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jeudi 7 septembre 2017

INSERM (Salle de presse) Dimanche 10 septembre, journée mondiale de la prévention du suicide


Dimanche 10 septembre, journée mondiale de la prévention du suicide
06 sept. 2017 - 12h11 | Par INSERM (Salle de presse) | Journée mondialepresse.inserm.fr*


Le suicide est à l’origine de plus de 800 000 décès dans le monde chaque année selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé, soit un mort toutes les 40 secondes. Il concerne toutes les catégories d’âges et n’épargne aucune région du monde[1]. En France, 220 000 tentatives de suicide sont prises en charge par les urgences chaque année[2], et 10 500 personnes se donnent la mort.

Plusieurs facteurs à risque augmenteraient les envies suicidaires. Parmi eux les problèmes d’alcool, de drogue, d’identité sexuelle, de forte impulsivité, d’isolement social, d’âge avancé … La dépression représente quant à elle 70% des causes du passage à l’acte. Antoine Pelissolo, chercheur Inserm dans l’Unité 955 « Institut Mondor de recherche biomédicale » (IMRB), a d’ailleurs essayé de comprendre ce lien entre dépression et suicide dans son livre Dépression : s’enfermer ou s’enfuir paru dans les éditions Le muscadier en 2015.

©OMS
Chez les 15-29 ans, le suicide représente la deuxième cause de mortalité. Une grande enquête, coordonnée par l’Unité Inserm 1178 « Santé mentale et santé publique » et le pôle Universitaire de la Fondation Vallée, menée en 2013 auprès de 15 235 jeunes scolarisés, âgés de 13 à 18 ans, montre de surcroît que les tentatives de suicide semblent être plus fréquentes qu’auparavant : 7,8% des jeunes en ont déjà effectué une, et 3,7% plus d’une. Des chiffres alarmants qui soulignent la nécessité d’œuvrer à la prévention des comportements suicidaires.

Retrouvez le communiqué « Le nouveau visage de nos adolescents »

Catherine Jousselme, chercheuse Inserm au sein de l’Unité « Santé mentale et santé publique », explique qu’avec les réseaux sociaux, le meilleur comme le pire peut arriver : bien qu’ils permettent de s’exprimer, ils provoquent également l’isolement. Quand l’adolescent se sent mal, exister et être important sont des choses qui l’aident à aller mieux. La mise en scène du suicide sur les réseaux sociaux lui donne l’impression de « mourir en héros ».  Aujourd’hui certains moyens sont mis en place pour prévenir le suicide (censure des réseaux sociaux, dénonciation des contenus, présence des services de prévention sur les réseaux sociaux…), mais éduquer les jeunes en leur enseignant les bons gestes à adopter reste le meilleur moyen de lutter contre ce fléau.
Pour plus d’informations sur l’adolescence et le suicide, consultez le livre Ados & Suicide : en parler et se parler de la collection Choc Santé de l’Inserm et de Le Muscadier.

Le chômage peut lui aussi être la cause d’un suicide. C’est ce qu’explique une étude datant du 8 janvier 2015, menée par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc) et l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). Pour avoir plus de données de mortalité par suicide en France, vous pouvez contacter Grégoire Rey, directeur du CépiDc-Inserm.

Dans le cadre de la prévention du suicide, l’Unité mixte de recherche 1123 –Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables (ECEVE) a développé l’application STOPBLUES, un programme de recherche interventionnelle et évaluative. Cette dernière permet à son utilisateur d’avoir accès à des informations (vidéos de professionnels, de malades ou de proches), ou encore de remplir des questionnaires d’auto-évaluation de façon anonyme. Un mapping permet également de trouver à proximité des médecins, des centres médicaux psychologiques ou encore des associations. En somme, il s’agit d’une sorte de compagnon virtuel, chargé d’accompagner, de renseigner et de rassurer les utilisateurs en souffrance. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Karine Chevreul, directrice adjointe de l’ECEVE ou Kathleen Turmaine, chercheuse Inserm et cheffe du projet STOPBLUES. L’application sera disponible dès novembre 2017, un site internet sera également mis en ligne.

©STOPBLUES

Les évolutions sociétales soulignent la nécessité d’œuvrer à la prévention des comportements suicidaires. Les chercheurs Inserm travaillent dans ce sens, et restent à votre écoute.

[1] Pour obtenir plus d’informations, consultez le dossier Inserm sur la thématique
[2] « Dépression : s’enfermer ou s’en sortir », Antoine Pelissolo, Le muscadier 2015.

Contacts médias
Contact Chercheur
Grégoire Rey
Directeur du CépiDc -Inserm
01 49 59 18 63
gregoire.rey@inserm.fr

Catherine Jousselme 
Chercheuse Inserm, Unité 1178 – SANTE MENTALE ET SANTE PUBLIQUE
01 41 24 81 76
pr.catherine.jousselme@gmail.com

Kathleen Turmaine
Chercheuse Inserm, Unité 1123 – ECEVE
Cheffe du projet STOPBLUES
01 40 27 52 85
kathleen.turmaine@inserm.fr
Contact Presse
aurore.escamilla@inserm.fr
01 44 23 60 73


vendredi 28 juillet 2017

PRESSE La psychothérapie tient ses états généraux à Paris

La psychothérapie tient ses états généraux à Paris
Marie Boëton, le 24/07/2017 *la-croix.com*

Le 8e Congrès mondial de psychothérapie se déroule à partir du 24 juillet à Paris, au siège de l’Unesco. Si la figure du « psy » s’est banalisée dans l’opinion française, les personnes souffrant de dépression consultent encore peu.

La « prise en charge thérapeutique des migrants », la « e-thérapie », « le traumatisme environnemental », voici quelques-uns des thèmes figurant en bonne place au programme du 8e Congrès mondial de psychothérapie qui s’ouvre le 24 juillet à Paris. Objectif de ce colloque : l’échange de bonnes pratiques, la création de groupes de travail thématiques et, à terme, l’élaboration d’une charte éthique reconnue dans le monde entier.

Après Durban (Afrique du Sud) il y a trois ans, les psychothérapeutes convergent cette fois vers Paris. L’occasion de faire un état des lieux de la psychothérapie en France. « La figure du "psy" s’est banalisée chez nous. Avant, aller chez le psy, c’était être fou. Ça, c’est totalement dépassé », assure Pierre Canouï, pédopsychiatre et président de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse (FF2P).
Les psys sont partout

En France, les psys sont en effet partout : dans les crèches, à l’école, au travail. Plus un drame ne se produit sans qu’une cellule psychologique ne soit immédiatement mise en place. On estime entre 10 et 15 % la part des Français ayant déjà consulté, les femmes étant deux fois plus nombreuses que les hommes à avoir suivi une thérapie.

L’image du "psy" dans l’opinion a évolué, notamment du fait de la diversification des prises en charge avec, notamment, une montée en puissance des thérapies cognitives et comportementales. « Les thérapies courtes ont séduit un public qui, auparavant, ne se serait jamais engagé en analyse », décrypte le spécialiste. Et ce, par crainte de devoir s’engager dans un travail au long cours. « Mais aussi du fait de l’image dont pâtit l’analyse, renchérit Pierre Canouï. Elle est perçue comme étant réservée à une certaine élite. »
Le coût reste un obstacle

Banalisée, la psychothérapie s’est-elle pour autant démocratisée ? Pas sûr. La prise en charge de la dépression reste l’apanage des médecins généralistes, loin devant les psychiatres et les psychothérapeutes. Dans ce contexte, la réponse pharmacologique précède, de loin, la thérapie par la parole. En cause : le non-remboursement des consultations, les délais d’obtention des rendez-vous (en centre médico-psychologique, notamment) et, enfin, la réticence des patients à suivre une psychothérapie. Tels sont en tout cas les trois principaux freins recensés par une étude de la DREES en 2012.

« Le coût de la séance, autour de 60 €, constitue un véritable obstacle, insiste Xavier Briffault, chercheur au CNRS et auteur de La Santé mentale. Aujourd’hui, la psychothérapie s’adresse, de fait, aux classes sociales supérieures. » À l’entendre, il est urgent de proposer des séances gratuites, y compris en cabinet libéral, à certains publics cibles, à commencer par les personnes ayant fait une tentative de suicide.

Une expérimentation pour rembourser les consultations aux jeunes « en souffrance psychique »

L’idée fait son chemin. Une expérimentation, votée dans le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale, permet ainsi aux jeunes en souffrance psychique (de 6 à 22 ans) de consulter un psychologue en cabinet libéral tout en bénéficiant d’une prise en charge de la sécurité sociale. Et ce dans la limite de dix séances.
Marie Boëton
http://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/psychotherapie-tient-etats-generaux-Paris-2017-07-24-1200865014