jeudi 30 septembre 2021

l’ARS Île-de-France poursuit son engagement au plus près des professionnels de santé et des personnes à risque suicidaire

Prévention du suicide : l’ARS Île-de-France poursuit son engagement au plus près des professionnels de santé et des personnes à risque suicidaire 
28 septembre 2021

A l’occasion des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, qui se sont tenues ce lundi 27 et mardi 28 septembre, l’ARS Île-de-France rappelle les objectifs prioritaires pour la région et les dispositifs déjà mis en place à l’attention de l’ensemble des professionnels de santé, des associations et des personnes concernées par le risque suicidaire.

C’est dans le cadre de la Feuille de route nationale santé mentale et psychiatrie que l’ARS Île-de-France met en œuvre sa stratégie régionale de prévention du suicide. Ses objectifs sont :
Maintenir le contact avec la personne qui a fait une tentative de suicide ;
Former les acteurs au repérage, à l’évaluation, à l’orientation et à l’intervention des crises suicidaires ;
Prévenir la contagion suicidaire ;
Elaborer un annuaire thématique de ressources pour les acteurs ;
Déployer en région le numéro téléphonique national d’aide.
Lancement du numéro téléphonique national de prévention du suicide accessible 7J/7 et 24H/24, permettant une prise en charge immédiate des personnes suicidaires par des professionnels de santé : l’ARS crée le centre régional Île-de-France

Le 3114, un numéro national de prévention du suicide dans le cadre de la stratégie nationale de prévention du suicide a officiellement été lancé à l’occasion des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie par le Ministère des solidarités et de la santé. Description détaillée sur le site du Ministère des solidarités et de la santé. Le déploiement en région est assuré par les ARS.

En Île-de-France, le déploiement du centre régional est prévue en deux temps :
La plateforme téléphonique est dès le 1er octobre centralisée au niveau national et opérationnelle pour répondre aux appels.
Puis, le 15 décembre, la territorialisation des appels sera effective. Le centre régional Île-de-France, opérationnel en journée, sera porté par un partenariat entre le Groupement Hospitalier Universitaire - Paris psychiatrie et neurosciences (GHU PPN) et l’AP-HP.

Les centres régionaux s’articuleront avec le référent ARS IDF en charge de la santé mentale et de la prévention du suicide, avec les coordonnateurs des PTSM, des CLS et des CLSM, avec les formateurs régionaux en prévention du suicide, avec les VigilanSeurs, avec les associations soutenues par l’Agence et avec les réseaux d’acteurs identifiés. Ces répondants sont capables :
D’évaluer le niveau de souffrance,
D’écouter, sans jugement et avec bienveillance,
De soutenir et aider à résoudre la crise de façon adéquate,
D’orienter vers les acteurs du territoire pour une prise en charge adaptée aux situations,
De s’assurer que la personne n’est pas en situation de danger et, si tel est le cas, de mettre en place les mesures pour la protéger,
D’informer.

Ce service, confidentiel et gratuit est à destination de tous et notamment pour :
Les personnes en souffrance,
L’entourage inquiet pour un proche ou une personne en détresse
Les personnes endeuillées par suicide
Les professionnels.

Pour en savoir plus : Communiqué de presse du Ministère des solidarités et de la Santé du 29/09/2021

Prévenir le suicide : les autres outils disponibles en Île-de-France

La formation des professionnels de santé

En Île-de-France, on recense 22 formateurs cliniciens spécialisés en « Intervention de crise suicidaire » et en « Evaluation/orientation » ainsi que 19 formateurs « Sentinelle » dont 8 sont des cliniciens formés aux 3 modules et 11 sont des acteurs non-cliniciens (coordonnateurs CLSM, délégué Unafam, responsable de formation PSSM, membre d’association contre la transphobie, etc.). Leur rôle est de former le plus de professionnels de santé et de citoyens volontaires à la prévention du suicide. En particulier, le module « sentinelle » s’adresse aux citoyens volontaires, les personnels associatifs mais aussi les acteurs en proximité immédiate avec des personnes qui peuvent nécessiter de l’aide.

Les prochaines formations sont accessibles sur https://www.geps-formation.com/les-formations-geps
VigilanS

La survenue d'une tentative de suicide multiplie par 4 le risque de suicide ultérieur. Pour prévenir ce risque, le maintien du contact avec les personnes est essentiel.

Entre 2020 et 2022, l’ARS Île-de-France déploie dans chaque département le dispositif de recontact et d’alerte VigilanS, permettant d’organiser autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de professionnels de santé joignables et qui garderont contact avec elle.

A date, et à partir des services des urgences, près de 2000 patients sont inclus dans le dispositif VigilanS en Île-de-France et sont pris en charge par les équipes de soins psychologiques ou psychiatriques du 75, 78, 94, 92, 94. Dès cet automne 2021, VigilanS sera progressivement opérationnel dans le 95, 93, 91 et 77.

La description complète du dispositif est accessible sur https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale/la-prevention-du-suicide/article/le-dispositif-de-recontact-vigilans
L’annuaire régional de prévention du suicide

L’élaboration de cet annuaire à destination des acteurs, confiée au Collège National pour la Qualité des Soins en Psychiatrie – CNQSP, est en cours de finalisation pour le printemps et regroupera l’ensemble des ressources disponibles classées par thématiques et accessibles en ligne à tous les acteurs mobilisés dans la prévention au suicide.
 

Le soutien aux associations

Le soutien régional aux associations SOS Amitié Île-de-France (notamment pour le recrutement et la formation de 120 écoutants supplémentaires en 2020 et 2021) et La Porte Ouverte (avec la mise en place d’un nouveau site sur le campus Condorcet dans le 93) a été renouvelé pour la 2ème année consécutive. En complément, l’ARS Île-de-France soutient d’autres associations qui peuvent être mobilisées dans la prévention du suicide ou en tant que formateur pour les professionnels de santé et citoyens volontaires, comme par exemple l’association de lutte contre les discriminations à l’encontre des personnes transgenres Acceptess-T ou l’association d’écoute pour et par étudiants Nightline ou, encore, l’association de familles et amis de personnes malades ou touchées par un handicap psychique Unafam.
 

Rappel des numéros utiles en région

Pour vous soutenir, des ressources existent:
SOS Amitié : 01 42 96 26 26http://www.sos-amitie.com
Suicide Ecoute : 01 45 39 40 00https://www.suicide-ecoute.fr/
La Porte Ouverte : 01 48 74 69 11https://www.la-porte-ouverte.fr/paris/
Psy Île-de-France : 01 48 00 48 00 N° gratuit 7j/7j de 11H à 19H

En cas d’urgence, appelez le 15. 

https://www.iledefrance.ars.sante.fr/prevention-du-suicide-lars-ile-de-france-poursuit-son-engagement-au-plus-pres-des-professionnels-de

BELGIQUE Prévenir le suicide par médicaments - Recommandations de bonnes pratiques à destination des médecins généralistes

Psychologue sur prescription, CMP, post partum… les annonces de Macron aux Assises de la santé mentale


Psychologue sur prescription, CMP, post partum… les annonces de Macron aux Assises de la santé mentale
Par Louise Claereboudt le 29-09-2021  https://www.egora.fr
Dégradée lors de l’épidémie de Covid-19, la santé mentale des Français constitue un véritable enjeu de santé publique. Lors des Assises de la psychiatrie et de la santé mentale, les 27 et 28 septembre, le président de la République a ainsi annoncé une série de mesures pour pallier le manque de prise en charge et d’accompagnement des personnes en souffrance psychique.

C’est un des fléaux que la crise sanitaire a permis de mettre en lumière : la santé mentale des Français s’est considérablement dégradée ces dernières années, et en particulier depuis l’épidémie de Covid. Etats dépressifs, addictions, idées suicidaires, troubles psychiques, isolement… Face à la hausse de l’ensemble de ces indicateurs, le président de la République avait annoncé en janvier 2021 l’organisation d’Assises de la psychiatrie et de la santé mentale avant l’été afin d’apporter des réponses à ce véritable enjeu de santé publique.

Préparées par le Gouvernement, et par un comité d’orientation rassemblant 16 personnalités qualifiées reconnues, ces Assises se sont finalement tenues les 27 et 28 septembre, en présence d’Emmanuel Macron. Un total de 30 mesures ont ainsi été annoncées, certaines plus attendues que d’autres. Zoom sur les principales annonces.

Pensées suicidaires : un numéro national

1 Français sur 5 est touché chaque année par un trouble psychique (13 millions de personnes au total), 64% des Français ont déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique, le taux de suicide est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable (il s’agit même de la 2e cause de mortalité chez les 10-25 ans), les Français sont les plus gros consommateurs de psychotropes au monde…

Le constat est sans appel, malgré le tabou persistant autour de la santé mentale. Avec plus de 23 milliards d’euros par an, les dépenses remboursées au titre de la souffrance psychique et des maladies psychiatriques sont le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, avant les cancers et les maladies cardiovasculaires. Le Gouvernement entend de fait “lever ce tabou”, en développant les campagnes de communication “généralistes” mais aussi “ciblées” vers les publics fragiles.

Un numéro national de prévention du suicide sera disponible dès le 1er octobre à l’ensemble de la population, 24h/24, sept jours sur sept, pour offrir “une prise en charge sanitaire des personnes ayant des idées suicidaires, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire”. Les appels seront assurés par des professionnels de santé, en lien avec le Samu.

La lutte contre la souffrance au travail fait elle aussi partie intégrante du programme du Gouvernement pour les futures années avec, notamment, le renforcement du rôle des Services de prévention et de santé au travail (SPST) en matière de prévention des risques psychosociaux et de promotion de la santé mentale.

Les consult’ psychologues remboursées à certaines conditions

A également été décidée dès 2022, la prise en charge de consultations de psychologues de ville (libéraux ou salariés) pour...

les Français de plus de 3 ans sous certaines conditions. Cette prise en charge se fera dans le cadre d'un forfait - renouvelable - de 8 consultations remboursées, la première séance étant à 40 euros et les suivantes à 30 euros. “Une avancée majeure pour la Sécurité sociale”, a souligné Olivier Véran sur France Inter ce mercredi 29 septembre.

Cette mesure doit néanmoins s’inscrire dans un parcours de soins : les enfants, adolescents et adultes en souffrance psychique légère à modérée devront être “adressés par leur médecin” aux psychologues. Une décision qui n’est guère du goût de ces derniers, qui refusent que ce remboursement soit conditionné à l’avis du médecin.


Cela représente un coût de 660 millions d’euros sur cinq ans. La mesure fera l’objet d’une évaluation d’ici 2050, “dans l’optique de poursuivre l’intégration des psychologues dans le parcours en santé mentale”.

Création de 800 postes dans les centres médico-psychologiques

Seront également créés 800 postes dans les centres médico-psychologiques (CMP) dès l’année prochaine, dont “la moitié en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent”, s’est félicité le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet. Objectif : réduire significativement les délais d’attente. En effet, selon le chef de l’Etat, dans certains territoires, ces délais peuvent être “supérieurs à 18 mois”.

Parmi les autres mesures liées à l’augmentation des moyens, nous pouvons également citer la création d’une maison des adolescents dans chaque département, la mise en place de 20 équipes mobiles pour la prise en charge des personnes âgées en Ehpad et dans les structures médico-sociales, et la création de 12 postes d’enseignants chercheurs en psychiatrie supplémentaires entre 2022 et 2025.


Repérage systématique de la dépression post-partum

Dans le cadre de la mise en œuvre la stratégie des 1 000 premiers jours de l’enfant et le déploiement d’une offre de psychiatrie en périnatalité, Aurélien Taquet a annoncé l'instauration début 2022 d'un repérage systématique de la dépression post-partum - grâce à un entretien postnatal, dont 100.000 mères, chaque année, en seraient victimes (environ 15% d’entre elles). “C’est un combat de santé publique, et, je dirais même, politique.”
Congrès Encéphale : le suicide, premier motif de mortalité maternelle à un an

Développement de la recherche en santé mentale

Alors que la recherche française en santé mentale et psychiatrie représente “seulement 2 à 4% du budget de la recherche biomédicale, plusieurs annonces ont été faites pour améliorer l’attractivité du secteur et développer les recherches en France : lancement d’un programme de recherche (80 millions d’euros sur 5 ans), création de l’institut de stimulation cérébrale de Paris, du centre E-CARE de prise en charge et de recherche sur l’enfant, ainsi que le développement de l’usage du numérique en santé mentale.

Au total, l’ensemble des mesures décidées lors des Assises représentent un coût global pour les finances publiques de près de 1,9 milliard d’euros sur 5 ans, soit 380 millions par an en moyenne.


La psychiatrie développée dans le cadre du SAS
Alors que le Service d’accès aux soins (SAS) doit être généralisé dans les prochains mois, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ont souhaité compléter le dispositif en y intégrant une régulation psychiatrique 24h/24, 365 jours par an. Cette régulation sera effectuée par des infirmières de psychiatrie, supervisées par une psychiatre, et coordonnée par un professionnel “en lien avec l’offre de soins psychiatriques du département". 5 départements seront d’emblée concernés par la mise en place de cette régulation spécifique. Le coût de cette mesure atteint 1,2 millions d’euros en 2022 et 2,4 millions d’euros par an dès 2023. 

https://www.egora.fr/actus-pro/politique-de-sante/68959-psychologue-sur-prescription-cmp-post-partum-les-annonces-de?nopaging=1
 

Info + 


Assises de la santé mentale et de la psychiatrie les 27 et 28 septembre 2021
publié le 16.09.21 mise à jour 29.09.21
Santé Santé mentale
Annoncées dès janvier 2020 par le Président de la République, les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie des 27 et 28 septembre 2021 ont marqué un moment historique du débat national. Réunissant l’ensemble des acteurs concernés dans un contexte épidémique ayant fragilisé non seulement les corps mais aussi les esprits, ce rendez-vous ambitionnait de dresser un état des lieux partagé de la prise en charge de la santé mentale des Français, de l’offre de soins en psychiatrie et de l’accompagnement qui leur est proposé.https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/evenements/assises-de-la-sante-mentale-2021

 autres articles 


Remboursement des séances chez un psychologue : comment en bénéficier ?

Pratique

À l’issue des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, Emmanuel Macron a annoncé mardi 28 septembre que les consultations de psychologues seront remboursées par la Sécurité sociale à partir de 2022.

Esther Serrajordia,
le 29/09/2021 à 17:52 

Alors qu’un Français sur cinq est touché chaque année par un trouble psychique, Emmanuel Macron a annoncé mardi 28 septembre le futur remboursement des consultations de psychologues sur prescription médicale par la Sécurité sociale.
► Qui est concerné ?

Enfants, adolescents, adultes… Tous les Français âgés d’au moins 3 ans pourront bénéficier du remboursement des séances dès 2022. Cependant, dans sa synthèse, le gouvernement précise que cette nouveauté s’adresse en priorité aux personnes qui souffrent de « troubles dépressifs et anxieux d’intensité légère à modérée ».
i Pourquoi lire La Croix ?
La Croix s'efforce de donner des éléments de compréhension sur des sujets graves. +
► Comment va fonctionner le remboursement ?

Le remboursement fonctionnera sous forme de forfait. Lors de son allocution, Emmanuel Macron a expliqué que ce forfait comptera huit séances, la première à hauteur de 40 € et les sept autres à 30 €. Il ne s’agit pas d’un remboursement partiel mais d’une prise en charge entière par la Sécurité sociale, ce qui signifie que le patient n’aura pas de reste à charge. « Ce forfait pourra être renouvelé si la prescription médicale le propose », a ajouté le président.
Ce qui compte vraiment dans l'actualité

Pour en bénéficier, il faudra d’abord prendre rendez-vous chez un médecin généraliste qui fournira au patient une prescription médicale et l’orientera vers un psychologue.
► Pourra-t-on aller chez le psychologue de son choix ?

Il ne sera pas possible de consulter n’importe quel praticien avec ce forfait. « La liste des psychologues conventionnés avec l’assurance-maladie va bientôt être disponible sur un annuaire qui sera accessible aux usagers », précise la synthèse. Les médecins généralistes y auront également accès.
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Seuls les psychologues volontaires seront concernés par ce dispositif national, qu’ils soient en exercice libéral ou en exercice salarié dans un centre ou une maison de santé. « Cette activité conventionnée pourra ne concerner qu’une partie seulement de leur activité », précise le gouvernement, qui ajoute qu’ils pourront par ailleurs continuer à exercer leur activité avec leurs tarifs propres et sans remboursement de la Sécurité sociale.

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Un numéro national gratuit de prévention du suicide

Vendredi 1er octobre sera mis en place le 31 14, un numéro national de prévention du suicide.

Cette ligne d’appel nationale est destinée à toutes les personnes ayant des idées suicidaires, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire. Des professionnels de santé ayant besoin d’un avis précis et spécialisé pourront également l’utiliser.

Au bout du fil, des professionnels de la psychiatrie« spécifiquement formés pour assurer des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention » seront disponibles sept jours sur sept et 24 heures sur 24.

https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Remboursement-seances-chez-psychologue-comment-beneficier-2021-09-29-1201177981

R; pple est une nouvelle extension de navigateur pour aider à prévenir le suicide


R; pple est une nouvelle extension de navigateur pour aider à prévenir le suicide


Un nouvel outil en ligne visant à lutter contre le problème croissant du suicide et de l’automutilation est lancé aujourd’hui. R;pple est une extension de navigateur qui peut reconnaître les recherches Web nuisibles et intervenir pour empêcher les individus de décider de se suicider.

Une fois installé, l’outil surveille discrètement les requêtes via les moteurs de recherche, les forums et les plateformes de partage de vidéos. Si des mots ou des phrases liés au suicide ou à l’automutilation sont détectés, l’utilisateur recevra une fenêtre contextuelle avant l’affichage des résultats de la recherche. Cela comprend un message de soutien, ainsi que des liens vers l’aide par téléphone, SMS et services en ligne.

R;pple ne bloque pas les utilisateurs contre le contenu nuisible s’ils souhaitent toujours le voir – chaque pop-up inclut toujours l’option « Continuer à rechercher les résultats ». Au lieu de cela, il fournit « un message d’espoir et d’encouragement que les choses vont s’améliorer ».

La fondatrice Alice Hendy ne connaît que trop bien les effets dévastateurs du suicide. Son frère Josh s’est suicidé en novembre 2020 à l’âge de 21 ans seulement. Un examen ultérieur de son téléphone et de son ordinateur portable a révélé des recherches de techniques de suicide sur divers sites Web.


C’est loin d’être un exemple isolé. L’ONS a enregistré un total de 5 224 suicides en Angleterre et au Pays de Galles en 2020, soit une moyenne de plus de 14 vies perdues chaque jour. Selon Semrush, les recherches de « méthodes suicidaires » ont augmenté de plus de 50 % depuis janvier 2019.

La pandémie n’a fait qu’exacerber la situation, la combinaison d’une interaction sociale réduite et d’une augmentation du temps passé devant un écran s’avérant particulièrement puissante. Mais R;pple tient à souligner que les tendances actuelles ne s’inverseront pas soudainement une fois la pandémie terminée.

Hendy est conscient qu’une seule extension de navigateur ne suffit pas non plus pour résoudre le problème. C’est pourquoi R;pple s’est associé à des dizaines d’organisations caritatives et d’organisations de santé mentale, qui contribuent toutes à la sensibilisation au suicide, à l’automutilation et au deuil suite au suicide d’un être cher. Le message sous-jacent ici est d’offrir un choix aux personnes qui estiment qu’il n’y a pas d’alternative ou d’issue.

Naturellement, les gens peuvent être réticents à laisser une extension de navigateur accéder à toutes leurs recherches en ligne. Cependant, selon la politique de confidentialité de R;pple, il ne collecte que quatre données : combien de personnes recherchent des termes préjudiciables, cliquez sur chaque bouton de partenaire caritatif et cliquez sur « Continuer vers les résultats de la recherche », ainsi que la recherche préjudiciable la plus courante termes entrés dans les moteurs de recherche. Cela signifie qu’aucune information personnellement identifiable n’est jamais capturée ou stockée.

L’extension de navigateur R;pple est téléchargeable gratuitement pour Google Chrome et Microsoft Edge au lancement. Des versions pour Mozilla Firefox et Safari seront disponibles à une date ultérieure.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes en difficulté en ce moment, de l’aide est disponible. R;pple recommande huit organismes de bienfaisance en santé mentale sur son site Web, tous accessibles gratuitement. Ceux-ci incluent des services Web, textuels et basés sur des applications, ainsi que des appels et une assistance en personne.

https://news-24.fr/r-pple-est-une-nouvelle-extension-de-navigateur-pour-aider-a-prevenir-le-suicide/


mardi 28 septembre 2021

Santé Publique France Santé mentale. Point mensuel, septembre 2021.

Santé mentale. Point mensuel, septembre 2021.

Publié le 23 Septembre 2021, santepubliquefrance.fr


Points clés
En semaine 37
Aux urgences : après une forte hausse en S36, les passages pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur étaient toujours en hausse (moins marquée) chez les 11-14 ans et en diminution ou stables chez les 15-17 ans et les 18-24 ans. Pour ces 3 indicateurs, les niveaux observés étaient supérieurs à ceux des années précédentes.
Dans le réseau SOS Médecins : Une légère hausse des actes médicaux pour angoisse était observée chez les 0-10 ans et les 65 ans et plus (effectifs faibles). Le nombre d’actes pour angoisse et état dépressif observé chez les 18-24 ans et les 25-64 ans était supérieur à celui des années précédentes.
L’ensemble des autres indicateurs évoluait en S37 à des niveaux comparables à ceux des années précédentes.

Télécharger PDF 3.38 MB

https://www.santepubliquefrance.fr/surveillance-syndromique-sursaud-R/documents/bulletin-national/2021/sante-mentale.-point-mensuel-septembre-2021

UNAFAM Santé mentale. Point mensuel, septembre 2021.

Sondage sur la dépression : il y a urgence à agir !

27 septembre 2021 https://www.unafam.org/*

Brèves

Paris, le 27 septembre 2021

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Dépression : prise en charge insuffisante et manque d’informations aggravent les difficultés des patients, de leurs proches et des soignants, révèlent l’Unafam et la Fondation Pierre Deniker à la veille des Assises de la Psychiatrie

L’Unafam et la Fondation Pierre Deniker dévoilent aujourd’hui un baromètre exclusif sur la dépression réalisé avec le concours du laboratoire Janssen et de l’institut CSA*. Avec seulement un patient sur trois pris en charge par un professionnel de santé, le sondage met en évidence un système de soins débordé, alors que plus d’un Français sur dix est actuellement touché par la maladie et que l’état de santé d’un malade sur deux s’est dégradé du fait de la crise sanitaire. A cette prise en charge qui ne parvient plus à suivre le flux de la maladie, s’ajoute un silence qui aggrave la souffrance des patients et des proches. Ce silence assombrit notre perception collective de la dépression : pourtant, elle se soigne. À l’aube des Assises de la Psychiatrie et dans un contexte dégradé par la crise Covid, ces résultats soulignent la nécessité d’une prise de conscience collective sur la dépression.
Prise en charge insuffisante, tabou social et manque d’informations : la crise Covid vient accentuer une situation déjà préoccupante sur le front des dépressions

Le baromètre mené par CSA pour l’Unafam, la Fondation Pierre Deniker et Janssen met en évidence trois grands enseignements.

D’abord, alors que 10% des Français souffrent actuellement de dépression et que 25% en ont déjà souffert, la prise en charge de la maladie reste largement insuffisante.
On découvre notamment que seuls 33% des malades sont actuellement suivis par un professionnel de santé.
Un constat préoccupant quand on sait que près de 2/3 des patients vivant ou ayant déjà vécu un épisode dépressif, ont déjà eu des pensées suicidaires, et que la dépression a entraîné ou amplifié d’autres problèmes de santé pour plus de la moitié d’entre eux.

Ensuite, l’étude met en évidence que, pour les patients, le silence s’ajoute à la souffrance psychique et à la prise en charge insuffisante.
Près de la moitié des personnes actuellement atteintes n’en parlent pas (46%), et 62% ont l’impression que leur maladie n’est pas comprise par leur entourage.
Le constat est similaire chez les soignants : ils estiment en majorité que c’est une maladie dont on parle peu (63%), ce qui la rend difficile à aborder avec le patient (53%).

Ce silence aggrave le fardeau de la maladie : près d’un patient sur trois pense ne jamais en sortir (29%).

Enfin, le sondage confirme une intuition largement partagée : déjà préoccupante, la situation s’accentue avec la crise Covid.
A l’heure de la crise sanitaire, plus d’un Français sur dix avoue avoir déjà eu des pensées suicidaires (14%). Un chiffre encore plus alarmant chez les 18 à 24 ans (30%).
Quant aux personnes actuellement en dépression : 1 sur 2 estime que sa maladie s’est aggravée avec la pandémie.
Un constat partagé par les professionnels de santé : pour 85% d’entre eux, le Covid-19 a fait augmenter le nombre de patients et a également nui à leur pratique du soin (rendez- vous annulés, traitements abandonnés…).
Une urgence qui fait oublier que la dépression se soigne

À ce tableau sombre, s’ajoute un élément trop peu évoqué : oui, la dépression se soigne, comme 95% des soignants l’affirment. C’est pourquoi l’Unafam et la Fondation Deniker insistent sur le sentiment de gachis qu’inspirent ces résultats.

Celui-ci prend racine dans plusieurs maux. Comme le montre le sondage, l’information reste insuffisante auprès de la population. Mais le premier besoin est humain : deux tiers des soignants estiment que l’on manque de personnel formé, et la moitié des aidants doivent soutenir leur proche malade seuls (44%).

Cette étude révèle une spirale de refoulement des troubles psychiques, des patients et des soins en marge de la vie collective dont la mesure doit être prise. Pour Marie-Jeanne-Richard, présidente de l’Unafam : « Face au fardeau de la dépression, les familles crient à l’aide ! Elles savent que leur présence auprès de leurs proches est importante mais elles se sentent impuissantes voir épuisées. Elles ont besoin d’aide pour garder espoir ».

« L’ensemble de ces résultats confirment les difficultés que nous rencontrons sur le terrain et que la crise actuelle accentue » conclut pour sa part Raphaël Gaillard, président de la Fondation Pierre Deniker.

« Les Assises de la Santé Mentale doivent être l’occasion d’une prise de conscience collective : le silence autour de la maladie défait notre système de prise en charge, a des conséquences sur la souffrance psychique des patients et complique la mission des aidants et des soignants ».

*Observatoire « Les Français et la dépression », réalisé par l’institut CSA pour le compte du laboratoire Janssen France, de la Fondation Pierre Deniker et de l’Unafam, septembre 2021. Tous les chiffres détaillés ci-après en sont issus. Résultats disponibles sur demande.

Communiqué de presse Sondage dépression
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Infographie sondage dépressionpdf, 192.23 Ko

https://www.unafam.org/actualites/sondage-sur-la-depression-il-y-urgence-agir

 

 

Se former à la prévention des suicides des patients… et des pharmaciens

Se former à la prévention des suicides des patients… et des pharmaciens

Par  Denis Durand de Bousingen -  Publié le 21/09/2021 sur https://www.lequotidiendupharmacien.fr

Organisé dans le cadre de la Journée mondiale de prévention du suicide, qui se tient tous les 10 septembre, un séminaire de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) s’est penché sur le rôle que peuvent jouer les pharmaciens dans la prévention du suicide… mais aussi sur leur propre santé mentale, particulièrement mise à mal lors de la pandémie de Covid-19.

Dans la plupart des pays, les médicaments sont conditionnés et délivrés de manière à limiter les risques de suicide liés à leur absorption, que connaissent bien sûr les pharmaciens. Mais plusieurs pays veulent aller plus loin en formant les officinaux à la prévention du suicide dans leur patientèle. À l’image du secourisme pour les premiers soins aux blessés, il existe des formations de « premiers secours en santé mentale », destinées au grand public et aux professionnels de santé non spécialisés. Développé en Australie, le programme « Mental Health First Aid » permet une réponse urgente à un risque suicidaire. Il se décline déjà en d’autres langues, et commence à être utilisé en France au sein de quelques structures de santé.

Pharmacienne et enseignante à l’université de Sydney, Sarira El-Den rappelle que 45 % des personnes ayant tenté de suicider ou s’étant suicidées ont vu au moins un professionnel de santé dans le mois précédant leur passage à l’acte, mais que ces derniers n’ont pas toujours été en mesure de repérer ce risque. Pour cette raison, des ateliers facultatifs de formation à ces « premiers secours » sont désormais proposés aux étudiants en pharmacie australiens : 30 % d’entre eux y ont déjà pris part.

De l’autre côté du Pacifique, l’État de Washington, à l’extrême nord-ouest des États-Unis, a récemment rendu obligatoire une formation à la prévention du suicide pour tous les nouveaux pharmaciens d’officine. D’une durée de trois heures, elle se compose d’une séance présentielle avec des jeux de rôle et d’une session en ligne. Par ailleurs, cet État oblige dorénavant les patients à ramener à la pharmacie les médicaments potentiellement létaux qu’ils n’ont pas utilisés : une mesure innovante aux États-Unis, mais déjà obligatoire dans quelque pays, dont le Royaume-Uni. En outre, 10 % des étudiants en pharmacie américains et canadiens ont déjà suivi un atelier de prévention du suicide.

Repérage des risques suicidaires

Plus près de nous, l’Angleterre a développé un programme de repérage rapide du risque suicidaire, basé sur une formation en ligne. Soutenu par le NHS, « Zéro Suicide » a déjà été suivi par tous les officinaux anglais et gallois. Il sensibilise les pharmaciens à cette question et les pousse à l’aborder avec les patients qu’ils estiment à risque, afin qu’ils se rapprochent de structures adaptées. Hayley Gorton, pharmacienne à l’université de Huddersfield, souligne que beaucoup d’anciens suicidants disent qu’ils auraient aimé que leur pharmacien « leur demande comment ils allaient et abordent la question du suicide avec eux ».

Mais si les pharmaciens sont sensibilisés au suicide de leurs patients, qu’en est-il de leur propre santé mentale ? En France, un quart d’entre eux a déjà songé à se suicider, estime l’association Soins aux professionnels de santé. Dans plusieurs pays, des associations d’aide aux professionnels de santé, notamment pharmaciens, les soutiennent face aux intentions suicidaires. Depuis 2020, plusieurs universités à travers le monde ont cherché à mesurer l’impact psychologique du Covid sur les officinaux, grâce au test de Maslach qui évalue l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la perte d’intérêt pour l’activité professionnelle. Selon ces critères, 60 % des pharmaciens américains et australiens se seraient ainsi retrouvés en situation de burn-out.

Les pharmaciens de Singapour ont mesuré, eux aussi, les conséquences de la pandémie sur leur risque de burn-out. Près des deux tiers d’entre eux ont été affectés par ces phénomènes, qui modifient aussi leur attitude face à l’avenir : 70 % des pharmaciens singapouriens ayant subi un burn-out souhaitent changer de profession dans les cinq ans à venir, plus de deux fois plus que ceux qui n’ont pas été touchés. Ce sont les pharmaciens les plus jeunes, obligés de travailler plus longtemps, qui ont le plus souffert de burn-out, ainsi que de problèmes de sommeil. Outre la durée de travail, c’est l’incivilité des patients qui a le plus perturbé les pharmaciens, de même que le manque de reconnaissance, la monotonie des tâches liées à la pandémie et la peur de mal faire, ont conclu les deux pharmaciennes à l’origine de l’étude, Lita Chew et Aiwen Wang. Ces facteurs de burn-out se retrouvent dans les résultats d’autres études menées auprès des pharmaciens de Canberra, en Australie, et de Wuhan en Chine. Denis Durand de Bousingen

https://www.lequotidiendupharmacien.fr/se-former-la-prevention-des-suicides-des-patients-et-des-pharmaciens

lundi 27 septembre 2021

Montpellier : Le CHU renforce sa présence auprès des patients hospitalisés suite à une tentative de suicide avec la mise en place de la “prescription sociale”


Montpellier : Le CHU renforce sa présence auprès des patients hospitalisés suite à une tentative de suicide

Alix Drouillat
13 septembre 2021 - 14:01

Le Département d’Urgence et Post Urgence Psychiatrique (DUPUP) du CHU de Montpellier met en place un nouveau dispositif d’accompagnement des patients hospitalisés suite à une tentative de suicide.

« L’épidémie de suicides déclenchée par la pandémie de Covid-19 est prévisible et évitable », soutient le CHU de Montpellier. À l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, vendredi 10 septembre, le Département d’Urgence et Post Urgence Psychiatrique (DUPUP) a présenté un nouveau dispositif d’accompagnement mis en place dès la rentrée pour les patients suicidaires pris en charge dans ses services.

En comparaison avec les années précédentes, le nombre d’hospitalisations est resté stable durant l’année 2020. Mais le CHU de Montpellier craint une augmentation des conduites suicidaires allant jusqu’à + 8 % dans les prochaines années. « La pandémie et son cortège de conséquences économiques et sociales sont un terreau fertile à l’émergence de troubles psychiatriques chez les personnes vulnérables », explique-t-il.

Accompagnement plus adapté

Avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé Occitanie, l’équipe du DUPUP renforce son accompagnement auprès des patients hospitalisés après une tentative de suicide. Lorsqu’ils sont admis aux urgences, ils bénéficient tout d’abord d’une prise en charge par l’équipe afin de procéder à une évaluation clinique. Par la suite, une hospitalisation peut être proposée dans l’unité de soins dédiée de l’Hôpital Lapeyronie. Le patient sera alors accompagné par une « équipe spécialisée dans la crise suicidaire et pourra bénéficier des innovations pharmacologiques actuelles », poursuit le CHU de Montpellier. Après le retour à domicile, des consultations médicales et infirmières sont organisées régulièrement durant quelques semaines.

Mise en place de la “prescription sociale”

L’innovation dans ce dispositif consiste à mettre en place une “prescription sociale”. Au-delà des soins médicaux apportés par les équipes, l’objectif est de prendre en compte les facteurs favorisant le passage à l’acte dans l’environnement du patient, comme « les violences, l’insécurité économique, l’isolement social et la solitude”, explique le CHU. Ainsi, un travailleur social aura pour mission de l’accompagner quotidiennement afin de l’aider à restaurer ses besoins essentiels en le connectant directement aux ressources institutionnelles ou associatives existantes. « La perspective souhaitée sera de développer des collaborations avec les services de la Métropole pour optimiser ces possibilités de soutien social auprès des patients », ajoute le CHU de Montpellier.

De plus, les patients bénéficient désormais du “dispositif Vigilans”, qui permet de maintenir le lien par contact téléphonique ou postal avec les professionnels de santé. En cas de nouvelle crise suicidaire, une équipe dédiée pourra réagir plus rapidement pour éviter le passage à l’acte.


Alix Drouillat

https://www.lejournaltoulousain.fr/occitanie/herault/montpellier-chu-aide-suicide-129409/

USA ETUDE RECHERCHE Peut-on prévenir le suicide chez les jeunes en analysant leur comportement en ligne ?

Peut-on prévenir le suicide chez les jeunes en analysant leur comportement en ligne ?

Enquête : Cette étude intervient quelques jours après qu'une enquête a révélé que Facebook comprend l'impact négatif d'Instagram sur les jeunes, sans rien faire pour l'arrêter.

Par Jonathan Greig | Samedi 25 Septembre 2021  https://www.zdnet.fr*
Aux Etats-Unis, le Centre national de prévention et de contrôle des blessures et la société de sécurité en ligne Bark Technologies viennent de publier une étude menée conjointement, qui démontre que certains comportements en ligne des jeunes, qu'il s'agisse de harcèlement, de violence, de contenus liés à la drogue, de discours haineux, de contenus sexuels, liés à la dépression ou encore à l'automutilation légère, pourraient être utilisés pour prévenir les risques de suicide ou d'automutilation.

L'étude, publiée dans JAMA Network Open, consistait à examiner pendant 13 mois les activités en ligne de collégiens et de lycéens, sur des appareils fournis par les établissements scolaires, et de comparer les sujets ayant reçu ensuite une alerte pour un risque élevé de suicide ou de comportement autodestructeurs, à ceux qui n'ont pas reçu d'alerte.

Les chercheurs ont comparé les comportements en ligne des deux groupes, et ont constaté que les élèves ayant fait l'objet d'une alerte présentaient un nombre significativement plus élevé d'incidents en ligne antérieurs, ou de comportement en ligne à risque, signalés par Bark. Les huit facteurs de risque en ligne étudiés ont été associés à des alertes relatives au suicide.

Plus les signes sont détectés tôt, plus il est possible que l'individu obtienne l'aide nécessaire

L'auteur principal, le Dr Steven Sumner, des CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux Etats-Unis), indique que les taux de suicide et de comportements autodestructeurs ont augmenté chez les jeunes aux Etats-Unis au cours de la dernière décennie. « Il est important d'être attentif aux nouveaux facteurs de risque en ligne auxquels les jeunes sont confrontés aujourd'hui, et que nous les comprenions vraiment, afin de renforcer nos efforts de prévention », affirme-t-il.

Brian Bason, PDG de Bark, ajoute que plus les facteurs de risque et les signes de détresse sont détectés tôt, plus le jeune individu peut obtenir rapidement l'aide dont il a besoin.

« Si l'on considère le nombre total de différents types de facteurs de risque en ligne parmi les huit mesurés, on constate un risque exponentiellement plus élevé d'alertes relatives au suicide ou à l'automutilation ; les jeunes dont l'activité en ligne comportait au moins cinq des huit facteurs de risque avaient une probabilité plus de 70 fois supérieure de recevoir ultérieurement une alerte de suicide ou d'automutilation », indiquent les chercheurs. « Les résultats de cette étude suggèrent que de nombreux types de facteurs de risque sont identifiables à partir de données en ligne, et associés avec un risque conséquent de comportement suicidaire. Si chaque facteur de risque correspond spécifiquement à un comportement suicidaire, le plus grand risque est bien sûr pour les jeunes présentant plusieurs types de facteurs de risque. »

Les réseaux sociaux ne se préoccupent pas assez de la sécurité de leurs jeunes utilisateurs

Titania Jordan, CMO de Bark, explique à ZDNet qu'il est extrêmement important de comprendre la façon dont les jeunes communiquent en ligne, en particulier pour leurs parents. Dans leurs interactions en ligne, les enfants dissimulent beaucoup de leurs peurs et de leur pensées, et elle estime que les parents et autres éducateurs ont besoin d'outils pour les aider à identifier des facteurs de risque et des signes de détresse, afin qu'ils puissent apporter leur aide quand elle est nécessaire.

Les réseaux sociaux ont fait l'objet de vives critiques ces dernières années, en raison de l'augmentation croissante du nombre de suicides et de dépressions chez les jeunes. La semaine dernière, The Wall Street Journal publiait à ce sujet une série de fichiers internes de Facebook, montrant que des chercheurs au sein d'Instagram ont constaté que l'application est « nocive » et « toxique » pour certains jeunes utilisateurs, et en particulier pour les adolescentes. « En réponse, Facebook affirme que les effets négatifs ne sont pas répandus, que la recherche sur la santé mentale est précieuse et que certains des aspects nocifs ne sont pas faciles à traiter », rapportait le journal.

Pour la CMO de Bark, même si l'étude menée avec le Centre national de prévention et de contrôle des blessures s'est penchée spécifiquement sur des appareils et des comptes scolaires, il apparaît plus clairement que jamais que « les plateformes de médias sociaux ne considèrent pas assez la sécurité des enfants comme une priorité. Souvent, les mesures annoncées pour résoudre les problèmes de la plateforme ne donnent qu'une illusion de sécurité. Le "contrôle parental" intégré est généralement facile à désactiver par les enfants à tout moment, sans l'accord de leurs parents. Il est facile pour des enfants férus de technologie d'échapper à la surveillance de parents qui ne le sont pas ».

« Les grandes entreprises technologiques doivent s'associer aux parents pour leur donner un meilleur aperçu de l'univers en ligne de leurs enfants. La sécurité des enfants en ligne est en fin de compte une responsabilité qui incombe aux parents, mais il est incroyablement difficile de naviguer sur le vaste marché des plateformes, où les enfants rencontrent des situations dangereuses sans que les bons outils de surveillance soient mis en place. »


Les effets de la technologie sur notre santé mentale

Titania Jordan ajoute qu'il existe des moyens pour les parents de surveiller les signes d'alerte sans envahir totalement la vie privée de leurs enfants. Cette étude confirme que les comportements en ligne peuvent prévenir des comportements futurs graves, liés au suicide ou à des comportements autodestructeurs.

Elle ajoute que, de manière plus générale, la santé mentale de presque toutes les catégories démographiques s'est détériorée au cours de la pandémie de Covid-19. Depuis janvier-mars 2021, la plateforme Bark a enregistré une augmentation de 143 % des alertes pour automutilation et idées suicidaires chez les jeunes de 12 à 18 ans.

Si les problèmes de santé mentale sont plus acceptés et mieux compris depuis quelques générations, l'influence des nouvelles technologies a eu des effets mitigés sur cette tendance. « Même si on accuse la technologie d'être la seule cause de ces problèmes, il n'est pas réaliste pour un parent d'interdire complètement à son enfant d'aller en ligne – nous vivons dans un monde connecté. Il faut plutôt leur donner des ressources pour qu'ils puissent avoir des conversations avec leurs enfants lorsqu'ils commencent à utiliser internet et à avoir un appareil connecté », explique-t-elle. « Tous les parents savent que lorsqu'un adolescent dit "Je vais bien", il y a de fortes chances qu'il ne dise pas tout. »

Source : ZDNet.com
https://www.zdnet.fr/actualites/peut-on-prevenir-le-suicide-chez-les-jeunes-en-analysant-leur-comportement-en-ligne-39929563.htm

 

ETUDE RECHERCHE Suicides liés au travail : vers la mise en place d’un système de surveillance spécifique ?


Suicides liés au travail : vers la mise en place d’un système de surveillance spécifique ?


A l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, Santé publique France publie les résultats d’une étude de faisabilité pour développer un système de surveillance épidémiologique des suicides en lien potentiel avec le travail et fait des propositions pour renforcer la surveillance dans ce domaine.

Mis à jour le 10 septembre 2021 https://www.santepubliquefrance.fr/*

L’épidémiologie des suicides liés au travail demeure mal connue en France, malgré une importance grandissante du sujet dans le débat public. Avec près de 8 500 décès par suicide enregistrés en 2016, la mortalité par suicide en France présente un taux parmi les plus élevés d’Europe : un chiffre vraisemblablement sous-estimé d’environ 10 % car un certain nombre de suicides sont enregistrés en tant que décès indéterminés quant à l’intention, ou encore en tant que décès de cause inconnue.

Le suicide est un phénomène complexe et multifactoriel qu’il est difficile de rattacher à une unique cause. Il est important d’agir pour diminuer les actes suicidaires en population générale mais aussi en milieu professionnel. Dans cette étude, il ne s’agit pas d’établir l’imputabilité du travail dans le passage à l’acte suicidaire mais d’estimer la part des suicides où des expositions professionnelles ont pu jouer un rôle plus ou moins important dans le suicide d’un individu.
L’étude de faisabilité d’un système de surveillance épidémiologique des suicides liés au travail

Santé publique France, en collaboration avec huit instituts de médecine légale et le CépiDc (Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès – Inserm), a mené une étude de faisabilité. Pour chaque suicide ou décès d’intention indéterminée, les médecins légistes ont recueilli des informations sur les données sociodémographiques et professionnelles de la personne, ainsi que les indicateurs de liens potentiels entre le décès et le travail.
Objectifs
proposer une définition des suicides en lien potentiel avec le travail,
tester la faisabilité d’un système de surveillance épidémiologique de ces suicides à partir des données des Instituts médicaux légaux (IML),
estimer leur part parmi l’ensemble des suicides examinés dans les IML.
Résultats clés
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, 1 293 décès ont été examinés, parmi lesquels 88% étaient des suicides (n=1 135).
La plupart des suicides concernaient des hommes (72%).
Au total, 10% des suicides étaient en lien potentiel avec le travail selon la définition utilisée.
Parmi les personnes dont la situation par rapport à l’emploi était connue, 28% étaient en emploi au moment du décès. Parmi celles-ci, le travail semblait avoir joué un rôle dans 42% des suicides.
Ce qu’il faut retenir

Cette étude montre la possibilité de développer un système de surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail à partir des données des IML. L’extension au niveau national et la pérennisation de ce système sont préconisées. Il est proposé d’intégrer ou d’adosser au volet médical complémentaire du certificat de décès, un questionnaire contenant les données jugées pertinentes par cette étude. Ainsi à terme, Santé publique France pourrait assurer une surveillance de ces suicides, qui complèterait ses autres travaux sur les conduites suicidaires par catégories professionnelles et secteurs d’activité (agriculture, administration pénitentiaire, etc.).

A lire aussi


Surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail En savoir plus

Autres travaux réalisés par Santé publique France ou en collaboration avec des partenaires
Suicide en milieu agricole

Les études en milieu agricole ont montré un excès de mortalité par suicide chez les hommes agriculteurs exploitants en 2008, 2009 et 2010, particulièrement marqué chez les 45-64 ans et dans la filière élevage bovins-lait et une sous-mortalité par suicide chez les salariés agricoles par rapport à la population générale de même genre et de même âge.
Suicide en milieu pénitentiaire

En milieu pénitentiaire, un excès de suicide (+21%) statistiquement significatif est observé chez les hommes entre 1990 et 2008, concernant spécifiquement les métiers de surveillant pénitentiaire et d’adjoint technique. Aucune association n’a été observée entre les indicateurs professionnels étudiés (type d’établissement, taux d’occupation carcérale) et le risque de suicide.
Les publications de l’Observatoire national du suicide

L’agence est aussi l’un des contributeurs du 4e rapport de l’Observatoire national du suicide créé en 2013 : « Suicide : quels liens avec le travail et le chômage ? Penser la prévention et les systèmes d’information », sorti en juin 2020.

Pour en savoir plus
Suicide et tentative de suicides : données nationales et régionales
Suicide et tentatives de suicide : données épidémiologiques récentes. BEH N° 3-4 - 5 février 2019
Quelles interventions efficaces pour prévenir le suicide ? Dossier de La Santé en action n° 450, décembre 2019
Santé mentale et COVID-19
Bulletins de surveillance syndromique de la santé mentale
Outils d’aide à distance pendant l’épidémie de COVID-19
Suicide Écoute : 01 45 39 40 00, tous les jours, 24h/24
SOS Suicide Phénix : 01 40 44 46 45, tous les jours, de 13h à 23h
SOS Amitié : 09 72 39 40 50, 24h/24, 7j/7
Phare Enfants Parents : 01 43 46 00 62, du lundi au vendredi de 10h00 à 17h00
Système de surveillance des suicides en lien avec le travail. Étude exploratoire (2013)

dossier thématique 10 septembre 2021
Souffrance psychique et épuisement professionnel
La santé mentale peut être affectée par certaines expositions professionnelles psychosociales avec l’apparition de troubles tels que le burn out, les dépressions, et les conduites suicidaires.
en savoir plus 


https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2021/suicides-lies-au-travail-vers-la-mise-en-place-d-un-systeme-de-surveillance-specifique



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Surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail

Publié le 10 Septembre 2021
Mis à jour le 16 septembre 2021



Contexte : L'épidémiologie des suicides en lien avec le travail demeure mal connue en France, malgré une importance grandissante de la problématique dans le débat public. Une étude exploratoire avait montré la richesse potentielle et unique des données des rapports des instituts de médecine légale (IML) pour l'identification des suicides en lien potentiel avec le travail. Les objectifs de la présente étude étaient de : i) proposer une définition des suicides en lien potentiel avec le travail, ii) tester la faisabilité de développer un système de surveillance épidémiologique de ces suicides à partir des données des IML et iii) estimer la part de ces suicides parmi l'ensemble des suicides examinés dans les IML. Méthode : Santé publique France en collaboration avec huit IML et le CépiDc-Inserm, a mené une étude de faisabilité sur une période d'une année. Pour chaque cas de suicide ou de décès d'intention indéterminée, les médecins légistes ont transmis à Santé publique France des informations sur les caractéristiques du décès, les investigations médicolégales pratiquées, les données sociodémographiques, les caractéristiques professionnelles et les indicateurs de liens potentiels entre le décès et le travail. La définition utilisée pour un suicide en lien potentiel avec le travail a été établie par un comité d'appui thématique en santé mentale et travail, piloté par Santé publique France. Est considéré comme un suicide en lien potentiel avec le travail, tout suicide pour lequel au moins une des situations suivantes était présente : 1/ La survenue du décès sur le lieu du travail ; 2/ Une lettre laissée par la victime mettant en cause ses conditions de travail ; 3/ Le décès en tenue de travail alors que la victime ne travaillait pas ; 4/ Le témoignage de proches mettant en cause les conditions de travail de la victime ; 5/ Des difficultés connues liées au travail recueillies auprès des proches ou auprès des enquêteurs. Des analyses descriptives des décès par suicide ont été effectuées et l'estimation de la part des suicides en lien potentiel avec le travail a été calculée. Résultats : Au total, 1293 décès ont été examinés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018. Les suicides représentaient 88 % des cas recueillis (n=1135), dont la plupart étaient des hommes (72%). Dans cette étude, 10 % des suicides étaient en lien potentiel avec le travail selon la définition établie par le comité d'appui thématique. Parmi les personnes dont la situation par rapport à l'emploi était connue, 28 % des personnes étaient en emploi au moment du décès. Parmi celles-ci, le travail semblait avoir joué un rôle dans 42% des suicides. Les personnes qui n'étaient pas en emploi au moment du décès étaient à la retraite, au chômage, en formation ou en arrêt pour des raisons de santé. Discussion - Conclusion : Cette étude montre la possibilité de développer un système de surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail à partir des données des IML et permet de faire des propositions pour améliorer la connaissance de ces suicides. Elle a par ailleurs rappelé l'importance d'agir pour diminuer les actes suicidaires en population générale mais aussi en milieu professionnel. L'extension au niveau national et la pérennisation de ce système sont préconisées. Il est proposé d'intégrer ou d'adosser au volet médical complémentaire du certificat de décès, un questionnaire contenant les données jugées pertinentes par cette étude. Ainsi à terme, selon la qualité des données recueillies via ce système, Santé publique France pourrait assurer une surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail, qui complèterait ses autres travaux sur les conduites suicidaires par catégories professionnelles et secteurs d'activité.

Auteur : Gigonzac Virginie, Khireddine-Medouni Imane, Chan-Chee Christine, Chérié-Challine Laurence
Année de publication : 2021
Pages : 37 p.
Collection : Études et enquêtes
A télécharger https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/375429/3160657

 Source https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-liees-au-travail/souffrance-psychique-et-epuisement-professionnel/documents/enquetes-etudes/surveillance-des-suicides-en-lien-potentiel-avec-le-travail

l'AP-HM lance un jeu-concours Du 1er octobre au 10 octobre pour lutter contre la récidive suicidaire

Lancé à l'occasion de la Journée Mondiale de la Prévention du Suicide (#JMPS), l'AP-HM lance un jeu-concours pour lutter contre la récidive suicidaire

Peut être une image de texte qui dit ’Du 10 septembre au 10 octobre 2021 CONCOURS PHOTO Vigilan S d'Azur’Depuis le mois de janvier, l’AP-HM a lancé le dispositif VigilanS PACA, un programme régional visant à éviter les récidives suicidaires après un passage aux urgences pour avoir tenté de mettre fin à ses jours. Un sujet qui tient particulièrement à cœur aux équipes des Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM) après ces mois difficiles de pandémie où la détresse psychologique grandit chez les patients et dans la population générale.

On dénombre 2 000 tentatives de suicide par an sur Marseille et plus du double dans les Bouches-du-Rhône. Il y a 3 fois plus de décès par suicide que par accident de la route en France. Pourtant, une présence, un mot, un simple geste, une vidéo, une petite attention peut tout changer et empêcher un passage à l’acte suicidaire. Ce sujet ne devrait pas être tabou, les équipes de l'AP-HM souhaite que tout le monde puisse en parler librement et expliquer à toutes les personnes qui seraient sur le point de basculer qu’il existe des solutions, des alternatives, qu’ils peuvent demander de l’aide. On pense souvent à aller aux urgences pour une blessure physique, mais il est aussi possible de se rendre aux urgences psychiatriques pour des souffrances psychiques !

Concrètement, le dispositif VigilanS consiste en un ensemble de mesures et d’outils pour maintenir du lien, assurer d’un recours possible en cas de difficulté ou de crise, même après la sortie de l’hôpital pour les personnes ayant souhaité mettre fin à leurs jours. Aux urgences, un courrier d’information et une petite carte ressource prévention sont remis aux patients. Ces derniers sont ensuite régulièrement appelés et une permanence téléphonique est également en place. Sans nouvelles de leur part, des cartes postales personnalisées leur sont adressées. Ces cartes postales sont très importantes car ce sont des marques d’attention discrètes qui ont vocation par un moyen non intrusif à rappeler qu’il existe, en cas de besoin, des personnes vers qui se tourner.

Afin de renouveler les visuels de ses cartes postales et de communiquer au plus grand nombre l'existence de ce dispostif, l'AP-HM lance ce jour un concours photo sur sa page Facebook.

Comment participer ? Le guide pour les internautes :


Du 10 septembre au 1er octobre :


- Prenez une photo sur le thème de l’espoir ;
- Envoyez votre photo en message privé ;
- Indiquez en commentaire que vous avez participé ;
- Partagez le post.

Attention, une seule photo sera autorisée par participant. Les photos devront correspondre au thème - l’espoir – et être en accord avec les règles de respect, de décence et de politesse de cette page.

Du 1er octobre au 10 octobre :

- Rendez-vous sur l’album du concours pour voter pour votre ou vos photo(s) préférée(s) (un like = un vote) !

Le 11 octobre :
- Rendez-vous sur cette page pour connaître le nom des gagnants !


Qui gagne quoi ?

5 gagnants seront sélectionnés et leurs photos deviendront les nouveaux visuels des cartes postales VigilanS PACA. Les gagnants seront les personnes comptabilisant le plus de j’aime sur leur photo dans l’album du jeu-concours.


Lots gagnant 1 :

- Sélection de sa photo pour le visuel des cartes postales VigilanS ;
- Un bon pour un menu gourmand pour deux à la brasserie du SOFITEL Marseille ;
- Un bon d’une valeur de 120 € pour un stage de photographie à Le Garage Photographie ;
- Diffusion de sa photo sur les réseaux sociaux du festival Photo Marseille ;
- Deux places pour l’exposition FLUX du photographe Eric Bourret, invité d'honneur du festival Photo Marseille 2021, à la Vieille Charité du 29 octobre 2021 au 27 février 2022 et le livre de l’exposition ;
- Visite privé de l’exposition CINÉS-MONDE en présence du photographe Stéphan Zaubitzer et du commissaire Olivier Monge à 'Fermé le lundi', le 16 octobre et le livre dédicacé de Stéphan Zaubitzer ;
- Deux places pour l’exposition de son choix à la Friche La Belle de Mai ;
- Deux places pour l’exposition de son choix au MUCEM.


Lots gagnant 2

- Sélection de sa photo pour le visuel des cartes postales VigilanS ;
- Un abonnement numérique au journal La Marseillaise ;
- Diffusion de sa photo sur les réseaux sociaux du festival Photo Marseille ;
- Une place pour l’exposition FLUX du photographe Eric Bourret, invité d'honneur du festival Photo Marseille 2021, à la Vieille Charité du 29 octobre 2021 au 27 février 2022 et le livre de l’exposition ;
- Deux places pour l’exposition de son choix à la Friche La Belle de Mai ;
- Deux places pour l’exposition de son choix au MUCEM.


Lots gagnant 3 :

- Sélection de sa photo pour le visuel des cartes postales VigilanS ;
- Diffusion de sa photo sur les réseaux sociaux du festival Photo Marseille ;
- Une place pour l’exposition FLUX du photographe Eric Bourret, invité d'honneur du festival Photo Marseille 2021, à la Vieille Charité du 29 octobre 2021 au 27 février 2022 et le livre de l’exposition ;
- Deux places pour l’exposition de son choix à la Friche La Belle de Mai ;
- Deux places pour l’exposition de son choix au MUCEM.


Lots gagnant 4 et 5

- Sélection de leur photo pour le visuel des cartes postales VigilanS ;
- Diffusion de leurs photos sur les réseaux sociaux du Festival Photo Marseille ;
- Deux places pour l’exposition de son choix à la Friche La Belle de Mai ;
- Deux places pour l’exposition de son choix au MUCEM.


Et parmi les participants qui ne gagneront pas, un tirage au sort sera réalisé pour leur faire gagner 10 kits de goodies offert par les Terrasses du Port.

L'AP-HM tient vivement à remercier l'ensemble de ses partenaires qui ont répondu présent instantanément pour cette belle cause : FESTIVAL PHOTO MARSEILLE | LE GARAGE PHOTOGRAPHIE | FERME LE LUNDI | FRICHE LA BELLE DE MAI | MUCEM | SOFITEL MARSEILLE | LES TERRASSES DU PORT | LA MARSEILLAISE

Lien du concours : https://www.facebook.com/aphmcom/?__cft__[0]=AZXPHRAPSXv9KP-Dd7GhzEILxa8EC2QjLe3EuHzTG8ib07-fzGjgZSIls6TaswVcf7fBIl_UYiEaQRs8Ui9BjI1sGyPWLMLreiScbw4m2dPsvfcyVRBvS43IB0NBT2xUxwINXTs1mDFuQKe63BGze_3oCf5PkjsSl7xDendyZNNvx97DLDKHT1e9DMiJRD-in8E7zlzExb1DJcn6QiEA9r1l&__tn__=-UC%2CP-y-R

Source https://presse.signesetsens.com/sante/en-cette-journee-mondiale-de-la-prevention-du-suicide-jmps-lap-hm-lance-un-jeu-concours-pour-lutter-recidive-suicide.html

 

SUISSE Violences conjugales : des coups psychologiques qui laissent des marques

Violences conjugales : des coups psychologiques qui laissent des marques
31 août 2021 Léonore Dupanloup sur https://blogs.letemps.ch/stop-suicide* signalé par Stop Suicide

(image : decadree.com)

Les violences dans le couple, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles et économiques, constituent un problème de santé publique et sont le signe d’une grande inégalité de genre. Bien que tous les couples puissent être touchés (hétérosexuels ou non), les femmes en sont les principales victimes et les hommes les principaux auteurs. Ces violences impactent très fortement la santé mentale des victimes sur le long terme et des recherches ont relevé l’apparition de troubles psychologiques qui peuvent conduire dans certains cas au suicide. 

Comment reconnaître les violences dans le couple ? Comment se définissent-elles ? Quelles sont les pistes pour assurer un suivi approprié des victimes ? Quelles actions peuvent être mises en place par les politiques publiques?  Liliana Rodrigues, stagiaire à Stop Suicide et étudiante en Master d’Etudes genre vous propose d’aborder cette question dans sa complexité sous un aspect social et psychologique. Des ressources d’aide pour les victimes de violences dans le couple sont à retrouver en fin d’article. 

 

Qu’est-ce que la violence conjugale ?

Les violences au sein du couple constituent un phénomène complexe, hétérogène et qui peut se manifester de manières très différentes. Contrairement à l’idée reçue, les violences conjugales ne se résument pas à des coups physiques. L’OMS les définit comme “tout comportement qui, dans une relation intime (partenaire ou ex-partenaire) cause un préjudice d’ordre physique, sexuel ou psychologique, ce qui inclut l’agression physique, les relations sexuelles sous contrainte, la violence psychologique et tout autre acte de domination” (1). Ces violences revêtent plusieurs formes : elles peuvent être psychologiques, verbales, physiques, sexuelles mais aussi économiques. Il est possible d’être victime d’une seule forme de violence ou plusieurs à la fois et cela peut varier dans le temps (2). 

De plus, toutes les classes sociales, toutes les origines culturelles et tous les types de couples (hétérosexuel ou non) sont concernés. Les violences peuvent apparaître dans tous les stades de la relation, qu’elle soit actuelle ou terminée, et à tous les âges de la vie (3). Pour autant, il est fondamental de reconnaître que les hommes en sont principalement les auteurs et les femmes les victimes. De plus, les violences seront vécues différemment selon la couleur de peau, l’origine sociale et ethnique ou encore le statut légal (4).

Toutes les classes sociales, toutes les origines culturelles et tous les types de couples (hétérosexuel ou non) sont concernés.

Les violences conjugales sont caractérisées par une dynamique particulière : l’un des partenaires utilise diverses stratégies physiques ou psychologiques pour obtenir ou maintenir un contrôle général sur l’autre. Les manifestations de violences qui sont exprimées par le-la partenaire sont souvent considérées et justifiées comme étant une perte de contrôle. Bien au contraire, il s’agit davantage d’une tentative de reprendre le contrôle par des gestes ou paroles menaçantes, voire par des actes de violences. Par conséquent, le but recherché est l’affirmation de son pouvoir (6).

Comment se manifestent exactement cette violence ? Comment la reconnaître ? Quels sont les signaux ? Particulièrement, celle qu’on appelle la violence psychologique, qui est la plus méconnue des formes de violences et la plus difficile à identifier en tant que telle. La plateforme de “Violence que Faire” , une association d’information, de conseils et de prévention de la violence dans le couple en Suisse romande, présente les principaux signaux qui peuvent indiquer que quelqu’un est victime ou auteur de violence psychologique. 

 

(image : Amnesty International)

 

Il peut s’agir d’insultes, de menaces, de critiques sur les capacités physiques et/ou intellectuelles de sa/son partenaire. Il arrive que l’auteur-e ait recours à des formes de manipulations mentales comme faire culpabiliser, ignorer pendant un long moment, harceler et/ou faire du chantage pour obtenir de l’attention, voire menacer de se suicider, qui apparaissent souvent lorsque la victime veut mettre un terme à la relation. L’auteur-e utilise des stratégies plus coercitives comme contrôler la victime en interdisant ou en vérifiant les déplacements, ou l’isoler de son entourage en exprimant une jalousie permanente. Des comportements d’intimidation comme hurler, crier, casser des objets, maltraiter l’animal domestique sont également mobilisés. 

Souvent banalisées, ces agressions psychologiques sont confondues avec des ” disputes de couple”. Pourtant, sur le long terme, elles sont tout aussi ravageuses et menaçantes pour le bien-être mental que les agressions physiques (6). Accompagnées d’autres formes de violence (physique, sexuelle, économique) la violence psychologique est utilisée par l’auteur pour intimider et contrôler l’autre. 

 

Le cycle de la violence

Les violences conjugales étant un phénomène complexe, il n’existe pas une seule cause qui peut l’expliquer. Il s’agit d’un cumul de facteurs qui évoluent et interagissent à leur tour avec d’autres effets. Un rapport réalisé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) propose un modèle qui des différents facteurs sur 4 niveaux : 

  1. Individuel : antécédents de violence dans la famille, consommation substance
  2. Relationnel : gestion de conflit et répartition des tâches inégales
  3. Communautaire : vivre dans un quartier défavorisé, précaire, manque d’activités extérieures
  4. Sociétal : les inégalités de genre et notamment les stéréotypes de genre qui encouragent les hommes à adopter les normes de masculinité comme la force, le pouvoir, la virilité et les femmes les normes de féminité comme douceur, l’obéissance et la passivité

Chaque situation de violence dans le couple est unique. Néanmoins, en se basant sur les témoignages de victimes, les expert-es ont identifié un cycle de la violence conjugale, qui permet à l’auteur-e de maintenir un contrôle sur sa victime. 

(image : violences-conjugales.gouv.nc)

Phase 1 : Montée de la tension

Un des partenaires a des excès de colère, exerce des menaces, refuse l’entente, exprime un besoin de tout contrôler. Chaque manquement à sa volonté est source d’insatisfaction, ce qui entraîne un climat de tension. La victime quant à elle, fait très attention à ses propres gestes, paroles et actes par peur des représailles.  

Phase 2 : Agression

Un des partenaires inflige de la violence à l’autre qui peut être psychologique, verbale, physique, sexuelle et/ou économique. La victime se sent piégée, terrifiée et impuissante. Elle a le sentiment que la seule solution pour que l’agression prenne fin est de satisfaire les exigences de son-sa partenaire violent-e.

Phase 3 : Justification et excuses des comportements violents

Le partenaire violent trouve des excuses pour justifier son comportement, minimise ses actes et ses conséquences. Il-elle invoque des causes externes comme la fatigue, le stress, la peur pour justifier son débordement. Il arrive que la victime en vienne à penser que c’est à elle de changer son comportement pour que la violence cesse et doute d’elle-même. 

Phase 4 : Réconciliation

La personne violente demande pardon à sa-son partenaire, parle de faire une thérapie ou parfois menace de commettre un suicide. La victime lui donne une chance, lui apporte son soutien et reprend espoir. L’auteur fait la promesse de ne jamais recommencer et finit par expliquer ses gestes violents par la peur de perdre sa-son partenaire. Cette phase se caractérise par une phase lune de miel qui encourage à poursuivre la relation. 

Ces phases s’installent progressivement dans le temps, se répètent dans la durée et deviennent de plus en plus fréquentes.

Ces phases s’installent progressivement dans le temps, se répètent dans la durée et deviennent de plus en plus fréquentes. Les manifestations de violences ont tendance à s’intensifier avec le temps et peuvent aboutir à des blessures graves tant pour le mental que pour l’intégrité physique. Dans ces cycles de violences, il arrive que l’auteur-e aille jusqu’à l’homicide de sa-son partenaire.  

 

Violences conjugales : histoire d’une lutte féministe

Tout être humain (homme, femme, personne non binaire) peut se retrouver victime de violence dans le couple. Toutefois, les chiffres nous montrent de manière assez évidente que les femmes en sont les principales victimes et les hommes les principaux auteurs. Selon le rapport 2020 de l’OFS (7), 76,1% des personnes ayant subi des violences de la part de leur partenaire sont des femmes et 77,1% de ceux qui ont commis ces violences sont des hommes. Entre 2009 et 2018, 471 femmes ont fait l’objet d’une tentative de féminicide ou d’un féminicide par un conjoint ou ex-conjoint, soit un décès toutes les deux semaines (7). De plus, il faut garder en tête que ces statistiques ne représentent qu’une fraction de la réalité car de nombreux cas ne sont pas signalés par les victimes pour diverses raisons (honte, peur de représailles, manque de preuves quand les violences ne sont pas physiques, barrière de langue et de culture pour les femmes migrantes…) (8).

Dès les années 1970, les mouvements féministes en Suisse et ailleurs s’engagent à faire reconnaître ce phénomène comme un problème de société dont doivent se saisir les pouvoirs politiques (9). En visibilisant ces violences faites aux femmes, elles ont contribué à penser ces violences comme sexistes, c’est-à-dire des violences fondées sur le genre. 

 

Manifestation du 8 mars 1980, Paris (ladepeche.fr)

 

Dans les années 80-90, des chercheuses et théoriciennes féministes utilisent le terme de “violences masculines”, vu que la plupart des actes de violences sexuelles et physiques sont commis par des hommes à l’encontre de femmes (10). Plus précisément, ces violences sont exercées dans une structure sociétale profondément patriarcale, qui accepte que les hommes recourent à la violence sous toutes ses formes à l’encontre des femmes, dans le but de contrôler leur corps, leur temps, leur sexualité et bien d’autres choses encore. Elles dénoncent aussi le fait que les violences conjugales soient considérées comme relevant de la sphère privée, dans laquelle le droit n’aurait pas à intervenir sous le motif qu’il s’agit d’affaires intimes. C’est en réaction à cela que le fameux slogan “le privé est politique” fait son apparition. 

Les violences conjugales sont exercées dans une structure sociétale profondément patriarcale, qui accepte que les hommes recourent à la violence sous toutes ses formes à l’encontre des femmes.

Une chercheuse anglaise, Liz Kelly (11), théorise ces événements, comme un continuum de violence qui illustre les diverses formes que peuvent prendre les agressions à l’encontre des femmes dans toutes les sphères de leur vie. Cela peut aller des insultes, des commentaires déplacés au travail, du harcèlement de rue jusqu’à la violence physique, sexuelle et psychologique exercée par son partenaire. Les femmes, qu’elles aient vécu ces agressions personnellement ou non, sont conscientes de pouvoir faire l’objet de ces violences, et cette conscience organise et structure leur vie et leur expérience quotidienne (déplacements dans l’espace public, précautions de sécurité, tenue vestimentaire, etc). En somme, les théoriciennes et militantes féministes sont parvenues à rendre visibles ces expériences d’agressions subies, trop souvent ignorées et passées sous silence (9, 12).  

Grâce aux revendications féministes, une reconnaissance internationale de ce phénomène a vu le jour. La déclaration de l’ONU en 1995 sur les violences faites aux femmes, la mise en oeuvre de programmes d’action dans la prévention de la violence, la réalisation d’enquêtes quantitatives mesurant l’ampleur du problème ont été mises en place (9, 12). Tout ceci accompagné de mesures institutionnelles et législatives (en Suisse avec notamment l’introduction de la LAVI 1993 et le renforcement de la loi contre les violences conjugales en 2004). Grâce à cette lutte constante des mouvements et des militantes féministes, les violences dans le couple sont désormais considérées comme un problème de santé publique qui nécessite l’attention des politiques et des actions publiques.  

 

Les conséquences psychologiques de la violence conjugale

Lorsque les victimes parviennent à sortir de ces relations de violence, un acte qui nécessite un grand courage,  dans quel état se retrouvent-elles ? Bien qu’il s’agisse d’un pas déterminant et primordial pour protéger son intégrité, le vécu d’agressions permanentes exercées par son partenaire laissent des traces physiques parfois, mais surtout psychologiques. 

En effet, si les violences conjugales ont obtenu une reconnaissance en tant que problème de santé publique, c’est parce que les impacts sur la santé mentale à long terme peuvent devenir un véritable poids pour la victime (13)Les études qui se sont penchées sur cette question proviennent essentiellement d’un contexte français et nord-américain. Pour les raisons expliquées ci-dessus, elles se sont concentrées sur les femmes victimes de violences dans des relations hétérosexuelles. 

 

(image : mumtobeparty.com)

 

Les recherches montrent que les conséquences psychologiques liées aux violences sont variés, mais les principales peuvent être listés ainsi: dépression, idées suicidaires, dépendances, troubles du sommeil et alimentaires, troubles psychosomatiques, ESPT (état de stress post-traumatique), sentiment d’isolement, troubles anxieux et baisse de l’estime de soi (14). Une enquête menée en Suisse datant de 1997, a démontré l’existence d’un lien entre la fréquence des violences dans le couple et la détérioration de la santé mentale des victimes (15).

La dépression est le premier trouble auquel les victimes de violences conjugales font face. Selon différentes études françaises, 35% à 65% des femmes ont souffert de dépression suite à une relation violente.  La violence psychologique récurrente constituerait un facteur prédictif de dépression et d’une faible estime de soi (15).

Le risque suicidaire chez les femmes qui ont subi des violences de la part de leur partenaire est plus élevé: elles sont 4 fois plus à risque de développer des idées suicidaires que les femmes non victimes (16). Dans une méta-analyse nord-américaine, plus de 50% des femmes victimes de violence conjugale présentent des symptômes de dépression et 29% ont fait au moins une tentative de suicide (17).

Le risque de développer des pensées suicidaires est 4 fois plus élevé pour les femmes ayant subi des violences de la part de leur partenaire.

À court terme, des recherches en France ont montré qu’environ 80% des victimes de violences dans le couple qui développent un état de stress post traumatique (anxiété, cauchemar, flashback, stress intense) vont également développer des symptômes dépressifs, des troubles et d’anxiété généralisé et une plus grande propension à consommer des substances addictives (tabac, alcool, médicaments etc) (18).

Ces résultats nous permettent de constater tristement que les victimes de violences conjugales, même après la fin de la relation, peuvent être fortement impactées psychologiquement. Les problèmes liés à la santé mentale auxquels elles font face entraînent un risque de mortalité plus élevé que la norme. En effet, les symptômes dépressifs, les états de stress, le sentiment d’isolement et de faible estime de soi ainsi que les addictions sont des facteurs qui augmentent le risque de suicide ou de décès suite à des abus de substances.

 

Pistes d’actions pour la prévention des violences

Comment faire pour prévenir les violences dans le couple? Quelles mesures peuvent être mises en place pour assurer une prise en charge appropriée et diminuer ce fléau sur le long terme ? En Suisse, il reste encore beaucoup à faire en termes de politique de prévention, qui varie selon les cantons. Il est urgent de faciliter l’accès aux informations et aux services d’aide pour les personnes concernées et d’assurer les places dans les hébergements d’urgence. La mise en place d’une ligne téléphonique unique et disponible 24h/24 est également nécessaire, d’autant plus face à la situation de la pandémie de covid.

En Suisse, il reste encore beaucoup à faire en termes de politique de prévention, qui varie selon les cantons.

Pour instaurer un changement durable, il importe de promulguer des textes législatifs et de mettre en place des politiques visant à promouvoir l’égalité de genre ainsi que de fournir les ressources financières nécessaires aux cantons pour la prévention et la prise en charge. Il est également très important de former les différents acteur-trice-s-x sociaux qui interviennent sur ce type de situation (comme les policier-ère-s, professionnel-le-x-s de la santé et social) à pouvoir intervenir et accompagner les victimes de violences.

Depuis 2018, le BPEV (Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences) a développé un projet de prévention des violences sexistes et sexuelles. La brochure-boîte à outils  “Du sexisme ordinaire  aux violences sexuelles : repérer pour agir. Guide à l’intention des professionnel-le-s”  donne des pistes pour lutter contre la propagation de stéréotypes et d’actes de violence qui instaurent un climat insoutenable pour celles et ceux qui en sont effectivement ou potentiellement les victimes (20).

Le baromètre des violences dans le couple, un outil précieux d'(auto-)évaluation (vence.fr)

 

Un traitement médiatique égalitaire des cas de féminicide est également primordial pour lutter contre la culture du viol et faire évoluer les mentalités. Éviter les formules euphémisantes comme “dispute de couple” ou la romantisation de la violence comme le terme “crime passionnel”. L’association DécadréE, propose des formations pour traiter ces sujets dans une perspective d’égalité de genre

La prise en charge est un aspect déterminant dans la lutte contre les violences dans le couple. Fournir un accueil psychologique adapté pour les victimes qui sortent d’une relation de couple dans laquelle elles ont vécu de la violence est nécessaire. Les symptômes et traumatismes étant très spécifiques, cela exige qu’un travail pluridisciplinaire en réseau soit mis en place (21).

Les approches thérapeutiques doivent être attentives à répondre aux besoins des victimes en adoptant une écoute bienveillante, empathique et sans jugement. En effet, des études ont montré que les femmes victimes de violences conjugales ont rapporté très souvent que la qualité de la relation clinique constitue un facteur important pour le processus thérapeutique. En effet les victimes ayant vécu dans un quotidien régi par la peur, l’intimidation ont besoin de sentir libre dans leurs choix et d’être traitée avec respect. Tout cela a un rôle central dans le processus de reconstruction (22)

Pour finir, comprendre les dynamiques des violences conjugales, c’est reconnaître que les comportements violents sont de la responsabilité de l’auteur et non la victime. Cet aspect est absolument fondamental autant dans l’espace médiatique que clinique. 

 

Les ressources

Le cycle de violences constitue un cercle vicieux difficile à rompre sans soutien extérieur. La peur des représailles du partenaire lors de la séparation, l’isolement social établi par l’auteur ou encore l’éloignement des proches sont des obstacles qui rendent difficile de briser le silence. La peur d’être jugée, la honte, l’espoir que la situation s’arrange sont des sentiments que ressentent beaucoup les victimes. Briser le silence et l’isolement en parlant de sa situation à un-e proche et/ou s’adressant à des professionnel-le-x-s est une étape très importante pour y parvenir. 

Voici quelques ressources, numéros, structures et sites internet qui soutien, conseils, accompagnement et hébérgement, à contacter si vous êtes vous-mêmes concerné-e-x ou si vous vous inquiétez pour autrui.

 

Numéros d’urgence

  • Police 117
  • Ambulance 144
  • La Main Tendue (écoute et conseils) 143

 

Centre d’accueil, hébergement et consultation en Suisse Romande

 

Références bibliographiques

  1. Organisation mondiale de la santé : who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/violence-against-women
  2. Heise, L. et Garcia-Moreno, C. (2002). La violence exercée par des partenaires intimes. Dans E.G. Krug, L.L. Dahlberg, J.A. Mercy, A. Zwi et R. Lozano-Ascencio (Eds.), Rapport mondial sur la violence et la santé (pp. 97-135). Genève: Organisation mondiale de la Santé
  3. Violence que faire : violencequefaire.ch/fr/informations/violence
  4. Delage P., 2017. Violences conjugales. Du combat féministe à la cause publique, Paris, Presses de Sciences Po (Académique) : « Chapitre 3 : Institutionnaliser la cause militante, légitimer le problème public », pp. 113-167.
  5. Crenshaw, K., 2005.  Cartographies des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur . Cahiers du genre, 39 : 51-82.
  6. Johnson, M.P. (2006). Conflict and control: gender symmetry and asymmetry in domestic violence. Violence Against Women, 12(11), 1003-1018.
  7. Office fédéral de la statistique (juin 2020) : chiffres de la violence domestique en Suisse
  8. Khazaei, F. (2019). Les violences conjugales à la marge : le cas des femmes migrantes en Suisse. Cahiers du Genre, 66, 71-90. doi.org/10.3917/cdge.066.0071
  9. Roca i Escoda, M., Lieber, M., 2015. La Mise en Oeuvre et les Mutations d’un Problème Public: Les Violences Faites aux Femmes dans le Canton de Genève. Oñati Socio-legal Series [online], 5 (2), 766-784.
  10. Hanmer, J., 1977.  Violence et contrôle social des femmes. Questions féministes, 1 : 68-88.
  11. Kelly, L., 1988. Surviving Sexual Violence. Minneapolis, University of Minnesota Press.
  12. Delage P., Lieber M., Chetcuti-Osorovitz N., 2019. Lutter contre les violences de genre. Des mouvements féministes à leur institutionnalisation., Cahiers du Genre, 1, 66, p. 5-16.
  13. Voyer, M., Delbreil, A. & Senon, J. (2014). Violences conjugales et troubles psychiatriques. L’information psychiatrique, 90, 663-671. doi.org/10.1684/ipe.2014.1251
  14. Hofner M-C, Viens Python N. « C’est assez », Programme de détection et d’orientation des adultes concernés par la violence. Origine et développements 2000-2004. Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive, 2004 (Raisons de santé, 104).
  15. Bonomi AE, Thomson R. Intimate partner violence and women’s physical, mental and social functioning. Am J Prev Med 2006 ; 30 : 458-66.
  16. Astin M.C., Ogland-Hand S.M., Coleman E.M. — Posttraumatic stress disorder and childhood abuse in battered women, comparisons with maritally distressed women. J Consult Clin Psychol , 1995, 63,308-12.
  17. Rounsaville B., Weissman M.M. — Battered women, a medical problem requiring detection. Int J Health Services , 1979, 9 , 461-93.
  18. Voyer, M., Delbreil, A. & Senon, J. (2014). Violences conjugales et troubles psychiatriques. L’information psychiatrique, 90, 663-671. doi.org/10.1684/ipe.2014.1251
  19. Un plan d’action national contre les violences domestiques, Le Temps, 30.04.2021 
  20. Du sexisme ordinaire aux violences sexistes : repérer pour agir. Guide à l’attention des professionnel-le-s. République et Canton de Genève.
  21. Voyer, M., Delbreil, A. & Senon, J. (2014). Violences conjugales et troubles psychiatriques. L’information psychiatrique, 90, 663-671. doi.org/10.1684/ipe.2014.1251
  22. Pico Alfonso M, Garcia-Linares I. The impact of physical, psychological and sexual intimate male partner violence on women’s mental health : depressive symptoms, posttraumatic stress disorder, state anxiety and suicide. J Women Health 2006 ; 15 : 599-611.

 *https://blogs.letemps.ch/stop-suicide/2021/08/31/violences-conjugales-des-coups-psychologiques-qui-laissent-des-marques/