jeudi 30 décembre 2021

Auvergne-Rhône-Alpes Formations prévention du suicide 2022

Formations prévention du suicide

L’IREPS Auvergne-Rhône-Alpes a été mandatée par l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes pour déployer des formations de prévention du suicide.

En effet, en 2019, le Ministère des solidarités et de la santé a défini une nouvelle stratégie multimodale de prévention du suicide, qui comprend notamment un dispositif de formation des professionnels.

Dans ce cadre, trois nouveaux modules de formation seront ainsi proposés aux professionnels et aux citoyens en fonction de leurs profils (cf programme en PJ):

  • - Intervention de crise : Désescalader la crise (prévenir le passage à l’acte, organiser la prise en charge à court terme, être en lien avec les évaluateurs orientateurs et les sentinelles.
  • - Evaluation/Orientation : Renforcer les habiletés des professionnels au contact des populations à risque suicidaire pour repérer et évaluer un risque suicidaire et orienté de manière ajustée ces personnes vers les ressources de soins adaptées
  • - Sentinelles : Renforces les habiletés et dispositions spontanées de citoyens ou professionnels non soignants pour repérer au sein de leur communauté de vie, les signes d’alerte d’un risque suicidaire et orienter les personnes repérées vers les ressources d’évaluation et/ou de soin adaptées.

Pour l’année 2022, seront mis en place en Savoie :

  • - 2 formations évaluation/orientation : 1 à Chambéry (7 et 8 mars), et 1 à Saint Jean de Maurienne (7 et 8 avril)
  • - 2 autres formations Sentinelles et/ou Intervention de Crise (dates à définir)

Télécharger la plaquette

Télécharger le programme et le bulletin d’inscription pour les formations Evaluation/Orientation prévues à Chambéry

Télécharger le programme et le bulletin d’inscription pour les formations Evaluation/Orientation prévues à Saint Jean de Maurienne

Le bulletin d’inscription est également disponible en version dématérialisée à l’adresse suivante : https://forms.office.com/r/CjMUPagQw4

Source info https://www.cdom73.org/actualites.html

ETUDE RECHERCHE USA Nouvelle compréhension des tentatives de suicide

D’après article New Understanding of Suicide Attempts Megan Brooks December 29, 2021 https://www.medscape.com*

Nouvelle compréhension des tentatives de suicide


Des chercheurs ont identifié un locus de risque sur le chromosome 7 contenant des variations d'ADN qui augmentent le risque qu'une personne fasse une tentative de suicide, même en l'absence de trouble psychiatrique.

Cette découverte suggère que les fondements génétiques des tentatives de suicide sont partiellement partagés et partiellement distincts de ceux des troubles psychiatriques connexes, notent les chercheurs.

"Cette étude nous rapproche un peu plus de la compréhension de la neurobiologie de la suicidalité, dans le but ultime de développer de nouveaux traitements et stratégies de prévention", a déclaré à Medscape Medical News Niamh Mullins, PhD, du département de psychiatrie et du département de génétique et de génomique de l'Icahn School of Medicine at Mount Sinai à New York.

L'étude a été publiée en ligne le 30 novembre dans Biological Psychiatry.
La plus grande étude à ce jour

Dans la plus grande étude d'association génétique sur les tentatives de suicide publiée à ce jour, les chercheurs ont mené une étude d'association à l'échelle du génome (GWAS) sur 29 782 cas de tentatives de suicide et 519 961 témoins du Consortium international de génétique du suicide (ISGC).

Deux loci ont atteint une signification à l'échelle du génome pour les tentatives de suicide - le complexe majeur d'histocompatibilité et un locus intergénique sur le chromosome 7. Ce dernier est resté associé aux tentatives de suicide après conditionnement sur les troubles psychiatriques, et a été reproduit dans une cohorte indépendante de plus de 14 000 anciens combattants du Million Veteran Program.

"Il s'agit du premier locus génétique reproduit qui contribue davantage aux tentatives de suicide qu'aux troubles psychiatriques connexes", a déclaré Mullins à Medscape Medical News.

"L'étude a révélé un chevauchement entre la base génétique des tentatives de suicide et celle des troubles psychiatriques connexes, en particulier la dépression majeure, mais aussi avec celle des facteurs de risque non psychiatriques tels que le tabagisme, la douleur, les comportements à risque, les troubles du sommeil et une mauvaise santé générale", a ajouté Mullins.

"Ces relations génétiques entre la tentative de suicide et les facteurs de risque non psychiatriques n'étaient pas un sous-produit de la maladie psychiatrique comorbide, ce qui suggère qu'il existe une base biologique commune entre la tentative de suicide et les facteurs de risque non psychiatriques", a-t-elle ajouté.

Mullins prévient que les résultats n'ont pas d'impact immédiat sur les soins aux patients.

"Le but ultime de cette recherche est de mieux comprendre les voies biologiques sous-jacentes impliquées dans les tentatives de suicide ou les pensées suicidaires, fournissant ainsi des pistes potentielles pour les traitements et les stratégies de prévention", a-t-elle déclaré à Medscape Medical News.

"Les résultats de l'étude soulignent également l'importance d'étudier les liens de causalité directs potentiels entre ces facteurs de risque et les tentatives de suicide chez les patients atteints ou non de maladies psychiatriques", a ajouté dans un communiqué Douglas Ruderfer, PhD, cofondateur et coprésident du consortium et auteur principal de l'article du Vanderbilt University Medical Center, Nashville, Tennessee.

Biological Psychiatry. Published November 30, 2021. Full text.

https://www.medscape.com/viewarticle/965740

mercredi 29 décembre 2021

ETUDE RECHERCHE L'étude ESPOIR²S « Endeuillés par le Suicide d’un Proche : étude de faisabilité d’un Outil numérique d’Informations et Ressources pour la Résilience et le Soutien »

 L'étude ESPOIR²S

Mis en ligne le 28 décembre 2021 Sur http://www.ch-le-vinatier.fr/*

L’acronyme de l’étude ESPOIR²S signifie « Endeuillés par le Suicide d’un Proche : étude de faisabilité d’un Outil numérique d’Informations et Ressources pour la Résilience et le Soutien ». Comme son nom l’indique, celle-ci vise à la création d’une ressource en ligne pour les endeuillées par le suicide.

L’étude ESPOIR²S, c’est quoi ?

ESPOIR²S s’inscrit dans le champ de la postvention qui a, notamment, pour but de prévenir les effets négatifs du suicide de leur proche sur la santé mentale des personnes endeuillées. L’étude utilise une méthode mixte qualitative et quantitative de type « recherche-action », avec une visée double :

  • Construire une future ressource en ligne qui réponde aux besoins et aux attentes des Personnes Endeuillées par le Suicide (PES).
  • Évaluer l’impact de ces ressources numériques auprès de personnes en situation de vulnérabilité temporaire ou chronique  (les personnes endeuillées par suicide)

Cette étude se déroule en trois phases distinctes :

  1. La première débute avec une revue systématique de littérature en lien avec l’utilisation des ressources en ligne par les personnes endeuillées par le suicide. Elle se finalise par la création d’un questionnaire exploratoire ayant pour but de recueillir les besoins des personnes endeuillées par le suicide d’un proche et l’analyse de ces données. Afin d’identifier les besoins en ressource en ligne des personnes endeuillées, des focus-groupes exploratoires sont également menés durant cette phase. Celle-ci permet également l’élaboration de maquettes exploratoires. On sollicite ici la participation :
    • des personnes endeuillées par le suicide
    • des professionnels de santé
    • et des associations œuvrant dans l’accompagnement de personnes endeuillées par le suicide d’une personne.

  2. La seconde phase consiste en l’élaboration d’un cahier des charges de l’outil numérique en exposant les résultats de la première aux participants. Le but est ici de créer un cahier des charges précis sur le contenu, la forme et le design de cette ressource. Les mêmes types de participants sont sollicités à travers des focus groupes et ateliers de co-conception.

  3. La dernière phase vise la création d’une version « béta » de la ressource en ligne qui est en cohérence avec les attentes des PES (recueillies au cours des deux premières phases de l’étude). Durant celle-ci, la méthode s’adapte à l’avancement du projet et les participants sont représentatifs des utilisateurs finaux de la ressource. Afin de livrer une version finale, la méthode consiste à la mise en place de nouveaux ateliers itératifs et de tests utilisateurs.

Où en sommes-nous dans cette étude ?

Actuellement à la fin de la première phase de l’étude, la seconde va débuter en janvier 2022. Aujourd’hui, un article scientifique de revue systématique des publications autour des besoins de ressources en ligne des PES a été publié par l’équipe recherche du pôle urgence psychiatrique - UF recherche Urgences Psychiatriques dans la revue Preventive Medicine. Celui-ci recense les besoins et bénéfices perçus des PES envers les ressources en ligne actuellement disponibles en lien avec la problématique de deuil après suicide.
De plus, le protocole de l’étude est disponible dans la revue Frontiers in Psychiatry .
Quant au questionnaire, il a été diffusé et les résultats ont été traités. Ces derniers confirment les besoins recensés ainsi que les bénéfices perçus lors de la revue systématique. Sans surprise et pour + de 73% des PES questionnés, les ressources en ligne actuellement disponibles apparaissent insuffisantes (401 questionnaires ont été administrés et entièrement complétés). On dénombre six axes principaux, certains à court termes et la majorité sur le long terme, pour les besoins des personnes endeuillées par le suicide:

  • le soutien pratique dans les premiers moments suivant l’événement,
  • le soutien entre pairs,
  • l’explication – le besoin de trouver du sens (un soutien informationnel et de ressources),
  • une information fiable et facile d’accès,
  • la commémoration,
  • des services d’accompagnement.

Les focus groupes de la première analyse ont eu lieux et sont en cours d'analyse.

Qui sont les acteurs de la recherche ESPOIR²S ?

Les acteurs ayant pour mission de mener à terme le projet sont :

  • le Centre de Prévention du Suicide du Vinatier,
  • le CHRU de Lille
  • l’équipe RESHAPE (Research on Healthcare Performance)
  • et Interlude-Santé (une entreprise qui créer des solutions digitales adaptées au monde de la santé)

Vous pouvez contacter Kushtrim BISLIMI – Psychologue Chargé de Projet – ESPOIR²S pour  plus d’informations sur l’étude 

Source http://www.ch-le-vinatier.fr/actualites-23/l-etude-espoir2s-1053?cHash=592402900bcb4c151ec61716b7f0e8f2.html

jeudi 23 décembre 2021

ROYAUME UNI Lancement d'une vidéo pour encourager les gens à suivre une formation de sensibilisation à la prevention du suicide pour aider à lutter contre la solitude

Lancement d'une vidéo pour encourager les gens à suivre une formation de sensibilisation au suicide pour aider à lutter contre la solitude

D'apres article "Video launched to encourage people to take suicide awareness training to help tackle loneliness"   https://www.itv.com*   Mercredi 22 Décembre 2021



Une nouvelle vidéo a été publiée pour rappeler aux personnes qui se sentent seules à Noël que de l'aide est disponible.
You're Not Alone" (Vous n'êtes pas seul) s'adresse à ceux qui sont en difficulté et qui ne savent pas vers qui se tourner pour trouver de l'aide.
Elle a été publiée par la Zero Suicide Alliance (ZSA) pour encourager les gens à participer à leur formation de sensibilisation à la prévention du suicide afin de les aider à repérer les signes avant-coureurs.
Depuis son lancement en novembre 2017, la formation a été suivie près de deux millions de fois.

Plus de 6 000 personnes par an s'enlèvent la vie dans ce pays et Noël et le Nouvel An peuvent être une période difficile, voire dangereuse, pour un trop grand nombre. Malheureusement, les problèmes de santé mentale ne prennent pas de vacances pendant la période des fêtes et, pour certains, ils peuvent même s'aggraver. La sensibilisation à la prévention du suicide est une chose dont nous pouvons tous être conscients et à laquelle nous pouvons participer.
Le professeur Joe Rafferty CBE, l'un des membres fondateurs de la ZSA.

Le suicide est déjà la première cause de décès chez les femmes de moins de 34 ans et les hommes de moins de 49 ans et il dévaste les familles et les communautés.

Le nombre de jeunes qui se suicident est plus élevé que celui des jeunes qui meurent d'un accident de la route, d'un cancer ou d'une attaque.

La vidéo est l'œuvre de Josh Woods, auteur-compositeur-interprète et réalisateur de Manchester, et comprend les acteurs Rydian Cook, Steve Murphy et Peter Henderson.

J'ai écrit cette chanson parce que je veux que les gens sachent qu'ils ne sont pas seuls. Les personnes qui ont suivi la formation ZSA le comprendront et voudront vous aider si vous avez des difficultés. C'est pourquoi nous devons être plus nombreux à suivre cette formation, car chacun peut jouer un rôle dans la prévention du suicide.
Josh Woods, auteur-compositeur-interprète

   Credit: Zero Suicide Alliance

La Zero Suicide Alliance est une coalition de partenaires partageant les mêmes idées et déterminés à travailler ensemble et à partager les meilleures pratiques pour aider à débarrasser le Royaume-Uni du suicide.

La ZSA a déjà attiré un soutien substantiel avec plus de 2 500 supporters individuels et 763 organisations membres, dont 200 trusts du NHS, des groupes de commissions cliniques, des organisations de services d'urgence, des gouvernements locaux et régionaux, des organisations caritatives, des grands employeurs, des groupes communautaires, des cliniciens, des survivants du suicide et des familles endeuillées.


I'm worried about my or someone I know's mental health?
CALM
CALM, or the Campaign Against Living Miserably, runs a free and confidential helpline and webchat – open from 5pm to midnight every day, for anyone who needs to talk about life’s problems.
It also supports those bereaved by suicide, through the Support After Suicide Partnership (SASP).
Phone their helpline: 0800 585858 (Daily, 5pm to midnight)

Mind
Mind is a mental health charity which promotes the views and needs of people with mental health issues.
It provides advice and support to empower anyone experiencing a mental health problem, and campaigns to improve services, raise awareness and promote understanding.
Phone Infoline on 0300 123 3393
Email info@mind.org.uk

PAPYRUS
For practical, confidential suicide prevention help and advice you can contact PAPYRUS HOPELINEUK on 0800 068 4141, text 07860 039967 or email pat@papyrus-uk.org
Suicide is the biggest killer of young people in the UK. PAPYRUS aims to reduce the number of young people who take their own lives by breaking down the stigma around suicide and equipping people with the skills to recognise and respond to suicidal behaviour.
HOPELINEUK is the charity’s confidential helpline service providing practical advice and support to young people with thoughts of suicide and anyone concerned about a young person who may have thoughts of suicide.
HOPELINEUK is staffed by trained professionals, offering a telephone, text and email service.

Samaritans
Samaritans is an organisation offering confidential support for people experiencing feelings of distress or despair.
Phone 116 123 (a free 24 hour helpline)
Email: jo@samaritans.org

YoungMinds
YoungMinds is a resource with information on child and adolescent mental health, but also offers services for parents and professionals.
It is the UK’s leading charity fighting for children and young people's mental health, and wants to make sure all young people can get the mental health support they need, when they need it
YoungMinds Textline - Text YM to 85258


Phone Parents' helpline 0808 802 5544 (Monday to Friday, 9.30am - 4pm)

mardi 21 décembre 2021

AUTOUR DE LA QUESTION Prostitution des mineures, violences conjugales… constat et plan d’action en Seine-Saint-Denis


Prostitution des mineures, violences conjugales… constat et plan d’action en Seine-Saint-Denis

24/11/2021 https://94.citoyens.com*

90% des mineures qui se prostituent ont subi des violences familiales, constate l’Observatoire des violences envers les femmes de la Seine-Saint-Denis qui vient de publier une étude sur leur condition. A la veille du 25 novembre, le département vient d’annoncer un plan de soutien aux accompagnements de terrain sur ce sujet en parallèle d’autres actions de prévention contre la violence envers les femmes.

L’étude de l’observatoire publiée ce mardi s’appuie sur l’examen de 101 dossiers de victimes de prostitution pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Seine-Saint-Denis, montre que les parcours des victimes, en immense majorité des filles (99 sur 101), sont marqués par des violences (99%) subies avant l’entrée dans la prostitution.
Des violences sexuelles avant la prostitution

Le constat est sans appel. Sept filles sur dix ont subi des violences sexuelles avant la prostitution. Dans huit cas sur dix, il s’agissait de viols ou de tentatives de viols.

D’après l’enquête, ces victimes de prostitution sont en échec scolaire et subissent des violences au sein de leur établissement (96%). Six filles sur dix sont ou ont été déscolarisées avant ou au moment de l’entrée dans la prostitution et quatre mineures sur dix ont subi du harcèlement scolaire. Une fille sur cinq a aussi vu circuler parmi ses camarades des vidéos ou photos d’elle dénudée ou en plein acte sexuel.

Un quart des victimes ont tenté de se suicider

Ces filles connaissent aussi d’importants problèmes de santé: neuf mineures sur dix sont en mauvaise santé (infections sexuellement transmissibles, troubles de stress post-traumatiques tels que des troubles alimentaires ou de fortes crises d’angoisses). Six mineures sur dix ont été hospitalisées et une fille sur quatre a effectué au moins une tentative de suicide, principalement au début de la prostitution.

Ça commence à 11 ans

L’entrée dans la prostitution s’effectue à 11 ans et l’âge moyen pour se prostituer est de 15 ans. Au moins quatre mineures sur dix n’ont pas conscience de se prostituer.
Jeunes proxénètes, rarement pénalisés

Le profil des proxénètes est majoritairement masculin et jeune entre 14 à 25 ans et les clients sont exclusivement des hommes (de 14 à 60 ans). Pour une mineure sur quatre victime de proxénétisme, c’est celui qu’elle percevait comme son petit ami qui la prostituait. Enfin, selon l’enquête, la prostitution des mineurs est très peu pénalisée. Seuls 3 % des proxénètes ont été condamnés.

Lire la synthèse de l’étude
Un plan départemental de 2,3 millions d’euros

L’enquête a été publiée à l’occasion du lancement par le département d’un plan de 2,3 millions d’euros d’aide aux accompagnements de terrain pour l’année 2022, dont 1 million financé par l’Etat. Ce plan s’axe sur trois actions : la prévention par une sensibilisation précoce, l’accueil et le suivi “en ouvrant des consultations de traitement du psycho-traumatisme et des places d’accueil d’urgence”. Sur ce point, le département annonce la poursuite de son soutien au lieu Lao Pow’her ouvert à Bagnolet, et la formation des professionnels qui accompagnent ces jeunes filles.

Accueil des sourdes et malentendantes victimes de violences

Au-delà de la sensibilisation à la prostitution, le département annonce également deux dispositifs de prévention des violences envers les femmes à la veille du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : la création “d’une permanence contre les violences pour les femmes sourdes et malentendantes, située au sein des locaux du Département à Bobigny.”

Prévention via les sacs de baguettes dans les boulangeries

Le département participe aussi à la campagne de sensibilisation via les sacs de baguette de pain représentant un “violentomètre” qui permet de prendre conscience d’éventuelles violences dans le couple. 40 000 sacs seront distribués à partir de ce jeudi.

Un plan national de lutte contre la prostitution des mineurs a par ailleurs été lancé le 15 novembre par le gouvernement. Formation des professionnels en contact avec les enfants, pression sur les plateformes de location d’appartements, cyber-enquêteurs… Ce plan interministériel (Enfance, Intérieur, Justice, Education nationale, Numérique, Ville, Tourisme et Egalité femmes-hommes) doté de 14 millions d’euros, sera déployé sur neuf mois en 2021 et 2022.

Source https://94.citoyens.com/2021/prostitution-des-mineures-violences-conjugales-constat-et-plan-daction-en-seine-saint-denis,24-11-2021.html 

 

INFO  +



RAPPORT LA PROSTITUTION DES MINEURES EN SEINE-SAINT-DENIS ÉTUDE DES DOSSIERS DE L'AIDE SOCIALE À L'ENFANCE Observatoire des violences envers les femmes du Département de la Seine-Saint-Denis nov 2021
https://seinesaintdenis.fr/IMG/pdf/synthe_se_-_la_prostitution_des_mineures_en_seine-saint-denis_-_novembre_2021.pdf

ETUDE RECHERCHE Développement d'une ressource en ligne pour les personnes endeuillées par suicide : un protocole d'étude à méthodes mixtes centré sur l'utilisateur

Development of an Online Resource for People Bereaved by Suicide: A Mixed-Method User-Centered Study Protocol
Edouard Leaune1,2,3*, Laurène Lestienne1, Pierre Grandgenèvre3,4, Margot Morgiève3,5, Guillaume Vaiva3,4,6, Maxime Vieux1, Benoît Chalancon1, Nathalie Laplace7, Julie Haesebaert8 and Emmanuel Poulet1,2,3,9
1Centre Hospitalier Le Vinatier, Bron, France
2INSERM, U1028, CNRS, UMR5292, Lyon Neuroscience Research Center, Psychiatric Disorders: from Resistance to Response – PSYR2 Team, Lyon, France
3Groupement d'étude et de prévention du suicide, Saint-Benoît, France
4Univ. Lille, INSERM, CHU Lille, U1172 - LilNCog - Lille Neuroscience & Cognition, Lille, France
5Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé, Santé Mentale, Société (Cermes3), UMR CNRS 8211, Unité INSERM 988-EHESS-Université Paris Descartes, Paris, France
6Centre National de Ressources & Résilience pour les Psychotraumatismes (Cn2r Lille Paris), Lille, France
7Interlude Santé, Brignais, France
8EA 7425, HESPER Health Services and Performance Research—Claude Bernard Lyon 1 University, Université de Lyon, Lyon, France
9Department of Emergency Psychiatry, University Hospital Edouard Herriot, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France
METHODS article
Front. Psychiatry, 21 December 2021 | https://doi.org/10.3389/fpsyt.2021.770154

Introduction: Suicide bereavement is known to be highly distressing and is frequently associated with mental health problems. Despite high-level of need regarding mental and physical health, people bereaved by suicide display low level of help-seeking and perceived support in the aftermath of the loss. The lack of accessibility and reliability of face-to-face counseling resources is notably reported by suicide survivors. Online resources can enhance early access to help and support for people bereaved by suicide. The primary objective of the study is to design and implement an innovative and adaptive online resource for people bereaved by suicide according to their needs and expectation regarding online solutions dedicated to suicide bereavement.

Methods: The ESPOIR2S study is a mixed-method user-centered study. ESPOIR2S seeks to build the resource from the perspectives and needs of both people bereaved by suicide and professionals or volunteers working in the field of postvention. The Information System Research (ISR) Framework is used to guide the design of the study through a 3-step research cycle. The structure of the ESPOIR2S study relies on a simultaneous collection of qualitative and quantitative data which will be collected and analyzed during (a) the Relevance cycle through an online questionnaire and focus groups; (b) the Design cycle through focus groups; and (c) and the Rigor cycle through an online questionnaire and semi-structured interviews. The user-centeredness will be ensured by the active participation of people bereaved by suicide, members of associations for bereaved people and professionals of postvention.

Discussion: The mixed-method and user-centered design of the ESPOIR2S study will offer an in-depth collection of the needs and expectation of suicide survivors regarding online resources. Through the implementation of an adaptive online solution, we aim to enhance the access to help and support for suicide survivors which are highly correlated with well-being and recovery.

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyt.2021.770154/full

Rapport européen : synthèse des études qui font un lien entre suicide ou tentative de suicide et violences au sein du couple

Suicides forcés : l’angle mort des violences conjugales
Un rapport évalue à 1 136, le nombre de femmes victimes de violences qui se seraient suicidées en 2017 dans l’Union européenne, rapporte « Le Parisien ».  « Le harcèlement moral doit être combattu avec la même force que les violences physiques et le suicide forcé être reconnu au même titre que les féminicides », insiste Yael Mellul auprès de nos confrères.
Par LePoint.fr Publié le 21/12/2021

C’est un chiffre qui bouleverse les données officielles sur les violences au sein du couple. Selon les estimations d’un rapport établi par le Projet européen sur les suicides forcés, 1 136 femmes se seraient donné la mort dans les 27 États membres de l’Union européenne en 2017, dont 209 en France, rapporte Le Parisien, mardi 21 décembre. Des suicides liés aux violences psychologiques dont ces femmes étaient victimes.

Ce rapport, remis en novembre à la Commission européenne, est une synthèse des études qui font un lien entre suicide ou tentative de suicide et violences au sein du couple. Il s’appuie notamment sur les résultats d’un questionnaire réalisé en 2015 en France, qui rapporte qu’une femme sur 200 indique avoir déjà fait une tentative de suicide en raison des violences psychologiques qu’elle a subies.

« C’est près d’une femme victime par jour que font les violences au sein du couple en France »

L’équipe de travail, composée des membres de la coopérative d’experts indépendants Psytel et de l’ex-avocate Yael Mellul, a ainsi « déterminé le pourcentage de tentatives de suicide attribuable aux violences au sein du couple » à « 11 % ». Elle a également appliqué ce taux aux suicides de femmes dans chaque pays. « Ce n’est pas scientifiquement assuré, mais cela donne ordre de grandeur raisonné », précisent les auteurs du rapport.

« C’est donc près d’une femme victime par jour que font les violences au sein du couple en France en 2017, et non une tous les trois jours, comme habituellement rapporté si l’on considère les seuls féminicides », souligne le document. La France est pourtant dotée d’une loi permettant de punir les auteurs de violences psychologiques au sein du couple, notamment lorsque ces dernières conduisent la victime à mettre fin à ses jours. L’auteur peut en effet encourir dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Le suicide forcé a par ailleurs été consacré par la loi votée le 30 juillet 2020.

https://www.lepoint.fr/societe/suicides-forces-l-angle-mort-des-violences-conjugales-21-12-2021-2457665_23.php

ETUDE RECHERCHE USA L’impact positif de l’accès à la transition hormonale sur la santé mentale des jeunes trans et non-binaires

L’impact positif de l’accès à la transition hormonale sur la santé mentale des jeunes trans
https://www.xymedia.fr* Publié le

Une étude scientifique d’ampleur démontre ce que les militant-es trans disent depuis des années : donner l’accès à la transition aux jeunes personnes trans sauve des vies.

Le 14 décembre 2021, des chercheurs et chercheuses ont publié une étude menée auprès de 9000 personnes trans états-uniennes âgées de 13 à 24 ans, afin de déterminer l’impact des transitions hormonales sur leur santé mentale.

L’étude visait à “examiner les liens entre l’accès aux traitements hormonaux et les risques de dépression, de pensées suicidaires et de tentatives de suicide chez les jeunes personnes trans et/ou non binaires”.

Le constat est sans appel :

“Nos résultats démontrent que l’accès aux transitions hormonales est significativement lié à des taux plus bas de dépressions et de suicides chez la jeunesse trans et/ou non binaire”.

Les jeunes trans bénéficiant d’un traitement hormonal souffrent moins de dépression que les jeunes trans n’ayant pas accès à ces soins (61% contre 75%), présentent moins de pensées suicidaires (44% contre 57%) et font moins de tentatives de suicide (15% contre 23%).

Chez les plus jeunes trans, âgé-es de 13 à 17 ans, l’accès à un traitement hormonal permet de réduire de 40% les risques de dépression et de tentatives de suicide par rapport aux personnes trans de cette même tranche d’âge qui n’ont pas accès aux soins.
 
Le rôle des parents

L’étude pointe également le rôle des parents dans l’accès aux soins des enfants trans. 80% des jeunes ayant accès à un traitement hormonal recevaient le soutien d’au moins un de leurs parents. A l’inverse, moins de 4% des jeunes sans soutien parental ont pu accéder à des soins médicaux d’affirmation de genre.

Cela réaffirme l’importance du soutien parental dans la préservation de la santé mentale des jeunes trans.

Les chercheur-euses reviennent également sur les rhétoriques idéologiques qui nourrissent les refus de soins pour les jeunes personnes trans :

“Des taux élevés de dépression, d’idées suicidaires et de tentatives de suicide chez les jeunes trans sont parfois utilisés par les politiciens et les militants anti-trans pour suggérer à tort que la transidentité est un problème de santé mentale qui peut être traité par des thérapies de conversion et un accompagnement. Ces personnes ignorent les impacts de la dysphorie de genre et du stress que peuvent ressentir les minorités.

Elles suggèrent que l’accès à un traitement hormonal n’est pas nécessaire si les jeunes trans sont conseillés pour qu’ils acceptent mieux le sexe qui leur a été assigné à la naissance. Les résultats de cette étude démontrent que l’accès à un traitement hormonal permet de réduire les disparités en matière de santé mentale et de suicide chez les jeunes trans et non binaires.

De plus, les preuves déjà existantes suggèrent que le taux de regret est faible pour les personnes trans ayant reçu un traitement d’affirmation de leur genre, avec notamment une étude portant sur 55 adultes trans qui avaient bénéficié de traitements hormonaux à l’adolescence. Cette étude conclut qu’aucun des patient-es n’a de regret”.
D’autres études le confirment

Ce n’est pas la première étude qui atteste des effets positifs des transitions médicales sur la population globale des personnes trans.

Une étude de grande ampleur publiée dans Jama Network en avril 2021 analyse les résultats d’une enquête menée en 2015 auprès de plus de 27000 personnes trans à travers 50 états états-uniens.

Elle conclut « une association significative entre les chirurgies d’affirmation de genre et l’amélioration de la santé mentale” des personnes trans, en prenant en compte des facteurs comme la consommation d’alcool, de tabac, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide.
 
L’urgence d’aider les personnes trans mineures

Amy E. Green, une des chercheuses à l’origine de l’étude publiée ce décembre, s’alarme dans un communiqué de presse :

“Ces données devraient servir d’appel à l’action pour résister aux interdictions générales des soins médicaux d’affirmation de genre, et investir dans davantage de recherches sur ce sujet afin que les jeunes et leurs familles puissent prendre des décisions éclairées concernant les soins requis (…) Il est essentiel que tous les jeunes trans et non binaires du pays aient accès à des soins médicaux d’affirmation de genre, centrés sur le patient et fondés sur des preuves”.

Tal Madesta
https://www.xymedia.fr/limpact-positif-de-lacces-a-la-transition-hormonale-sur-la-sante-mentale-des-jeunes-trans/

lundi 20 décembre 2021

Le 18 octobre dernier, le CHRU a ouvert le dispositif VigilanS Centre-Val de Loire

UN DISPOSITIF NATIONAL
> LES ÉTAPES D’UN SUIVI VIGILANS
Communiqué de presse, le 14 décembre 2021
Le 18 octobre dernier, le CHRU a ouvert le dispositif VigilanS Centre-Val de Loire. Il s’agit d’un dispositif de veille et de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide, ou une récidive. VigilanS est situé à Tours, 19 rue Edouard Vaillant et l’activité a d’ores et déjà commencé pour les patients tourangeaux. En 2022, un déploiement du dispositif se fera progressivement à l’échelle départementale puis régionale.
VigilanS est un dispositif national de veille, de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide. Son objectif est de diminuer les récidives suicidaires et finalement le suicide. C’est un dispositif de prévention, mais qui fait également du soin et qui au décours de son activité peut être amené à prendre en charge des situations d’urgence.
Il s’adresse à tout patient qui est passé à l’acte, quel que soit son âge. Le dispositif VigilanS s’adapte à chaque patient et n’agira pas de la même manière selon si le patient identifié est à faible risque
de récidive, ou si au contraire le risque est élevé. En effet, la prise de contact sera renouvelée plus régulièrement selon les cas.
« VigilanS c’est : veiller, évaluer, soutenir, conseiller, orienter et désamorcer une crise suicidaire si besoin. »
Dr Dubois-Carmagnat (Médecin Coordinateur Psychiatre de VigilanS Centre-Val de Loire)
1. Après une Tentative de Suicide (TS) le patient volontaire est inclus dans le dispositif par le service de soins qui le prend en charge. Un numéro vert lui est remis et une veille sanitaire de 6 mois se déclenche. Le patient peut appeler en semaine de 9h30 à 17h30 quand il en éprouve le besoin avec le numéro qui lui a été remis.
2. Si le patient est un primo suicidant sans facteur de risque, il sera recontacté par courrier au bout de 3 mois, puis à 6 mois téléphoniquement.
3. Si le patient a déjà fait des TS ou s’il présente des facteurs de risque, un appel, 10 à 20 jours après la TS est effectué par un vigilanseur pour un entretien clinique afin de s’assurer de l’état de santé psychique du patient.
4. Un courrier aux professionnels de santé référent du patient est envoyé au moment de l’entrée dans le dispositif et après chaque entretien téléphonique.
5. Le patient est contacté par courrier pour garder le contact.
6. Une fin de veille est actée au bout de 6 mois avec le patient, si son état de santé le permet. Le numéro vert est conservé par le patient qui pourra rappeler à tout moment.
7. Si une récidive survient pendant la veille, le patient est réintégré dans le dispositif au point de départ de la prise en charge.
8. Si le patient est en difficulté, il est alors rappelé par un vigilanseur.
Les vigilanseurs utilisent un logiciel où ils renseignent les informations sur les patients qu’ils suivent, ce qui leur permet, grâce à un algorithme, d’obtenir le calendrier des prochaines prises de contact.
[Dispositif VigilanS]
Le CHRU lance VigilanS en Centre-Val de Loire :
le dispositif de veille et de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide
L’équipe est composée de 6 professionnels
1 médecin coordinateur psychiatre, 1 secrétaire médicale, 1infirmier, 2 psychologues à mi-temps, 1 cadre
Le dispositif grandissant, un recrutement est prévu prochainement.
Les vigilanseurs travaillent en binôme pour être en mesure de répondre à une situation d’urgence.
L’équipe de VigilanS Centre-Val de Loire a reçu plusieurs formations des équipes de Lille, entre autres sur la gestion de la crise suicidaire ; ainsi qu’une formation permettant d’appréhender le logiciel de suivi, etc.
En France métropolitaine, les tentatives de suicide entraînent près de 100 000 hospitalisations et environ 200 000 passages aux urgences par an, soit environ 20 tentatives de suicide pour un décès.
(Source : « Le dispositif de recontact VigilanS » - Ministère des Solidarités et de la Santé)
• 50% des personnes qui font une tentative de suicide ne passent pas par les urgences d’un hôpital (chiffre national)
• En 2020 en région Centre-Val de Loire, il y a eu 673 passages aux urgences psychiatriques de Trousseau pour tentative de suicide, dont 79 qui ont récidivé,
• Entre le 18 octobre et le 30 novembre 2021, 63 patients ont été inclus dans le dispositif, dont 13 mineurs de moins de 15 ans,
• 40% des personnes ayant fait une TS sont à risque de récidive,
• 66% passeront de nouveau à l’acte dans les 6 premiers mois.
CAnne-Karen Nancey - CHRU de Tours
02 47 47 37 57 / 07 87 97 92 71 - ak.nancey@chu-tours.fr - www.chu-tours.fr
Contact presse

source https://www.chu-tours.fr/wp-content/uploads/2021/12/CdP-2021-VIGILANS.pdf

Dispositif VigilanS Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne Ouest

Dispositif VigilanS | Un programme de veille pour prévenir la récidive suicidaire

15 déc. 2021Chaque année, environ 10 000 décès par suicide en France et entre 180 000 et 200 000 tentatives de suicides sont dénombrées en France. Des équipes de l’hôpital Bicêtre AP-HP, du groupe hospitalier Paul Guiraud et de l’Etablissement Public de Santé Erasme ont lancé conjointement le dispositif VigilanS pour les territoires des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne Ouest. Financé par l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France, ce dispositif territorialisé de veille sanitaire permet de maintenir un lien avec les personnes ayant réalisé un geste suicidaire et de leur proposer un appui tout au long de leur suivi. Rester connecté à l'AP-HP : Site : http://www.aphp.fr Facebook : https://www.facebook.com/assistancepu... Twitter : https://twitter.com/APHP LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/AP-HP Instagram : https://www.instagram.com/hopitauxdep...

 

 

 https://www.aphp.fr/contenu/dispositif-vigilans-un-programme-de-veille-pour-prevenir-la-recidive-suicidaire

Podcast La prévention du suicide chez les jeunes Mélissa Belzane, Justine Dejonghe et Emmanuelle Maes, ex-infirmières à l'unité de pédopsychiatrie pour adolescents au sein de l’Hôpital de Meulan-Les Mureaux

OEP : La prévention du suicide chez les jeunes 

16 décembre 2021
Sur https://lfm-radio.com/podcasts/oep-la-prevention-du-suicide-chez-les-jeunes-1042

 

Selon l’Observatoire de la Jeunesse et des politiques de jeunesse, chaque année, plus de 10400 personnes se suicident en France (tous âges confondus). Et sur ces 10400 personnes, près de 600 d’entre elles sont âgées de moins de 25 ans et environ 1000 ont entre 25 et 34 ans.

Comment faire pour encore et toujours prévenir le suicide chez les jeunes ? Quels sont les signaux d’alarme récurrents à connaître et nouveaux à prendre en compte aujourd’hui ? Y a t-il suffisamment de structures adaptées en France pour prendre en charge ce phénomène de société ? Comment expliquer que des jeunes en France pourtant en bonne santé soient amenés à commettre l’irrémédiable ? 

On En Parle avec nos trois invitées du jour : Mélissa Belzane, Justine Dejonghe et Emmanuelle Maes, ex-infirmières à l'unité de pédopsychiatrie pour adolescents au sein de l’Hôpital de Meulan-Les Mureaux, implanté sur le site de Bécheville. Regroupant 9 lits d’hospitalisation sur 3 secteurs Mantes, Poissy et Les Mureaux, Les Alizés accueillaient des patients entre 12 et 18 ans pour une hospitalisation, allant de deux à trois semaines. Et la structure a toujours justifié d’excellents retours concernant l’accompagnement de ces jeunes confrontés au harcèlement, à de la maltraitance, des phobies, voire des pensées suicidaires. Or, cette unité a fermé il y a peu de temps, faute de pouvoir trouver deux médecins pédopsychiatres, amenés à diriger l’unité. Mais l'espoir de réouvrir l’unité en 2022 subsiste toujours.

Mario Lawson

A écouter sur : https://lfm-radio.com/podcasts/oep-la-prevention-du-suicide-chez-les-jeunes-1042

IDF 13/01/22 viso-conférence Suicide et travail : comment réagir ? quelle prévention ?

13 janvier 2022 Suicide et travail : comment réagir ? quelle prévention ? Séminaire en partenariat CRAMIF-CRPPE en viso-conférence

Visio-conférence de 9h30 à 12h, avec le Dr Duret du Centre Régional de Pathologies Professionnelles et Environnementales (CRPPE) de Garches

Formulaire d’inscription : https://www.cramif.fr/matintarif/in...

ETUDE RECHERCHE Intelligence artificielle et ingénierie numérique au service de la prévention du suicide

Intelligence artificielle et ingénierie numérique au service de la prévention du suicide 

Publié le 22.11.2021 www.imt-atlantique.fr/*

Chaque année, on recense en France près de 9.000 suicides. Une équipe d’IMT Atlantique, conduite par le professeur Philippe Lenca, en liaison étroite avec une équipe du CHRU de Brest, pilotée par le professeur Michel Walter, chef du pôle Psychiatrie, s’attache à mieux comprendre le phénomène et à tenter de l’endiguer, en utilisant les technologies de l'information et de la communication et l’intelligence artificielle, notamment la science des données et l’aide à la décision.

Mieux comprendre les causes du suicide, en détecter les signes avant-coureurs - et aider à le prévenir : tel est le sujet sur lequel travaille depuis six ans Philippe Lenca, responsable du département LUSSI (1) à IMT Atlantique et spécialiste de l’aide à la décision et de la science des données. Des travaux en phase avec l’actualité : un numéro national d’appel unique, le 3114, destiné aux personnes ayant des idées suicidaires ou leur entourage, a été lancé le 1er octobre dernier. Le CHRU de Brest est l'un des trois CHRU retenus pour assurer l'écoute 24h/24 7j/7.
« En moyenne, on dénombre chaque année en France près de 9.000 suicides et plus de 200.000 tentatives, souligne Philippe Lenca. Cela cause plus de morts que les accidents de la route. Et pourtant, on en parle peu… » Les initiatives et les travaux de recherche sont nombreux, tant afin de mieux identifier les tendances suicidaires ou les prémisses d’un passage à l’acte que pour assurer un suivi des personnes en souffrance ou qui ont déjà réalisé un premier geste.

P. Lenca et prévention suicide
Philippe Lenca, responsable du département LUSSI

Philippe Lenca travaille en liaison étroite depuis 2014 avec un médecin psychiatre du CHRU de Brest, Sofian Berrouiguet, adepte de l’utilisation des technologies de l’information en médecine, et qui a été un de ses doctorants. Leur objectif : parvenir à une meilleure compréhension des mécanismes qui conduisent au suicide, améliorer le suivi des suicidants, et mieux former les soignants. Certaines addictions, les troubles dépressifs ou l’isolement social sont, certes, des facteurs de risque bien identifiés, tout comme l’insomnie ou les troubles des conduites alimentaires. Mais d’autres facteurs sont encore peu ou mal appréhendés, comme les phénomènes de contagion, en particulier dans le milieu familial. Le rôle de l’alcool et des addictions plus généralement est sous-estimé par nombre de soignants. Par ailleurs, la récidive est fréquente : le risque est très fortement accru après un premier geste suicidaire. « Le suicide est un phénomène très complexe, multi-factoriel (psychologique, social, biologique, culturel et environnemental), observe le chercheur. Il reste beaucoup à découvrir. »


Vers des outils automatisés d’aide au diagnostic

Peu à peu, IMT Atlantique, avec quatre enseignants-chercheurs (2), et le CHRU de Brest, avec trois médecins psychiatres et une psychologue (3), ont constitué une équipe de taille significative - et désormais reconnue - sur ces questions. Des étudiants d' IMT Atantique et internes du CHRU contribuent aussi à ces travaux au travers de projets de fin d’études. Différents outils permettant de suivre à des périodes précises et écouter des personnes suicidantes ont été développés : ils collectent des données sur les patients, notamment sur leur cadre de vie. L’analyse de ces données  permet de mieux comprendre certains facteurs, afin de développer des outils d’aide au diagnostic. «Mais cela reposera toujours sur le médecin, précise Philippe Lenca. En aucun cas le système ne prendra la main. »
Une des pistes de travail consisterait par exemple à détecter les « fake news » ou l’utilisation de vocabulaire non adapté qui circulent sur les réseaux sociaux et pourraient conduire certains à des gestes suicidaires, afin d’alerter les sites web en amont sur les risques qu’ils suscitent.
Une première expérience a été conduite sur le port de montres connectées par des patients, afin d’assurer leur suivi notamment leur qualité de sommeil, hors consultation. De quoi améliorer la prévention. Mais se posent alors des questions de protection de la vie privée. « Pour ce premier essai, l’échantillon n’était pas assez important. Mais nous allons relancer ces recherches », indique Philippe Lenca.


La santé mentale, enjeu sociétal

Plus largement, l’équipe qui associe IMT Atlantique et le CHRU brestois, planche sur une série d’applications de l’intelligence artificielle et de la science des données à la santé mentale. Deux projets ont ainsi été lancés. Un doctorat est en cours sur la détection précoce de la schizophrénie à partir de l’analyse du langage de personnes à risque. Certains éléments du discours, même mineurs (pauses, interjections…), peuvent permettre de comprendre l’état psychique des patients. Des dispositifs d'analyse automatique de la langue peuvent ainsi fournir une aide au diagnostic. Second projet, un questionnaire en ligne destiné aux soignants, afin d’étudier leurs représentations sociales du suicide. Il s’agit dans ce cas d’améliorer leur formation, en les aidant à mieux identifier des facteurs de risque suicidaire.
Après avoir longtemps fait figure de parent pauvre de la médecine en France, la santé mentale a été érigée en priorité nationale lors du dernier « Ségur » de la santé. La crise sanitaire, avec ses périodes de confinement, a d’ailleurs replacé ce sujet au cœur des préoccupations. « Il s’agit d’un enjeu sociétal énorme. Et l’école dispose d’une bonne carte à jouer en la matière », assure Philippe Lenca. D’autant qu’ IMT Atlantique est déjà très présente sur les questions de santé. Elle vient ainsi, toujours en lien avec le CHRU de Brest, de lancer une formation de médecin-ingénieur.

(1) Philippe Lenca est responsable du département LUSSI (Logique des Usages, Sciences Sociales et de l’Information) de l’école et membre de l’équipe Decide de l’UMR 6285 Lab-STICC.
(2) Romain Billot, Annabelle Boutet, Yannis Haralambous et Philippe Lenca.
(3) Sofian Berrouiguet, Christophe Lemey, Michel Walter et Céline Kopp-Bigault.

8.980 suicides par an, en moyenne
Entre 2014 et 2017, quelque 8.980 suicides ont été officiellement recensés chaque année en France, en moyenne, selon l’Inserm (*). Les dernières données disponibles, celles de 2017, font état de 8.355 suicides. Il s’agissait de la seconde année, après 2016, où ce chiffre était inférieur à 9.000. Jusqu’en 2011, la barre des 10.000 suicides par an était régulièrement dépassée. Encore ces chiffres sont-ils considérés par beaucoup comme sous-estimés…
(*) https://www.cepidc.inserm.fr/

Publié le 22.11.2021

vendredi 17 décembre 2021

Espagne : augmentation des suicides en 2020

Le suicide, l’autre épidémie en Espagne
Par Nico Salvado Publié le 16 décembre 2021

Chaque jour en Espagne, onze personnes se suicident selon l’Institut national de la statistique (INE).

La pandémie de Covid-19, surtout durant les semaines de plomb du confinement, a eu un effet direct sur la santé mentale des Espagnols. Selon l’INE, les personnes présentant « peu d’intérêt ou de joie à faire les choses » ont augmenté de 3,3 points depuis l’apparition du coronavirus dans le pays. Les personnes souffrant d’un « sentiment d’être abattu ou déprimé » connaissent également une hausse de 2,2 points sur la même période.

Une traduction douloureuse de ces statistiques : 2020 est l’année avec le plus de suicides dans l’histoire de l’Espagne depuis l’ouverture de ce registre funèbre en 1906. Au total, 3941 personnes ont décidé de mettre fin à leurs jours. Un chiffre noir en hausse de 7,4% par rapport à 2019. Le plus grand nombre sont des hommes (74%).

La majorité des suicides surviennent entre 40 et 59 ans. L’Association pour la prévention du suicide note un taux élevé de passage à l’acte chez les personnes de la communauté LGBTI, et parmi les professionnels soumis à un stress élevé au travail, comme les policiers et les médecins.
Les souffrances des jeunes Catalans

« Il faut briser les tabous et mettre davantage l’accent sur l’accompagnement et le soutien, à la fois pour les survivants eux-mêmes, et pour leur entourage » déclarait en avril dernier le ministre catalan de la Santé Josep Maria Argimon à l’occasion d’un plan de prévention du suicide. « 70 % des personnes qui ont fait une tentative de suicide avaient consulté les systèmes de santé au cours des semaines ou des mois précédents, mais n’ont jamais exprimé leur idée. C’est pourquoi il y a toute une action de formation et de sensibilisation auprès des médecins de quartier (CAP) et du grand public », a ajouté le ministre. Le suicide est la principale cause de mort non naturelle en Catalogne et la seconde chez les jeunes de 15 ans à 29 ans.

Concernant les territoires, les suicides ont augmenté de 30% au Pays basque par rapport à 2019. Cette hausse a également été constatée en Cantabrie et en Andalousie. En revanche, ils ont diminué en Aragon et aux Baléares, à hauteur de 10%.

Les tentatives qui cachent la forêt des suicides

L’Observatoire du suicide en Espagne évoque des études épidémiologiques qui ont conclu que les idées suicidaires pourraient affecter « entre 5% et 10% de la population espagnole » tout au long de leur vie. Cela signifie qu’en un an, il peut y avoir environ 80.000 tentatives de suicide sur le territoire national. Lors du confinement, les personnes déclarant avoir des idées suicidaires ont augmenté de 244% selon l’Observatoire.

L’Espagne a mis en place un numéro d’assistance qu’il est possible d’appeler anonymement et gratuitement, 24 heures sur 24 : le 900 20 20 10.

https://www.equinoxmagazine.fr/2021/12/16/suicide-epidemie-en-espagne/

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Autre article sur le sujet : La pandemia silenciosa: el suicidio en España, en siete gráficos Cada día se quitan la vida 11 personas: una cada 2 horas y cuarto.Marina Prats

jeudi 16 décembre 2021

Podcast La levée d’un tabou sur le suicide avec Cassandre

La levée d’un tabou sur le suicide avec Cassandre

Mercredi 15 Décembre 2021 https://lescavalcades.fr*

Les Cavalcades nous livrent un podcast dont le sujet reste encore tabou : le suicide. Ce projet est accompagné par le docteur Thierry François, psychiatre à l’hôpital de Besançon, qui travaille depuis plus de 20 ans à la prévention du risque suicidaire et l’accompagnement des proches. Cassandre le consulte en lui faisant écouter des enregistrements particuliers.



En préambule, notez le contexte documentaire : La France est l’un des pays de l’Union européenne les plus touchés par le fléau du suicide. Première cause de mortalité chez les 25-34 ans, le suicide serait la cause de plus de 8000 morts par an. Les dernières études font état d’un maintien à un niveau élevé des états anxieux et dépressifs en France.

Cassandre a souhaité partager son expérience avec des personnes touchées par le deuil ou endeuillées par le suicide d’un proche.

Le 3 février 2021, Cassandre consulte l’avis d’un psychiatre au sujet d’une série d’enregistrements audio qu’elle vient de réaliser. La femme de 33 ans y raconte que plusieurs de ses proches se sont suicidés au cours des 15 dernières années.
Ce sont ces enregistrements que vous allez entendre.

Cassandre est à écouter ICI. Personnes sensibles, attention : vos émotions vont être chamboulées !




https://lescavalcades.fr/podcast/cassandre/
 

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CASSANDRE

Une série d'enregistrements audio transmis par Cassandre lève le tabou du suicide.

Le 3 février 2021, Cassandre consulte l’avis d’un psychiatre, le docteur Thierry François, au sujet d’une série d’enregistrements audio qu’elle vient de réaliser. La jeune femme de 33 ans y raconte que plusieurs de ses proches se sont suicidés au cours des 15 dernières années. Elle souhaite rendre public ce témoignage pour partager son expérience avec des personnes touchées par le deuil ou endeuillées par le suicide d’un proche. Ce sont ces enregistrements que vous allez entendre. L’histoire de Cassandre.

DANS CE PODCAST

"Il faut les laisser exister les morts dans notre monde de vivants."
Cassandre
"J'avais l'impression que les gens que j'aimais seraient là pour toujours."
Cassandre
"Il faut les laisser exister les morts dans notre monde de vivants."
Cassandre
"J'avais l'impression que les gens que j'aimais seraient là pour toujours."
Cassandre


Lecteur audio
 
CASSANDRE
1. Ce prénom qui porte la poisse ?
Le 3 février 2021, Cassandre consulte l’avis d’un psychiatre, le docteur Thierry François, au sujet d’une série d’enregistrements audio qu’elle vient de réaliser. La jeune femme de 33 ans y raconte que plusieurs de ses proches se sont suicidés au cours des 15 dernières années. Elle souhaite rendre public ce témoignage pour partager son expérience avec des personnes touchées par le deuil ou endeuillées par le suicide d’un proche. Ce sont ces enregistrements que vous allez entendre. L’histoire de Cassandre.
1. Ce prénom qui porte la poisse ?
2. Laisser les morts exister
3. L'écoute du docteur Thierry François
4. Le droit de s'appeler Cassandre
 
Source https://lescavalcades.fr/podcast/cassandre/


CANADA Trousse d’outils cliniques en prévention du suicide destinée au gestionnaire et à l’employé Services urgence et unités d’hospitalisation - Pratique de soins sécuritaire

Trousse d’outils cliniques en prévention du suicide destinée au gestionnaire et à l’employé
Services urgence et unités d’hospitalisation - Pratique de soins sécuritaire

Direction adjointe des soins infirmiers en collaboration avec la Direction des services multidisciplinaires. 2021-12-10
http://letourdelest.ca/wp-content/uploads/trousse-prevention-du-suicide_services-urgence-et-unites-hospitalisation_14-12-2021.pdf

REPORTAGE 7/8 Société. Causes et conséquences du mal-être adolescent, des structures débordées

7/8 Société. Causes et conséquences du mal-être adolescent, des structures débordées

USA Le message de prévention du suicide de Hip-Hop Track touche la bonne corde

Le message de prévention du suicide de Hip-Hop Track touche la bonne corde

Le temps que la chanson hip-hop “1-800-273-8255” a passé sous les projecteurs a été associé à plus d’appels à la hotline américaine de prévention du suicide et à moins de suicides, ont découvert les chercheurs.

Dans la chanson, sortie en avril 2017, le rappeur Logic exprime des idées suicidaires, mais après une conversation dans la chanson avec un représentant de la ligne d’assistance nationale pour la prévention du suicide (interprété par la chanteuse Alessia Cara), il chante : “Je veux enfin être en vie… je Je ne veux pas mourir aujourd’hui.”
À la sortie de la chanson, la National Suicide Prevention Lifeline a enregistré une augmentation de 5% du nombre d’appels. Par la suite, après que la chanson a été interprétée aux MTV Music Awards 2017 et aux Grammy Awards 2018, la hotline a enregistré des pics d’appels de 8,46 % et 6,45 %, respectivement, le chercheur en suicide Thomas Niederkrotenthaler, PhD, MSc, de l’Université de Vienne, et collaborateurs signalés dans Le BMJ. (https://www.bmj.com/content/375/bmj-2021-067726)

Au cours de cette promotion au « 1 800 273-8255 », la Ligne de vie a reçu un excédent cumulatif de 9 915 appels, une augmentation de 6,9 % (P<0,001) au-dessus du nombre attendu. De plus, au cours de la même période, il y a eu 245 suicides de moins que prévu, ont rapporté Niederkrotenthaler et ses collègues.

“1-800-273-8255” a culminé au numéro 3 du Billboard Hot 100 et a été nominé pour la chanson de l’année aux Grammy Awards 2018. Maintenant, les chercheurs l’ont cité comme un exemple de la façon dont les médias populaires peuvent influencer les résultats de la santé mentale à l’échelle de la population.

“Les campagnes médiatiques pour la prévention du suicide ont reçu une vague de soutien à l’échelle internationale, mais les évaluations sont rares et souvent limitées en termes de portée”, a écrit l’équipe de recherche. “Notre découverte d’une augmentation substantielle de la recherche d’aide réelle et d’une possible diminution des suicides pendant la période d’attention publique élevée à la chanson de Logic confirme l’efficacité réelle de cette intervention”, ont-ils poursuivi.

En 2019, le suicide est la dixième cause de décès aux États-Unis et la deuxième cause de décès chez les personnes âgées de 10 à 34 ans, selon le National Institute of Mental Health.

“La chanson Logic était l’un des très rares exemples de telles histoires qui ont reçu un public vraiment large et qui peuvent effectivement avoir un impact sur les résultats comportementaux de la population tels que les appels Lifeline et le nombre de suicides”, a déclaré Niederkrotenthaler à MedPage aujourd’hui.

“Les résultats sont clairement encourageants – des histoires d’espoir et de rétablissement qui mettent en scène des personnes faisant face à des idées suicidaires et à une crise peuvent avoir un effet bénéfique”, a-t-il déclaré.

Niederkrotenthaler a cité “l’effet Papageno” qui décrit comment les histoires médiatiques de personnes surmontant des pensées suicidaires peuvent prévenir les suicides. Papageno est un personnage de l’opéra de Mozart “La Flûte enchantée” qui envisage le suicide mais est arrêté par les esprits.

D’un autre côté, la couverture médiatique des décès de célébrités est souvent associée à une augmentation des taux de suicide. Ce phénomène a été appelé « effet Werther ». Une méta-analyse, également menée par une équipe dirigée par Niederkrotenthaler, a révélé que le risque de suicide augmentait de 13 % après que les médias eurent signalé le suicide d’une célébrité.

“Un dilemme majeur pour la recherche dans ce domaine a été que les histoires d’espoir et de rétablissement reçoivent beaucoup moins de couverture médiatique que les histoires de décès par suicide”, ont écrit les enquêteurs de l’étude. La chanson de Logic est probablement le plus grand message de prévention du suicide lié au rétablissement à ce jour, ont-ils noté.

“La logique a montré le potentiel des arts créatifs pour communiquer des stratégies d’adaptation constructives pour les personnes en détresse mentale. Les futurs plans d’interventions similaires devraient tenter de mesurer les attitudes vis-à-vis du suicide chez le public cible pour nous aider à comprendre les mécanismes d’action”, a déclaré la psychiatre Alexandra Pitman, PhD, MSc, de l’University College of London, a écrit dans un éditorial d’accompagnement.

Le groupe d’étude a récupéré tous les tweets originaux géolocalisés aux États-Unis contenant les termes de recherche “Logic” et “1-800-273-8255” pour déterminer la durée d’attention du public aux événements médiatiques liés à la chanson de Logic. Ils ont développé un modèle utilisant les données d’appel à la hotline Lifeline et les statistiques de suicide du National Center for Health Statistics de 2010-2018.

Le groupe d’étude s’est ajusté pour tenir compte d’éventuels événements de confusion – y compris l’émission Netflix « 13 Reasons Why », qui a été associée à une augmentation des suicides après sa sortie – et a également inclus des variables pour les décès de célébrités notables au cours de leur période d’étude.

“Compte tenu de la conception de l’étude, un sophisme écologique est possible, les associations rapportées pouvant résulter d’une baisse des taux de suicide chez les personnes non exposées à la chanson”, a déclaré Pitman. Plus d’informations sur les données démographiques du public de la chanson sont nécessaires pour voir s’ils correspondent aux groupes dans lesquels les taux de suicide ont chuté, a-t-elle ajouté.

Les auteurs de l’étude ont reconnu que la nature observationnelle de leur étude signifie que la causalité ne peut être établie.

Ceux qui ont besoin d’un soutien professionnel en santé mentale doivent appeler la National Suicide Prevention Lifeline au 800-273-8255 (TALK) ou se rendre sur suicidepreventionlifeline.org.

  • Lei Lei Wu est stagiaire en actualités pour Medpage Today. Elle est basée dans le New Jersey. Suivre

Divulgations

Niederkrotenthaler a signalé le soutien financier de Vibrant Emotional Health. Il a également déclaré avoir été vice-président de l’Association internationale pour la prévention du suicide.

Pitman n’a révélé aucun conflit d’intérêts.



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Cette chanson diminue le risque de suicide
Johanna Amselem
mar. 14 décembre 2021
Le numéro de téléphone était inscrit dans le titre de la chanson

Aux États-Unis, une chanson a permis de réduire le nombre de suicides et d'augmenter le nombre d'appels auprès d'un numéro d'écoute.

C’est peut-être une chanson qu’il faudrait mettre dans tous les smartphones. Une récente étude publiée dans le numéro de Noël du BMJ a dévoilé l’existence d’un air qui réduirait le nombre de suicides. En effet, la chanson "1-800-273-8255" de l'artiste hip hop américain Logic a contribué à l’augmentation des appels auprès d’une plateforme d’écoute dédiée à la prévention contre le suicide. Le titre de la chanson désigne simplement le numéro à composer pour obtenir de l'aide.

Cette ligne d'écoute était mise en évidence dans sa chanson, une solution redoutablement efficace pour toucher ce public habituellement hermétique aux campagnes de sensibilisation classique des pouvoirs publics. Dans cette chanson, une personne avec des idées noires compose le numéro de la plateforme d’écoute. Troisième place dans les charts Billboard américains, interprétation aux MTV Music Awards et aux Grammy Awards, la médiatisation de cette chanson a eu une portée inattendue.
Composez le 3114 en France

Des chercheurs de l'Université de médecine de Vienne ont examiné le lien entre cette chanson et les appels quotidiens passés auprès du numéro de prévention. Sur 34 jours (après le moment où cet air a été fortement médiatisé), il y avait 9 915 appels supplémentaires à la ligne nationale pour la prévention du suicide, soit une augmentation de 6,9 %.

Sur la même période, il y a eu une réduction de 245 suicides soit 5,5% de moins. Pour les chercheurs, ces résultats "mettent l'accent sur les avantages potentiels pour la santé de la population de travailler de manière créative et innovante avec d'autres secteurs comme l’industrie musicale et le divertissement. Une solution pour promouvoir des histoires percutantes auprès d’un large public. Les interventions qui suivent ces principes pourraient aider à créer un changement de comportement pour augmenter la recherche d'aide et prévenir le suicide".

En France, ceux qui en ressentent le besoin peuvent composer le 3114. Ce numéro de téléphone gratuit, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet aux personnes en détresse psychologique d'échanger et de trouver une réponse adaptée auprès de professionnels de la psychiatrie et de la santé mentale.

https://fr.news.yahoo.com/chanson-diminue-risque-suicide-103321276.html

mardi 14 décembre 2021

MANIFESTATION Caen du 4/07/22 au 7/07/22 Congrès de la Fédération Trauma Suicide Liaison Urgence “Du mal-être au mieux-être”

source Le CH Laborit *

Congrès de la Fédération Trauma Suicide Liaison Urgence “Du mal-être au mieux-être” à Caen




Congrès de la Fédération Trauma Suicide Liaison Urgence “Du mal-être au mieux-être” à Caen

4 juillet 2022 | 7 juillet 2022

Organisées par la Fédération Trauma Suicide Liaison Urgence, en partenariat avec l’Espace de Réflexion Éthique Normand et l’Association Départementale de Prévention du Suicide de la Manche, soutenus par le CHU Caen Normandie, l’Établissement Public de Santé Mentale de Caen et l’Agence Régionale de Santé de Normandie.

A l’occasion des :

3ÈMES JOURNÉES DE LA FÉDÉRATION TRAUMA SUICIDE LIAISON URGENCE
52ÈMES JOURNÉES DU GROUPEMENT D’ÉTUDES ET DE PRÉVENTION DU SUICIDE
29ÈMES JOURNÉES DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR L’ÉTUDE ET LA RECHERCHE SUR LES URGENCES PSYCHIATRIQUES
21ÈMES JOURNÉES DE L’ASSOCIATION DE FORMATION ET DE RECHERCHE DES CELLULES D’URGENCE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUES
“Du mal-être au mieux-être”
Le congrès sur le thème “Du mal-être au mieux-être” se déroulera au Pôle de recherche en santé à Caen.
Voir le programme en cliquant ici
Inscriptions via ce lien : https://www.ftslucongres.com/ftslu-2022-inscription
PRÉ-CONGRÈS : 4 JUILLET 2022
CONGRÈS : 5, 6 et 7 JUILLET 2022

AU POLE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SANTÉ DE CAEN
Inscriptions en ligne uniquement
Inscriptions : www.ftslucongres.com
Renseignements : info@ftslucongres.com
Avec le soutien de la Direction Générale de Santé

Détails Début : 4 juillet 2022 Fin : 7 juillet 2022
https://www.ftslucongres.com/ftslu-2022-infos-generales


Source https://ch-laborit.fr/evenement/congres-de-la-federation-trauma-suicide-liaison-urgence-du-mal-etre-au-mieux-etre-a-caen/

Michel Debout : "Pour prévenir les suicides et les risques pychosociaux, il faut maintenir la dimension collective du travail "

Michel Debout : "Pour prévenir les suicides et les risques pychosociaux, il faut maintenir la dimension collective du travail "



Michel Debout : "Pour prévenir les suicides et les risques pychosociaux, il faut maintenir la dimension collective du travail "
13.12.2021 https://www.editions-legislatives.fr*

La montée des risques psychosociaux (RPS), constatée par les spécialistes de la santé au travail, peut entraîner des risques suicidaires accrus chez les salariés. Peut-on prévenir ces risques et ces passages à l'acte, et de quelle façon ? Nous avons posé la question à Michel Debout, un spécialiste du suicide qui revendique la reconnaissance comme maladie professionnelle des symptômes anxio-dépressifs. Sa réponse met en valeur l'écoute des autres au sein du collectif du travail. Interview.

Michel Debout, vous êtes professeur émérite de médecine légale et du droit de la santé, et vous êtes un spécialiste reconnu de la prévention du suicide. Dans la conférence que vous avez donnée au salon Preventica à Paris le 1er décembre, vous avez insisté sur le fait qu'un suicide, et a fortiori un suicide impliquant le monde du travail, n'était pas une fatalité. Expliquez-nous...

On a longtemps pensé que celui qui voulait mourir avait fait un choix définitif et qu'il ne continuait à vivre, d'une certaine façon, que par accident, pour des raisons qui lui échappaient. Aujourd'hui, on pense presque le contraire ! Celui qui veut se suicider peut jusqu'au bout, jusqu'au moment du passage à l'acte, décider de ne pas passer à l'acte, ou bien de passer à l'acte de façon à avoir une chance de survivre. Le suicide n'est donc pas fatal.
L'acte suicidaire n'est pas un acte totalement impulsif. Il est possible d'intervenir sur le plan relationnel

Par exemple, la personne qui imagine son suicide peut très bien renoncer si, au moment du passage à l'acte, elle ne dispose pas du moyen qu'elle a envisagé pour mettre fin à ses jours (une arme à feu, par exemple). C'est pour cette raison que dans certains pays, dans des lieux connus pour les risques suicidaires (lieux élevés, ponts, barrages, etc.), ont été installées des barrières pour empêcher le passage à l'acte. Parfois même, ce sont des personnes qui ont été affectées dans ces lieux, leur rôle étant de parler à ceux qui se présentaient en envisageant le suicide, ce dialogue pouvant prévenir le passage à l'acte. Nous savons donc que l'acte suicidaire n'est pas un acte totalement impulsif, qu'il s'inscrit dans une dynamique psychique balançant entre le fait de rester en vie et le fait de passer à l'acte. C'est dans cette dynamique qu'il est possible d'intervenir, sur le plan relationnel, sur le plan de l'écoute, de l'accompagnement médical si nécessaire, pour éviter ce passage à l'acte.

Ce que vous décrivez vaut aussi pour la sphère professionnelle ?

En effet, un collègue ou un encadrant peut intervenir auprès d'un salarié ayant la tentation du passage à l'acte. Mais pour cela, il faut pouvoir repérer les facteurs de risques de développer des pensées suicidaires dans le milieu professionnel.
Il y a des préventeurs dans certaines entreprises. Pour autant, les cadres des ressources humaines ou les élus de CSE ne sont pas des psychologues...

Bien sûr, et je n'ai jamais souhaité que tout le monde se transforme en psychologue. Mais chacun de nous peut être sensibilisé à ce risque suicidaire afin que, si on repère ce risque chez un collaborateur, un salarié, un collègue ou un cadre, on puisse aller voir cette personne et lui dire des choses simples, comme : "Je vous sens pas bien en ce moment" ou "Te sens-tu épuisé à ton travail ?"
La parole peut favoriser une baisse de tension, un apaisement

Il ne s'agit pas de soigner la personne, ce n'est pas le rôle d'un collègue, mais il s'agit de l'encourager à réagir avant que les pensées suicidaires n'envahissent cette personne. Réagir, ce peut être aller voir un médecin, une personne de confiance dans le cadre familial ou amical. Nous savons, comme c'est le cas aussi dans d'autres cas de violence, que la parole peut éviter l'expression critique d'une tension psychologique. Quand le cerveau est en tension forte, ou bien il règle cette tension dans un acte définitif (le suicide), ou bien il trouve une voie de baisse de tension grâce à l'échange, la parole, l'apaisement, mais aussi parfois le recours à des médications.

Donc, un salarié, un RH ou un élu du personnel peut aussi faire acte de prévention...

Bien sûr ! Cette personne ne doit pas hésiter à le faire ! Il peut arriver que des gens s'abstiennent, de peur d'être intrusifs dans la vie des autres. Mais ce n'est pas le sujet. Il s'agit simplement de parler à quelqu'un en s'intéressant à lui, sans agressivité : "Je trouve que tu as changé, je te trouve préoccupé..." ou "Peut-être as-tu des problèmes au travail ?" ou "As-tu une pression trop lourde ?" Mon conseil est de parler à l'autre en se mettant soi en jeu : ne pas dire à l'autre "tu vas mal" mais "je te sens mal", car cela nous implique.

Quels sont les signes qui doivent alerter ?


Les pensées suicidaires et les risques de passage à l'acte sont aggravés dans des situations de travail dégradées. Par exemple, lorsque des salariés subissent du harcèlement moral ou sexuel, lorsqu'il y a épuisement professionnel, burn out. Ce peut être aussi le "sur-stress" qu'on perçoit chez un salarié qui devient irritable rapidement, comme s'il était dans la crainte que tout va mal se passer.
Les situations de travail dégradées aggravent les risques de passage à l'acte

On sait que toutes ces situations augmentent le risque de passage à l'acte suicidaire, car c'est lorsque les pensées suicidaires envahissent l'esprit, deviennent obsédantes, que le risque est fort. Mais je pense aussi aux salariés qui vont changer de poste, qui doivent s'adapter, modifier des habitudes et relations de travail qui sont aussi protectrices. Ces changements qui peuvent nous déborder sont susceptibles de constituer un risque (► lire notre encadré en fin d'article). En milieu professionnel, tous les salariés, tous ceux qui ont un poste d'encadrement ou une responsabilité particulière et tous ceux qui ont une délégation syndicale dans l'entreprise doivent être informés de ces situations de travail dégradées...

Mais une personne ne va pas clamer sur les toits qu'elle songe au suicide...

Non, car si elle se mettait à le dire, elle mettrait en œuvre sa propre protection ! Tout cela se passe dans le silence, et dans un silence coupable, car le suicide est, dans l'esprit de beaucoup de gens, une façon d'échapper à ses obligations, à ses responsabilités, etc. Mais c'est justement ce silence ou cet isolement qui doivent alerter : si un salarié paraît moins enjoué qu'habituellement, plus sombre, plus en retrait, s'il trouve des prétextes pour ne pas partager des moments de convivialité, ce peut être inquiétant. Ce sont des choses banales, et c'est pourquoi on peut passer à côté.

La crise sanitaire et les changements affectant le travail (isolement dû au télétravail, augmentation de la charge de travail, tensions lors de la reprise sur site, etc.) renforcent-ils ces risques suicidaires ?

Oui, et c'est la raison pour laquelle il faut absolument maintenir la dimension collective du travail. Elle est essentielle pour nous, humains, qui nous réalisons au travail, qui rencontrons d'autres personnes au travail, alors que si nous restons à domicile, nous rencontrons très peu de personnes.
Appartenir au collectif d'une entreprise, c'est être relié à quelque chose qui nous dépasse

Travailler à domicile ôte une des réalisations du travail qui est ce collectif, collectif dans lequel se trouve aussi un sentiment d'appartenance. Lorsqu'une entreprise est en difficulté, sous la menace d'un risque de fermeture, les salariés peuvent tellement se sentir appartenir à ce collectif qu'on les nomme à travers le nom de l'entreprise, comme les "Conti" pour Continental. Appartenir à une entreprise, c'est être relié à quelque chose qui nous dépasse, c'est appartenir à un collectif humain, et à l'histoire de ce collectif qui a pu aussi apporter des réalisations dans la vie des gens. Le travail est d'ailleurs naturellement protecteur du risque suicidaire.

Le travail nous protège ?

La meilleure preuve, c'est le constat d'un risque accru de suicides chez les chômeurs. Un chômeur n'a pas de collègues qui peuvent se rendre compte de certains signes dépressifs, il les vivra chez lui, avec un risque plus fort de passage à l'acte...Le travail est donc protecteur, mais le travail dans des conditions dégradées non seulement ne protège plus mais facilite le risque suicidaire.

Vous plaidez pour que les signes suicidaires soient reconnus comme une maladie professionnelle car cela favoriserait une meilleure prévention. Expliquez-nous...

Une situation de harcèlement va souvent provoquer chez celui qui la subit des symptômes anxio-dépressifs. Cette personne va aller au travail la boule au ventre, par peur des sarcasmes ou du harcèlement. En plus de cette angoisse, elle va se sentir dévalorisée, humiliée. Quand vous cumulez des symptômes anxieux et des symptômes dépressifs, cela crée ce qu'on appelle en psychiatrie un tableau anxio-dépressif, qui peut aussi être la conséquence d'un épuisement professionnel. Actuellement, que se passe-t-il lorsque cette personne va voir son médecin en se disant angoissée ? Le médecin entend que son patient présente un état anxio-dépressif, et il le soigne pour cela.
L'employeur qui serait confronté au constat d'une maladie professionnelle devrait agir pour prévenir

Mais si cet état anxio-dépressif était reconnu en maladie professionnelle, inscrite dans le tableau des maladies professionnelles, que ferait le médecin ? Comme il le fait pour des maladies professionnelles touchant les articulations, par exemple, le médecin ferait le lien entre les symptômes du patient et sa réalité professionnelle. L'employeur pourrait certes contester cette maladie professionnelle, mais il serait confronté à cette situation professionnelle et à ses conséquences, il aurait l'obligation d'intervenir pour que cesse ce harcèlement ou cet épuisement professionnel. L'employeur aurait une obligation de prévention, et nous éviterions que la situation se dégrade encore et aille jusqu'au risque suicidaire pour le salarié.
Aujourd'hui, nombre de situations risquées pour la santé des salariés échappent aux Carsat

Je ne comprends pas pourquoi, alors que nous connaissons bien depuis 20 ans ces situations de risques psychosociaux, on ne reconnaisse toujours pas en maladie professionnelle ces symptômes anxio-dépressifs qui peuvent générer des suicides mais aussi avoir des conséquences graves sur la santé. Les salariés seraient pris en compte au titre de l'assurance du risque des maladies professionnelles, et non plus de l'assurance médicale globale, et cela provoquerait des mesures de prévention, alors que de très nombreuses situations échappent aujourd'hui à la connaissance de la Carsat (caisse d'assurance retraite et de santé au travail) et des entreprises elles-mêmes.

La période des fêtes constitue-t-elle une période à risques pour les RPS et les suicides ?


Dans cette période des fêtes, il y a ce décalage entre le fait pour quelqu'un de se sentir mal alors que tous les autres vont bien ou font la fête. Cela accentue la difficulté, l'isolement, l'anxiété. La période la plus sensible du point de vue du risque professionnel dans un contexte de travail dégradé, c'est le moment de la reprise après les fêtes.

Beaucoup de gens doutent encore des liens entre un suicide et un travail, sur le thème : "On ne connaît pas la vie d'une personne". Qu'est-ce qui "signe" le côté travail de certains suicides ?


Le travail, comme je le disais tout à l'heure, est protecteur. Si le salarié passe à l'acte sur son lieu de travail, alors qu'on sait que la situation professionnelle est dégradée, cela veut dire au minimum que le travail n'a pas été protecteur. Peu importe si le salarié souffrait par ailleurs de difficultés personnelles, car le milieu professionnel ne peut rien faire sur la vie privée des gens -et heureusement - mais en revanche, il y a une obligation de prévention pour éviter les situations de travail dégradées, et chacun peut être sensible aux difficultés des autres au travail, ce collectif pouvant agir en soutien de la personne. Pour moi, en cas de suicide au travail ou lié au travail, le problème n'est pas de rechercher la causalité -ce peut être l'affaire de la police et de la justice-, le problème, pour les organisations syndicales et pour la direction, c'est de tenter de comprendre ce qui est arrivé au salarié, quelles étaient ses difficultés au travail, de façon à améliorer les choses et éviter un nouveau drame ou de nouvelles maladies.

Encadré
Promu, il se suicide
A propos des changements pouvant représenter un risque pour les travailleurs, Michel Debout cite le cas d'un gendarme, un professionnel reconnu, plutôt en fin de carrière, qui s'était vu offrir une promotion à un grade supérieur. "Ce gendarme avait dit à son supérieur qu'il ne voulait pas de cette promotion car il aimait bien ce qu'il faisait, et qu'il avait peur de ne pas y arriver dans ses nouvelles fonctions", raconte le spécialiste des suicides. Problème : "Le gendarme n'a pas été entendu, on l'a promu rapidement, et il s'est suicidé quelques jours après". Attention, prévient Michel Debout, il ne s'agit pas de dire ici que cette personne est morte parce qu'on l'avait promue, "ce serait caricaturer les choses", mais le professeur de droit de la santé souligne qu'il faut être sensible à ce qu'expriment les individus : "Ce qui était vu comme une promotion était visiblement perçu par le gendarme comme une source de difficultés nouvelles, une source de stress, une mise en danger. Il faut savoir entendre cela, et, dans ce cas, on peut penser qu'il aurait été possible de prévoir une phase de transition, de mettre ce gendarme en confiance, en condition de réussir, au lieu de faire comme si on pouvait effacer d'un coup des années durant lesquelles ce gendarme avait bien vécu dans son travail".

Bernard Domergue 

https://www.editions-legislatives.fr/actualite/michel-debout-pour-prevenir-les-suicides-et-les-risques-pychosociaux-il-faut-maintenir-la-dimension- 

 

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Podcast sur le même sujet :

S3E04 - Michel DEBOUT - Prévenir le suicide au Travail
sur https://podcast.ausha.co/pex-podcast-1*



PEX - Partage d'Expérience de Prévention des Risques

S3E04 - Michel DEBOUT - Prévenir le suicide au Travail
31min |14/12/2021

Description
Dans ce nouvel épisode, j'accueille Michel Debout, qui a commencé comme médecin légiste et qui est aujourd'hui connu pour son expertise sur la prévention du suicide dans le milieu professionnel. Nous échangeons sur comment prévenir ces situations dramatiques et comment prendre soin des vivants avant tout.

Cet épisode est le deuxième enregistré au Salon Preventica de PARIS
a ecouter sur https://podcast.ausha.co/pex-podcast-1/s3e04-michel-debout-prevenir-le-suicide-au-trava

About PEX - Partage d'Expérience de Prévention des Risques
PEX Podcast, le podcast du partage d'expérience de prévention des risques pour donner la parole aux Professionnels du domaine.

Je suis Alexandre ZEBRE créateur du site web Safety Vigilante.com , j'ai lancé ce podcast pour aller à la rencontre des Acteurs de la prévention afin qu'il nous partage leurs parcours, leur challenges, ainsi que leurs bonnes pratiques.

Crédits musique : Mixkit.co - Leave it to Me by Arulo