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jeudi 16 mars 2023

USA "Mesures essentielles que votre lieu de travail peut prendre aujourd'hui pour prévenir le suicide "

Mesures essentielles que votre lieu de travail peut prendre aujourd'hui pour prévenir le suicide
Posté sur15 mars 2023par Hope M. Tiesman, PhD; Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP ; et Sally Spencer-Thomas, PsyD
D'apres  Critical Steps Your Workplace Can Take Today to Prevent SuicidePosted on by Hope M. Tiesman, PhD; Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP; and Sally Spencer-Thomas, PsyD

https://blogs.cdc.gov/*

Les employeurs peuvent jouer un rôle essentiel dans la prévention du suicide. Historiquement, le suicide, la santé mentale et le bien-être ont été sous-représentés dans les efforts de santé et de sécurité au travail, mais cette situation est en train de changer. Dans certains pays européens, il existe des normes relatives aux risques psychosociaux sur le lieu de travail qui exposent les travailleurs au risque de suicide. En outre, en France, les employeurs ont été tenus responsables des lieux de travail toxiques et des pratiques de gestion qui ont contribué aux suicides des travailleurs[1]. Certaines des dernières recherches sur le lieu de travail et les meilleures pratiques pour la prévention du suicide sont résumées ci-dessous en tant que ressource pour les employeurs et les travailleurs.

Le lieu de travail comme facteur de risque de suicide

Les effets du travail sur le suicide sont complexes. Le travail peut protéger contre le suicide en tant que source de satisfaction personnelle et de sens, de contacts interpersonnels et de sécurité financière. Cependant, lorsque le travail est mal organisé ou lorsque les risques sur le lieu de travail ne sont pas gérés, le travail peut augmenter le risque de suicide chez certains travailleurs.

Facteurs de risque de suicide en milieu de travail

Il a été démontré que de nombreux facteurs différents affectent négativement la santé mentale et ont un impact direct ou indirect sur les pensées, les comportements suicidaires et le suicide. Nombre de ces facteurs liés au lieu de travail interagissent avec des facteurs extérieurs au lieu de travail pour augmenter encore le risque de suicide.

Une faible sécurité de l'emploi, une faible rémunération et le stress lié à l'emploi [2] [3] 4] [5]
L'accès à des moyens létaux [6] [7] - la possibilité d'obtenir des médicaments et des armes à feu, par exemple.
 Les facteurs liés à l'organisation du travail, tels que les longues heures de travail, le travail posté [8] [9]
les brimades sur le lieu de travail [10].

De plus, certaines professions ont des taux de suicide plus élevés que d'autres.

Les travailleurs exerçant des professions présentant un risque de suicide plus élevé peuvent inclure : Travailleurs de la construction
Officiers des forces de l'ordre
Vétérinaires
Certains travailleurs de la santé

 
Le lieu de travail comme lieu d'éducation, de prévention et d'intervention

Les lieux de travail sont un cadre important pour les efforts de prévention du suicide. Les travailleurs passent beaucoup de temps au travail et les collègues et les superviseurs remarquent souvent des changements importants dans les pensées ou les comportements qui peuvent être des signaux d'un risque accru de suicide. De plus, la plupart des personnes qui meurent par suicide sont en âge de travailler (16-64 ans). [11] De nombreux lieux de travail s'emploient à améliorer la santé mentale et le bien-être des travailleurs, mais hésitent encore à envisager et à inclure la prévention du suicide dans leurs programmes. Étant donné que de nombreux lieux de travail ont déjà des structures et des ressources en place pour aider les employés à accéder à divers types d'assistance, l'ajout de la prévention du suicide est une prochaine étape logique.

Cependant, la prévention du suicide en milieu de travail n'est pas unique. Ce qui fonctionne et ce qui est nécessaire pour une profession ou une industrie peut ne pas s'appliquer à une autre. Certaines stratégies générales qui ont un impact positif sur les lieux de travail comprennent : 

limiter l'accès aux moyens létaux
fournir un soutien par les pairs,
l'amélioration de l'accès aux services de santé mentale
réduire la stigmatisation pour faciliter l'accès à des soins de qualité.
 

Ressources récentes

Médecin-chef des États-Unis
En 2022, le Médecin-chef des États-Unisa publié un cadre pour la santé mentale et le bien-être au travail . Le cadre fournit une feuille de route que les lieux de travail peuvent utiliser pour soutenir les stratégies centrées sur la santé mentale et le bien-être autour de cinq composantes essentielles :  Protection contre les préjudices,
    L'harmonie entre le travail et la vie privée,
    L'épanouissement au travail,
    Connexion et communauté, et
    Possibilité d'évolution

Ce document historique comprend également des exemples de programmes et d'efforts d'intervention d'un éventail d'entreprises et d'industries, démontrant comment les dirigeants du lieu de travail peuvent prendre des mesures pour relier les stratégies globales de santé mentale et de bien-être au travail afin d'inclure la prévention du suicide.

Centres de contrôle et de prévention des maladies, Centre national de prévention et de contrôle des blessures
En 2022, le CDC a publié le Suicide Prevention Resource for Action qui détaille les stratégies avec les meilleures preuves disponibles pour réduire le suicide. Cette ressource pour l'action peut aider à prioriser les activités de prévention du suicide les plus susceptibles d'avoir un impact. Par exemple, la création d'environnements qui tiennent compte des facteurs de risque et de protection où les individus vivent, travaillent et se divertissent peut aider à prévenir le suicide. Des environnements protecteurs qui favorisent des comportements et des normes positifs peuvent être mis en place sur les lieux de travail. Ces politiques et valeurs culturelles favorisent un comportement pro-social (comme demander de l'aide), l'acquisition de compétences et les normes sociales positives parmi tous les membres de l'organisation ou de l'environnement.

Groupe de travail sur la prévention du suicide en milieu de travail
Le comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail est un groupe de partenaires collaboratifs et interdisciplinaires, comprenant des employés et des dirigeants en milieu de travail ayant une expérience vécue. Fin 2022, le Comité a publié un livre blanc, Promotion de la santé mentale et prévention du suicide en milieu de travail. Ce document aide les employeurs à soutenir les employés vivant avec des problèmes de santé mentale et à comprendre le précédent juridique entourant les meilleures pratiques en matière de prévention du suicide, d'intervention, de réponse aux crises et de postvention (réponse et activités après un suicide pour faciliter le rétablissement, atténuer les effets négatifs et prévenir le suicide chez les personnes à haut risque après exposition à un suicide). Ce comité est composé de chercheurs universitaires, de chefs d'entreprise, de fonctionnaires et de représentants des principales associations de lutte contre le suicide. Ensemble, et en pleine collaboration avec les membres, leur objectif est de réduire le stress au travail et les pensées, comportements et systèmes négatifs, basés sur la peur, préjudiciables et discriminatoires concernant le suicide et la santé mentale sur le lieu de travail, tout en servant à partager les meilleures pratiques pour les programmes et les politiques de prévention du suicide sur le lieu de travail.
Le Comité a également publié des mesures supplémentaires à prendre en compte par les dirigeants du lieu de travail et sont décrites dans les US National Guidelines for Workplace Suicide Prevention. Neuf pratiques exemplaires pour aider les employeurs à faire de la prévention du suicide une priorité en matière de santé et de sécurité au travail ont été élaborées et comprennent le leadership, la réduction du stress au travail, la communication, l'orientation sur les soins personnels, la formation, le soutien par les pairs et l'ambassadeur du bien-être, les ressources en santé mentale et en cas de crise, l'atténuation des risques et la réponse aux crises.

Les approches NIOSH Total Worker Health® peuvent aider à protéger la santé mentale

L'Institut national pour la sécurité et la santé au travail (NIOSH) définit la santé totale des travailleurs (TWH) comme des politiques, des programmes et des pratiques qui protègent les travailleurs contre les risques liés à la sécurité et à la santé liés au travail avec la promotion des efforts de prévention des blessures et des maladies. Reconnaissant la relation entre les conditions de travail et les conditions non professionnelles, l'approche TWH se concentre sur la manière dont le lieu de travail peut réduire les risques et améliorer la santé globale des travailleurs - allant au-delà des préoccupations traditionnelles en matière de sécurité et de santé pour relever des défis complexes tels que la santé mentale des travailleurs ou les maladies chroniques.



À la lumière de cela, la hiérarchie traditionnelle des contrôles a été repensée à l'aide des principes NIOSH TWH. Il comprend des contrôles et des stratégies qui améliorent plus largement le bien-être des travailleurs. Commençant au niveau organisationnel et se rétrécissant jusqu'à l'individu, cette hiérarchie comprend cinq éléments : éliminer, remplacer, reconcevoir, éduquer et encourager. Contrairement aux programmes traditionnels de sécurité et de santé au travail, les approches TWH tiennent compte des influences sur la santé des travailleurs qui surviennent en dehors du lieu de travail, pour inclure les interactions entre les exigences et les circonstances professionnelles et non professionnelles. Par exemple, Une entreprise pourrait envisager d'éliminer les heures supplémentaires obligatoires pour permettre à ses employés de se reposer.
Une entreprise pourrait repenser les tâches professionnelles afin que les tâches mentalement ou physiquement plus lourdes soient réparties de manière plus uniforme au sein de la main-d'œuvre.
Les lieux de travail pourraient fournir aux travailleurs une éducation et/ou une formation sur la réduction du stress ou la prévention de l'épuisement professionnel.

Dans le cadre de la prévention du suicide, les employeurs peuvent éliminer les menaces à la sécurité psychologique (ex. : intimidation, pratiques de gestion toxiques, etc.) ; remplacer ces pratiques dangereuses par celles qui favorisent la santé mentale et les facteurs de protection ; repenser la culture de travail pour un bien-être optimal, y compris l'accès aux soins de santé mentale ; éduquer et encourager le changement par la formation à la sécurité psychologique. [12]

L'Organisation mondiale de la santé
L'Organisation mondiale de la santé propose les informations suivantes pour identifier et aider les travailleurs à risque de suicide.
Les employeurs et les collègues doivent être attentifs aux signes suivants : Expression de pensées ou de sentiments sur le désir de mettre fin à ses jours.
Expression de sentiments d'isolement, de solitude, de désespoir ou de perte d'estime de soi.
Retrait des collègues, diminution du rendement au travail ou difficulté à accomplir les tâches.
Changements de comportement, tels que l'agitation, l'irritabilité, l'impulsivité, l'insouciance ou l'agressivité.
Parler de l'organisation des affaires personnelles de fin de vie, comme la rédaction d'un testament.
Abus d'alcool ou d'autres substances.
Humeur dépressive ou mention d'un comportement suicidaire antérieur.
Intimidation ou harcèlement.
Une attention particulière doit être portée aux personnes qui perdent leur emploi.

Ce que les collègues peuvent faire s'ils s'inquiètent pour un collègue : Exprimez de l'empathie et de l'inquiétude, encouragez-les à parler et écoutez sans porter de jugement.
Demandez s'il y a quelqu'un qu'ils aimeraient appeler ou ont appelé.
Encouragez-les à contacter les services de santé ou de conseil à l'intérieur de l'organisation, s'ils sont disponibles, ou autrement à l'extérieur de l'organisation, et proposez d'appeler ou d'y aller ensemble.
S'ils ont tenté de se suicider ou indiquent qu'ils sont sur le point de se faire du mal intentionnellement, supprimez l'accès aux moyens et ne les laissez pas seuls. Cherchez une aide immédiate auprès des services de santé.

Ce que les employeurs ou les gestionnaires peuvent faire : Offrez des séances d'information à votre personnel sur la santé mentale et la prévention du suicide.
Assurez-vous que tout le personnel sait quelles ressources sont disponibles pour le soutien
Favoriser un environnement de travail dans lequel les collègues se sentent à l'aise pour parler des problèmes qui ont un impact sur leur capacité à faire leur travail efficacement.
Se familiariser avec la législation pertinente.
Identifier et réduire les facteurs de stress liés au travail qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale.
Concevoir et mettre en œuvre un plan sur la façon de gérer et de communiquer avec sensibilité le suicide ou la tentative de suicide d'un employé de manière à minimiser toute détresse supplémentaire.

WHO SUICIDE AT WORK: Information for employers, managers and employees


Conclusion
Le bilan humain du suicide augmente. La pandémie de COVID-19 a aggravé le stress, les problèmes de santé mentale, les idées suicidaires, les tentatives et les décès par suicide. Cela a contribué à accroître la sensibilisation à ces problèmes et à démontrer aux dirigeants du milieu de travail que la prévention du suicide devrait faire partie des programmes et des politiques de santé et de sécurité. Les lieux de travail sont essentiels à la prévention du suicide parce que les facteurs liés au travail sont associés au suicide et parce que les lieux de travail peuvent être des sites efficaces de prévention du suicide. Vos actions peuvent améliorer la vie de tous vos travailleurs et même sauver la vie de certains. Utilisez certaines des ressources de ce blog pour sensibiliser votre lieu de travail aujourd'hui.
Si vous ou quelqu'un que vous connaissez avez besoin d'aide, appelez ou envoyez un SMS au 988 ou discutez avec 988lifeline.org . Le 988 vous met en contact avec un conseiller en crise qualifié qui peut vous aider.

Hope M. Tiesman, PhD, est épidémiologiste de recherche au sein de la division de recherche sur la sécurité du NIOSH. Elle siège également au comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail.
Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP, est professeure et doyenne associée pour la recherche à l'Université du Maryland, à la School of Social Work. Elle est également coprésidente du comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail.
Sally Spencer-Thomas, PsyD, est psychologue, conférencière professionnelle, podcasteuse et entrepreneure à impact. Elle est également coprésidente du comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail.

Ressources

Suicide Prevention Resource Center 

Suicide and Occupation | NIOSH | CDC

Total Worker Health | NIOSH | CDC

Suicide Prevention Resource for Action | Suicide | CDC

Workplace Suicide Prevention – Make suicide prevention a health and safety priority at work

Suicide Prevention Month: Partner Toolkit | Suicide | CDC

988 Partner Toolkit | SAMHSA

Join Us and Help Save a Life – #BeThe1To

References

[1] Thebault R [2019]. Three French executives were convicted in the suicides of 35 of their workers. Washington Post, December 20, https://www.washingtonpost.com/world/2019/12/20/three-french-executives-were-convicted-suicides-their-workers/

[2] Milner A, Spittal MJ, Pirkis J, LaMontagne AD [2013]. Suicide by occupation: Systematic review and meta-analysis. Br J Psychiatry 203(6):409-416.

[3] Milner A, Witt K, LaMontagne AD, Niedhammer I [2018]. Psychosocial job stressors and suicidality: A meta-analysis and systematic review. Occup Environ Med 75(4):245-253.

[4] Choi BK [2018]. Job strain, long work hours, and suicidal ideation in US workers: A longitudinal study. Int Arch Occup Environ Health. 91(7):865-875.

[5] Niedhammer I, Bertrais S, Witt K. Psychosocial work exposures and health outcomes: a meta-review of 72 literature reviews with meta-analysis. Scand J Work Environ Health. 2021;47(7):489–508.

[6] Milner, A., Witt, K., Maheen, H. et al. Access to means of suicide, occupation and the risk of suicide: a national study over 12 years of coronial data. BMC Psychiatry 17, 125 (2017).

[7] Howard, MC, Follmer, KB, Smith, MB, Tucker, RP, & Van Zandt, EC. (2022). Work and suicide: An interdisciplinary systematic literature review. Journal of Organizational Behavior, 43(2), 260–85

[8] Zhao, Y., Richardson, A., Poyser, C. et al. Shift work and mental health: a systematic review and meta-analysis. Int Arch Occup Environ Health 92, 763–793 (2019). https://doi.org/10.1007/s00420-019-01434-3

[9] Virtanen, Marianna, et al. “Long Working Hours and Depressive Symptoms: Systematic Review and Meta-Analysis of Published Studies and Unpublished Individual Participant Data.” Scandinavian Journal of Work, Environment & Health, vol. 44, no. 3, 2018, pp. 239–50. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/26567002. Accessed 30 Nov. 2022.

[10] Leach LS, Poyser C, Butterworth P. Workplace bullying and the association with suicidal ideation/thoughts and behaviour: a systematic review. Occupational and Environmental Medicine 2017;74:72-79.

[11] https://wisqars.cdc.gov/fatal-reports

[12] Lyons TJ, Spencer-Thomas S, Waterhouse H. [2020]. Reduce Workplace Mental Health Hazards With the Hierarchy of Controls for Psychological Safety. Construction Executive, August, https://constructionexec.com/article/reduce-workplace-mental-health-hazards-with-the-hierarchy-of-controls-for-psychological-safety.

Posted on by Hope M. Tiesman, PhD; Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP; and Sally Spencer-Thomas, PsyD

 Source https://blogs.cdc.gov/niosh-science-blog/2023/03/15/preventing-workplace-suicide/ 

jeudi 6 octobre 2022

AUTOUR DE LA QUESTION L’ONU appelle à de nouvelles mesures pour s'attaquer aux problèmes de santé mentale au travail

L’ONU appelle à de nouvelles mesures pour s'attaquer aux problèmes de santé mentale au travail

Santé https://news.un.org/*

Alors qu’on estime que 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, coûtant près de 1.000 milliards de dollars à l'économie mondiale, deux agences des Nations Unies ont appelé mercredi à des mesures concrètes pour répondre aux problèmes de santé mentale dans la population active.

Deux nouvelles publications visant à traiter cette question sont publiées aujourd'hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Les directives mondiales de l'OMS sur la santé mentale au travail recommandent des mesures pour lutter contre les risques pour la santé mentale tels que les charges de travail lourdes, les comportements négatifs et d'autres facteurs qui créent de la détresse au travail. Pour la première fois, l'OMS recommande une formation des dirigeants, afin de renforcer leur capacité à prévenir les environnements de travail stressants et à répondre aux travailleurs en détresse.


Principales plaintes : intimidation et violence psychologique

Le rapport de l'OMS sur la santé mentale dans le monde , publié en juin 2022, indique que sur un milliard de personnes vivant avec un trouble mental en 2019, 15% des adultes en âge de travailler ont connu un trouble mental. Le travail amplifie les problèmes sociétaux plus larges qui ont un impact négatif sur la santé mentale, notamment la discrimination et l'inégalité. L'intimidation et la violence psychologique sont les principales plaintes liées au harcèlement au travail qui ont un impact négatif sur la santé mentale. Pourtant, discuter de la santé mentale ou la révéler reste un tabou dans les milieux professionnels du monde entier.

Les directives recommandent également de mieux prendre en compte les besoins des travailleurs souffrant de troubles mentaux, de proposer des interventions qui favorisent leur retour au travail et, pour ceux qui souffrent de troubles mentaux graves, de prévoir des interventions qui facilitent l'accès à un emploi rémunéré. Il est important de noter que les directives préconisent des interventions visant à protéger les travailleurs de la santé, de l'humanitaire et de l'urgence.

« Il est temps de se concentrer sur l'effet néfaste que le travail peut avoir sur notre santé mentale », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS. « Le bien-être de l'individu est une raison suffisante pour agir, mais une mauvaise santé mentale peut aussi avoir un impact débilitant sur les performances et la productivité d'une personne. Ces nouvelles directives peuvent contribuer à prévenir les situations et les cultures de travail négatives et offrir une protection et un soutien en matière de santé mentale dont les travailleurs ont grand besoin ».

La pandémie de Covid-19 a entraîné une augmentation de la prévalence de l'anxiété et de la dépression dans le monde.

Soutenir la prévention des risques

Par ailleurs, une note d'information conjointe de l'OMS et de l'OIT  explique les directives de l'OMS en termes de stratégies pratiques pour les gouvernements, les employeurs et les travailleurs et leurs organisations, dans les secteurs public et privé. L'objectif est de soutenir la prévention des risques pour la santé mentale, de protéger et de promouvoir la santé mentale au travail, et de soutenir les personnes atteintes de troubles mentaux afin qu'elles puissent participer au monde du travail et s'y épanouir. L'investissement et le leadership seront essentiels à la mise en œuvre de ces stratégies.

« Comme les gens passent une grande partie de leur vie au travail, un environnement de travail sûr et sain est essentiel. Nous devons investir pour construire une culture de prévention autour de la santé mentale au travail, remodeler l'environnement de travail pour mettre fin à la stigmatisation et à l'exclusion sociale, et faire en sorte que les employés souffrant de troubles mentaux se sentent protégés et soutenus », a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l'OIT.

La convention (n° 155)  et la recommandation (n° 164)   de l'OIT sur la sécurité et la santé au travail offrent un cadre juridique pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Cependant, l'Atlas de la santé mentale de l'OMS  indique que seuls 35% des pays déclarent disposer de programmes nationaux de promotion et de prévention de la santé mentale liée au travail.

La pandémie de COVID-19 a déclenché une augmentation de 25% de l'anxiété générale et de la dépression dans le monde  , exposant à quel point les gouvernements n'étaient pas préparés à son impact sur la santé mentale et révélant une pénurie mondiale chronique de ressources en santé mentale. En 2020, les gouvernements du monde entier n'ont consacré en moyenne que deux pour cent des budgets de santé à la santé mentale, les pays à revenu moyen inférieur investissant moins de un pour cent.
https://news.un.org/fr/story/2022/09/1128061

vendredi 3 juin 2022

MàJ : Premiers résultats de l’enquête sur le mal-être des vétérinaires

Résultats de l'enquête sur la santé psychologique des vétérinaires

Les résultats du travail de recherche mené par l'Université de Bourgogne Franche-Comté sont présentés le 19 mai 2022

Publié le

La santé des vétérinaires est un sujet très peu abordé jusqu'à présent.

Ce travail de recherche est le premier en France à étudier le burnout et les idéations suicidaires chez les vétérinaires.

C'est également le premier au niveau international à prendre en compte les facteurs de personnalité et les facteurs de stress professionnels des vétérinaires.

Les éléments clé à retenir de cette étude

4,7% des vétérinaires ont déjà tenté de se suicider

Ils ont un indice d'épuisement émotionnel 1,2 fois supérieur à celui des agriculteurs et 1,5 fois supérieur à celui de l'échantillon de référence de la population générale, qui conduit à un taux élevé de burnout.

Ils sont 3 à 4 fois plus à risque de suicide que la population générale.

Ils sont 2 fois plus à risque de suicide que les professions de santé humaine.

20% des vétérinaires auraient eu des idéations suicidaires au cours des 12 derniers mois.

4,8% des vétérinaires interrogés ont déclaré avoir eu assez souvent, fréquemment ou tout le temps envie de se suicider dans les semaines ayant précédé l'enquête. 18,4% ont eu cette envie occasionnellement (données population générale Santé Publique France : 4,5% des femmes et 3,1% des hommes)

37% des vétérinaires ont une addiction au travail ou "workaholisme"


Synthèse du rapport de recherche :

https://www.veterinaire.fr/system/files/files/2022-05/2022-05-19-%20ENQUETE%20SOUFFRANCE%20PROFESSION%20-%20r%C3%A9sum%C3%A9%2010%20pages.pdf

 Source https://www.veterinaire.fr/communications/actualites/resultats-de-lenquete-sur-la-sante-psychologique-des-veterinaires

 1er post : 2/04/22 :

Premiers résultats de l’enquête sur le mal-être des vétérinaires

Tanit Halfon | 30.03.2022 https://www.lepointveterinaire.fr/*

Ils ont été publiés dans la dernière revue de l’Ordre. Ils montrent des niveaux élevés de mal-être, notamment presque ¼ des vétérinaires interrogés ont fait part de pensées suicidaires.

Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires vient de dévoiler, dans la dernière revue de l'Ordre, les premiers résultats de l’enquête sur le mal-être des vétérinaires lancée en 2019, avec l’association Vetos-entraide, et l’appui de la chaire de psychologie sociale de l’Université de Bourgogne Franche Comté. 3244 vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre ont participé à cette enquête, soit 17,5% de la population des vétérinaires français.Des scores très élevés

Il ressort d’abord que le burnout est « particulièrement élevé » parmi les vétérinaires interrogés, « avec des scores d’épuisement émotionnel et de cynisme significativement plus élevés que ceux d’un échantillon de référence et même que ceux observés auprès des exploitants agricoles ». Les femmes ont un épuisement émotionnel plus élevé que les hommes. De plus, dans les semaines précédent l’enquête, 4,8% des vétérinaires interrogés ont indiqué avoir eu des pensées suicidaires « assez souvent », « fréquemment » ou « tout le temps » ; 18,4% ont eu des pensées suicidaires « occasionnellement ». Soit un total de 23,2% de vétérinaires, presque ¼, qui ont eu des pensées suicidaires. Ces pourcentages sont bien plus élevés que dans la population générale : selon Santé Publique France, en 2019, 4,5% des femmes et 3,1% des hommes (population des actifs) avaient eu des pensées suicidaires dans les 12 derniers mois.Plusieurs facteurs de stress identifiés

L’analyse des données de l’enquête a aussi permis d’identifier des agents stresseurs, et ceux les plus associés au burnout et aux idées suicidaires. Par ordre d’importance, on trouve : la charge de travail, et le conflit entre vie professionnelle et vie privée ; la peur de l’erreur ; le travail morcelé ; et les tensions entre collègues. D’autres facteurs de stress sont aussi mis en évidence, mais avec une faible association, voire pas, avec le burn-out et les pensées suicidaires : craintes financières ; négligence des propriétaires ; détresse de l’animal et des propriétaires ; et enfin crainte de blessure.

« D’autres articles suivront afin de reprendre chaque stresseur, de rechercher chaque particularité qui permette d’expliquer, et donc de tenter de prévenir ce burnout et cette tendance aux idéations suicidaires », est-il indiqué dans la revue de l’Ordre.


Tanit Halfon
https://www.lepointveterinaire.fr/actualites/actualites-professionnelles/premiers-resultats-de-l-enquete-sur-le-mal-etre-des-veterinaires.html

vendredi 4 mars 2022

Actualisation du Guide pratique pour les ayants droit Faire reconnaître un suicide ou une tentative de suicide comme accident du travail

 

Faire reconnaître un suicide ou une tentative de suicide comme accident du travail Guide pratique pour les ayants droit – Aussi dénommé le « DANIELLOU »
28 février 2022 par La Rédaction de https://www.souffrance-et-travail.com*

Le guide « Daniellou », guide pratique pour la déclaration et la reconnaissance en accident du travail des suicides et tentatives de suicide, a été actualisé en février 2022.

Il intègre désormais les nouveaux délais fixés par l’Assurance Maladie en matière d’enquêtes des agents des CPAM, et les dispositions qui entraient en vigueur au 01 janvier 2022 sur l’expertise médicale, dans un contexte où l’organisation judiciaire a évolué pour le traitement de ces dossiers. Il actualise également les références juridiques des articles du code de la sécurité sociale.

Si sa première intention est de rester très pédagogique et explicative pour les familles de victimes qui souhaitent mettre en œuvre ou préserver leurs droits à travers ces procédures, l’aspect technique et juridique a été développé au travers de dix annexes destinées faciliter le travail des professionnels entourant les ayant droits, avec notamment des références plus explicites à la jurisprudence utile, un logigramme de synthèse sur les délais et actes de procédure à mener pour la reconnaissance tant en accident du travail qu’en maladie professionnelle, et quelques éléments de synthèse relatifs à l’expertise devant les commissions médicales de recours amiable, ou la communicabilité d’un certain nombre de documents.

Rappelons qu’en 2019, ce ne sont pas moins de 28500 accidents du travail (avec un taux de reconnaissance de 70%) qui ont été pris en charge pour des pathologies d’ordre psychique et 1600 troubles psychosociaux (50 % des demandes) qui ont été reconnus en maladie professionnelle.

L’ensemble des documents externes visés dans le guide (lettres-réseau de la CNAM-TS, guide de jurisprudence, notamment) sont disponibles librement sur le site de souffrance et travail.

Nous savons toute la difficulté à lancer une procédure, plus encore quand on vient de perdre un proche ou qu’il vient d’attenter à ses jours : ce guide est conçu comme une information permettant de soutenir l’exercice de vos droits et de les mobiliser, et pas comme une liste de procédures à mettre en œuvre obligatoirement si vous ne le souhaitez pas.

Nous vous souhaitons bon courage et bonne réussite dans la réalisation de toutes vos démarches.



Télécharger le « Daniellou »


Télécharger le logigramme
« Faire reconnaître un suicide en accident du travail ou en maladie professionnelle : schéma d’ensemble des procédures évoquées dans ce guide »
 

https://www.souffrance-et-travail.com/magazine/dossiers/suicide/faire-reconnaitre-un-suicide-ou-une-tentative-de-suicide-comme-accident-du-travail-guide-pratique-pour-les-ayants-droit-aussi-denomme-le-daniellou/

jeudi 20 janvier 2022

ETUDE RECHERCHE SUISSE Travail à temps partiel et autres facteurs de risque professionnels de suicide chez les femmes actives de la cohorte nationale suisse


Travail à temps partiel et autres facteurs de risque professionnels de suicide chez les femmes actives de la cohorte nationale suisse
Publication scientifique
Objectif Le but de cette étude était de décrire les facteurs associés à la mortalité par suicide chez les travailleuses en se concentrant sur les facteurs liés au travail.
Méthodes La population étudiée était constituée de tous les résidents suisses enregistrés lors des recensements nationaux obligatoires de 1990 et / ou de 2000 et étaient liés aux registres d'émigration et de mortalité. Nous avons sélectionné toutes les femmes âgées de 18 à 65 ans et au travail aux dates officielles du recensement. Les variables liées au travail suivantes étaient disponibles : le statut socio-économique, la durée hebdomadaire du travail, le secteur d'activité et l'intitulé du poste codé selon la classification internationale standard des professions (CITP). Le risque de suicide a été modélisé à l'aide d'une régression binomiale négative.
Résultats La cohorte comprenait 1 771 940 femmes et 2 526 décès par suicide correspondant à 24,9 millions d'années-personnes. Les prédicteurs non professionnels les plus importants du suicide étaient l'âge, la période, l'état civil, la religion, la nationalité et les régions géographiques. En tenant compte de ces facteurs, le travail à temps partiel était associé à une augmentation des taux de suicide. Selon les codes du travail, la santé et les activités sociales, en particulier le personnel soignant présentait les risques de suicide les plus élevés.
Conclusion Le suicide chez les travailleuses dépendait de facteurs liés au travail, même en tenant compte d'autres facteurs sociodémographiques. Mots clés Mortalité par suicide · Epidémiologie · Étude de cohorte · Femme · Facteurs professionnels · Travail à temps partiel

Fiche technique
Année de publication  2021

Langue  Anglais
Discipline(s)  Psychologie du travail
Auteur(s)
WILD P., BOVIO N., GUSEVA CANU I.

Référence
International Archives of Occupational and Environmental Health, https://doi.org/10.1007/s00420-020-01629-z 

https://link.springer.com/article/10.1007/s00420-020-01629-z

mardi 14 décembre 2021

Michel Debout : "Pour prévenir les suicides et les risques pychosociaux, il faut maintenir la dimension collective du travail "

Michel Debout : "Pour prévenir les suicides et les risques pychosociaux, il faut maintenir la dimension collective du travail "



Michel Debout : "Pour prévenir les suicides et les risques pychosociaux, il faut maintenir la dimension collective du travail "
13.12.2021 https://www.editions-legislatives.fr*

La montée des risques psychosociaux (RPS), constatée par les spécialistes de la santé au travail, peut entraîner des risques suicidaires accrus chez les salariés. Peut-on prévenir ces risques et ces passages à l'acte, et de quelle façon ? Nous avons posé la question à Michel Debout, un spécialiste du suicide qui revendique la reconnaissance comme maladie professionnelle des symptômes anxio-dépressifs. Sa réponse met en valeur l'écoute des autres au sein du collectif du travail. Interview.

Michel Debout, vous êtes professeur émérite de médecine légale et du droit de la santé, et vous êtes un spécialiste reconnu de la prévention du suicide. Dans la conférence que vous avez donnée au salon Preventica à Paris le 1er décembre, vous avez insisté sur le fait qu'un suicide, et a fortiori un suicide impliquant le monde du travail, n'était pas une fatalité. Expliquez-nous...

On a longtemps pensé que celui qui voulait mourir avait fait un choix définitif et qu'il ne continuait à vivre, d'une certaine façon, que par accident, pour des raisons qui lui échappaient. Aujourd'hui, on pense presque le contraire ! Celui qui veut se suicider peut jusqu'au bout, jusqu'au moment du passage à l'acte, décider de ne pas passer à l'acte, ou bien de passer à l'acte de façon à avoir une chance de survivre. Le suicide n'est donc pas fatal.
L'acte suicidaire n'est pas un acte totalement impulsif. Il est possible d'intervenir sur le plan relationnel

Par exemple, la personne qui imagine son suicide peut très bien renoncer si, au moment du passage à l'acte, elle ne dispose pas du moyen qu'elle a envisagé pour mettre fin à ses jours (une arme à feu, par exemple). C'est pour cette raison que dans certains pays, dans des lieux connus pour les risques suicidaires (lieux élevés, ponts, barrages, etc.), ont été installées des barrières pour empêcher le passage à l'acte. Parfois même, ce sont des personnes qui ont été affectées dans ces lieux, leur rôle étant de parler à ceux qui se présentaient en envisageant le suicide, ce dialogue pouvant prévenir le passage à l'acte. Nous savons donc que l'acte suicidaire n'est pas un acte totalement impulsif, qu'il s'inscrit dans une dynamique psychique balançant entre le fait de rester en vie et le fait de passer à l'acte. C'est dans cette dynamique qu'il est possible d'intervenir, sur le plan relationnel, sur le plan de l'écoute, de l'accompagnement médical si nécessaire, pour éviter ce passage à l'acte.

Ce que vous décrivez vaut aussi pour la sphère professionnelle ?

En effet, un collègue ou un encadrant peut intervenir auprès d'un salarié ayant la tentation du passage à l'acte. Mais pour cela, il faut pouvoir repérer les facteurs de risques de développer des pensées suicidaires dans le milieu professionnel.
Il y a des préventeurs dans certaines entreprises. Pour autant, les cadres des ressources humaines ou les élus de CSE ne sont pas des psychologues...

Bien sûr, et je n'ai jamais souhaité que tout le monde se transforme en psychologue. Mais chacun de nous peut être sensibilisé à ce risque suicidaire afin que, si on repère ce risque chez un collaborateur, un salarié, un collègue ou un cadre, on puisse aller voir cette personne et lui dire des choses simples, comme : "Je vous sens pas bien en ce moment" ou "Te sens-tu épuisé à ton travail ?"
La parole peut favoriser une baisse de tension, un apaisement

Il ne s'agit pas de soigner la personne, ce n'est pas le rôle d'un collègue, mais il s'agit de l'encourager à réagir avant que les pensées suicidaires n'envahissent cette personne. Réagir, ce peut être aller voir un médecin, une personne de confiance dans le cadre familial ou amical. Nous savons, comme c'est le cas aussi dans d'autres cas de violence, que la parole peut éviter l'expression critique d'une tension psychologique. Quand le cerveau est en tension forte, ou bien il règle cette tension dans un acte définitif (le suicide), ou bien il trouve une voie de baisse de tension grâce à l'échange, la parole, l'apaisement, mais aussi parfois le recours à des médications.

Donc, un salarié, un RH ou un élu du personnel peut aussi faire acte de prévention...

Bien sûr ! Cette personne ne doit pas hésiter à le faire ! Il peut arriver que des gens s'abstiennent, de peur d'être intrusifs dans la vie des autres. Mais ce n'est pas le sujet. Il s'agit simplement de parler à quelqu'un en s'intéressant à lui, sans agressivité : "Je trouve que tu as changé, je te trouve préoccupé..." ou "Peut-être as-tu des problèmes au travail ?" ou "As-tu une pression trop lourde ?" Mon conseil est de parler à l'autre en se mettant soi en jeu : ne pas dire à l'autre "tu vas mal" mais "je te sens mal", car cela nous implique.

Quels sont les signes qui doivent alerter ?


Les pensées suicidaires et les risques de passage à l'acte sont aggravés dans des situations de travail dégradées. Par exemple, lorsque des salariés subissent du harcèlement moral ou sexuel, lorsqu'il y a épuisement professionnel, burn out. Ce peut être aussi le "sur-stress" qu'on perçoit chez un salarié qui devient irritable rapidement, comme s'il était dans la crainte que tout va mal se passer.
Les situations de travail dégradées aggravent les risques de passage à l'acte

On sait que toutes ces situations augmentent le risque de passage à l'acte suicidaire, car c'est lorsque les pensées suicidaires envahissent l'esprit, deviennent obsédantes, que le risque est fort. Mais je pense aussi aux salariés qui vont changer de poste, qui doivent s'adapter, modifier des habitudes et relations de travail qui sont aussi protectrices. Ces changements qui peuvent nous déborder sont susceptibles de constituer un risque (► lire notre encadré en fin d'article). En milieu professionnel, tous les salariés, tous ceux qui ont un poste d'encadrement ou une responsabilité particulière et tous ceux qui ont une délégation syndicale dans l'entreprise doivent être informés de ces situations de travail dégradées...

Mais une personne ne va pas clamer sur les toits qu'elle songe au suicide...

Non, car si elle se mettait à le dire, elle mettrait en œuvre sa propre protection ! Tout cela se passe dans le silence, et dans un silence coupable, car le suicide est, dans l'esprit de beaucoup de gens, une façon d'échapper à ses obligations, à ses responsabilités, etc. Mais c'est justement ce silence ou cet isolement qui doivent alerter : si un salarié paraît moins enjoué qu'habituellement, plus sombre, plus en retrait, s'il trouve des prétextes pour ne pas partager des moments de convivialité, ce peut être inquiétant. Ce sont des choses banales, et c'est pourquoi on peut passer à côté.

La crise sanitaire et les changements affectant le travail (isolement dû au télétravail, augmentation de la charge de travail, tensions lors de la reprise sur site, etc.) renforcent-ils ces risques suicidaires ?

Oui, et c'est la raison pour laquelle il faut absolument maintenir la dimension collective du travail. Elle est essentielle pour nous, humains, qui nous réalisons au travail, qui rencontrons d'autres personnes au travail, alors que si nous restons à domicile, nous rencontrons très peu de personnes.
Appartenir au collectif d'une entreprise, c'est être relié à quelque chose qui nous dépasse

Travailler à domicile ôte une des réalisations du travail qui est ce collectif, collectif dans lequel se trouve aussi un sentiment d'appartenance. Lorsqu'une entreprise est en difficulté, sous la menace d'un risque de fermeture, les salariés peuvent tellement se sentir appartenir à ce collectif qu'on les nomme à travers le nom de l'entreprise, comme les "Conti" pour Continental. Appartenir à une entreprise, c'est être relié à quelque chose qui nous dépasse, c'est appartenir à un collectif humain, et à l'histoire de ce collectif qui a pu aussi apporter des réalisations dans la vie des gens. Le travail est d'ailleurs naturellement protecteur du risque suicidaire.

Le travail nous protège ?

La meilleure preuve, c'est le constat d'un risque accru de suicides chez les chômeurs. Un chômeur n'a pas de collègues qui peuvent se rendre compte de certains signes dépressifs, il les vivra chez lui, avec un risque plus fort de passage à l'acte...Le travail est donc protecteur, mais le travail dans des conditions dégradées non seulement ne protège plus mais facilite le risque suicidaire.

Vous plaidez pour que les signes suicidaires soient reconnus comme une maladie professionnelle car cela favoriserait une meilleure prévention. Expliquez-nous...

Une situation de harcèlement va souvent provoquer chez celui qui la subit des symptômes anxio-dépressifs. Cette personne va aller au travail la boule au ventre, par peur des sarcasmes ou du harcèlement. En plus de cette angoisse, elle va se sentir dévalorisée, humiliée. Quand vous cumulez des symptômes anxieux et des symptômes dépressifs, cela crée ce qu'on appelle en psychiatrie un tableau anxio-dépressif, qui peut aussi être la conséquence d'un épuisement professionnel. Actuellement, que se passe-t-il lorsque cette personne va voir son médecin en se disant angoissée ? Le médecin entend que son patient présente un état anxio-dépressif, et il le soigne pour cela.
L'employeur qui serait confronté au constat d'une maladie professionnelle devrait agir pour prévenir

Mais si cet état anxio-dépressif était reconnu en maladie professionnelle, inscrite dans le tableau des maladies professionnelles, que ferait le médecin ? Comme il le fait pour des maladies professionnelles touchant les articulations, par exemple, le médecin ferait le lien entre les symptômes du patient et sa réalité professionnelle. L'employeur pourrait certes contester cette maladie professionnelle, mais il serait confronté à cette situation professionnelle et à ses conséquences, il aurait l'obligation d'intervenir pour que cesse ce harcèlement ou cet épuisement professionnel. L'employeur aurait une obligation de prévention, et nous éviterions que la situation se dégrade encore et aille jusqu'au risque suicidaire pour le salarié.
Aujourd'hui, nombre de situations risquées pour la santé des salariés échappent aux Carsat

Je ne comprends pas pourquoi, alors que nous connaissons bien depuis 20 ans ces situations de risques psychosociaux, on ne reconnaisse toujours pas en maladie professionnelle ces symptômes anxio-dépressifs qui peuvent générer des suicides mais aussi avoir des conséquences graves sur la santé. Les salariés seraient pris en compte au titre de l'assurance du risque des maladies professionnelles, et non plus de l'assurance médicale globale, et cela provoquerait des mesures de prévention, alors que de très nombreuses situations échappent aujourd'hui à la connaissance de la Carsat (caisse d'assurance retraite et de santé au travail) et des entreprises elles-mêmes.

La période des fêtes constitue-t-elle une période à risques pour les RPS et les suicides ?


Dans cette période des fêtes, il y a ce décalage entre le fait pour quelqu'un de se sentir mal alors que tous les autres vont bien ou font la fête. Cela accentue la difficulté, l'isolement, l'anxiété. La période la plus sensible du point de vue du risque professionnel dans un contexte de travail dégradé, c'est le moment de la reprise après les fêtes.

Beaucoup de gens doutent encore des liens entre un suicide et un travail, sur le thème : "On ne connaît pas la vie d'une personne". Qu'est-ce qui "signe" le côté travail de certains suicides ?


Le travail, comme je le disais tout à l'heure, est protecteur. Si le salarié passe à l'acte sur son lieu de travail, alors qu'on sait que la situation professionnelle est dégradée, cela veut dire au minimum que le travail n'a pas été protecteur. Peu importe si le salarié souffrait par ailleurs de difficultés personnelles, car le milieu professionnel ne peut rien faire sur la vie privée des gens -et heureusement - mais en revanche, il y a une obligation de prévention pour éviter les situations de travail dégradées, et chacun peut être sensible aux difficultés des autres au travail, ce collectif pouvant agir en soutien de la personne. Pour moi, en cas de suicide au travail ou lié au travail, le problème n'est pas de rechercher la causalité -ce peut être l'affaire de la police et de la justice-, le problème, pour les organisations syndicales et pour la direction, c'est de tenter de comprendre ce qui est arrivé au salarié, quelles étaient ses difficultés au travail, de façon à améliorer les choses et éviter un nouveau drame ou de nouvelles maladies.

Encadré
Promu, il se suicide
A propos des changements pouvant représenter un risque pour les travailleurs, Michel Debout cite le cas d'un gendarme, un professionnel reconnu, plutôt en fin de carrière, qui s'était vu offrir une promotion à un grade supérieur. "Ce gendarme avait dit à son supérieur qu'il ne voulait pas de cette promotion car il aimait bien ce qu'il faisait, et qu'il avait peur de ne pas y arriver dans ses nouvelles fonctions", raconte le spécialiste des suicides. Problème : "Le gendarme n'a pas été entendu, on l'a promu rapidement, et il s'est suicidé quelques jours après". Attention, prévient Michel Debout, il ne s'agit pas de dire ici que cette personne est morte parce qu'on l'avait promue, "ce serait caricaturer les choses", mais le professeur de droit de la santé souligne qu'il faut être sensible à ce qu'expriment les individus : "Ce qui était vu comme une promotion était visiblement perçu par le gendarme comme une source de difficultés nouvelles, une source de stress, une mise en danger. Il faut savoir entendre cela, et, dans ce cas, on peut penser qu'il aurait été possible de prévoir une phase de transition, de mettre ce gendarme en confiance, en condition de réussir, au lieu de faire comme si on pouvait effacer d'un coup des années durant lesquelles ce gendarme avait bien vécu dans son travail".

Bernard Domergue 

https://www.editions-legislatives.fr/actualite/michel-debout-pour-prevenir-les-suicides-et-les-risques-pychosociaux-il-faut-maintenir-la-dimension- 

 

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Podcast sur le même sujet :

S3E04 - Michel DEBOUT - Prévenir le suicide au Travail
sur https://podcast.ausha.co/pex-podcast-1*



PEX - Partage d'Expérience de Prévention des Risques

S3E04 - Michel DEBOUT - Prévenir le suicide au Travail
31min |14/12/2021

Description
Dans ce nouvel épisode, j'accueille Michel Debout, qui a commencé comme médecin légiste et qui est aujourd'hui connu pour son expertise sur la prévention du suicide dans le milieu professionnel. Nous échangeons sur comment prévenir ces situations dramatiques et comment prendre soin des vivants avant tout.

Cet épisode est le deuxième enregistré au Salon Preventica de PARIS
a ecouter sur https://podcast.ausha.co/pex-podcast-1/s3e04-michel-debout-prevenir-le-suicide-au-trava

About PEX - Partage d'Expérience de Prévention des Risques
PEX Podcast, le podcast du partage d'expérience de prévention des risques pour donner la parole aux Professionnels du domaine.

Je suis Alexandre ZEBRE créateur du site web Safety Vigilante.com , j'ai lancé ce podcast pour aller à la rencontre des Acteurs de la prévention afin qu'il nous partage leurs parcours, leur challenges, ainsi que leurs bonnes pratiques.

Crédits musique : Mixkit.co - Leave it to Me by Arulo

vendredi 26 novembre 2021

ETUDE RECHERCHE L'idéation suicidaire en association avec les expositions multiples aux facteurs psychosociaux du travail dans l'enquête nationale française sur les conditions de travail.

Suicide ideation in association with multiple exposures to psychosocial work factors in the French national Working Conditions survey

Isabelle Niedhammer 1 Marilyne Bèque 2 Jean-François Chastang 1 Sandrine Bertrais 1
1 IRSET-ESTER - Épidémiologie en Santé au Travail et Ergonomie
Irset - Institut de recherche en santé, environnement et travail
2 DARES - Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques
Type de document :
Communication dans un congrès Soumis le : mercredi 24 novembre 2021 
Lien texte intégral https://oem.bmj.com/content/oemed/78/Suppl_1/A71.1.full.pdf
Identifiants
HAL Id : hal-03445766, version 1
DOI : 10.1136/OEM-2021-EPI.190

Citation
Isabelle Niedhammer, Marilyne Bèque, Jean-François Chastang, Sandrine Bertrais. Suicide ideation in association with multiple exposures to psychosocial work factors in the French national Working Conditions survey. 28th International Symposium on Epidemiology in Occupational Health (EPICOH 2021), Oct 2021, Montréal, Canada. pp.A71/P-82, ⟨10.1136/OEM-2021-EPI.190⟩. ⟨hal-03445766⟩

lundi 22 novembre 2021

OUVRAGE "Accidents du travail, Des morts et des blessés invisibles", de Véronique Daubas-Letourneux


Suicides liés au travail : La prévention d'abord
19 novembre 2021 Par Patrick Chesnet sur https://nvo.fr/*


Véronique Daubas-Letourneux
Les suicides liés au travail restent le plus souvent en dehors des statistiques sur les accidents du travail. C'est sur cette question que revient la sociologue Véronique Daubas-Letourneux*.
En Librairie Accidents du travail, Des morts et des blessés invisibles, de Véronique Daubas-Letourneux, Éd. Bayard, 300 pages, 18,90 euros.

Quelle est la place des suicides dans les accidents du travail ?
C'est une réelle question souvent occultée et malheureusement mise au devant de l'actualité par les vagues de suicides que l'on a connues dans de grandes entreprises comme France Télécom-Orange et le procès qui s'en est suivi. Le jugement rendu parle de « harcèlement moral institutionnel », ce qui renvoie aux nouvelles formes de management des entreprises et aux pressions exercées sur les salariés qui se retrouvent de plus en plus isolés, évalués. Quitte à engendrer chez certains des affections psychiques – s'ils ont été exposés à ce que l'on appelle des « risques psychosociaux au travail », qui peuvent entraîner des passages à l'acte. Mais c'est vrai que l'on est là face à un fait social qui n'est pas simple à appréhender parce qu'officiellement, il n'y a pas de comptage systématique par profession. Sauf peut-être pour les agriculteurs et certains autres métiers pour lesquels cela donne lieu à une reconnaissance en accident du travail. Pour ce qui est du régime général, l'assurance maladie [qui gère les accidents du travail, ndlr] reconnaît de son côté entre dix et trente suicides en tant qu'accidents du travail chaque année.

Pourquoi cette invisibilité ?
Cette invisibilité a plusieurs causes. Tout d'abord, parce que les raisons d'un suicide sont souvent multiples, complexes, même si, bien évidemment, le travail peut jouer et avoir une certaine influence. Cela rend la procédure de reconnaissance incertaine. En effet, une enquête doit être menée afin de vérifier la « matérialité » des faits, c'est-à-dire établir la réalité du lien entre le travail et cet événement identifié. Ce qui est plus évident si la personne a laissé derrière elle une lettre expliquant son geste ou si le lieu du suicide est le travail. Autre raison : la difficulté pour les ayants droit d'entreprendre ce type de démarche dans une période de deuil. Pour qu'un suicide donne lieu à une reconnaissance en accident du travail, il faut en effet que la famille fasse une démarche, ce qui n'est déjà pas simple, pour que le lien avec le travail soit là encore établi, ce qui peut présenter de réelles difficultés. Sans parler des travailleurs non couverts pour les risques d'accidents du travail.

Comment améliorer la reconnaissance de ces suicides en accidents du travail ?
En rendant visibles les liens qui existent entre le travail et les affections psychiques que cela peut provoquer, comme le montrent les rapports de l'Observatoire sociétal des cancers ou la littérature scientifique sur les questions de lien entre la santé et le travail. L'un des autres leviers pour agir, c'est aussi en interne, au niveau du collectif de travail. Mais là, on se retrouve parfois dans des entreprises où il n'y a pas de collectif de travail, ce qui nous renvoie à la faiblesse du syndicalisme. Les organisations syndicales pourraient aussi réagir sur cette sorte d'illégalisme connu, sur lequel les pouvoirs publics n'agissent pas de façon systématisée parce qu'il est difficile de l'objectiver. Il y a là des enjeux de rapports de force. Or l'évolution du CHSCT en comité social et économique inquiète beaucoup parce qu'en fait, elle entraîne plutôt pour les salariés une tendance vers moins de moyens, moins de latitude pour interroger la question des conditions de travail, de la santé et de la sécurité. C'est une époque qui appelle vraiment à une vigilance accrue en termes de garde-fous au niveau juridique et pourtant, ce sont plutôt des reculs que l'on constate en termes de protections liées au Code du travail ces dernières années. Avant la reconnaissance de ces suicides en accidents du travail, l'enjeu doit surtout être de les prévenir !

https://nvo.fr/suicides-lies-au-travail-la-prevention-dabord/

lundi 27 septembre 2021

ETUDE RECHERCHE Suicides liés au travail : vers la mise en place d’un système de surveillance spécifique ?


Suicides liés au travail : vers la mise en place d’un système de surveillance spécifique ?


A l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, Santé publique France publie les résultats d’une étude de faisabilité pour développer un système de surveillance épidémiologique des suicides en lien potentiel avec le travail et fait des propositions pour renforcer la surveillance dans ce domaine.

Mis à jour le 10 septembre 2021 https://www.santepubliquefrance.fr/*

L’épidémiologie des suicides liés au travail demeure mal connue en France, malgré une importance grandissante du sujet dans le débat public. Avec près de 8 500 décès par suicide enregistrés en 2016, la mortalité par suicide en France présente un taux parmi les plus élevés d’Europe : un chiffre vraisemblablement sous-estimé d’environ 10 % car un certain nombre de suicides sont enregistrés en tant que décès indéterminés quant à l’intention, ou encore en tant que décès de cause inconnue.

Le suicide est un phénomène complexe et multifactoriel qu’il est difficile de rattacher à une unique cause. Il est important d’agir pour diminuer les actes suicidaires en population générale mais aussi en milieu professionnel. Dans cette étude, il ne s’agit pas d’établir l’imputabilité du travail dans le passage à l’acte suicidaire mais d’estimer la part des suicides où des expositions professionnelles ont pu jouer un rôle plus ou moins important dans le suicide d’un individu.
L’étude de faisabilité d’un système de surveillance épidémiologique des suicides liés au travail

Santé publique France, en collaboration avec huit instituts de médecine légale et le CépiDc (Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès – Inserm), a mené une étude de faisabilité. Pour chaque suicide ou décès d’intention indéterminée, les médecins légistes ont recueilli des informations sur les données sociodémographiques et professionnelles de la personne, ainsi que les indicateurs de liens potentiels entre le décès et le travail.
Objectifs
proposer une définition des suicides en lien potentiel avec le travail,
tester la faisabilité d’un système de surveillance épidémiologique de ces suicides à partir des données des Instituts médicaux légaux (IML),
estimer leur part parmi l’ensemble des suicides examinés dans les IML.
Résultats clés
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, 1 293 décès ont été examinés, parmi lesquels 88% étaient des suicides (n=1 135).
La plupart des suicides concernaient des hommes (72%).
Au total, 10% des suicides étaient en lien potentiel avec le travail selon la définition utilisée.
Parmi les personnes dont la situation par rapport à l’emploi était connue, 28% étaient en emploi au moment du décès. Parmi celles-ci, le travail semblait avoir joué un rôle dans 42% des suicides.
Ce qu’il faut retenir

Cette étude montre la possibilité de développer un système de surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail à partir des données des IML. L’extension au niveau national et la pérennisation de ce système sont préconisées. Il est proposé d’intégrer ou d’adosser au volet médical complémentaire du certificat de décès, un questionnaire contenant les données jugées pertinentes par cette étude. Ainsi à terme, Santé publique France pourrait assurer une surveillance de ces suicides, qui complèterait ses autres travaux sur les conduites suicidaires par catégories professionnelles et secteurs d’activité (agriculture, administration pénitentiaire, etc.).

A lire aussi


Surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail En savoir plus

Autres travaux réalisés par Santé publique France ou en collaboration avec des partenaires
Suicide en milieu agricole

Les études en milieu agricole ont montré un excès de mortalité par suicide chez les hommes agriculteurs exploitants en 2008, 2009 et 2010, particulièrement marqué chez les 45-64 ans et dans la filière élevage bovins-lait et une sous-mortalité par suicide chez les salariés agricoles par rapport à la population générale de même genre et de même âge.
Suicide en milieu pénitentiaire

En milieu pénitentiaire, un excès de suicide (+21%) statistiquement significatif est observé chez les hommes entre 1990 et 2008, concernant spécifiquement les métiers de surveillant pénitentiaire et d’adjoint technique. Aucune association n’a été observée entre les indicateurs professionnels étudiés (type d’établissement, taux d’occupation carcérale) et le risque de suicide.
Les publications de l’Observatoire national du suicide

L’agence est aussi l’un des contributeurs du 4e rapport de l’Observatoire national du suicide créé en 2013 : « Suicide : quels liens avec le travail et le chômage ? Penser la prévention et les systèmes d’information », sorti en juin 2020.

Pour en savoir plus
Suicide et tentative de suicides : données nationales et régionales
Suicide et tentatives de suicide : données épidémiologiques récentes. BEH N° 3-4 - 5 février 2019
Quelles interventions efficaces pour prévenir le suicide ? Dossier de La Santé en action n° 450, décembre 2019
Santé mentale et COVID-19
Bulletins de surveillance syndromique de la santé mentale
Outils d’aide à distance pendant l’épidémie de COVID-19
Suicide Écoute : 01 45 39 40 00, tous les jours, 24h/24
SOS Suicide Phénix : 01 40 44 46 45, tous les jours, de 13h à 23h
SOS Amitié : 09 72 39 40 50, 24h/24, 7j/7
Phare Enfants Parents : 01 43 46 00 62, du lundi au vendredi de 10h00 à 17h00
Système de surveillance des suicides en lien avec le travail. Étude exploratoire (2013)

dossier thématique 10 septembre 2021
Souffrance psychique et épuisement professionnel
La santé mentale peut être affectée par certaines expositions professionnelles psychosociales avec l’apparition de troubles tels que le burn out, les dépressions, et les conduites suicidaires.
en savoir plus 


https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2021/suicides-lies-au-travail-vers-la-mise-en-place-d-un-systeme-de-surveillance-specifique



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Surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail

Publié le 10 Septembre 2021
Mis à jour le 16 septembre 2021



Contexte : L'épidémiologie des suicides en lien avec le travail demeure mal connue en France, malgré une importance grandissante de la problématique dans le débat public. Une étude exploratoire avait montré la richesse potentielle et unique des données des rapports des instituts de médecine légale (IML) pour l'identification des suicides en lien potentiel avec le travail. Les objectifs de la présente étude étaient de : i) proposer une définition des suicides en lien potentiel avec le travail, ii) tester la faisabilité de développer un système de surveillance épidémiologique de ces suicides à partir des données des IML et iii) estimer la part de ces suicides parmi l'ensemble des suicides examinés dans les IML. Méthode : Santé publique France en collaboration avec huit IML et le CépiDc-Inserm, a mené une étude de faisabilité sur une période d'une année. Pour chaque cas de suicide ou de décès d'intention indéterminée, les médecins légistes ont transmis à Santé publique France des informations sur les caractéristiques du décès, les investigations médicolégales pratiquées, les données sociodémographiques, les caractéristiques professionnelles et les indicateurs de liens potentiels entre le décès et le travail. La définition utilisée pour un suicide en lien potentiel avec le travail a été établie par un comité d'appui thématique en santé mentale et travail, piloté par Santé publique France. Est considéré comme un suicide en lien potentiel avec le travail, tout suicide pour lequel au moins une des situations suivantes était présente : 1/ La survenue du décès sur le lieu du travail ; 2/ Une lettre laissée par la victime mettant en cause ses conditions de travail ; 3/ Le décès en tenue de travail alors que la victime ne travaillait pas ; 4/ Le témoignage de proches mettant en cause les conditions de travail de la victime ; 5/ Des difficultés connues liées au travail recueillies auprès des proches ou auprès des enquêteurs. Des analyses descriptives des décès par suicide ont été effectuées et l'estimation de la part des suicides en lien potentiel avec le travail a été calculée. Résultats : Au total, 1293 décès ont été examinés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018. Les suicides représentaient 88 % des cas recueillis (n=1135), dont la plupart étaient des hommes (72%). Dans cette étude, 10 % des suicides étaient en lien potentiel avec le travail selon la définition établie par le comité d'appui thématique. Parmi les personnes dont la situation par rapport à l'emploi était connue, 28 % des personnes étaient en emploi au moment du décès. Parmi celles-ci, le travail semblait avoir joué un rôle dans 42% des suicides. Les personnes qui n'étaient pas en emploi au moment du décès étaient à la retraite, au chômage, en formation ou en arrêt pour des raisons de santé. Discussion - Conclusion : Cette étude montre la possibilité de développer un système de surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail à partir des données des IML et permet de faire des propositions pour améliorer la connaissance de ces suicides. Elle a par ailleurs rappelé l'importance d'agir pour diminuer les actes suicidaires en population générale mais aussi en milieu professionnel. L'extension au niveau national et la pérennisation de ce système sont préconisées. Il est proposé d'intégrer ou d'adosser au volet médical complémentaire du certificat de décès, un questionnaire contenant les données jugées pertinentes par cette étude. Ainsi à terme, selon la qualité des données recueillies via ce système, Santé publique France pourrait assurer une surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail, qui complèterait ses autres travaux sur les conduites suicidaires par catégories professionnelles et secteurs d'activité.

Auteur : Gigonzac Virginie, Khireddine-Medouni Imane, Chan-Chee Christine, Chérié-Challine Laurence
Année de publication : 2021
Pages : 37 p.
Collection : Études et enquêtes
A télécharger https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/375429/3160657

 Source https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-liees-au-travail/souffrance-psychique-et-epuisement-professionnel/documents/enquetes-etudes/surveillance-des-suicides-en-lien-potentiel-avec-le-travail

mardi 3 août 2021

ETUDE ARTICLE JURIDIQUE Le geste suicidaire et la faute inexcusable de l’employeur


Le geste suicidaire et la faute inexcusable de l’employeur - 22/05/21
The suicidal act and the employer's inexcusable fault
Doi : 10.1016/j.meddro.2021.02.004

Sophie Joly : Maître de conférences à l’université de Montpellier

Centre européen d’études et de recherche droit et santé (CEERDS, UMR 5815), 39, rue de l’Université, 34000 Montpellier, France 

Dans Médecine & droit Vol 2021 - N° 168 P. 35-44 - juin 2021


Résumé
Lorsqu’un geste suicidaire est imputé au travail, outre la qualification d’accident du travail, la faute inexcusable de l’employeur, fondée sur son obligation de sécurité, peut être retenue, si celui-ci avait conscience du danger encouru par son subordonné et n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver. Deux points ressortent. D’une part, le risque suicidaire n’est pas toujours prévisible, ce qui amène à une réflexion plus générale sur sa prévention. D’autre part, depuis 2015 et jusqu’à présent, coexistaient deux conceptions de l’obligation de sécurité, nouvelle en droit du travail et, constante, en droit de la sécurité sociale, le contentieux relevant de deux chambres distinctes de la Cour de cassation. Trois arrêts, en date du 8 octobre, rendus par la deuxième chambre civile de la haute juridiction semblent s’orienter vers une harmonisation de la jurisprudence. En conséquence, il convient d’apprécier leur portée, notamment quant aux mesures préventives attendues de l’employeur.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Accident du travail, Alerte, Conscience du danger, Faute inexcusable de l’employeur, Imprévisibilité, Mesures préventives, Obligation de sécurité de l’employeur, Suicide, Tentative de suicide

Plan
Introduction
La conscience du danger
La spécificité du geste suicidaire : son imprévisibilité
L’alerte quant au risque suicidaire
La prise de mesures préventives
L’obligation de sécurité de l’employeur : quelle obligation ?
L’obligation de sécurité de l’employeur : quel résultat et quelle prévention ?
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
Financement

☆ Dans cet article, les arrêts des juges du fond (Cours d’appel) figurent en notes de bas de page, alors que les arrêts de la Cour de cassation sont référencés en fin d’article pour une raison de format éditorial et d’accessibilité aux décisions.

Source https://www.em-consulte.com/article/1447031/le-geste-suicidaire-et-la-faute-inexcusable-de-l-e

samedi 31 juillet 2021

FORMATIONS en santé au travail 2021 Rennes : Prévention et intervention dans la crise suicidaire & Après le suicide : la postvention


Prévention et intervention dans la crise suicidaire
Formation courte en santé au travail

Type de diplôme Formation courte

Localisation(s) des enseignements  Rennes
Site internet de la formation

Publics Médecins du travail et infirmiers en Santé au travail.

Compétences développées
Formation destinée à la situation de crise afin de détecter et favoriser la prise en charge de la souffrance qui pourrait conduire à un acte suicidaire.

Formation référencée auprès de l’ANDPC N° 10782100006

Organisation pédagogique

Intervenante
Dr Dina JOUBREL, Psychiatre en exercice libéral, anciennement coordinatrice de la CUMP de Bretagne et médecin-chef en psychiatrie,
Centre hospitalier Guillaume Régnier de Rennes

Programme
Intervention issue de la conférence de consensus organisée par la Fédération Française de Psychiatrie, à la demande de la Direction Générale de la Santé.
Présentation d’un modèle d’intervention destiné à être utilisé par un grand nombre d’intervenants professionnels et non professionnels du milieu sanitaire et non sanitaire.

Ce module peut se suivre individuellement ou en lien avec le module « Après le suicide : la postvention ».

Pré-requis Travailler dans la santé au travail

Coût de la formation 540 €
Calendrier Formation sur 2 jours. Dates : Jeudi 2 et vendredi 3 juin 2022

TELECHARGER LE CATALOGUE COMPLET 2022


En savoir plus https://formations.univ-rennes1.fr/prevention-et-intervention-dans-la-crise-suicidaire


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Après le suicide : la postvention

Formation courte en santé au travail

Type de diplôme  Formation courte

Localisation(s) des enseignements  Rennes
Site internet de la formation

Publics  Médecins du travail, infirmiers en Santé au travail et IPRP.

Compétences développées
Savoir réagir au stress, aux crises, aux deuils, après un suicide.
Savoir analyser, réagir et utiliser les modalités d’intervention de postvention.

Organisation pédagogique
Intervenante
Dr Dina JOUBREL
Psychiatre en exercice libéral, anciennement coordinatrice de la CUMP Bretagne et médecin chef en psychiatrie, centre hospitalier Guillaume Regnier de Rennes

Programme
Définir la postvention – la prévention du suicide des générations suivantes
Connaitre les particularités d’un deuil après un suicide
Analyser les réactions des proches afin d’étayer les modalités d’intervention individuelle et de groupe, immédiates, post-immédiates, ou bien au long cours dans le milieu familial, scolaire et professionnel
Les différents acteurs en postvention et leurs rôles

Cette formation peut être suivie seule ou en complément du module « Prévention et intervention dans la crise suicidaire ».

Calendrier Vendredi 18 novembre 2022

TELECHARGER LE CATALOGUE COMPLET 2022

 
Dernière modification : lun, 12/07/2021 - 16:42

En savoir plus https://formations.univ-rennes1.fr/apres-le-suicide-la-postvention






samedi 3 juillet 2021

AUSTRALIE Nouveau guide de Suicide Prevention Australie pourrait aider les employeurs


Un nouveau cadre de prévention du suicide pourrait aider les employeurs à sauver des vies
Par Edie-Louise Diemar 2 juillet 2021 https://www.hrmonline.com.au*
Le nouveau guide de Suicide Prevention Australia, le premier du genre en Australie, montre aux employeurs comment améliorer leur formation en santé mentale pour soutenir les employés à risque de suicide.

L'organisme national de pointe pour la prévention du suicide, Suicide Prevention Australia, a dévoilé le premier cadre australien de prévention du suicide sur les lieux de travail.

Le « Prévention du suicide : un cadre de compétences » Suicide Prevention: A competency framework vise à aider les employeurs à découvrir les lacunes dans leurs connaissances en matière de prévention du suicide afin qu'ils puissent répondre plus efficacement aux employés ayant des pensées et des comportements suicidaires.

HRM s'est entretenu avec le PDG de Suicide Prevention Australia, Nieves Murray, sur la façon dont le cadre aide les lieux de travail et sur ce que les employeurs doivent comprendre en matière de prévention du suicide.

Statistiques australiennes sur le suicide

Avant de plonger dans le cadre, voyons pourquoi un cadre comme celui-ci est si important.

Les lieux de travail ont beaucoup fait pour améliorer leurs offres de bien-être au fil des ans, déclare Murray, en particulier au cours des 18 derniers mois. Mais la prévention du suicide est encore un sujet négligé dans nos lieux de travail.

« Il n'y a pas si longtemps, le suicide était considéré comme un crime, dit Murray. « Et donc il y a encore beaucoup de malentendus autour de ça. C'est très tabou, donc ces discussions n'ont tout simplement pas lieu.

Cette tendance est particulièrement préoccupante compte tenu de la prévalence des décès par suicide en Australie.

Plus de 3 300 Australiens sont morts par suicide en 2019, selon les données du Bureau australien des statistiques. Cela fait neuf morts par jour. A titre de comparaison, 1195 personnes sont mortes sur nos routes cette année-là. Plus de 65 000 Australiens tentent de se suicider chaque année, selon Lifeline.

Les répercussions de ces décès sont considérables. Pour chaque décès par suicide, jusqu'à 135 personnes en ressentent l'impact. Cela inclut les membres de la famille, les amis, les premiers intervenants et les collègues de la personne décédée.

« Plus de la moitié de la population connaît quelqu'un qui s'est suicidé, dit Murray.

« Considérant que la plupart de la population a un emploi, bien sûr, les lieux de travail sont touchés lorsque cela se produit, qu'il s'agisse d'un employé ou de quelqu'un qu'un employé connaît. »

Un cadre de prévention du suicide en quatre parties

Le cadre Suicide Prevention Australia sert de point de départ pour les employeurs et comprend les normes minimales pour :
Méthodes de prévention du suicide;
Connaissances en postvention (intervention menée après un suicide pour les personnes impactées) ; et
Compétences, attitudes, attributs et valeurs que le personnel doit posséder.

Il décrit également les quatre compétences de base que les employeurs doivent aborder (voir le graphique ci-dessous), notamment :
- Initiation et développement continu – c'est -à- dire adapter les politiques et les processus pour s'assurer que tous les risques pour la sécurité psychosociale des employés sont identifiés, comprendre les détails sur la façon de soutenir les employés et atténuer les facteurs de risque.

- Connaissance des mesures préventives – c'est -à- dire s'assurer que les employés disposent des informations et de l'expertise adéquates pour soutenir une personne en crise. C'est à ce stade que vous pouvez introduire des programmes de formation pour combler les lacunes dans les connaissances de votre organisation.

- Communications sûres – c'est -à- dire s'assurer que les employés savent comment communiquer sur les questions de suicide et d'idées suicidaires d'une manière bienveillante et sûre. Cela pourrait inclure l'apprentissage de l'écoute active , la validation de l'expérience de la personne et sa présence avec elle.

- Soutien collaboratif – c'est -à- dire s'engager dans des relations de confiance et ouvertes les uns avec les autres. Cela nécessite une équipe pour évaluer des choses telles qu'un déséquilibre de pouvoir, les besoins uniques des personnes impliquées et comment/quand escalader un problème si nécessaire. Image : Prévention du suicide : un référentiel de compétences

Il comprend également des détails sur la façon de mettre en œuvre ses quatre compétences. Cliquez ici pour télécharger le cadre.

Identifier les lacunes de votre organisation

L'objectif de ce cadre est de placer les employeurs au centre d'un mouvement qui pourrait contribuer à accroître la prévention du suicide dans la communauté au sens large.

Le plan a été créé en consultation avec des organisations qui travaillent quotidiennement dans la prévention du suicide, explique Murray, y compris des noms bien connus tels que Black Dog Institute, Beyond Blue et Lifeline.

Il permet aux employeurs d'effectuer une analyse des lacunes de leurs offres actuelles en matière de santé mentale pour s'assurer que les bonnes personnes reçoivent la bonne formation.

Bien que le cadre ne décrive pas comment gérer un employé qui pourrait se suicider, il oriente les employeurs vers des ressources pour acquérir cette formation importante.

La liste complète des options de formation est longue, mais quelques Murray suggère de se concentrer sur :
Le modèle QPR - The Question, Persuade, Refer (QPR) du Black Dog Institute est un cours de formation en ligne autoguidé de 60 minutes sur la façon de dissuader une personne ayant des pensées suicidaires ou dans la phase idéationnelle d'un plan de suicide.
Livingworks’ Start– Un cours en ligne de 90 minutes qui enseigne aux participants comment reconnaître si quelqu'un a des pensées suicidaires.
Livingworks ASIST– Un cours interactif de deux jours qui enseigne aux participants à intervenir lorsqu'une personne présente un risque immédiat de suicide.

Le cours abrégé de l' AHRI sur la santé mentale au travail est une session de 90 minutes qui vise à donner aux professionnels des ressources humaines les outils nécessaires pour la santé mentale au travail.

Si un employeur s'inquiète déjà pour un employé, le conseil de Murray est simple : demandez-lui s'il pense au suicide.

« On suppose à tort que si nous parlons de suicide, cela pourrait mettre l'idée dans la tête de quelqu'un, mais ce n'est pas vrai », dit-elle.

« Si vous vous inquiétez pour quelqu'un, posez la question, écoutez son histoire sans réagir et assurez-vous qu'il sollicite l'aide de son médecin, d'un service d'aide en cas de crise comme Lifeline ou de son professionnel de la santé préféré.

Demander à un employé s'il est suicidaire n'est pas facile, mais cela peut être une question vitale.

Surtout, vous devez être prêt si la réponse est « oui ». C'est pourquoi Murray dit que toutes les organisations devraient rechercher les premiers soins en santé mentale ou entreprendre des programmes de formation comme ceux énumérés ci-dessus.

Il devrait être traité comme n'importe quel problème de santé et de sécurité au travail, dit Murray.

« Si quelqu'un a un accident du travail, la plupart des gens reçoivent une [formation] aux premiers secours pour pouvoir aider même en l'absence d'un professionnel de la santé.

« Plus il y a de personnes qui ont une formation de base pour identifier quand un employé peut évoluer vers des risques suicidaires, plus nous sauverons de vies. »

La main-d'œuvre à distance

Repérer les risques dans la main-d'œuvre distante est plus difficile, dit Murray, mais ce n'est pas impossible.

Certains signes avant-coureurs à surveiller sont :
Changement de comportement
Commencer le travail tard
Ne pas travailler du tout
Travailler de longues heures
Soumettre un travail de qualité inférieure, ou un travail qui n'est pas à leur niveau habituel ou
Délais non respectés ou constamment en retard.

« Gardez un œil sur leurs livrables », dit Murray. « Pas seulement pour la productivité, mais parce que cela peut signaler que quelque chose ne va pas. »

Heureusement, l'année dernière a accru notre attention aux problèmes de santé mentale et Murray pense que cela a également accéléré notre maturité en matière de discussion sur le suicide.

«S'il y a un côté positif à la pandémie, c'est qu'elle a accru notre conscience de la nécessité de se connecter avec les autres. Cela a accru notre conscience de remarquer des changements dans le comportement d'une personne.

"Elle nous a donné le droit de poser des questions de manière plus délibérée, de maintenir nos liens personnels de manière plus délibérée et de nous assurer que les personnes que nous aimons sont en sécurité et vont bien."

https://www.hrmonline.com.au/mental-health/new-suicide-prevention-framework/