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vendredi 11 septembre 2020

Santé mentale à l’OMS/Europe. Prévention du suicide : La Fédération de Russie adapte l’outil de surveillance de l’OMS contre l’autodestruction

Prévention du suicide : La Fédération de Russie adapte l’outil de surveillance de l’OMS contre l’autodestruction

Les nouvelles stratégies de prévention du suicide se fondent sur des informations recueillies avec sollicitude et respect

La Journée mondiale de prévention du suicide, observée le 10 septembre dans le monde entier, prend une dimension particulière dans la Région européenne de l’OMS où, chaque année, on déplore le suicide de 140 000 personnes. La Fédération de Russie a été l’un des premiers pays à percevoir, dans le contexte des efforts de prévention du suicide, la valeur d’un système de surveillance performant contre l’autodestruction. En partenariat avec l’OMS/Europe, elle a mis au point un système de ce type, et les enseignements qu’elle en a tirés peuvent être mis à profit pour des projets similaires dans d’autres pays russophones de la Région.

À l’échelle mondiale, le suicide représente 50 % des morts violentes chez les hommes et 71 % chez les femmes. Nombre des pays ayant les taux de suicide parmi les plus élevés au monde se trouvent dans la Région européenne.

La surveillance de l’autodestruction est l’un des volets de l’action multisectorielle de santé publique nécessaire pour prévenir le suicide. Ainsi, elle contribue à la concrétisation des objectifs du Plan d’action européen sur la santé mentale 2013-2020 de l’OMS et de la cible des Objectifs de développement durable des Nations Unies consistant à réduire d’un tiers les décès par suicide pour 2030.

L’information sauve des vies

Le recueil d’informations est essentiel pour la prévention du suicide. Des données de qualité provenant de l’état civil, des systèmes des hôpitaux et d’enquêtes sont indispensables pour répertorier les tentatives de suicide et les cas d’autodestruction. Après analyse, ces informations peuvent étayer plus solidement des politiques et une planification éclairées.

Le tout premier facteur de risque par ordre d’importance pour les suicides au sein de la population est une tentative de suicide antérieure n’ayant pas entraîné la mort. Si ces cas peuvent être décelés rapidement et si un soutien adéquat peut être apporté, la probabilité que des issues tragiques soient évitées augmente fortement.

Mais il est difficile d’obtenir des données sur les tentatives de suicide et les cas d’autodestruction. Souvent, elles ne sont pas enregistrées dans le système de soins de santé secondaires et sont traitées, par exemple, comme des blessures non intentionnelles. En outre, une grande partie des personnes souffrant de troubles mentaux ne sont soignées qu’avec un retard considérable ou choisissent de ne pas s’adresser du tout aux services de santé mentale, à cause d’une stigmatisation et d’une discrimination. C’est un autre facteur qui permet aux cas d’autodestruction d’« échapper au radar » des systèmes de santé.

Un projet de la Fédération de Russie pour faire reculer la mortalité par suicide

La Fédération de Russie est l’un des pays de la Région européenne où le suicide représente une part importante de la charge de mortalité et de morbidité. En réaction, les homologues clés de la Fédération de Russie ont collaboré avec l’OMS/Europe et avec le bureau de pays de l’OMS en Fédération de Russie pour lancer un projet qui, à terme, peut être bénéfique pour tous les pays russophones de la Région.

La stratégie de surveillance de l’OMS contre l’autodestruction qui est appliquée a déjà été déployée dans un certain nombre de pays anglophones tels que l’Irlande, où elle a prouvé son efficacité. Dans le cadre du projet russe, les pratiques positives à l’échelle nationale ont été analysées et les outils et la méthodologie ont commencé à être adaptés.

En 2018, trois régions russes des districts fédéraux de l’Oural, du Caucase du Nord et d’Extrême-orient ont été sélectionnées et ont exprimé leur souhait de devenir des sites pilotes en vue de l’adaptation et de l’utilisation d’un outil et d’un manuel de l’OMS pour améliorer les systèmes de suivi et de surveillance des tentatives d’autodestruction et de suicide. Le ministère de la Santé de la Fédération de Russie et le Centre scientifique d’État Serbsky pour la psychiatrie sociale et médico-légale ont apporté leur soutien et leurs conseils aux responsables du projet.

« Cet outil est basé sur une série de procédures recommandées par l’OMS, qu’un travailleur de la santé dûment qualifié peut suivre pour déceler les cas d’autodestruction dans le cadre des soins médicaux secondaires. Par exemple, pour poser à un patient chez lequel on suspecte une certaine expérience de l’autodestruction une série de questions précises, et pour recommander des soins de santé mentale si nécessaire », explique le docteur Dan Chisholm, chef du programme Santé mentale à l’OMS/Europe.

Transposer les travaux à l’échelon régional

Cette initiative vise à créer une version en langue russe testée dans de multiples centres via une plateforme de surveillance en ligne qui peut servir pour le recueil et l’analyse de données de haute qualité sur l’autodestruction et les tentatives de suicide. La plateforme en ligne est en train d’être modifiée par des professionnels de la santé dans le Kraï de Stavropol (district fédéral du Caucase du Nord).

Par ailleurs, l’OMS/Europe et les autorités sanitaires russes ont mis au point des cours pour les formateurs à l’utilisation de ce système de surveillance et de suivi. Ces spécialistes seront en mesure de former suffisamment de travailleurs de la santé pour étendre cette initiative aux niveaux national et international.

« Cet ensemble d’outils recommandés par l’OMS a été harmonisé avec les normes des services de santé russes au niveau sous-national et pourra encore être développé à l’avenir. En outre, le système de surveillance en langue russe pourrait être utilisé dans d’autres pays russophones de la Région européenne de l’OMS », ajoute le docteur Chisholm. « Cette initiative peut devenir une partie intégrante de l’infrastructure de prévention du suicide et de l’autodestruction dans la Région, en contribuant à améliorer les services aux personnes à risque de comportement suicidaire. »


Prévention du suicide : L’état d’urgence mondial (2014) 

 

Source https://www.euro.who.int/fr/health-topics/noncommunicable-diseases/mental-health/news/news/2020/9/preventing-suicide-russian-federation-adapts-who-self-harm-monitoring-tool

vendredi 13 avril 2018

ETUDE RECHERCHEAnalyse de la mortalité et des causes de décès par secteur d’activité de 1976 à 2005.

Travail et santé
invs.santepubliquefrance.fr* Publié le 12/04/2018

Programme Cosmop : surveillance de la mortalité par cause selon l’activité professionnelle

Analyse de la mortalité et des causes de décès par secteur d’activité de 1976 à 2005.
Auteur(s) :
Geoffroy-Perez B, Fouquet A, Rabet G, Julliard S
Editeur(s) :
Santé publique France
Citation suggérée :
Programme Cosmop : surveillance de la mortalité par cause selon l’activité professionnelle. Analyse de la mortalité et des causes de décès par secteur d’activité de 1976 à 2005. Saint-Maurice : Santé publique France, 2018. 49 p.

RÉSUMÉ :
Le programme de surveillance Cosmop a pour objectif principal de décrire de façon systématique et régulière, à l’échelle de la population française, la répartition des décès pour différentes causes, selon des caractéristiques professionnelles.
Ce rapport dresse un bilan de l’exploitation des informations du Panel DADS de l’Insee, échantillon longitudinal représentatif de salariés en France, apparié aux causes médicales de décès du CépiDc de l’Inserm.
Les résultats présentés illustrent la grande variété des indicateurs qu’il est possible de produire à partir de ces sources en fonction des questions posées. Ces indicateurs permettent de disposer d’une image représentative des situations professionnelles couvertes par le champ de la déclaration annuelle des données sociales à l'échelle nationale et d’apporter des éléments d’argumentation en cas de d’émergence de signaux sanitaires à l’échelle d’une population réduite d’actifs.
La mise à jour régulière de ce type de base de données et leur exploitation périodique permettra d’étudier l’évolution de la mortalité en relation avec l’activité professionnelle sur  les périodes plus récentes, de détecter des modifications des caractéristiques épidémiologiques en population, et d’objectiver ainsi des situations les plus à risque afin de guider  la décision pour la mise en oeuvre de mesures préventives.

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Rapport  [pdf - 838,59 Ko]


extraits

6.2.2.4 Mortalité prématurée (< 65 ans) par causes externes selon le secteur d’activité
L’analyse de la mortalité relative pour les « causes externes » a été réalisée en fonction de l’exposition courante qui considère un individu exposé à un secteur d’activité s'il a effectivement travaillé dans le secteur d'intérêt au cours de l’année d’étude. Les résultats sont présentés dans le tableau 8 pour les accidents de transport, les chutes accidentelles et
les suicides.
On observe ainsi un risque accru de décès par accident de transport (RR=1,28) et par chute (RR=1,88) chez les salariés du secteur de la construction. On observe par ailleurs un excès de risque de décès par accident de transport dans le secteur des transports terrestres (RR=1,49) et dans celui du commerce et de la réparation automobile (RR=1,44). Les excès de risque de suicide sont observés dans le secteur de la santé et de l’action sociale (RR=1,37), le secteur de l’administration publique (RR=1,22) et celui des services fournis principalement aux entreprises (RR=1,19).




"6.3.3.4 Taux de mortalité par suicide
Ce type d’analyse avait également permis de faire un premier état des lieux sur la mortalité  par suicide en fonction de l’activité professionnelle en France [21]. Les taux de mortalité par suicide (standardisés sur l’âge) ont été calculés chaque année de 1976 à 2002 selon le secteur d’activité de l’employeur et la catégorie socioprofessionnelle du salarié, chez les
hommes entre 15 et 64 ans.
Sur la période 1976-2002, le taux standardisé de mortalité par suicide était estimé à 25,1/100 000 (contre 33,4/100 000 en population générale), sans évolution notable au cours du temps. En revanche, les taux de mortalité différaient sensiblement selon les secteurs d’activité. Le secteur de la santé et de l’action sociale présentait le taux de mortalité par
suicide le plus élevé (34,3/100 000) puis venaient ensuite les secteurs de l’administration publique (en dehors de la fonction publique d’État) (29,8/100 000), de la construction (27,3/100 000) et de l’immobilier (26,7/100 000). L’analyse par catégorie socioprofessionnelle montrait des taux de mortalité près de trois fois plus élevés chez les employés et surtout chez les ouvriers par rapport aux cadres.


références bibliographiques sur le sujet
14 Cohidon C, Santin G, Geoffroy-Perez B, Imbernon E. Suicide and occupation in France. Rev Epidemiol Sante Publique. 2010 Apr ; 58(2):139-50.

21 Cohidon C, Geoffroy-Perez B, Fouquet A, Le Naour C, Goldberg M, Imbernon E.  Suicide et activité professionnelle en France : premières exploitations de données disponibles. Saint-Maurice (Fra) : Institut de veille sanitaire, avril 2010, 8 p.  http://invs.santepubliquefrance.fr/content/download/2322/9412/version/1/file/rapport_suicide_activite_pro
fessionnelle_france.pdf


http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Travail-et-sante/COSMOP-surveillance-de-la-mortalite-selon-l-activite-professionnelle/Premiers-resultats