Avec la parution du premier Plan prévention, l’ensemble des acteurs et décideurs du monde de la santé et des autres secteurs sont conviés, collectivement, à un projet d’envergure pour améliorer la santé de la population.
Sa mise en œuvre présente plusieurs défis : mettre en place des
services et des outils répondant efficacement aux enjeux de promotion de
la santé et prévention de la Stratégie nationale de santé, tout en
donnant davantage de cohérence aux actions du Gouvernement et aux
services en santé publique.
Priorité prévention aborde tous les déterminants de la santé, environnementaux ou comportementaux et parcourt les différents âges de vie avec leurs spécificités, de la préconception à la préservation de l’autonomie de nos aînés.
Priorité prévention aborde tous les déterminants de la santé, environnementaux ou comportementaux et parcourt les différents âges de vie avec leurs spécificités, de la préconception à la préservation de l’autonomie de nos aînés.
extrait :
Introduire en France une formation aux premiers secours en santé mentale. Il s’agit d’apprendre à savoir réagir face à une détresse psychique: entrer en contact, soutenir et orienter. Déjà mis en œuvre dans 20 pays, les premiers secours en santé mentale sont inspirés du programme «mental health first aid». Il s’agit de former la population pour mieux connaitre et repérer les troubles psychiques et connaitre la conduite à tenir en cas de problème ou de crise. Un projet pilote de formation sera conduit auprès d’une population étudiante, dans une logique d’aide par les pairs. Il sera articulé avec les travaux de la conférence nationale de prévention étudiante.
L’offre sanitaire et médico-sociale au service de ma santé
Pour la souffrance psychique
- Expérimenter la prise en charge des thérapies non médicamenteuses en ville (psychologue
clinicien, psychothérapeute, psychiatre libéral), en appui du médecin généraliste, chez les personnes atteintes de troubles légers et modérés de santé mentale (Assurance maladie, 10000 personnes sur 5 ans dès 2018, dans 4 départements: Bouches du Rhône, Haute-Garonne, Morbihan, Landes)
Mettre en place un kit de prévention du suicide comportant cinq actions complémentaires :
- le recontact, la formation des médecins généralistes, un numéro d’appel national, la prévention
de la contagion suicidaire et l’information du public. Deux actions pivot sont à mener en priorité :
- mettre en place dans chaque région un dispositif de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide à leur sortie des urgences ou d’une d’hospitalisation;
- étudier les conditions de mise en place d’une ligne d’appel nationale gérée par des professionnels formés à l’intervention téléphonique de crise suicidaire, et capables d’orienter vers les ressources existantes en fonction des situations.
Renforcer l’information en santé mentale et la prévention des souffrances psychiques dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, en application de l’instruction interministérielle du 30 septembre 2016 relative à la consolidation et à la généralisation des conseils locaux de santé mentale, en particulier dans le cadre des contrats de ville
Outre-mer :
Des priorités nationales supplémentaires:
Réaliser une étude sur les conditions de rattrapage de l'offre médico-sociale et psychiatrique en outre-mer. "
Lire la suite http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/plan_national_de_sante_publique__psnp.pdf
Complément information
Plan Priorité Prévention
Prévention : que sont les premiers secours en santé mentale présentés par le gouvernement ?
Le 26 mars dernier, le Premier
ministre Édouard Philippe a dévoilé le plan du gouvernement pour la
prévention en santé, baptisé Priorité Prévention. L’occasion pour
l’exécutif de dévoiler une série de 25 mesures élaborées par le ministère de la Santé, où figure notamment la volonté de généraliser les formations aux premiers secours.
« Actuellement l’on estime que seulement 20 % de la population française a suivi une formation », indique le gouvernement, qui s'assigne l'objectif ambitieux de former 80 % de la population. L’accent sera mis sur les jeunes générations : la formation PCS1, dispensée en troisième pour apprendre les gestes qui sauvent, sera doublée d’un « rattrapage » dans l’enseignement supérieur pour les étudiants n’ayant pas leur brevet de secourisme. Une initiation est aussi envisagée avant le collège.
Mais une autre annonce, passée plus inaperçue, constitue pourtant une nouveauté radicale dans l'Hexagone : l’introduction d’une formation aux premiers secours en santé mentale (PSSM). « Il s’agit de former la population pour mieux connaître et repérer les troubles psychiques et connaître la conduite à tenir en cas de problème ou de crise », peut-on lire dans le dossier de presse.
L'initiative se déploiera initialement en milieu étudiant, sous la forme d'un projet pilote. Contacté par Pourquoi Docteur, le cabinet d'Agnès Buzyn précise que « le dispositif est encore en cours de discussion » et préfère s'abstenir de communiquer à ce stade.
Venu d'Australie « C’est l’adaptation à la France d’un programme né en 2001 en Australie », explique Jacques Marescaux, président de Santé Mentale France. La fédération, qui regroupe plusieurs associations gestionnaires d’établissements pour personnes handicapées psychiques, s’était mobilisée auprès de Santé Publique France et du ministère pour que le « mental health first aid » soit transposé en France. Elle semble avoir été entendue. L'Unafam, une association de parents d'enfants handicapés psychiques reconnue d'utilité publique, et l'Infipp, un organisme lyonnais de formation professionnelle en santé mentale, sont aussi associés au projet.
Déjà présents dans plus de 20 pays dans le monde, les premiers secours en santé mentale visent à sensibiliser le grand public aux divers troubles mentaux, mal compris et souvent stigmatisés. « Il s’agit de pouvoir déceler les changements de comportements, d’adopter une attitude adaptée, mais aussi de pouvoir conseiller et orienter les personnes au besoin », complète Jacques Marescaux. La formation de base dure environ 12 heures, réparties sur deux jours.
Les premiers soins en santé mentale ont été expérimentés en 2001 à Canberra, sous l’impulsion de l’infirmière Betty Kitchener, assistée de son mari Tony Jorm, chercheur en psychologie. En moins de cinq ans, l’initiative a essaimé dans toute l’Australie, avant de faire florès dans le reste du monde : Amérique du Nord, Grande-Bretagne, Pays-Bas ou Finlande. « Désormais la France et la Suisse sont sur le rang, et l’Allemagne aussi est intéressée », précise Jacques Marescaux.
Encore au stade d’ébauche « C’est intéressant que le ministère ait privilégié le milieu étudiant, car les troubles mentaux graves apparaissent souvent entre 15 et 25 ans », remarque Jacques Marescaux, « C’est un copain qui commence à ne plus voir personne, à s’isoler, etc. » L’adolescence et le début de vie active sont aussi des périodes privilégiées pour les conduites addictives et suicidaires : le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescents (15 %), derrière les accidents de la route.
À quand la mise en place des premières formations ? « Nous allons rencontrer la délégation australienne de Mental Health First Aid en juillet, afin d’assurer la formation d’une dizaine d’instructeurs », explique le président de Santé Mentale France. Ces instructeurs, recrutés dans le champ de la santé mentale et du handicap, pourront à leur tour assurer la formation des formateurs. Les premières interventions pourraient prendre place au cours du premier trimestre 2019.
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Complément information
Plan Priorité Prévention
Prévention : que sont les premiers secours en santé mentale présentés par le gouvernement ?
- Par Yvan Pandelé
À l’occasion de son plan de prévention en santé, le gouvernement a annoncé vouloir introduire des formations aux premiers secours en santé mentale. Encore inconnu en France, ce type de programme connaît déjà un grand succès à l’étranger.
- Publié 31.03.2018 https://www.pourquoidocteur.fr*
« Actuellement l’on estime que seulement 20 % de la population française a suivi une formation », indique le gouvernement, qui s'assigne l'objectif ambitieux de former 80 % de la population. L’accent sera mis sur les jeunes générations : la formation PCS1, dispensée en troisième pour apprendre les gestes qui sauvent, sera doublée d’un « rattrapage » dans l’enseignement supérieur pour les étudiants n’ayant pas leur brevet de secourisme. Une initiation est aussi envisagée avant le collège.
Mais une autre annonce, passée plus inaperçue, constitue pourtant une nouveauté radicale dans l'Hexagone : l’introduction d’une formation aux premiers secours en santé mentale (PSSM). « Il s’agit de former la population pour mieux connaître et repérer les troubles psychiques et connaître la conduite à tenir en cas de problème ou de crise », peut-on lire dans le dossier de presse.
L'initiative se déploiera initialement en milieu étudiant, sous la forme d'un projet pilote. Contacté par Pourquoi Docteur, le cabinet d'Agnès Buzyn précise que « le dispositif est encore en cours de discussion » et préfère s'abstenir de communiquer à ce stade.
Venu d'Australie « C’est l’adaptation à la France d’un programme né en 2001 en Australie », explique Jacques Marescaux, président de Santé Mentale France. La fédération, qui regroupe plusieurs associations gestionnaires d’établissements pour personnes handicapées psychiques, s’était mobilisée auprès de Santé Publique France et du ministère pour que le « mental health first aid » soit transposé en France. Elle semble avoir été entendue. L'Unafam, une association de parents d'enfants handicapés psychiques reconnue d'utilité publique, et l'Infipp, un organisme lyonnais de formation professionnelle en santé mentale, sont aussi associés au projet.
Déjà présents dans plus de 20 pays dans le monde, les premiers secours en santé mentale visent à sensibiliser le grand public aux divers troubles mentaux, mal compris et souvent stigmatisés. « Il s’agit de pouvoir déceler les changements de comportements, d’adopter une attitude adaptée, mais aussi de pouvoir conseiller et orienter les personnes au besoin », complète Jacques Marescaux. La formation de base dure environ 12 heures, réparties sur deux jours.
Un concept en vogue
Troubles psychotiques (schizophrénie, délire), conduites addictives (alcool, tabac, drogues), troubles anxieux (angoisse, crises de panique) ou de l’humeur (bipolarité, dépression) : la plupart des problèmes de santé mentale sont d’autant mieux soignés qu’ils sont identifiés tôt et pris en charge dans les structures adaptées. D’après Marie-Odile Krebs, psychiatre à Sainte-Anne, l’intervention précoce permet de réduire d’environ un tiers le nombre de patients à risque qui développent une psychose.Les premiers soins en santé mentale ont été expérimentés en 2001 à Canberra, sous l’impulsion de l’infirmière Betty Kitchener, assistée de son mari Tony Jorm, chercheur en psychologie. En moins de cinq ans, l’initiative a essaimé dans toute l’Australie, avant de faire florès dans le reste du monde : Amérique du Nord, Grande-Bretagne, Pays-Bas ou Finlande. « Désormais la France et la Suisse sont sur le rang, et l’Allemagne aussi est intéressée », précise Jacques Marescaux.
Encore au stade d’ébauche « C’est intéressant que le ministère ait privilégié le milieu étudiant, car les troubles mentaux graves apparaissent souvent entre 15 et 25 ans », remarque Jacques Marescaux, « C’est un copain qui commence à ne plus voir personne, à s’isoler, etc. » L’adolescence et le début de vie active sont aussi des périodes privilégiées pour les conduites addictives et suicidaires : le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescents (15 %), derrière les accidents de la route.
À quand la mise en place des premières formations ? « Nous allons rencontrer la délégation australienne de Mental Health First Aid en juillet, afin d’assurer la formation d’une dizaine d’instructeurs », explique le président de Santé Mentale France. Ces instructeurs, recrutés dans le champ de la santé mentale et du handicap, pourront à leur tour assurer la formation des formateurs. Les premières interventions pourraient prendre place au cours du premier trimestre 2019.