs quantifiés de réduction du nombre de suicides ou de tentatives de suicide;
- En combinant les actions à partir des interventions reconnues probantes.

Ce kit à destination des ARS (qui vous sera transmis sous forme de note d’information complémentaire à la présente circulaire) a vocation à être adapté au contexte des territoires et aux ressources mobilisables.
Si l’action pivot du kit est la mise en place d’un dispositif de recontact de type VigilanS, les autres piliers doivent pouvoir à terme, être menés de façon concomitante : la formation des médecins généralistes, la prévention de la contagion suicidaire la mise en place d’un numéro d’appel national et l’information du public.
Ces actions agissent en effet sur les déterminants de santé mentale et s’inscrivent dans la promotion de la santé mentale.

La ministre ayant annoncé, le 26 janvier 2018, la généralisation d’ici deux ans des dispositifs de recontact des suicidants à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation, je vous engage à examiner dès 2018 les conditions de mise en place ou de soutien de tels dispositifs dans votre région.
Les régions (Hauts-de-France, Normandie, Bretagne, Occitanie, Martinique) disposant déjà de tels
dispositifs bénéficient dans le cadre de cette circulaire de crédits spécifiques. Ces crédits correspondent à l’appui mis jusqu’à présent par la DGS dans l’amorçage du dispositif. A partir de 2018, ces ARS assureront le soutien financier du dispositif.

Par ailleurs, vous pouvez également engager des concertations ou des travaux en lien avec les autres
actions du kit, excepté la mise en place d’un numéro d’appel national dont la réflexion s’appuiera sur les recommandations de la mission IGAS sur les numéros d’urgence.

ACCES Circulaire http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2018/06/cir_43456.pdf


jeudi 15 février 2018

AUTOUR DE LA QUESTION Interview du Professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé : chantiers de sa direction et ses priorités

Interview du Professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé
publié le12.02.18

Le Pr Jérôme Salomon a été nommé directeur général de la santé le 8 janvier dernier. Il nous présente les grands chantiers de sa direction et ses priorités.

Comment votre parcours vous a-t-il conduit aux fonctions de directeur général de la santé ?

Je connais bien la DGS depuis le début de mon parcours. En effet, alors que j’étais tout jeune médecin de santé publique, j’ai effectué mon premier stage d’interne en 1994, à la DGS qui se trouvait alors à Vanves. Par la suite, je n’ai jamais cessé de collaborer avec la DGS, alors que je travaillais à l’Institut Pasteur, lors de mes trois passages en cabinet ministériel, en tant que président du syndicat des médecins de santé publique, comme enseignant au CNAM et à l’EHESP en mastère santé publique, chef de projet HAS ou membre du conseil d’administration de Santé Publique France. Je suis PU-PH en maladies infectieuses et tropicales et, à ce titre, j’ai également été mobilisé sur les épidémies de zika, chikungunya, grippe A, coronavirus, Ebola et ai travaillé toujours en bonne intelligence et en étroite collaboration en lien avec la DGS. C’est pour moi un immense honneur et une grande fierté de prendre ces responsabilités et de porter des dossiers passionnants car ils concernent toujours la santé des hommes et des femmes de notre pays.
Quels sont les grands chantiers qui attendent la DGS en 2018 ?

La DGS doit mettre en œuvre les quatre priorités de la feuille de route ministérielle qui vont se décliner avec la nécessaire révolution de la prévention ; le renforcement de la lutte contre les inégalités sociales, géographiques et d’accès à l’information en santé ; une politique ambitieuse de lutte contre le tabagisme, tueur numéro 1 ; une lutte renforcée contre l’obésité, l’alcoolisme, la sédentarité, la prévention et le dépistage renforcé des cancers ; l’extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants ;l’ amélioration de la santé au travail et de celle des personnes vivant dans des lieux de privation de liberté ; innovations et transformation numérique…

La DGS va mettre en place les sept objectifs principaux de prévention fixés par la Ministre : promouvoir la santé mentale ; prévenir les maladies infectieuses ; améliorer la prévention de la perte d’autonomie ; lutter contre les conduites addictives ; améliorer le dépistage ; promouvoir un environnement et des conditions de travail favorables à la santé ; promouvoir une alimentation saine et de l’activité physique. Nous pilotons d’ores et déjà l’élaboration du plan national de santé publique attendu pour la fin mars.

Dans le cadre de la veille sanitaire réactive, internationale et nationale de haut niveau que la DGS assure déjà, nous allons développer l’anticipation, l’évaluation quantitative des risques sanitaires et les capacités de gestion et de communication. Il s’agira aussi d’améliorer la prévention, l’évaluation et la gestion des risques sanitaires environnementaux et alimentaires et d’œuvrer à la protection de l’environnement quotidien de la population.

La DGS s’implique au sein de l’Union Européenne et participe au nom de la France aux réunions de l’OMS, elle préparera les instances santé du G7 ou du G20.

Les approches de terrain seront privilégiées et une stratégie de santé pour les Outre-Mer sera élaborée de même qu’un volet spécifique du plan ORSAN.

Une attention particulière sera apportée aux enjeux de prise en charge globale des personnes vulnérables. Il nous faut aussi innover en faveur des maladies chroniques et de la santé mentale, enjeux majeurs de santé publique.
Par ailleurs, Il faudra renforcer le système national de collecte et d’analyse des données de santé : open data et big data et les moyens de la recherche en santé publique. C’est pour 2018 et au-delà, le programme que nous allons mettre en œuvre sans oublier l’immense chantier de la révision de la loi bioéthique et la préparation du PLF et du PLFSS.
Quel est le rôle de la DGS dans le cadre de la stratégie nationale de santé ?

Nous portons tous dans ce ministère la stratégie nationale de santé 2018-2022. La DGS doit tout particulièrement se focaliser sur la prévention et la promotion de la santé tout au long de la vie et dans tous les milieux. C’est une ambition forte portée par le Président de la République et le gouvernement : alimentation saine, activité physique quotidienne, interventions auprès des plus jeunes, prévention des maladies infectieuses, lutte contre les conduites addictives, santé mentale, environnement et conditions de travail favorables à la santé, politique de dépistage, prévention de la perte d’autonomie.

J’ai trois priorités personnelles : développer une vision réformatrice et innovante avec un objectif générationnel en faisant bénéficier la cohorte 2018 de l’essentiel des nouvelles interventions ; accroitre la place des patients dans le système de santé en assurant la promotion du patient-acteur avec le nouveau rôle clé du grand public, les enjeux de bien viser et toucher la cible attendue, d’utiliser davantage les réseaux sociaux, et enfin lutter contre les inégalités territoriales, sociales de santé et d’accès à l’information en développant l’information disponible et en utilisant les innovations de rupture.
Comment la DGS compte-t-elle accompagner l’extension de l’obligation vaccinale ?

Nous poursuivons deux objectifs :
transmettre des informations objectives, étayées, rationnelles aussi, partout et dans la durée pour restaurer la confiance de la population et des professionnels dans la vaccination ;
lutter contre la circulation dangereuse de fausses informations, malheureusement parfois efficace et profondément déstabilisante pour certains parents.

Nous devons sensibiliser les familles aux bénéfices de l’obligation vaccinale et plus largement de la vaccination, qu’ils soient individuels ou collectifs et informer aussi sur les conséquences graves de la non vaccination. Il nous faut être pédagogues sur les effets indésirables et marteler l’efficacité de la vaccination avec des résultats épidémiologiques clairs : nous devons redonner un éclairage rationnel sur ce que la vaccination permet d’éviter : car lorsqu’on parle d’Haemophilus Influenza de type b, de pneumocoque, d’hépatite B, ou même de rougeole, beaucoup ne connaissent pas les conséquences de ces maladies : méningites, cancers, complications neurologiques et respiratoires, décès…
Au-delà des enjeux de la réforme, il nous faut aussi insister sur la situation actuelle : car nous l’avons dit mais ce n’est pas suffisamment entendu, plus de 70% des enfants reçoivent déjà les vaccins contre ces 11 maladies, car il s‘agit de vaccins recommandés depuis longtemps.
Pour cela, nous nous adressons donc à tous les publics et sur la durée, avec la DICOM et notre agence Santé publique France avec pour objectifs de :
Parler au grand public : nous avons engagé une action forte sur le web et les réseaux sociaux (sponsoring Facebook et Linkedin, créations de vidéos dont partenariat avec des Youtubers, diffusion d’infographies, Twitter…).
Parler aux professionnels de santé en première ligne et en proximité des familles : Santé publique France leur fournira des outils pour répondre à leurs patients et ouvrira en avril la version du site vaccination info service pour les professionnels ;
Parler aux collectivités locales : nous leur fournirons des fiches d’information synthétiques, des outils d’aide au contrôle des vaccinations pour l’entrée en collectivité ou encore des jeux de questions-réponses.

Enfin, je réunirai régulièrement toutes les parties prenantes de la vaccination pour échanger sur la politique vaccinale. Tous les outils et documents pédagogiques seront aussi mis à disposition des ARS pour qu’elles puissent décliner en région ces messages auprès des acteurs locaux et nous mesurerons chaque année l’impact de cette réforme avec nos agences, notamment en termes de couverture vaccinale et d’adhésion des Françaises et Français à la vaccination.

http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/interview-du-professeur-jerome-salomon-directeur-de-la-direction-generale-de-la