En 2018, 672 personnes se sont donné la mort en Lituanie, pays de moins de 3 millions d’habitants. Quatre ans plus tôt, elles avaient été 300 de plus. La baisse est notable et est à mettre au crédit, comme le relève le site 15min, des “municipalités [qui] mettent en place des programmes de prévention”. Mais c’est aussi grâce aux “gens de plus en plus nombreux [qui] demandent de l’aide”.
Les raisons sont également à chercher sur le front économique et social. “Le chômage diminue et la consommation d’alcool fléchit”, indique Marius Stricka, “Monsieur suicide” au centre national de santé psychique, cité par 15min.
Mais avec 31,9 suicides pour 100 000 habitants, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé datée de 2016, la Lituanie connaissait toujours le plus fort taux à travers le monde, devant la Russie et le Guyana (un classement qui se serait inversé en 2018, le Guyana devançant désormais la Russie et la Lituanie). À titre de comparaison, dans ce même classement, la France enregistre 17,7 cas pour 100 000 habitants.
Quelles mesures peuvent-elles encore être prises pour que ce chiffre continue de décroître, s’interroge 15min ? Assurer un véritable suivi psychologique plutôt que prescrire à l’envi des antidépresseurs semble être la réponse la plus évidente. Une étude scientifique souligne en effet que “les médicaments sont souvent privilégiés en lieu et place d’une thérapie”.
Mais il est vrai que dans la capitale Vilnius, les psychologues diplômés ne sont que quatre, et qu’ils sont absents des régions rurales. Dans les campagnes d’ailleurs, note cette étude, la rapide désertification explique un taux de suicide encore très élevé alors que la baisse a, avant tout, été enregistrée dans les grandes agglomérations.