vendredi 27 février 2015

TUNISIE Suicide des jeunes: Un tabou s’est brisé !



Suicide des jeunes: Un tabou s’est brisé !
Au mois de décembre dernier, 26 cas de suicide ont été recensés en Tunisie, à raison d’un suicide par jour. D’après le rapport du Forum tunisien des droits économiques et sociaux publié récemment, six cas ont été commis par des jeunes, âgés entre 6 et 19 ans. Ils se sont donné la mort par strangulation ou en se jetant du haut d’un établissement scolaire. Lors d’une conférence de presse tenue il y a deux mois, le ministre de la Santé, Mohamed Saleh Ben Ammar confirme ce constat en  affirmant  que les tentatives de suicide sont particulièrement élevées chez les adolescents.
Le phénomène de suicide n’est pas nouveau en Tunisie. Il est souvent occulté par la famille, caché au sein de la société, car interdit par la religion et traqué par la législation. Ce qui est nouveau, ce sont les tentatives de suicide de jeunes  qui se suivent et se ressemblent, tel un effet domino,  comme si la mort n’était qu’un jeu  d’enfant….Ce qui est nouveau également, c’est la prise de conscience générale d’un fléau qui touche petits et grands, familles pauvres et familles riches,  au pays de la Révolution. Pour la première fois, le ministère de la Santé va élaborer un registre de suicide comportant toutes les données et les statistiques. Ce qui est nouveau enfin,c’est la médiatisation d’un acte suicidaire, irréfléchi ou prémédité,  au risque de le sublimer….ou  de le banaliser.
Bouazizi aurait-il contaminé toute une génération ? Serait-il responsable de cette épidémie comme veulent le croire certains ? Mettre fin à sa vie serait-il un acte héroïque, une passerelle vers un mode meilleur ?
Elèves suicidaires, djihadistes, « harragas » …. : des jeunes qui  se jettent dans l’inconnu ;  une envie irrésistible de changer, une course folle à la recherche d’une identité, d’une valorisation,  d’un statut…Une souffrance, une détresse que l’entourage ne pouvait comprendre ou digérer. L’acte est souvent irréversible ; la « délivrance » est aussi tragique que prohibée. « Se donner la mort, n’est pas chose facile », souligne Pr Asma Bouden, chef de service de pédopsychiatrie à l’hôpital Razi en rappelant que des facteurs sociaux et psychiatriques sont à l’origine de la conduite suicidaire (voir interview).
Que cherche le jeune à travers cette conduite, à travers ses SOS ? Doit-on le condamner et juger sa souffrance ?  Une tentative ratée, faut-il aussi en parler ? Autant de questions alors que le tabou du suicide est brisé. Faut-il rester vigilant car les risques de contagion et de récidive seront toujours vivants.
Pr Asma Bouden, chef du service  pédopsychiatrie à l’hôpital Razi
« Ne jamais banaliser une tentative de suicide »
Le phénomène de suicide en Tunisie prend de l’ampleur.  Il a comme un effet boule de neige surtout chez les jeunes…
Nous observons en effet  une augmentation très importante des cas de suicide.  La consultation pour conduite suicidaire a quadruplé  ces quatre  dernières années. Nous  assistons  à une véritable épidémie.  Il est vrai que  les adolescents s’imitent beaucoup.  Ils veulent se ressembler même dans le pire.  Il est tout aussi vrai qu’à l’adolescence, le jeune est confronté à  un véritable  bouleversement psychique qu’on appelle  la crise de l’adolescence.  Pour dépasser cette crise, le jeune va se défendre à travers des mécanismes: la mise en acte (agir ) et la toute puissance (mégalomanie, égocentrisme..).. On le voit excessif dans sa conduite. Il trouve plaisir à prendre des risques parfois au péril de sa vie (excès de vitesse, conduire une moto sans casque, overdose…). L’adolescent aime bien flirter avec la mort.
Certains jeunes vont passer à l’acte. Quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs de risque  sont environnementaux et psychologiques. Les facteurs environnementaux sont multiples:  la précarité sociale, les problèmes familiaux (conflit, divorce, familles désunies), la délinquance, le décrochage scolaire par manque d’encadrement familial et pédagogique, il y a aussi le harcèlement scolaire, l’élève est harcelé par ses pairs à l’école et via les réseaux sociaux…L’initiation par le groupe à la prise de produits toxiques avec des conséquences néfastes sur le fonctionnement du sujet pouvant l’inciter au vol, sevrage , décrochage scolaire est aussi un facteur de risque,…Sans oublier l’idéalisation des conduites suicidaires dans certaines séries télévisées:  le jeune en quête d’identification va chercher à ressembler à ces acteurs qui se donnent la mort dans la fiction.
Parmi les facteurs psychologiques, on note toutes les fragilités de la personnalité qui vont  s’exprimer à l’adolescence sous forme de troubles psychologiques: schizophrénie, bipolarité, épisode dépressif majeur…)
Les facteurs environnementaux  interagissent avec les facteurs psychologiquesdans la conduite suicidaire. Parfois on décèle un facteur banal (une dispute familiale, une mauvaise note, une déception amoureuse, des moqueries, une gifle). Le geste suicidaire est alors impulsif et non prémédité.
Le geste suicidaire n’est donc pas toujours réfléchi ?
Il faut d’abord faire la différence entre le suicide et la tentative de suicide, entre un sujet qui rate son geste et un sujet qui se donne la mort réellement : dans le cas d’une tentative de suicide , il s’agit d’un adolescent en crise présentant quelques troubles psychiques qui, a la suite d’un évènement stressant, va de manière impulsive et non réfléchie passer à l’acte en utilisant généralement des moyens (doux) : une prise médicamenteuse , des produits ménagers, …  Ils auraient déjà soit menacé soit prévenu  leur entourage.  Le geste suicidaire revêt alors l’aspect d’un appel à l’aide ou d’un chantage affectif. L’adolescent cherche en quelque sorte à relancer la communication entre lui et son entourage. Dans ce contexte, le désir de mort n’est pas profond et réel, d’ailleurs il est très fréquent que l’ado banalise cette conduite par des propos tels que « normal », « je n’ai pas voulu me suicider » ,« je voulais dormir ». Il banalise son geste parfois  avec la connivence des parents qui redoutent des poursuites judiciaires  et aussi pour des raisons purement religieuses alors qu’il ne faut jamais banaliser une tentative de suicide. Le risque de récidive est toujours important.
Le suicide réussi est différent : le désir de mort est profondément ancré dans la pensée du sujet qui présente souvent des troubles graves de la personnalité et certaines pathologies mentales avérées. Dans ce cas, le geste suicidaire est réfléchi et prémédité.  Le sujet utilise des moyens violents tels que la défénestration, la phlébotomie, la pendaison, la noyade, l’immolation… Tous ces gestes touchent à  l’intégrité du corps. Autant de gestes irréversibles.
Les cas d’immolation par le feu  se sont multipliés depuis le geste de Bouazizi, que cache cette forme de suicide ?
La personne qui s’immole est généralement  en souffrance psychique.La personne cherche à travers le caractère de ce  geste suicidaire à défier la société, le pouvoir, l’autorité.  Dans l’immolation, il y a le défi mais il y a aussi le spectacle. La personne s’immole devant tout le monde pour exposer sa souffrance et sa détresse.
Quels sont les signes qui peuvent alerter l’entourage ?
Il ne faut pas banaliser les menaces et les pensées suicidaires.  L’entourage doit intervenir lorsqu’il note un changement dans le fonctionnement du sujet : un état dépressif, un trouble psychique… Il faut être aussi vigilant par rapport aux ados  impulsifs qui passent facilement  à l’acte, les ados anxieux qui s’isolent, qui montrent des signes de tristesse…Pour des considérations religieuses ou pénales, le suicide est souvent dissimulé.  Nous savons tous qu’un suicide est considéré comme tel jusqu’à preuve du contraire…
En Syrie, en Irak,  en mer méditerranée …De jeunes djhadistes et des « haragas » se jettent dans l’inconnu au risque de leur vie. N’est ce pas aussi une forme de suicide?
Ce sont des  équivalents suicidaires: pour les « harragas », ça passe ou ça casse, comme une roulette russe. En se jetant dans la mer, ils jouent leur vie à tombeau ouvert.
Le djihad est une forme d’endoctrinement qui cible des  sujets  fragiles à la recherche d’une valorisation : des délinquants parfois et des personnalités psychotiques. Le djihad leur permet de se revaloriser et d’acquérir un statut dans la vie et dans l’au-delà : le statut de caïd, de héros, de martyr…
Ces personnes fragiles subliment un mal être par la conduite « djihadiste ».  Ils vont transformer un souhait de mort en un acte héroïque. Ils vont sacraliser et  sublimer l’idée de la mort.
Quelle prise en charge pour les conduites suicidaires et comment éviter surtout  les récidives ?
La conduite suicidaire surtout celle qui nécessite des soins médicaux est systématiquement orientée en psychiatrie.  Il arrive toutefois que les parents du jeune suicidaire banalisent son geste et refusent pour telle ou telle considération (religieuse, sociétale…) la consultation; ils ne viennent pas consulter alors que les risques de récidive  sont fréquents. Lorsque le patient suicidant consulte,  nous évaluons son degré de dangerosité pour lui-même ; nous proposons soit une hospitalisation soit une prise en charge en ambulatoire avec des rendez-vous rapprochés en préférant des techniques psychothérapeutiques et en évitant la prescription de médicaments, car il est classique que le sujet utilise les médicaments prescrits par le médecin pour passer à l’acte une nouvelle fois. Dans tous les cas, l’intervention évaluative et thérapeutique doit se faire dans les trois jours qui suivent l’acte suicidaire. C’est primordial pour le diagnostic et la vie du sujet.
Propos recueillis par    Sarra Rajhi

06 fév 2015

RESSOURCE DOC VIDEO Sélection de FILMS ET RESUMES "Etre adolescent aujourd'hui"

Sélection de FILMS ET RESUMES pour la JOURNEE D’ANIMATIONdu Jeudi 12 mars 2015 dans le cadre de la semaine d'information de la santé mentale "Etre adolescent aujourd'hui de l'IRTS de la réunion
http://peidd.fr/IMG/pdf/les_films_sism_2015_1_-2.pdf



En savoir plus sur la manifestation du 12 mars sur l'Ile de la réunion
http://www.irtsreunion.fr/IMG/file/animation/2015/Plaquette%20-SISM%202015.pdf
ou http://www.irtsreunion.fr


LA VIE A DOS
Quand un ado. disjoncte, c'est à grand fracas. La famille, les profs, le médecin même, sont parfois complètement désorientés. Le problème, c'est que les services de psychiatrie " classique " ne sont pas bien adaptés à ce genre de patients, turbulents et imprévisibles. Le C.T.H.A. (Université Catholique de Louvain) se veut une alternative innovante pour éviter de chroniciser ce qu'on ne peut considérer que comme un comportement extrême mais normal de cet âge qu'on dit ingrat.

ENJEU DE VIE

Ce film réalisé avec la coopération du professeur Philippe Jeammet met en scène et illustre par deux exemples les recommandations de l'A.N.A.E.S. concernant la prise en charge des adolescents suicidaires. Il s'inscrit comme un outil d'information et de formation des personnes concernées par ce problème actuel de santé publique.

LES MAUX DES ADOS... LES CONDUITES A RISQUES... un entretien avec Xavier POMMEREAU
Le professeur Xavier POMMEREAU, spécialiste des problèmes de l'adolescence aborde dans ce document la clinique des conduites à risques de ces derniers. Il les décrit de façon précise permettant à chacun de les repérer et d'en mesurer la gravité. Cette action de prévention secondaire trouve sa place particulièrement dans les collèges et les lycées. Des témoignages d'infirmière scolaire, d'enseignant et de conseiller principal d'éducation viennent compléter ce document.

JE VOULAIS PAS MOURIR, JUSTE ME TUER
Des adolescents « suicidants » racontent leur mal-être et leur tentative de suicide. Prise de médicaments, scarification, dépression. Ils dénoncent le tabou qui entoure le suicide des jeunes et parlent librement et avec profondeur du fil ténu qui sépare la vie de la mort. Un témoignage unique et bouleversant.

CYBERDEPENDANCE CHEZ L'ADOLESCENT... un entretien avec Michaël STORA
Fondateur de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, Michaël Stora, psychologue et psychanalyste à Paris, répond aux nombreuses questions que se posent parents et cliniciens devant l'émergence formidable des jeux vidéo dans la vie de nos adolescents : Pourquoi a-t-on peur des jeux vidéo ? Pourquoi les adolescents sont-ils fascinés par le virtuel ? Quelle est la différence entre jeu excessif et cyberdépendance ? Que peuvent faire les parents lorsqu'ils sont inquiets ? Comment utiliser le virtuel à des fins thérapeutiques ? À partir du jeu World of Warcraft, extrêmement populaire chez les adolescents, Michaël Stora, explique dans un premier temps comment peut fonctionner un jeu vidéo en ligne : choix des avatars, d'une race, d'une spécificité, d'une guilde, temps à investir pour acquérir de la puissance, missions, etc. Puis à partir de son expérience clinique, il décrit le profil des jeunes qui peuvent parfois devenir des joueurs excessifs, parfois des cyberdépendants. Il aborde par la suite le rôle desparents et des thérapeutes et donne quelques exemples d'utilisation du jeu vidéo à des fins thérapeutiques.

Enfants, adolescents et culture internet... un entretien avec Serge TISSERON
Internet et les techniques actuelles de communication amènent un véritable changement culturel. Serge TISSERON en analyse les conséquences positives et néfastes. Un changement profond des relations humaines s'opère impliquant une modification du concept d'identité. Serge Tisseron donne des clés pour aider les parents et les adolescents dans ce nouvel espace afin d'en éviter les effets néfastes et en tirer tous les bénéfices. Les conseils qu'il propose peuvent aider les parents, les adolescents mais aussi les enseignants à mieux appréhender ces nouveaux outils. Serge TISSERON. Psychiatre, psychanalyste, Docteur en psychologie. Directeur de recherches à l'Université Paris X Nanterre.

virtuel et adolescence... un entretien avec François MARTY
Dans cet entretien, François MARTY nous propose une analyse pertinente du lien privilégié que nouent les adolescents avec le virtuel et les nouvelles technologies de l'information et de la communication et les problématiques pouvant en découler. Il précise à la fois les côtés positifs de ces nouvelles technologies dans le domaine des connaissances, sans omettre les aspects négatifs que sont la violence ou l'isolement. Fidèle dans sa démonstration à la clinique de l'adolescent, il resituera l'intérêt de ces nouveaux outils comme espace nécessaire à la séparation de l'adolescent d'avec ses parents, tout en permettant aux parents de retrouver une sérénité dans leurs rapports avec leurs adolescents. François MARTY est psychologue, psychanalyste, professeur de psychologie clinique et de psychopathologie à l'Université Paris Descartes, président du Collège International de l'Adolescence.

ON EST EN BAD !!!
A partir de 3 questions simples : Qu'est-ce que la mal être ado? Que peut-on faire en tant qu'ado pour aider un ami? Quel rôle les adultes peuvent-ils jouer dans ce genre de situation? Des collégiens et lycéens apportent leurs points de vue. Dans un deuxième temps, des spécialistes de la santé mentale (Marie Choquet, David Cohen, Daniel Marcelli et Serge Tisseron) s'adressent à eux... réactions et critiques des adolescents. Ce document peut servir de base de discussion dans une perspective de prévention.

RECHERCHE FRANCE Les caractéristiques cliniques et neuropsychologiques des patients bipolaires euthymiques ayant une histoire de tentative de suicide grave

Clinical and neuropsychological characteristics of euthymic bipolar patients having a history of severe suicide attempt
E. Olié1,2,3M. Seyller1,3S. Beziat2J. Loftus3,4F. Bellivier3,5T. Bougerol3,6R. Belzeaux3,7J. M. Azorin3,7S. Gard3,8J. P. Kahn3,9C. Passerieux3,10M.  Leboyer3,11B. Etain3,11C. Henry3,11 and P. Courtet1,2,3
Acta Psychiatrica Scandinavica
Volume 131, Issue 2, pages 129–138, February 2015
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/acps.12326/abstract
 
Author Information
1 Department of Emergency Psychiatry, CHRU, Montpellier, France
2 INSERM U1061, Montpellier, France
3 Fondamental Foundation, Foundation of Scientific Cooperation, France
4 Department of Psychiatry, Princesse-Grace Hospital, Monaco, France
5 Hospital Saint-Louis - Lariboisière - Fernand Widal, AP-HP, Paris, France
6 Academic Hospital of Grenoble, Grenoble, France
7 AP HM, Psychiatric Pole, Sainte Marguerite Marseille, France
8 Charles Perrens Hospital, Bordeaux, France
9 Brabois Hospital, Academic Hospital of Nancy, Vandoeuvre Les Nancy, France
10 Academic Hospital of Versailles, Le Chesnay, France
11 Université Paris-Est, Hopital Chenevier and AP-HP, Créteil, France
* Emilie Olié, Département Urgences et Post Urgences Psychiatriques, Hôpital Lapeyronie, 371 avenue du Doyen G. Giraud, 34295 Montpellier Cedex 5, France.
E-mail: e-olie@chu-montpellier.fr


Objective
Identifying bipolar patients at high-suicide risk is a major health issue. To improve their identification, we compared dimensional and neuropsychological profile of bipolar patients with or without history of suicide attempt, taking into account suicidal severity (i.e. admission to intensive ward).
Method
A total of 343 adult euthymic bipolar out-patients recruited in the French FondaMental Advanced Centres of Expertise for Bipolar Disorder were divided into three subgroups: 214 patients without history of suicide attempt, 88 patients with past history of non-severe suicide attempt and 41 patients with past history of severe suicide attempt. General intellectual functioning, speed of information processing, verbal learning and memory, verbal fluency and executive functioning were assessed.
Results
Severe suicide attempters had lower affective intensity and lability than non-severe attempters. Severe suicide attempters outperformed non-severe attempters for verbal learning and non-attempters for Stroop word reading part after adjustment for study centre, age, gender, educational level, antipsychotics use, depression score, anxious and addictive comorbidities.
Conclusion
Neuropsychological tasks commonly used to assess bipolar patients do not seem accurate to identify suicide attempters in euthymic patients. In the future, decision-making and emotional recognition tasks should be assessed. Moreover, clinical and neuropsychological profiles should be considered together to better define suicidal risk.

RECHERCHE INTERNATIONALE Identification du risque de suicidaire dans le trouble bipolaire

Commentaires sur l'étude Schaffer A, Isometsä ET, Tondo L et al. International Society for Bipolar Disorders Task Force on Suicide: meta-analyses and meta-regression of correlates of suicide attempts and suicide deaths in bipolar disorder. Bipolar Disord 

 Identification of suicide risk in bipolar disorder
Jorge Lopez-Castroman1,2, Philippe Courtet1,3, Enrique Baca-Garcia2,4 and Maria A Oquendo4,*
dans Bipolar Disorders Volume 17, Issue 1, pages 22–23, February 2015

Author Information

1 Department of Emergency Psychiatry, CHRU Montpellier, Montpellier, France
2
IIS-Fundacion Jimenez Diaz, Department of Psychiatry, CIBERSAM, Madrid, Spain3University of Montpellier 1, Montpellier, France
4 Department of Psychiatry, New York State Psychiatric Institute and Columbia  University, New York, NY, USA*
Corresponding author:
  Maria A. Oquendo, M.D.  Department of Psychiatry  Columbia University New York State Psychiatric Unit #88  1051 Riverside Drive, Box #42
New York, NY 10032 USA  Fax: 212-543-6017  E-mail: mao4@columbia.edu

L'étude commentée
International Society for Bipolar Disorders Task Force on Suicide: meta-analyses and meta-regression of correlates of suicide attempts and suicide deaths in bipolar disorder
Ayal Schaffer1,*, Erkki T Isometsä2,  Leonardo Tondo3,4,  Doris H Moreno5, Gustavo Turecki6,  Catherine Reis1,  Frederick Cassidy7,  Mark Sinyor1,  Jean-Michel Azorin8,  Lars Vedel Kessing9,  Kyooseob Ha10,  Tina Goldstein11,  Abraham Weizman12,
Annette Beautrais13,  Yuan-Hwa Chou14,  Nancy Diazgranados15,  Anthony J Levitt1,  Carlos A Zarate Jr16,  Zoltán Rihmer17 and Lakshmi N Yatham18
Dans Bipolar Disorders  Volume 17, Issue 1, pages 1–16, February 2015
Author Information
1 Department of Psychiatry, Sunnybrook Health Sciences Centre and Department of Psychiatry, University of Toronto, Toronto, ON, Canada 
2 Department of Psychiatry, University of Helsinki, Helsinki, Finland
3 Lucio Bini Center, Cagliari, Italy
4 Harvard Medical School, McLean Hospital, Boston, MA, USA
5 Department and Institute of Psychiatry, University of São Paulo, São Paulo, Brazil
6 Departments of Psychiatry, Human Genetics, and Neurology & Neurosurgery, McGill University, Montreal, QC, Canada
7 Department of Psychiatry and Behavioural Sciences, Duke University, Durham, NC, USA
8 Department of Psychiatry, University of Aix-Marseille II, Marseille, France
9 Faculty of Health Sciences, University of Copenhagen, Psychiatric Center Copenhagen Department, Copenhagen, Denmark
10 Department of Psychiatry, Seoul National University, Bundang Hospital, Seoul, Korea
11 Department of Child and Adolescent Psychiatry, University of Pittsburgh School of Medicine, Pittsburgh, PA, USA
12 Department of Psychiatry, Sackler Faculty of Medicine, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel
13 Department of Emergency Medicine, Yale School of Medicine, Yale University, New Haven, CT, USA
14 Department of Psychiatry, Taipei Veterans General Hospital and National Yang Ming University, Taipei, Taiwan
15 National Institute of Alcohol Abuse and Alcoholism
16 National Institute of Mental Health, Bethesda, MD, USA
17 Department of Clinical and Theoretical Mental Health and Department of Psychiatry and Psychotherapy, Semmelweis Medical University, Budapest, Hungary
18 Department of Psychiatry, University of British Columbia, Vancouver, BC, Canada
* Corresponding author:  Ayal Schaffer, M.D., F.R.C.P.C.  Mood and Anxiety Disorders Program Department of Psychiatry  Sunnybrook Health Sciences Centre  2075 Bayview Avenue, Room FG 52 Toronto, ON  Canada M4N 3M5  Fax: 416-480-4613  E-mail: ayal.schaffer@sunnybrook.ca

1.      Partial findings were presented during the symposia at the 16th Annual Conference of the International Society for Bipolar Disorders, Seoul, South Korea, 18–21 March 2014.
Objectives
Bipolar disorder is associated with a high risk of suicide attempts and suicide death. The main objective of the present study was to identify and quantify the demographic and clinical correlates of attempted and completed suicide in people with bipolar disorder.
Methods
Within the framework of the International Society for Bipolar Disorders Task Force on Suicide, a systematic review of articles published since 1980, characterized by the key terms bipolar disorder and ‘suicide attempts’ or ‘suicide’, was conducted, and data extracted for analysis from all eligible articles. Demographic and clinical variables for which ≥ 3 studies with usable data were available were meta-analyzed using fixed or random-effects models for association with suicide attempts and suicide deaths. There was considerable heterogeneity in the methods employed by the included studies.
Results  Variables significantly associated with suicide attempts were: female gender, younger age at illness onset, depressive polarity of first illness episode, depressive polarity of current or most recent episode, comorbid anxiety disorder, any comorbid substance use disorder, alcohol use disorder, any illicit substance use, comorbid cluster B/borderline personality disorder, and first-degree family history of suicide. Suicide deaths were significantly associated with male gender and first-degree family history of suicide.
Conclusions  This paper reports on the presence and magnitude of the correlates of suicide attempts and suicide deaths in bipolar disorder. These findings do not address causation, and the heterogeneity of data sources should limit the direct clinical ranking of correlates. Our results nonetheless support the notion of incorporating diagnosis-specific data in the development of models of understanding suicide in bipolar disorder.

RECHERCHE CANADA FRANCE USA : Inhibition cognitive dans les tentatives de suicide à haute létalité des âgés


Cognitive inhibition in older high-lethality suicide attempters
Stéphane Richard-Devantoy1,2,  Katalin Szanto3,  Meryl A. Butters3,  Jan Kalkus3 and
Alexandre Y. Dombrovski3,*
Article first published online: 12 MAY 2014
International Journal of Geriatric Psychiatry Volume 30, Issue 3, pages 274–283, March 2015
1 Department of Psychiatry and Douglas Mental Health University Institute, McGill Group for Suicide Studies, McGill University, Montréal, Québec, Canada
2
Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire EA 4638, Université de Nantes et Angers, France
3
Western Psychiatric Institute and Clinic, Department of Psychiatry, University of Pittsburgh, School of Medicine, Pittsburgh, PA, USA
*Correspondence to: A. Y. Dombrovski. E-mail: dombax@upmc.edu

Background People who attempt suicide often display cognitive impairments, particularly poor cognitive control. Could poor cognitive control contribute to high suicide rates in old age? A component of cognitive control, cognitive inhibition—active suppression of task-irrelevant processing—is very sensitive to aging and has been linked to attempted suicide. We investigated cognitive inhibition in older high-lethality suicide attempters, closely resembling suicide victims, as well as low-lethality attempters, and control groups with and without depression and suicidal ideation.
Methods A total of 102 participants aged 60 years and older (17 psychiatrically healthy control subjects, 38 depressed control subjects, 16 suicide ideators, 14 low-lethality suicide attempters, and 17 high-lethality suicide attempters) underwent comprehensive clinical and cognitive assessments. They completed the Delis–Kaplan Executive Function System Color-Word Interference Test, a validated modification of the Stroop test.
Results High-lethality suicide attempters demonstrated a distinct pattern of cognitive inhibition deficits. Compared with psychiatrically healthy control subjects and suicide ideators, high-lethality attempters took longer to complete inhibition trials, even after accounting for potential confounding factors (age, education, Mini mental state examination score, information processing speed, and accuracy). Compared with non-suicidal depressed and healthy control subjects, low-lethality suicide attempters committed more uncorrected errors; however, this difference was not specific to the inhibition condition.
Conclusions Older suicide attempters are a cognitively heterogeneous group. Poor cognitive control in high-lethality attempters may undermine their ability to solve real-life problems, precipitating a catastrophic accumulation of stressors. Meanwhile, low-lethality attempters' poor performance may reflect a careless approach to the task or faulty monitoring.

RECHERCHE FRANCE : Le suicide sous l'influence de l'alcool est-il un syndrome délibéré d'Auto-mutilation ? Une étude d'autopsie de la létalité

Titre original
Preliminary communication
Is suicide under the influence of alcohol a Deliberate Self-Harm Syndrome? An autopsy study of lethality, Lucie Pennela, b, c, Jean-Louis Quesadad, Laurent Beguee, Maurice Dematteisa, c, f, ,
a Université Grenoble Alpes, Faculty of Medicine, Grenoble, F-38042, France
b INSERM U836, team 10, Grenoble F-38042, France
c University Hospital, Department of Addiction Medicine, Grenoble F-38043, France
d University Hospital, Clinical Research and Innovation Direction, Grenoble F-38043, France
e Inter-university Laboratory of Psychology, EA4145, University of Grenoble 2, France
f INSERM U1042, Grenoble F-38042, France
Dans Journal of Affective Disorders Available online 19 February 2015
In Press, Accepted Manuscript


SOURCE INFO : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032715000828


L'alcool est un facteur de risque de suicide et est souvent lié à des actions violentes.
L'objectif de l'étude était d'évaluer l'implication de l'alcool dans les suicides et sa relation avec la létalité des méthodes de suicide.

Dans une étude rétrospective sur des rapports d'autopsie, nous avons comparé les suicides et les victimes de non-suicide, les suicides avec la concentration positive et négative en alcool dans le sang (BAC), et étudié la létalité des méthodes de suicide en utilisant une analyse multivariée.
Résultats

Les victimes de suicide (n = 88) n'étaient pas différents des non-suicide (n = 270) pour la BAC positif et les stupéfiants, mais étaient plus souvent positifs pour les médicaments d'ordonnance (59,1 vs 35,6%, p = 0,003) et de médicaments dans le sang (72.7 vs. 54.8%, p=0.004). Considérant que les victimes non-suicidaires sont mortes principalement de traumatismes (60%, p <0,001), deux populations de suicides ont émergé en ce qui concerne la BAC, l'auto-empoisonnement prédominant avec BAC positif (38,9%, p = 0,039) et asphyxie avec BAC négative (41,4 %, p = 0,025). BAC Positive est apparu comme le facteur prédictif indépendant unique et forte, augmentant le risque de suicide par auto-empoisonnement de 4,36 [1,29 à 14,76], et en diminuant le risque d'asphyxie suicidaire de 84% (OR = 0,16 [de 0,03 à 0,83]). Les Stupéfiant positifs dans le sang ont tendu à se comporter de manière semblable à l'alcool.
Limites

biais de recrutement (des victimes déclarées par les autorités judiciaires) et les rapports d'autopsie incomplets sont les deux principales limites.
Conclusions
Les caractéristiques des victimes de suicide avec une BAC positive sont suggestives d'un syndrome d'automutilation (méthodes de létalité basse, abus de substance). Celles-ci sont à haut risque de tentatives de suicide répétées, des auto-mutilation précédente impliquant l'alcool peuvent représenter un signe d'avertissement et l'accès au médicament devrait être limité pour empêcher la récidivité.

USA : Une jeune artiste américaine veut changer la perception du suicide

Une jeune artiste américaine veut changer la perception du suicide

info extraite de la lettre d'info du 26/02/2015 de STOP SUICIDE (Suisse)



source : mic.com Derrick Clifton - Identities.Mic, 19 février 2015

Dese'Rae Stage, jeune artiste américaine, aspire à changer la perception du suicide. Son projet "Live Through This" consiste à laisser s'exprimer les survivant-e-s par le biais d'une série de portraits. Les récits donnent une voix et un visage à la souffrance. Ayant elle-même survécu à sa tentative de suicide, Stage insiste sur le fait que le suicide est un sujet qui nous touche tous et toutes, et qu'il faut d'autant plus s'en préoccuper.



"We all deserve love and understanding."
Source : Linkedin

jeudi 26 février 2015

Sarthe Les voisineurs de Familles rurales formés à l'écoute

Les voisineurs de Familles rurales formés à l'écoute
20 février 2015
OUESTF
Le Mans Sarthe Nord
Français

Les Voisineurs, c'est un réseau de proximité et de solidarité. Il a été initié en 1970 par l'association Familles rurales. « Une enquête menée en 2005, auprès des bénéficiaires, a pu déterminer que beaucoup de personnes âgées souffraient de solitude, d'isolement », renseigne Linda Guilloux, chargée d'animation du réseau des voisineurs.
À partir de ce constat, les bénévoles suivent une formation avec une psychologue, pour avoir des clés et notamment savoir écouter pour connaître les centres d'intérêt des bénéficiaires.
Cent voisineurs sillonnent toute la Sarthe. Mais il en faudrait plus. « Nous avons des zones vierges comme le Perche sarthois et le Nord Sarthe, des territoires malmenés où l'ARS (agence régionale de santé) qui nous finance mène de la prévention contre le suicide », indique Linda Guilloux. Quel profil pour ces bénévoles ? Un public très large, particulièrement de jeunes retraités, des femmes, des hommes. Il n'y a pas d'obligation pour ce bénévolat, juste une disponibilité quand la personne s'engage. Des réunions sont régulièrement organisées entre bénévoles pour échanger et faire avancer les choses.
Familles rurales, réseau voisineurs, tél. 02 43 39 34 39 voisineurs.sad@orange.fr

THEATRE Écrire le désarroi adolescent 'Days for nothing'

Écrire le désarroi adolescent
M. Pl. Article 25 février 2015  Midi Libre
Théâtre
'Days for nothing' : choisi par la fédération des ATP.
Chaque année, la fédération des ATP choisit un projet théâtral en vue d'une coproduction et d'une tournée dans toutes les villes françaises où est représentée cette association d'Amis du théâtre populaire.
« Cette fois-ci, nous avons été particulièrement attirés par le sujet de Days for nothing sur le désarroi des adolescents , souligne Gérard Cardonnet, président de l'ATP de Nîmes, impressionné par la force de ce spectacle lors de sa création récente à la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon.
Il est question d'un problème d'aujourd'hui et d'une mise en scène particulièrement actuelle dans son dispositif, sa scénographie. » Le metteur en scène Matthieu Roy, à la tête de la compagnie des Veilleurs, est d'ailleurs reconnu pour ses dispositifs scéniques innovants où les arts numériques occupent une grande part. L'auteur n'est pas un novice non plus :  Fabrice Melquiot, prix de l'Académie française en 2008 pour l'ensemble de son oeuvre
dramatique, est très sensibilisé à la question de l'adolescence, notamment en tant que directeur du centre international de création pour l'enfance et la jeunesse, à Genève. Cette fois, il place son héros, un auteur en résidence d'écriture, dans un collège face à deux élèves qui le déstabilisent chacun à leur manière : Maximilien, 15 ans, par ses provocations et ses interrogations existentielles s'achevant par un suicide, et Alix en inventant, pour se sentir exister, une relation amoureuse avec Maximilien. Deux adolescents en crise identitaire qui vont changer cet homme venu là pour écrire sur la vacuité de la vie.
M. Pl. Vendredi 27 février, 20 heures, à l'Odéon, 7, rue Pierre-Sémard. De 19 € à 4 €. Tél. 04 66 67 63 03.


INFO PIECE 
Days of nothing
Days of nothing de Fabrice Melquiot sera créé pour la première fois en France par la Cie du Veilleur (L’Arche Editeur, 2012).
Rémi Brossard, un auteur en résidence d’écriture dans un collège de banlieue parisienne, rencontre deux spécimens de l’établissement : Maximilien et Alix.
Ces adolescents vont bouleverser son projet d’écriture. Leurs échanges renvoient chacun d’entre eux à ses propres limites : difficulté à vivre dans le monde, à y trouver sa place, à faire acte. Dans la première partie de la pièce, nous décou- vrons comment Maximilien perturbe l’auteur dans son processus d’écriture avant de se donner la mort. Dans la seconde, Alix entraîne Rémi dans son délire, l’incitant à écrire le roman de sa prétendue histoire d’amour avec Maximilien.
Avec humour et cruauté, Fabrice Melquiot nous invite à réfléchir sur la portée de l’éducation artistique et culturelle.
Cet auteur majeur de la scène européenne ausculte les rouages d’un établissement scolaire au bord de la dérive. Il interroge l’adolescence, le suicide et la mythomanie sous le prisme de l’acte d’écriture.
Si dans la pièce la forme dialoguée est prépondérante, elle oscille avec des passages au discours indirect, qui nous révèlent les pensées intérieures de l’écrivain, Rémi Brossard.
Toute la dramaturgie s’organise autour de la figure de l’auteur. Nous suivrons le parcours de cet adulte qui puise dans la rencontre avec ces deux adolescents la source d’inspiration potentielle de son œuvre à venir.
Pour rendre compte du processus de l’acte d’écriture, nous développerons un système sonore qui placera le spectateur au cœur de cette œuvre en mouvement, suivant à la fois les pensées intérieures de l’auteur et les échanges musclés avec les jeunes.
Les acteurs évolueront dans un espace clos – dont les lignes rappelleront plus celles d’un ring de boxe que d’une salle de classe – à l’intérieur duquel les corps se frôlent, se touchent et se heurtent parfois. La captation d’images vidéo en temps réel, projetées sur une des faces de cet objet scénographique – techniquement autonome – témoignera de la rencontre entre l’auteur et l’adolescent.
La déflagration de sa brutale disparition laissera place au vide béant de la scène. Un vide, que la jeune fille tentera de combler par une affabulation purement théâtrale.
CRÉATION ET TOURNÉE 2015 Résidences de création au Théâtre de Thouars, 3T à Châtellerault, la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, le Hall des Chars de Strasbourg.
Une tournée est organisée en 2015 en partenariat avec la Fédération d’Associations de Théâtre Populaire (FATP).
» Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en partenariat avec les ATP d’Avignon, PREMIERE, le 14 février 2015
»  ATP de Nîmes, le 27 février 2015
» Théâtre de Thouars – Scène conventionnée, les 16 et 17 mars 2015
» L’Onde – Théâtre et centre d’art, Vélizy-Villacoublay, les 23 et 24 mars 2015
» Les 3T – Théâtres de Châtellerault, les 1er et 2 avril 2015
» ATP de Biarritz, le 3 avril 2015
» ATP d’Orléans, le 7 avril 2015
» ATP de Lunel, le 8 avril 2015
» ATP d’Uzès, le 9 avril 2015
» Théâtre du Fil de l’eau – Pantin, les 16 et 17 avril 2015
» ATP d’Aix en Provence, le 20 avril 2015
» ATP de Villefranche-de-Rouergue, le 28 avril 2015
» ATP de Millau, le 29 avril 2015
» ATP de Poitiers, le 12 mai 2015

TÉLÉCHARGEMENT

Charente-Maritime. Part’âge, service gratuit de visites aux personnes âgées isolées



A l’écoute des aînés isolés
Publié le 25/02/2015 Marie-Laure Gobin
Part’âge, service gratuit de visites aux personnes âgées isolées, vient de voir le jour en Haute Saintonge sous l’égide de la MSA et de ses partenaires. 
A l’écoute des aînés isolés
Au premier rang, les bénévoles qui iront visiter les personnes âgées isolées, à l’issue de leur formation de trois jours. © Photo

PHOTO M.-L. G.

Les partenaires
Agrica, Aider 17, Asept, Associations coordination santé social de Saintonge, Pep 17, Sports pour tous, Carsat, Casa Poitou-Charentes, Conseil général, Ehpad Les jardins de Cybèle, Ehpad Les jardins de Saintonge, Fdgedar, Générations mouvement, Habitants du territoire, Klesia, la Maison de l’emploi, la Maison pop’centre socioculturel, Malakoff Mederic, MFR Saint-Genis-de-Saintonge, Élodie Traquet masseur kinésithérapeute, MSA.
Bernard, enseignant à la retraite, disposait d'un peu de temps. « Je voulais me sentir utile, trouver une activité sociale qui puisse rendre service sur un créneau où les volontaires ne sont pas si nombreux. » Jean-Louis, lui, a déjà fait partie d'une équipe de bénévoles au service des personnes âgées isolées. « C'est une pratique que je connais bien. Les personnes âgées souhaitent rester le plus longtemps possible chez elles, mais il leur manque du lien social. Il faut le retrouver et c'est ce à quoi je m'engage. »
Repérer les souffrances
Tous deux, ainsi que Guy, Monique, Renée et Annie, font désormais partie du service Rencontre et part'âge, mis en place par la MSA et ses partenaires (lire ci-contre), dans le cadre de la Charte des solidarités avec les aînés de Haute Saintonge. Une charte dont la définition précise du contenu a pris deux ans. Et dont toutes les actions mises en place tendent vers la rupture de l'isolement des aînés, leur accompagnement pour rester le plus longtemps possible à leur domicile, ou encore le maintien de leur bonne forme au quotidien.
Trois hommes, trois femmes. Ils sont donc six pour le moment à être volontaires pour rendre visite aux retraités isolés qui en ont fait la demande auprès du Centre local d'information et de coordination (Clic) (1). Et ils commenceront au cours du mois d'avril. Ils viennent de bénéficier de trois jours de formation avec Jean-Luc Douillard, psychologue clinicien au centre hospitalier de Saintes. Un professionnel qui les a aussi fait travailler sur le repérage d'un certain nombre de souffrances liées à la solitude, y compris le risque suicidaire.
Dans tous les cas, ces bénévoles seront de bonnes vigies. Ils sauront remonter les informations aux services compétents qui prendront le relais. « L'important, c'est l'écoute, le lien social qui manque parfois cruellement aux aînés. Il peut se traduire par une promenade, de la lecture, une simple discussion, une partie de cartes, des sorties, un moment de détente autour d'un petit café, voire même le partage d'un repas. L'essentiel, c'est l'échange », indique Monique Perrot, conseillère à la MSA qui, avec Line Birolleau, assistante sociale du réseau gérontologique, et Sandrine Berneron (Action sociale Malakoff Mederic), a également accompagné cette formation.
Jeux de rôles
Une formation qui s'est terminée par des mises en situation, sous forme de jeux de rôles. Jean-Luc Douillard le précise : « Il n'y a pas de modèle de bénévole. Chacun arrive avec son vécu, son expérience, son engagement, tout ce qui fait sa richesse. L'écoute est fondamentale. »
Tous les deux mois, ces bénévoles seront invités à dire leur ressenti face aux situations rencontrées qui pourront parfois être pesantes pour eux. Mais s'ils en ressentent le besoin, ils pourront s'en ouvrir à tout moment aux professionnels. Pas de règle stricte concernant le nombre des visites : « C'est assez souple, confie Bernard. Ce devrait être deux fois par mois mais c'est fonction de la disponibilité du bénévole visiteur et des souhaits du retraité visité. »
(1) Les personnes âgées qui souhaitent bénéficier du service tout comme ceux qui souhaitent devenir des visiteurs bénévoles peuvent contacter le Clic au 05 46 70 73 70.