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jeudi 22 décembre 2022

AUTOUR DE LA QUESTION La gendarmerie densifie son réseau de négociateurs régionaux

La gendarmerie densifie son réseau de négociateurs régionaux
Auteur : le commandant Céline Morin - publié le 20 décembre 2022  sur https://www.gendinfo.fr*


© GIGN
Face à l’augmentation du nombre de sollicitations, et afin de tendre vers l’objectif de Réponse de négociation immédiate (RNI), la gendarmerie renforce son dispositif. 68 militaires, nouvellement formés par la cellule nationale de négociation du GIGN, viennent ainsi de rejoindre le réseau des négociateurs régionaux, portant à 420 leur nombre sur l’ensemble du territoire français.

Restée longtemps méconnue, voire inconnue, du grand public comme des acteurs de terrain, car initialement à la main exclusive du niveau central, et plus particulièrement du GIGN (qui a commencé à se saisir plus sérieusement de cette matière dès le début des années 90), la négociation n’a eu de cesse de se développer et de se structurer au sein de la gendarmerie, notamment depuis une quinzaine d’années. C’est en effet en 2005, dans la logique de maillage territorial chère à l’Institution, que les premiers négociateurs régionaux ont vu le jour et ont depuis essaimé sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Agissant toujours sous la supervision de la Cellule nationale de négociation (CNN), ces militaires, affectés en unité territoriale, peuvent, en fonction de la gravité de la crise, soit agir de façon autonome, si l’engagement du GIGN n’est pas justifié, soit préparer l’arrivée des unités d’intervention spécialisée, en temporisant et en captant du renseignement sur l’auteur ou la personne en crise.

La négo’, un outil dans la main du chef opérationnel

Si la négociation a connu un tel essor, c’est avant tout au regard de la plus-value que cet outil est en mesure d’apporter aux autorités en termes de décision opérationnelle. La stratégie de négociation est en effet élaborée en fonction des objectifs fixés par les chefs et s’inclut nécessairement dans une stratégie opérationnelle plus globale, à laquelle elle s’adapte en tant que de besoin.

Cela tient également au vaste spectre d’intervention des négociateurs de la gendarmerie, allant des crises de faible intensité, afin d’éviter qu’une situation ne dégénère, au plus haut du spectre, en fonction de leur degré d'expertise : crises suicidaires, conflits familiaux ou de voisinage, forcenés, prises d'otages, enlèvements sur le territoire national, extorsions de fonds, actes de terrorisme, enlèvements de ressortissants français à l'étranger, rançongiciels (ransomwares), cyberattaques…

De fait, le nombre de sollicitations de ces spécialistes est en constante augmentation. En 2021, ils ont ainsi réalisé 620 missions, dont une trentaine du ressort des négociateurs de crise du GIGN dans le cadre de l'action de la Force intervention (F.I.).

En outre, en marge de leurs interventions, les négociateurs régionaux multiplient les formations à la gestion des conflits au profit des élus, mais aussi d’autres publics potentiellement concernés, auxquelles s’ajoutera très prochainement une information à la gestion de la crise suicidaire en gendarmerie, « car les négociateurs régionaux sont, du fait de leur pratique missionnelle, des relais indispensables pour une gestion optimale de la crise suicidaire, dans le but d’informer, de déceler et d’orienter les personnes en cas de besoin », confie le major Xavier, chef de la CNN du GIGN.
 
Un objectif de Réponse en négociation immédiate (RNI)

Pour faire face à la charge missionnelle importante liée à cette spécialité, et répondre ainsi aux besoins et attentes des régions, mais aussi pour atteindre l’objectif de Réponse en négociation immédiate (RNI), qui prévoit de disposer d’un négociateur régional à 1 h 30 maximum de délai de projection, en mesure d’intervenir sur n'importe quelle crise nécessitant la négociation, la gendarmerie, par l’entremise de la CNN, a entrepris de densifier encore davantage son maillage territorial.

« L’objectif est d'avoir un volume suffisant de personnels formés à la spécialité afin de pouvoir interrégionaliser notre dispositif de négociation régionale et réduire nos délais d’intervention. La RNI permet en effet de diviser parfois par deux le temps de projection des négociateurs. Ce maillage territorial est précieux en termes de réponse de négociation pour les unités territoriales qui font face à une crise, quelle qu’en soit l’intensité, mais aussi en termes de remontée de renseignements pour les autorités, et ce, toujours dans la perspective de pouvoir, entre autres, faire face à une menace terroriste », explique le major.

Telle était donc la finalité de l’appel à volontaires lancé cette année par la CNN, auquel plus de 850 militaires ont répondu. Parmi eux, 170 candidats ont été reçus à Satory pour un entretien et une première évaluation sur un cas concret. Au final, 68 ont été retenus pour suivre la formation initiale organisée en novembre dernier. Un stage d’une ampleur inédite, pour lequel les formateurs de la CNN ont été renforcés par plusieurs négociateurs régionaux référents détachés par leurs régions respectives.

© GIGN
Temps de formation doublé

Il n’est toutefois pas seulement question d’étoffer ce réseau en termes de volume, mais aussi d’actualiser et de renforcer ses compétences. À cet effet, le temps de formation a été doublé, passant ainsi à dix jours, afin de donner plus de place à la pratique. Pour le patron de la CNN, l’objectif est clair : « il s’agit non seulement d'acquérir des savoirs, des savoir-faire et un savoir être, mais également d’apprendre à établir une stratégie de négociation en fonction des objectifs fixés par les chefs, de développer une tactique et de mettre en œuvre nos techniques de communication. On passe du niveau de technicien de la négo' à celui de stratège de la négociation ! »

Au programme donc, des cours sur la communication et la stratégie à la négociation, avec de nombreux ateliers pour apprendre à mieux écouter et à mieux questionner, « pour influencer en douceur »… Et surtout beaucoup de cas concrets inspirés de situations réelles vécues, qu’il s’agisse de crises suicidaires, de forcenés ou encore de prises d'otages, avec pour objectif, dans ce cas précis, « de préparer l'arrivée du GIGN et d'être en mesure de prendre une négociation si un contact est établi ». Sans oublier la présentation à l'autorité : il faut en effet « savoir structurer ses idées pour mieux les présenter, de façon rapide, simple et efficace, aux autorités militaires, administratives ou judiciaires, qui ont besoin de connaître notre stratégie de négociation. »

À travers ces différents scénarios, les stagiaires peuvent ainsi dérouler le fil de la négociation, de la prise de renseignement à la résolution de la crise, et « surtout répéter leurs gammes ». Pour les immerger encore davantage dans leur rôle, le GIGN a fait appel, le temps d’une journée, à de vrais acteurs pour incarner les auteurs, hommes et femmes, et ainsi éprouver les capacités de ces négociateurs en devenir dans le domaine du paraverbal, mais aussi s’agissant d’identifier la pathologie psychiatrique de l'auteur.

À l’issue du stage, tous doivent ainsi être en mesure de négocier en numéro 1 ou 2 dans les situations de leur niveau. « L'année dernière, en rentrant du stage, les tout nouveaux négociateurs ont eu affaire à un suicidaire sur un pont d'autoroute et ils l'ont géré », raconte le major.
 
Un maillage de 420 négociateurs régionaux

Ainsi armés, ces 68 nouveaux négociateurs régionaux ont désormais rejoint leurs unités d’affectation respectives, où ils doivent composer entre les missions du quotidien et celles afférant à leur nouvelle technicité.

Avec cette nouvelle promotion, la chaîne des négociateurs régionaux passe ainsi à 420 militaires, qu’une quinzaine d’autres devraient rejoindre au cours du premier semestre 2023, à la suite des formations conduites en Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie
Recyclage de tous les négociateurs régionaux

Outre cette formation initiale d’ampleur, l’année 2022 a également été marquée par le recyclage de tous les négociateurs régionaux. Nécessaire au maintien de leur habilitation, cette remise à niveau intervient généralement tous les trois ans, mais cette année, l’objectif de la CNN « était vraiment d’up-grader tous les personnels en termes de nouvelles techniques de communication, pour combler le décalage qu’il pouvait y avoir entre les négociateurs formés cette année et les plus anciens. »

Dans cette matière en constante évolution qu’est la négociation, la CNN s’approprie en effet continuellement de nouvelles techniques et de nouvelles compétences, qu’elle éprouve en mission, avant de les transmettre aux négociateurs régionaux, au cours des stages initiaux, pendant les recyclages ou encore par l’intermédiaire des négociateurs référents, qui peuvent organiser une fois par mois des formations internes aux régions.

« Nos formations évoluent aussi en fonction de leurs retours, de leurs besoins. Nous faisons en sorte que le dispositif soit cohérent et le plus performant possible, note le major Xavier. Et d’insister : « Un négociateur régional doit négocier, mais il doit aussi se former, beaucoup répéter, a minima une fois par mois, pour être suffisamment efficient le jour J. On ne peut pas vivre sa spécialité et être négociateur si on n'est pas sans arrêt en train de répéter nos gammes en dehors des missions du quotidien. »

https://www.gendinfo.fr/sur-le-terrain/immersion/2022/la-gendarmerie-densifie-son-reseau-de-negociateurs-regionaux

mardi 8 mars 2022

08 mars 2022 A l'occasion de cette journée internationale des droits des femmes , l'UNPS met à l'honneur l'engagement de ces femmes en prévention.

08 mars 2022
A l'occasion de cette journée internationale des droits des femmes , l'UNPS met à l'honneur l'engagement de ces femmes en prévention.

Centre Val de Loire/ Réseau VIES 37
Trois questions ont été posées à une femme professionnellement engagée au quotidien pour le mieux être général, Clarisse Hermelin, qui occupe le poste stratégique de Coordonnatrice du Conseil local de Santé Mentale de la Métropole tourangelle, membre du Réseau VIES 37.
http://vies37.psrc.fr

Lien Youtube de la vidéo https://youtu.be/ewFYmcEILJc


 

jeudi 22 avril 2021

ETUDE RECHERCHE Étude des difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation chez l'adulte en cabinet de médecine générale

Étude des difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation chez l'adulte en cabinet de médecine générale
Charlotte Huntzinger 1
1 UNICAEN Santé - Université de Caen Normandie - UFR Santé

Résumé : La réponse aux demandes de soins urgents ou non programmés (DNSP) est un enjeu majeur de la pratique de médecine générale. L’objectif principal était d’étudier les difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation. Les objectifs secondaires étaient de déterminer la fréquence des différents types d’urgences en cabinet de médecine générale, ainsi que les potentiels facteurs d’amélioration de la réponse. Une étude observationnelle, transversale et descriptive a été réalisée via un questionnaire en ligne auprès des secrétaires médicales de cabinets de médecine générale de Normandie occidentale. Les motifs les plus complexes à gérer pour les secrétaires médicales sont les douleurs thoraciques, le risque suicidaire et les chutes pour les urgences vraies, les demandes d’arrêts de travail et les syndromes dépressifs pour les urgences relatives et enfin les réévaluations de traitements chroniques et les demandes de certificat pour les urgences ressenties. Ces difficultés étaient liées au jugement global du patient au sujet de sa demande de consultation, au positionnement d’intermédiaire de la secrétaire entre le patient et le médecin et à la surcharge du planning. Une adaptation de la formation initiale et continue au sein des cabinets pourrait permettre une meilleure réponse.
Sciences du Vivant [q-bio] / Médecine humaine et pathologie

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03181644

Soumis le : jeudi 25 mars 2021  Dernière modification le : mercredi 21 avril 2021

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https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03181644

AUSTRALIE Les pharmaciens sont en première ligne dans la lutte pour la santé mentale en Australie, mais ils sont souvent négligés.

Les pharmaciens sont en première ligne dans la lutte pour la santé mentale en Australie, mais ils sont souvent négligés. "Pharmacists are on the frontline of Australia's mental health battle, but they're often overlooked Par Bridget Judd
Publié 21/04/2021 https://www.abc.net.*
Claire O'Reilly (à gauche) et Sarira El-Den forment la prochaine génération de pharmaciens à mieux répondre aux personnes qui vivent une crise de santé mentale. (ABC Nouvelles: Brendan Esposito)


Presque anodine dans sa formulation, la question du client arrêta Claire O'Reilly dans son élan.

"De combien de ceux-ci ai-je besoin pour me suicider?" demanda la femme de l'autre côté du comptoir.

Pour les pharmaciens australiens de proximité ou de détail, aborder les sujets délicats fait partie intégrante du port de la blouse blanche. Gardiens des médicaments et visage familier de ceux qui naviguent dans le système de santé mentale, les pharmaciens jouent un rôle unique - bien que souvent négligé - dans la prévention du suicide.

Pourtant, ces 10 mots, prononcés il y a dix ans - si complexes dans leur simplicité - ont pris O'Reilly au dépourvu.
O'Reilly dit que les preuves montrent qu'une chose ne réglera pas tout en matière de prévention du suicide. (ABC Nouvelles: Brendan Esposito)

Devant elle se tenait un patient à la recherche de plus qu'une simple solution médicale.

"C'est une chose très difficile à entendre", dit Mme O'Reilly.

"La plupart du temps, vous ne savez pas vraiment quoi dire en réponse à cela."

L'expérience d'O'Reilly est loin d'être une anomalie.

Dans une enquête menée auprès de pharmaciens communautaires en Australie et au Canada, 85 % des personnes interrogées ont déclaré avoir eu affaire au moins une fois à une personne qu'elles pensaient être à risque de suicide, tandis que 66 % ont affirmé qu'un patient leur avait volontairement fait part de ses pensées suicidaires.

Alors que le secteur de la santé mentale reconnaît de plus en plus l' importance d'une approche pangouvernementale , ces expériences poussent au changement - non seulement parmi les pharmaciens, mais dans leur implication dans l'approche plus large de la prévention du suicide en Australie.

Et tout commence avant que les pharmaciens ne mettent les pieds derrière le comptoir.
Dans une enquête auprès des pharmaciens d'officine, 85 pour cent des répondants ont déclaré avoir eu au moins une fois une interaction avec une personne qu'ils pensaient à risque de suicide. (ABC Nouvelles: Brendan Esposito)

«Aurais-je pu dire quelque chose de différent?

Poussés par leurs expériences dans les pharmacies, O'Reilly - maintenant maître de conférences à l'Université de Sydney - et sa collègue, Sarira El-Den, forment la prochaine génération de pharmaciens à mieux répondre à ceux qui vivent une crise de santé mentale.

Et tout commence par les premiers soins en santé mentale.
Poussées par leurs propres expériences, Claire O'Reilly et Sarira El-Den souhaitent que les pharmaciens soient prêts et capables de répondre à ceux qui vivent une crise de santé mentale. (ABC Nouvelles: Brendan Esposito)

"Malheureusement, il y aura des situations qui échappent à notre contrôle", dit El-Den. "Mais tant que nous sommes ici, c'est un pas dans la bonne direction."

Conçu pour enseigner aux étudiants comment aider les adultes ayant un problème de santé mentale jusqu'à ce qu'une aide professionnelle appropriée soit reçue ou que la crise se résout, ceux qui passent par l'école de pharmacie de l'Université de Sydney doivent suivre une «formation de gardien» dans le cadre de leur diplôme.

Pour certains, le concept peut sembler une évidence. Mais contrairement à la formation en premiers soins physiques, les premiers soins en santé mentale ne sont pas nécessaires pour devenir pharmacien agréé.

«Si quelqu'un s'effondre et subit ce qui ressemble à une urgence physique, ou si quelqu'un entre avec le bras cassé ou coupé, nous savons quoi faire», dit El-Den.

«Mais je pense que pour les situations de santé mentale, nous nous remettons souvent en question.

"Nous ne savons pas ce qui est exactement approprié, nous ne savons pas quand devrions-nous appeler l'ambulance et quand devrions-nous simplement fournir un soutien."

C'est une situation difficile reflétée dans les données.

Alors que l'enquête auprès des pharmaciens australiens et canadiens a révélé que la majorité avait eu affaire à un patient révélant des pensées suicidaires, 60 pour cent se sentaient «mal à l'aise à très mal à l'aise» à propos de leur implication après la situation.

Des obstacles tels que le manque de formation ont influencé la préparation des pharmaciens à aider directement quelqu'un dans une crise suicidaire, a révélé l'étude, soulignant le besoin de «formation des gardiens et des stratégies de prévention du suicide pour les pharmaciens communautaires».

Ce devrait être une «qualification de base» pour les pharmaciens, fait écho O'Reilly, qui a co-écrit l'étude, et croit que le secteur bénéficierait d'une plus grande implication dans la politique de santé mentale.

"Beaucoup de données relatives aux stratégies de prévention du suicide montrent qu'une seule chose ne va pas tout régler", dit-elle. "Il faut qu'il y ait plusieurs facettes".
Tout le monde a un rôle à jouer

Pour Jennifer Stuber, c'est un dilemme douloureusement familier.

Professeur associée à l'école de travail social de l'université de Washington à Seattle, elle n'est pas étrangère aux gouffres du système de santé mentale. Mais elle n'avait jamais prévu que le système laisserait tomber sa famille.

En 2010, en proie à la dépression, son mari Matt Adler avait atteint un point de crise et avait demandé l'aide d'un psychiatre.

Mais quand il leur a dit qu'il envisageait de se suicider, ils ont été incapables de le soigner.

«L'un des aspects clés de l'histoire de Matt est que le prestataire ne connaissait pas vraiment quelles étaient les meilleures pratiques en matière de soins de prévention du suicide», dit Stuber.

"Plus nous faisions de recherches pour savoir quelles étaient les exigences en matière de formation [pour les professionnels de la santé], plus nous nous rendions compte qu'il y avait d'énormes lacunes.

"Et cela commence lorsque les étudiants sont formés à ces métiers."

En février 2011, Matt Adler a perdu son combat contre la dépression. Mais face à la tragédie, Stuber a transformé le chagrin en action.

Ce qui a suivi était la loi de 2012 sur l'évaluation, le traitement et la gestion du suicide de Matt Adler .

La législation a fait de Washington le premier État américain à exiger que tous les professionnels de la santé mentale et autres fournisseurs de soins de première ligne reçoivent une formation obligatoire sur l'évaluation, le traitement et la gestion du suicide.
  (Facebook: Prévention du suicide Forefront)

Et "les pharmaciens ont vraiment senti qu'ils devaient jouer un rôle", dit Stuber.

En collaboration avec l'association des pharmaciens de l'État de Washington, ils ont mis au point une formation sur mesure pour que ceux qui se trouvent derrière le comptoir puissent jouer un rôle plus proactif.

Lors d'évaluations successives du programme, les pharmaciens ont fait état d'une amélioration des connaissances, des attitudes et de la confiance dans l'engagement des patients qu'ils pensaient à risque.

«Que vous soyez pharmacien de première ligne ou chiropraticien, ou quel que soit le milieu dans lequel vous vous trouvez, tout le monde a un rôle à jouer», déclare Stuber.
"Parfois, les gens ne se rendent pas compte qu'ils ont affaire à quelqu'un qui souffre de douleurs chroniques ou qui vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer en phase terminale et qui présente un risque accru de suicide.


Combler le fossé

Aider les personnes en situation de crise n'est qu'une pièce du puzzle.

En Australie, on estime à 9 000 le nombre de décès prématurés chaque année parmi les personnes vivant avec une maladie mentale grave et persistante.

Mais cela est généralement dû à des problèmes de santé courants, comme les maladies cardiovasculaires et respiratoires.

"Nous avons affaire à des personnes qui, bien souvent, prennent déjà des médicaments pour des problèmes de santé mentale, ou qui ont des problèmes ou des médicaments qui présentent un risque élevé d'être associés à un problème de santé mentale", explique Chelsea Felkai, présidente de la branche NSW de la Pharmaceutical Society of Australia.

"Donc, à titre d'exemple, il y a en fait des liens établis entre les problèmes respiratoires et les problèmes cardiaques et la dépression."

En Australie, des essais sont en cours pour remédier à ce type d'inégalités en matière de santé.

Dans le cadre de l' intervention de PharMIbridge - une collaboration entre l'Université Griffith, l'Université de Sydney, la Pharmacy Guild of Australia et la Pharmaceutical Society of Australia - les pharmaciens ont commencé à travailler avec les patients sur une période de six mois pour réduire les problèmes liés aux médicaments et gestion des maladies physiques.

C'est un concept simple, conçu pour combler l'écart d'espérance de vie entre les Australiens vivant avec une maladie mentale et ceux qui n'en ont pas.

Et si son impact n'est pas encore connu, à quelque 16 000 kilomètres de là, une première initiative mondiale pourrait donner de l'espoir.
 
Rapprocher les services de santé

Derrière les comptoirs des pharmacies communautaires de la Nouvelle-Écosse, au Canada, le changement est en marche.

Le programme Bloom , qui a débuté en tant que projet pilote en 2014, est un programme financé par le gouvernement et basé sur une pharmacie communautaire qui aide à améliorer les résultats de santé des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie.

"[Les gens consultent les pharmaciens] dix fois plus souvent que leur médecin généraliste", explique Andrea Murphy, cocréatrice du programme Bloom et professeure agrégée à la faculté de pharmacie de l'université Dalhousie

Youtube Change Makers - Programme Bloom


"C'est une relation très informelle. Les gens peuvent souvent entrer et dire:" Hé, j'ai une question pour vous "."

Les patients qui adhèrent au programme sont associés à un pharmacien pendant six mois et, ensemble, ils identifient des objectifs ou des domaines prioritaires.

Il peut s'agir de n'importe quoi, de la gestion des symptômes persistants de dépression ou des effets secondaires des médicaments à l'amélioration d'autres conditions physiques qui ont un impact sur leur qualité de vie.

Les pharmaciens sont également encouragés à développer des relations avec les services locaux de santé mentale et de lutte contre les dépendances et à entreprendre des simulations de scénarios et des débriefings avec des experts pour mieux comprendre les expériences des patients.

"Il s'agit de réfléchir à la façon dont vous pouvez soutenir quelqu'un dans votre communauté?" dit Murphy.

"Pouvez-vous l'aider à s'orienter dans les différents services de santé qui existent et l'aider à trouver les soutiens dont il peut avoir besoin sur le moment ?"

Surtout, l'objectif est de briser les silos entre les prestataires de soins de santé afin d'empêcher les gens de passer entre les mailles du filet.

Et c'est une ambition qui se reflète dans les résultats. Lors d'une évaluation du programme, quatre problèmes de médicaments sur cinq ont été entièrement résolus ou améliorés .

"Ils veulent s'assurer que tout le monde travaille ensemble", explique M. Gardner, qui est également professeur associé au College of Pharmacy de l'Université Dalhousie.

"[Ce n'est pas]" nous avons cinq priorités et je ne sais pas si elles fonctionnent avec les priorités que vous avez avec votre médecin ". Nous voulons nous assurer qu'elles sont toutes identiques."

'C'est notre pain et notre beurre'

Le secteur pharmaceutique australien plaide depuis longtemps pour un rôle plus important et plus collaboratif dans l'approche nationale de la prévention du suicide.

Dans sa soumission à la commission de productivité , la Pharmaceutical Society of Australia a formulé cinq recommandations, notamment l'élaboration et la mise en œuvre d'examens réguliers pour les personnes souffrant de troubles mentaux et l'intégration des pharmaciens dans les stratégies de prévention du suicide.

«Si une personne récupère ses médicaments tous les mois, en particulier s'il s'agit de médicaments psychotropes ou d'antidépresseurs, alors nous savons qu'elle est susceptible de les prendre régulièrement", explique Felkai.

"Mais si nous remarquons qu'elle a raté quelques mois et revienne pour l'obtenir, est elle aussi adhérente au traitement qu'elle devraient l'être? Prend-elle ses médicaments comme elle le devrait?"

"C'est notre pain et notre beurre, donc cela nous ouvre la porte pour avoir une conversation avec le patient."

L’Australian Medical Association a déclaré qu’elle soutenait largement les recommandations qu’elle qualifiait de «très sensées».

Tout en avertissant qu'aucun modèle unique ne serait la panacée à la crise du suicide dans le pays, le vice-président national Chris Moy a déclaré que les professions «devraient toujours travailler ensemble dans la mesure du possible».

«Par exemple, je vais recevoir un appel téléphonique d'un pharmacien pour dire« [le patient] ne prend pas d'ordonnance », et c'est vraiment utile, et c'est là que cela devrait fonctionner», a-t-il déclaré.

«Là où cela devient un problème, c'est si le pharmacien prend en charge l'ensemble des soins du patient de manière isolée...… mais je ne pense pas que ce soit ce que suggère cette proposition.»

C'est un sentiment partagé par l'Australian Psychological Society, qui a souligné les possibilités pour tous les points de contact du système de santé mentale de travailler plus en collaboration.

«Les pharmaciens sont des prestataires de soins visibles et accessibles, en particulier dans les zones rurales et éloignées, et jouissent de la confiance de la communauté», a déclaré la présidente Tamara Cavenett.

«Ils devraient être formés de manière appropriée pour identifier les problèmes de santé mentale, orienter les gens vers les services appropriés et réduire la stigmatisation communautaire liée à la maladie mentale.»

"Ne le gardez pas pour vous"

El-Den et O'Reilly sont pragmatiques sur l'état des lieux.

Bien que la formation seule puisse mieux équiper les pharmaciens pour aborder ces sujets délicats, mettre en pratique ces enseignements tirés du papier n'est pas toujours aussi simple.

Dans le but de combler le fossé, le duo amène la pharmacie dans la salle de classe.
Bien que la formation seule puisse mieux équiper les pharmaciens pour aborder ces sujets délicats, mettre en pratique ces enseignements tirés du papier n'est pas toujours aussi simple. (ABC Nouvelles: Brendan Esposito)

En collaboration avec One Door Mental Health - un groupe de défense des personnes vivant avec une maladie mentale - les personnes ayant vécu des expériences font des jeux de rôle avec les élèves pour tester leur état de préparation et faire part de leurs commentaires sur leur réponse.

Ils peuvent être confrontés à un «patient» qui a récemment perdu son emploi et est venu pour remplir une prescription d'antidépresseur, ou à une nouvelle maman souffrant de dépression post-natale qui a commencé à boire tous les soirs.

«Apprendre les compétences dans un cours est formidable, mais c'est vraiment une question de pratique et de pouvoir les utiliser», déclare O'Reilly.

«Et c'est pourquoi nous essayons de leur donner autant de pratique [que possible] dans ce cadre éducatif avant de se lancer dans le monde réel.

"Parce qu'il ne fait aucun doute qu'ils auront une sorte de scénario comme celui-ci dans leur pratique à l'avenir."

Dans son rapport final, publié lundi, la conseillère nationale en prévention du suicide Christine Morgan a présenté une série de recommandations visant à renforcer l'approche nationale de la prévention du suicide.

Notant que "ceux qui connaissent la formation des gardiens de la communauté ont demandé avec passion qu'elle soit plus accessible", le rapport indique qu'il est "vital de renforcer les capacités et les connaissances au sein de la main-d'œuvre et des communautés pour assurer une compréhension commune de la détresse suicidaire et de l'importance d'une approche cohérente et compatissante".

Pour O'Reilly et El-Den, la demande de soutien supplémentaire va de soi.

Les pharmaciens "ont déjà ces conversations, s'occupent des gens et appellent les lignes de crise", dit El-Den.

Mais s'il est courant de se rendre dans une pharmacie pour toute une série de problèmes physiques, dit-elle, "on ne pense pas forcément à nous consulter pour parler de sa santé mentale".

"Et je pense que nous devons rendre cela plus visible, en particulier les pharmaciens qui sont formés", dit El-Den.

"Cette visibilité dit aux patients : "Nous sommes des personnes confiantes et désireuses d'avoir ces discussions avec vous, ne gardez pas cela pour vous, venez discuter avec nous"".

https://www.abc.net.au/news/2021-04-22/australia-pharmacists-suicide-prevention-training/100029612










mardi 28 novembre 2017

NOTICE ARTICLE Le risque suicidaire & Rôle de l’aide-soignant

Le risque suicidaire - 23/11/17
Cécile Crampon ⁎ : infirmière, Stéphanie Guillerme : infirmière, Thierry Roussel : aide-soignant
REVUE L'aide-soignante
Vol 31 - N° 191
P. 31-32 - novembre 2017
⁎Auteur correspondant. cecile.crampon@chi-clermont.fr


Résumé


Le nombre de tentatives de suicide est élevé en France. Lorsqu’elles sont identifiées, les personnes les plus à risque de passage à l’acte peuvent être accueillies en service psychiatrique. Il s’agit de lieux où la sécurité du patient est accentuée, notamment grâce à une surveillance plus étroite de la part de l’équipe soignante.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Plan
Les symptômes du raptus suicidaire
Prévenir le passage à l’acte de la personne suicidaire
Situation clinique
Analyse de la situation
Rôle de l’aide-soignant
Communiquer avec le patient
Déclaration de liens d’intérêts

http://www.em-consulte.com/article/1178497/article/le-risque-suicidaire

lundi 29 mai 2017

Belgique Expérience Sociale #35: Le suicide

Message de prévention sous forme d’expérience sociale




Publié par Would You React ? le 19/05/2017

mardi 24 mars 2015

AUTOUR DE LA QUESTION ..Comment les forces de l'ordre gèrent les disparitions ?


Extraits article  "Comment les forces de l'ordre gèrent les disparitions ?"
Région > Aisne

Comment les forces de l'ordre gèrent les disparitions ?
À partir de quand peut-on parler de disparition inquiétante ? Après les récents appels à témoin, décryptage des méthodes de recherche.

Photo d'archives
Photo d'archives
Le corps de ** a été retrouvé samedi après-midi dans sa voiture au fond du canal à **. « Suicide », a conclu le parquet. Depuis près d’une semaine, cette habitante de ** faisait l’objet d’intenses recherches de la part des gendarmes, rapporte l'Aisne Nouvelle. Sa photo avait également été diffusée sur les réseaux sociaux et dans la presse. Car dès les premières heures, sa disparition était jugée inquiétante.
Rares sont les cas qui mobilisent autant d’enquêteurs sur le terrain. Pourtant les signalements de personnes disparues sont plus fréquents qu’on ne le croit. « Ce n’est pas quotidien mais on en a plusieurs par semaine », précise le commandant de police Béatrice Kalsch, à l’État-major de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l’Aisne. Du côté de la gendarmerie, les statistiques sont sensiblement les mêmes, voir légèrement supérieurs.
Les mineurs c’est « toujours inquiétant »
Pour savoir s’il faut employer les grands moyens, les forces de l’ordre prennent d’abord en compte l’âge de la personne disparue. « S’il s’agit de mineurs c’est toujours inquiétant », précise le commandant Kalsch. « Un mineur de moins de 13 ans c’est très inquiétant », embraye la capitaine Alexandra Perroud qui dirige la compagnie de gendarmerie de Laon. Souvent, il s’agit de simples fugues mais ces disparitions sont tout de suite prises au sérieux.
Dans le cas de personnes majeures, les renseignements sur l’état de santé sont déterminants. « S’il s’agit d’un majeur protégé, atteint d’un handicap ou dépressif, c’est aussi un critère », complète la capitaine de gendarmerie. Les équipes sont immédiatement déployées « si on sait qu’il a des intentions suicidaires ou si on a des éléments que la personne pourrait être impliquée dans un crime ou un délit », ajoute son homologue de la police.
Dans l’Aisne, il n’existe aucune unité spécialisée dans la recherche de personnes disparues mais en cas de doute sérieux, les moyens déployés peuvent être impressionnants. Outre les investigations classiques (hôpitaux, voisinage, géolocalisation, caméras en cas de retrait au distributeur…) il n’est pas rare que les enquêteurs fassent appel à l’hélicoptère, aux plongeurs ou aux chiens pisteurs. Surtout en zone gendarmerie.
Les personnes majeures sont libres de quitter leur domicile et revenir quinze ans plus tard sans en informer leurs proches. La liberté d’aller et de venir reste un droit fondamental. Et ce qui peut paraître « inquiétant » pour une famille ne l’est pas forcément pour les autorités judiciaires.