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jeudi 17 novembre 2022

Polynésie française Suicide, en parler pour éviter le pire

Suicide, en parler pour éviter le pire
jeunesse polynésie française https://la1ere.francetvinfo.fr
Ne pas garder ses frustrations pour soi, mais en parler pour se libérer. ©Polynésie la 1ère

Chaque année, 30 Polynésiens en moyenne se suicident. Pour sensibiliser et libérer la parole, l’association SOS Suicide intervient en milieu scolaire. Une de nos équipes l’a suivie au CJA de Faa’a. Hasard du calendrier, un des anciens élèves a mis fin à ses jours récemment. Ses camarades sont encore choqués. Il s’agissait de les inviter à en parler.

Apprendre à voir le positif, reprendre confiance en soi après une épreuve…Aujourd’hui, l’association SOS Suicide délivre un message de prévention au CJA de Faa’a. "C'est une problématique qui touche évidemment nos élèves, mais qui touche tous les élèves, tous les adolescents, puisque ce n'est pas propre à Faa'a ni au CJA de Faa'a...C'est une problématique comme le harcèlement, la violence, la drogue...Donc on fait intervenir...pour la prévention", souligne Poerava A Manea, directrice du CJA de Faa’a.

prévention suicide
L'association SOS Suicide est intervenue ce mercredi au CJA de Faa'a. ©Polynésie la 1ère

Le suicide reste la 2ème cause de mortalité chez les jeunes. Récemment, un ancien élève de l’établissement a mis fin à ses jours. Un choc et une incompréhension pour ses anciens camarades. "Ca nous a tous choqués", "c'est un collègue à moi, on a passé beaucoup de temps ensemble", "on l'a emmené à l'hôpital psychiatrique", voilà quelques réactions de quelques camarades.

prévention suicide
Par timidité ou par honte, beaucoup de jeunes n'osent pas exprimer leur mal-être. ©Polynésie la 1ère

Les bénévoles de SOS Suicide invitent à parler de son mal-être, mais aussi à écouter celui des autres, 

sans jugement, sans moquerie…Et briser la loi du silence. "Il faut parler. Je sais qu'à la maison, dans certaines famille c'est "Tais toi !"...vrai ou faux ?", lance une intervenante de l'association de prévention aux élèves.
Le silence, bombe à retardement

"On a tendance quand on est un jeune adolescent à intérioriser, à prendre sur soi, à garder en soi tout un tas de frustrations et d'émotions qui malheureusement font un peu l'effet d'une bombe à retardement", explique Nathalie Colin-Fagotin, psychologue.

Chaque année, une trentaine de personnes mettent fin à leurs jours en Polynésie. En parler, c’est déjà commencer à aller mieux.

Voir la video https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/suicide-en-parler-pour-eviter-le-pire-1341008.html

 Source https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/suicide-en-parler-pour-eviter-le-pire-1341008.html


lundi 16 mai 2022

RETOURS SUR Conférence débat NOUVELLE-CALÉDONIE & POLYNESIE FRANÇAISE Représentations sociales et aspect anthropo-culturels des troubles mentaux et du risque suicidaire

Représentations sociales et aspect anthropo-culturels des troubles mentaux et du risque suicidaire
 16 mai 2022 Les représentations sociales et les aspects anthropo-culturels des maladies mentales, la prévalence des troubles mentaux et le risque suicidaire ont été explorés en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française par l'enquête "Santé Mentale en Population Générale : images et réalités" dans les années 2010. L'objet de cette conférence-débat était de croiser nos regards avec d'un côtés les résultats en N-C présentés par le Dr Benjamin Goodfellow et de l'autre, pour la première fois à Nouméa, avec les résultats en Polynésie française présentés par le Dr Stéphane Amadéo. Il a été discuté des particularités et des similitudes dans cette région du Pacifique sud et surtout de quelle politique de santé publique faut-il préconiser tout en tenant compte des spécificités culturelles ? [Conférence captée le 2 mai 2022 à l'auditorium de la province Sud] Retrouvez les replays de vos émissions préférées sur www.caledonia.nc . Copyright © CALEDONIA 2022


jeudi 3 mars 2022

Polynésie Française :Suicide : prévenir le passage à l'acte

Améliorer la prévention face aux traumatismes et conduites suicidaires

Une conférence autour de la question du suicide se tiendra jeudi. Elle rassemblera des spécialistes locaux et étrangers et permettra d'exposer les moyens de prise en charge de la personne.

Publié le 02/03/2022 

Voir la video https://www.tntv.pf/tntvnews/polynesie/societe/ameliorer-la-prevention-face-aux-traumatismes-et-conduites-suicidaires/

Comment améliorer la prévention, face aux traumatismes et aux conduites suicidaires ? C’est la question que se pose conjointement l’association SOS Suicide et Unité Inserm.

Pour ce faire, une conférence ouverte à tous se tiendra ce jeudi 3 mars à l’hôtel Le Tahiti Pearl Beach de 19h à 21h. L’ensemble des spécialistes locaux et étrangers se succèderont pour relayer les dernières avancées en terme de prise en charge des personnes en détresse, mais aussi pour exposer une enquête de grande envergue intitulée Autopsom. Une étude, à l’initiative de l’Inserm qui démarrera cette année jusqu’en 2023 dans différents territoires d’Outre-mer. Elle reposera sur des entretiens avec les proches de défunts et vise à connaître les circonstances entourant le décès, les diagnostiques psychiatriques, le parcours de soin.

Maya Rereao, psychologue et vice-présidente de l’association SOS Suicide, invite “toute personne intéressée par le suicide et le psycho-trauma” à venir s’informer. “On va mettre en avant l’enquête Autopsom mais aussi, on va parler du suicide, de ce qu’on sait sur le suicide en Polynésie, des actions de l’association SOS Suicide pour venir en aide à notre population. On a déjà remarqué avec l’association qu’il y a des modes d’intervention qui sont différents. C’est-à-dire que les Polynésiens n’appellent pas. Quand ils ont besoin d’aide, ils ne vont pas appeler, et c’est à nous à aller vers eux pour leur proposer de l’aide, pour les rassurer parce qu’ils ont honte ou ils ont peur, et l’approche se fait comme ça. On a une trentaine de suicides par an en Polynésie française, et on pense que les chiffres sont sous-évalués”.

Invité sur le plateau de Tahiti Nui Télévision, le professeur Louis Jehel, chef de service au CHU Amiens-Picardie et professeur à l’Université Picardie Jules Verne, reconnaît qu’“on ne déclare pas suffisamment le nombre de suicides qui surviennent et on retrouve ce problème dans la plupart des pays d’Outre-mer”. “Il y a besoin d’accepter les décès par suicide par que les reconnaître permet e ensuite de développer des actions d’intervention et de protéger les familles de ces deuils qui sont terribles”.

https://www.tntv.pf/tntvnews/polynesie/societe/ameliorer-la-prevention-face-aux-traumatismes-et-conduites-suicidaires/

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Suicide : prévenir le passage à l'acte
santé • polynésie française


N° vert SOS suicide • ©SOS suicide
Le suicide est une grande cause de décès chez les jeunes, notamment les jeunes hommes. 82% des personnes qui mettent fin à leur vie sont des hommes âgés de 18 à 29 ans. Les études déjà réalisées préfiguraient la création d'un observatoire du suicide en Outre-mer. En attendant, les acteurs sont formés pour faire face aux traumatismes et aux conduites suicidaires.
MG / AT / MF • Publié le 28 février 2022  https://la1ere.francetvinfo.fr/*

La Polynésie française recense officiellement 30 suicides par an, sur une population de plus de 280 000 habitants. Les tentatives de suicide, elles, sont estimées à plus de 200 par an. Des chiffres "certainement sous-évalués" selon Maya Rereao, psychologue clinicienne. Face à ce constat, une formation adressée aux professionnels - médecins et psychologues - a démarré lundi 28 février, jusqu'à jeudi. Cette formation vise à mieux comprendre les facteurs de risques et améliorer la prise en charge pour éviter au maximum les passages à l'acte.

Au fenua, les suicides sont le plus souvent liés à des problèmes familiaux ou conjugaux. Le suicide peut aussi être le fruit d'un traumatisme - des antécédents d'agressions par exemple. 82% des victimes ont entre 18 et 29 ans.

L'association SOS Suicide vient en aide aux personnes en souffrance. Une ligne verte gratuite fonctionne 24 heures sur 24 : le 44 47 67. Au bout du fil, des agents sont à l'écoute de quiconque leur demande de l'aide. Ils peuvent ainsi "évaluer" le niveau suicidaire de l'appelant et intervenir en fonction. Dans ce sens, SOS Suicide travaille en lien étroit avec les pompiers et la police municipale.

L'association peut proposer un suivi psychologique aux personnes en souffrance mais aussi aux familles touchées par le suicide d'un de leur proche et le traumatisme qu'un tel acte peut engendrer.

"Ce n'est la faute de personne, c'est la faute de la personne qui a décidé de passer à l'acte", avait sagement rassuré Annie Tuheiava, présidente de l'association SOS Suicide, lors de son intervention dans notre matinale radio du 10 février dernier

https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/suicide-en-polynesie-82-des-victimes-ont-entre-18-et-29-ans-1243003.html

mardi 1 mars 2022

MàJ : TAHITI Une enquête pour mieux comprendre les suicides & Manifestations / formation Fevrier mars 2022


Des enquêtes pour prévenir le suicide

Tahiti, le 28 février 2022 - Identifier des facteurs de risques suicidaires communs en menant des enquêtes auprès des personnes qui ont perdu un proche, c’est l’objectif du projet Autopsom qui va s’étendre sur deux ans. L’objectif est d’aider au mieux à la prévention du suicide qui demeure une des premières causes de mortalité sur le territoire. L’association SOS Suicide organise pour l’occasion une conférence jeudi à 19 heures à l'hôtel Tahiti à Arue.

Le travail d’enquêtes nommé Autopsom (Apport de l'autopsie psychologique à la compréhension des conduites suicidaires en Outre-mer), va être mené par une équipe constituée de psychologues, d’un anthropologue et d’un psycholinguiste qui seront formés par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

“Il y a une formation clinique pour les intervenants d’une part, et il y a aussi un effort qui sera mené en Polynésie comme dans quatre autres territoires d’Outre-Mer”, explique Monique Séguin, professeure à l’Université du Québec dans la région de l'Outaouais et chercheur au groupe McGill d’études sur le suicide. “C’est un effort qui consistera à mener une étude pour mieux comprendre les trajectoires de vie d’une personne décédée par suicide. On veut déceler quelles sont les trajectoires et le cumul d’adversité qui arrive dans la vie des personnes décédées et de voir s’il y a des facteurs communs pour les gens habitant les territoires Outre-mer.”

Participer malgré la douleur

Les enquêtes Autopsom, qui s’étendent sur une longue durée afin d’avoir le temps d’accumuler un maximum de données, seront coordonnées par Maya Rereao, psychologue clinicienne et vice-présidente de l’association SOS Suicide. “C’est une excellente équipe avec laquelle nous allons travailler, explique la psychologue, c’est un grand honneur de participer à ça. C’est un travail très important pour nous chercheurs et qui nous permettra d’obtenir des résultats utiles pour améliorer la prévention du suicide”.

Les chercheurs encouragent les personnes qui habitent sur le territoire de la Polynésie à parler de leur souffrance et à aller chercher de l’aide. Et dans le cas où malheureusement, il y a un décès par suicide, le fait de participer à l’étude malgré la douleur personnelle permet de contribuer à aider quelqu’un d’autre. “La population doit voir cette étude non pas comme quelque chose qui se veut intrusif, mais comme quelque chose qui permettrait de mieux aider les personnes qui sont encore là”, ajoute Monique Séguin.

L’association SOS Suicide organise une conférence sur les thèmes du suicide, du psycho-traumatisme et de la Cump (cellule d’urgence médico-psychologique), jeudi à 19 heures à l'hôtel Tahiti by Pearl Resort, à Arue.

 https://www.tahiti-infos.com/Des-enquetes-pour-prevenir-le-suicide_a207469.html

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 1er post sur le sujet : 28/01/2022

 Une enquête pour mieux comprendre les suicides

TAHITI, le 27 janvier 2022 - En 2022 et 2023 une enquête épidémiologique baptisée Autopsom va être menée en outre-mer pour identifier le risque suicidaire. La Polynésie française y participe. Une équipe coordonnée par la psychologue Maya Rereao sera formée début mars. L’action de terrain démarrera dans la foulée.

Maya Rereao est psychologue et vice-présidente de l’association SOS Suicide. Elle a participé aux dernières enquêtes menées sur le thème du suicide dans le fenua: Start en 2006 et SMPG en 2017 (voir encadré). Elle est également la coordinatrice en Polynésie française de l’enquête Autopsom qui sera menée en 2022 et 2023 et qui est également le sujet de sa thèse. Elle nous en dit plus.

Que signifie Autopsom ?
"Autopsom est l’acronyme de “Apport de l'autopsie psychologique à la compréhension des conduites suicidaires en Outre-mer”.

Qu’est-ce que l’autopsie psychologique ?
L’autopsie psychologique repose sur des entretiens avec les proches du défunt et vise à connaître les circonstances entourant le décès, les diagnostiques psychiatriques, le parcours de soin. L’entretien de plusieurs heures est une sorte de conversation semi-dirigée. On peut compléter ce travail en lisant les dossiers médicaux et enquêtes de police si nous y avons accès. Un des spécialistes actuels au niveau mondial de l’autopsie psychologique est la professeure Monique Seguin qui travaille au Canada et qui viendra à Tahiti début mars pour former l’équipe polynésienne d’Autopsom.

Pouvez-vous nous décrire Autopsom, quand se déroulera-t-elle et où ?
Cette étude, à l’initiative de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), va se dérouler en 2022 et 2023 dans différents territoires d’outre-mer : la Polynésie mais aussi, la Réunion, la Guyane et la Martinique. Nous aurons en plus un site en France, à Amiens, qui servira de référence. Nous travaillerons sur 25 à 30 cas au plus par territoire, ce qui nous semble représentatif. Nous aurons les premiers résultats en 2024. Chaque territoire aura sa propre équipe de recueil des données.

Quel est le but de cette étude ?
Autopsom vise à identifier des facteurs de risque suicidaire communs ou spécifiques sur ces territoires. Nous essaierons d’identifier également des nouveaux facteurs de risque parmi les facteurs socioculturels afin de mettre en place des programmes de prévention plus adaptés. À terme, nous envisageons d’initier une coordination du monitorage des suicides, de créer une sorte d’observatoire toujours dans un souci de prévention. Une attention sera portée sur la violence comme facteur traumatique favorisant le suicide, les violences conjugales et celles faites aux enfants.”

Qui compose l’équipe polynésienne de travail ?
Il y a un psycholinguiste mais il ne sera pas sur place, quatre psychologues et une anthropologue, Simone Grand. Nous connaissons plus ou moins les facteurs de risque sur les territoires, mais nous pensons que certaines choses nous échappent encore. Le fait qu’un psycholinguiste et une anthropologue soient associés est très innovant et précieux.”

Quels sont les chiffres en Polynésie, et qui est concerné ?
Il y a environ 200 tentatives de suicide et 30 à 40 morts par suicide par an en Polynésie (200 décès par an sur tous les outre-mer). Cela touche plutôt les hommes. C’est la première cause de mortalité chez les adultes de 25-45 ans. Nous savons grâce aux enquêtes précédentes que les chiffres sont sous évalués.

États des lieux

Deux études ont déjà été menées sur le territoire pour faire un bilan de la situation, mieux comprendre les facteurs de risque qui peuvent mener au suicide.

En 2006, START était réalisée sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’enquête s’est intéressée aux tentatives de suicide (Amadéo et al, 2016) et aux suicides aboutis (Amadéo et al, 2021) : facteurs de risques mettant en lumière un lien entre le suicide, la crise économique, les changements politiques. Un autre composant s’intéressait à un dispositif de prévention (Amadéo et al, 2015), qui s’est prolongé par une enquête locale intégrant la culture polynésienne (Amadéo et al, 2020). Ces publications sont disponibles sur le site web de SOS Suicide.

L’étude la santé mentale en population générale : images et réalités (SMPG), réalisée entre 2015 et 2017, a cherché à en savoir plus sur les représentations de la maladie psychiatrique en Polynésie et le risque suicidaire. Il s’agissait d’une recherche-action internationale menée par l’association septentrionale d’épidémiologie psychiatrique (Asep) et le centre collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale de Lille. Les résultats sont pour l’instant en cours de publication. Ces enquêtes ont pu être faites grâce au soutien de l’association SOS Suicide, le CHPF, la CPS, le Ministère de la santé, l’ARASS et le Procureur de la république.


Rendez-vous

Le samedi 5 février, un regroupement est prévu de 13 à 16 heures à la mairie de Pirae à l’occasion de la journée nationale de la prévention du suicide : “Plaidoyer pour une prévention partagée”. L’association SOS suicide invite les associations et les confessions religieuses pour les sensibiliser à la problématique. L’entrée est ouverte à tous.

Du 2 au 3 mars une formation est prévue sur l’intervention de crise suicidaire par la professeure de psychologie et de psychoéducation à l’Université du Québec Monique Séguin. Le professeur Louis Jehel, chef de service et professeur au CHU d’Amiens formera des intervenants dans une Cellule d’Urgence Médico-Psychologique (CUMP) (les 28/02 et 01/03) avec la participation des Pr Stéphane Amadéo (CHU de Martinique) et Moerani Rereao (doctorante Paris Saclay), avant le 31 janvier.

Une conférence “Faire face aux traumatismes et aux conduites suicidaires, pourquoi la prise en charge est une urgence, comment améliorer la prévention ?” sera donnée le 3 mars à 19 heures (hôtel Tahiti Pearl Resort) sur la prévention du suicide et du psychotrauma (contacter l’association au 87 (89).20.25.23) ou par mail : mrereao1@gmail.com). 

 

https://www.tahiti-infos.com/Une-enquete-pour-mieux-comprendre-les-suicides_a206744.html

jeudi 1 avril 2021

ETUDE RECHERCHE : Approche socio-anthropologique du suicide en Polynésie française

Le suicide au fenua, « une vengeance » contre « une injustice »


Tahiti, le 29 mars 2021 – Bardée de diplômes, Yasmina Taerea s’est encore illustrée en décrochant le deuxième prix du jury au concours "Ma thèse en 180 secondes" à l’UPF. Son approche socio-anthropologique du suicide a permis de mettre en évidence le rôle de la famille dans le passage à l’acte, mais aussi dans la prévention de la récidive.
 
Licence d’Histoire-géo, licence en sciences humaines et sociales, en socio-anthropologie, Master en recherche comparative en anthropologie, histoire et sociologie à Marseille… Bardée de diplômes, Yasmina Taerea s’est encore illustrée récemment en décrochant le deuxième prix du jury au concours "Ma thèse en 180 secondes" à l’UPF. Également présidente de l'association polynésienne de prévention 'Te Torea', enseignante à l’Isepp, mais aussi mère de famille, elle a quand même pris le temps de vulgariser en peu plus en détail sa thèse sur une approche socio-anthropologique du suicide.  
 
"Je me suis toujours intéressée au rapport de l’homme à la vie et à la mort", confie la jeune femme, admettant une "inspiration philosophique" à son questionnement. "Qu’est-ce qui va pousser une personne à décider de mettre fin à ses jours ? Comment réagit la famille, que fait-on de la dépouille ?" Profondément troublée par "les raisons" du passage à l’acte, la doctorante en anthropologie se saisit de la question douloureuse du suicide au fenua, par le prisme du milieu familial. Parce que c’est souvent là que les raisons trouvent leur origine.
 
"Les suicides sont d’avantage liés à une situation affective ou conjugale, après une rupture sentimentale, une jalousie, ou à la suite d’une pression exercée par les parents sur leurs enfants, y compris lorsqu’ils sont devenus des adultes", précise la doctorante.
 
200 tentatives de suicide par an
 
Un registre "affectif" a priori caractéristique de la Polynésie. "En métropole ou au Japon, si on est licencié ou qu’on se voit refuser l’entrée d’une école, ça peut expliquer le passage à l’acte", commente la jeune femme. "Si on perd son emploi ici, on ne va pas se suicider pour autant. Par contre, si on perd sa campagne parce qu’on a perdu son emploi, là, c’est la partie affective qui prend le dessus." Elle fait par ailleurs remarquer que beaucoup de couples polynésiens se sont formés sur les bancs du lycée, voire du collège, avec des ruptures d’autant plus difficiles à gérer.
 
En moyenne au fenua, 200 personnes font une tentative de suicide et 30 à 40 y parviennent malheureusement chaque année. Un drame qui concerne autant les hommes que les femmes, "dont les méthodes employées et les raisons évoquées dans le passage à l’acte sont similaire", contrairement à ce qu’on peut observer ailleurs. "On a tendance à avoir des études genrées, notamment dans les pays occidentaux, où le passage à l’acte est beaucoup plus violent et létale chez l’homme", développe Yasmina Taerea. "Alors que la femme va préférer l’auto-intoxication ou la pendaison, l’homme préfère l’usage de l’arme à feu, d’un objet tranchant ou la défenestration." Ainsi en Polynésie, qu’on soit un homme ou une femme, la pendaison est la méthode privilégiée, puisque plus accessible d'un point de vue pratique. "Finalement, ici, le suicide n’a pas de genre."
 
Une réponse à une pression familiale
 
Les données ethnographiques recueillies sur un terrain comparatif (Tahiti, Moorea, Rangiroa, Raivavae) montrent notamment "qu’en majorité, se tuer, sous le verbe ha'apohe, répond à une pression exercée par la famille, laquelle pousserait au premier suicide, mais préviendrait des récidives".
 
La pression en question se caractérise souvent par le refus d’une liaison. Yasmina évoque ainsi le cas de deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années qui reprochaient à leur père respectif de leur interdire une relation avec un garçon du même âge. "Dans ce cas-là, soit tu choisis ton partenaire et tu perds ta famille, soit tu choisis ta famille et tu perds ton partenaire, dans les deux cas tu es perdant", résume la doctorante. Entre le marteau et l’enclume, le suicidant choisit le passage à l’acte comme pour "se venger dans la mort d’une injustice vécue au sein de la famille". Il s’agit de montrer qui est la cause du suicide. "En général, tout est scénarisé : le lieu, le moment, pour que le corps soit découvert. Tout est rationalisé, rien n’est laissé au hasard, explicite la jeune femme. Il s’agit de culpabiliser celui qu’on accuse comme étant à l’origine du suicide : tu n’as pas voulu que j’épouse un tel, voilà le résultat."
 
Quel est l'impact du confinement ?
 
En revanche, lorsque que la personne échappe finalement au suicide et survit à l’acte, elle devient un formidable facteur de prévention des récidives. "La famille s’organise pour éviter une nouvelle tentative, ce qui amorce une réorganisation du fonctionnement familial", positive la jeune femme, soulignant le rôle des familles pour éviter le drame. À condition d’être à l’écoute. "Ici, on fonctionne beaucoup à la suggestion, on ne dit pas forcément les choses", reprend Yasmina. D'un côté "les enfants ne vont pas forcément exprimer leur mal-être en le disant, mais par des gestes ou des comportements", de l'autre "les familles ont tendance à se dire que la personne est capable d’encaisser."
 
Dans un contexte de crise sanitaire, la doctorante s’apprête à actualiser les données de sa thèse en y intégrant la variable Covid. "La question se pose de savoir si le confinement peut avoir eu un impact sur les pressions familiales exercées sur les enfants, précise la doctorante. Les dynamiques sont-elles les mêmes ? Comment passer à l’acte à l’abri des regards s’il y a du monde à la maison ?"

https://www.tahiti-infos.com/Le-suicide-au-fenua-une-vengeance-contre-une-injustice_a199545.html 

 

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Info + 


 

samedi 21 novembre 2020

Polynésie Française Lancement de l’assistance technique en charge d’appuyer l’élaboration du projet d’établissement du pôle de Santé Mentale

Lancement de l’assistance technique en charge d’appuyer l’élaboration du projet d’établissement du pôle de Santé Mentale de Polynésie Française

Ce projet répond à la demande du Ministère de la Santé et de la Prévention (MSP) de Polynésie Française et vise à proposer un diagnostic et l’orientation pluriannuelle du pôle de santé mentale, nouvellement créé au sein du Centre Hospitalier de Polynésie Française (CHPF), tout en lui permettant de mener à bien avec agilité et flexibilité les divers projets de structuration qui lui sont propres en proposant une démarche concertée, participative et inclusive.

Les travaux engagés en 2016 pour la construction du pôle de santé mentale sont en cours. En prévision de son ouverture, l’assistance technique viendra définir la vision et l’organisation du pôle.

L’enjeu principal de ce projet réside dans la capacité à construire une offre en Santé Mentale sur-mesure qui réponde aux besoins de la Polynésie Française et contribue à :

  • Réduire les inégalités d’accès aux soins et les inégalités sociales en santé ;
  • Prévenir et prendre en charge les traumatismes psychiques sur l’ensemble du territoire ;
  • Réduire les taux de suicide et de tentatives de suicide en prenant en compte notamment la dépression ;
  • Lutter contre les additions avec l’ouverture d’un pôle d’addictologie.

L’appui visera en outre à faire ressortir les pistes de réflexion, les enjeux et difficultés techniques, les problématiques médico-sociales, à fixer des priorités avec agilité et à porter une vision en lien avec les orientations stratégiques du gouvernement.

La création du pôle et l’élaboration du projet d’établissement permettront de regrouper l’ensemble des dispositifs intervenant en santé mentale et plus spécifiquement la psychiatrie adulte, la pédopsychiatrie, l’addictologie et le centre d’action médico-sociale. Le projet médical du pôle devra en outre engager les synergies et complémentarités entre d’une part les missions du pôle et un dispositif prenant en compte la grande singularité géographique du territoire polynésien comprenant les archipels. Ce dispositif se voudra nécessairement ouvert vers l’extérieur.

Article de presse : https://www.tahiti-infos.com/Un-plan-de-sante-mentale-avant-la-fin-de-l-annee_a170987.html

Source http://www.credes.net/lancement-de-lassistance-technique-en-charge-dappuyer-lelaboration-du-projet-detablissement-du-pole-de-sante-mentale-de-polynesie-francaise/

 

lundi 4 février 2019

Polynésie française Un projet pilote de gestion des émotions au lycée Samuel Raapoto

SOCIÉTÉ Un projet pilote de gestion des émotions au lycée Samuel Raapoto
Dimanche 3 Février 2019 www.tntv.pf/*
ÉDUCATION – Le lycée Samuel Raapoto, en partenariat avec la direction de la Santé, a monté un projet pilote de gestion des émotions à destination de ses élèves. Deux classes y participent et les débuts sont encourageants.

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)
(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)
"Identifier ce qui se passe, accepter ce qui se passe et après l’exprimer pour le gérer, ce sont des étapes obligatoires pour pouvoir gérer ses émotions", explique Ramon Walker, infirmier à la direction de la Santé.

Tristesse, peur ou colère, les adolescents ont tous déjà ressenti ces émotions. Mais les comprennent-ils ? Au lycée Samuel Raapoto, avec une infirmière scolaire et une équipe de la direction de la Santé, les élèves de deux classes de seconde apprennent à mettre des mots sur les maux du quotidien.
 
Pour Eva, l’une d’entre eux, c’est "intéressant, parce qu’on ne sait pas grand-chose des émotions, en tout cas personnellement je ne savais pas grand-chose…"
Alicia, elle, a vite appris la leçon. "Les émotions, c’est important qu’elles soient extériorisées pour qu’on puisse être compris", confie-t-elle.
 
Selon une enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) réalisée en 2016, 44% des 13-17 ans scolarisés en Polynésie déclarent avoir bu de l’alcool avant 14 ans. 14% ont sérieusement pensé au suicide. Des chiffres qui ont servi de point de départ à ce projet pilote.
 
A l’échelle de l’établissement, l’enquête a démontré que certains élèves souffrent de mal-être. "L’échantillonnage sur le lycée Samuel Raapoto rapporte aussi beaucoup de situations où les jeunes sont anxieux, ont peur de l’échec, ont peur de l’avenir, précise Rachel Tomei, l’infirmière scolaire de l’établissement. C’est normal, mais parfois ça prend des proportions plus importantes quand elles sont cumulées à un mal-être lié à des difficultés d’ordre familial, de sécurité financière…"
 
Le mal-être est un facteur de risque selon les spécialistes de la direction de la Santé. Les émotions influent sur les comportements. Ces lycéens cherchent à savoir à quels besoins elles correspondent. Objectif des professionnels de santé : éviter que les jeunes tombent dans une dépendance.
 
Grace à des vidéos, des exercices, des interventions d’une psychomotricienne, ces lycéens vont apprendre à canaliser leurs émotions.
 
À l’issue des séances, une roue des émotions sera construite. Elle sera un outil pour orienter les jeunes en cas de tristesse, colère ou dégoût, vers des solutions adaptées.
 
Les émotions positives comme la joie, la confiance ou l’attention ne sont pas oubliées. Elles font partie des clefs pour retourner la situation dans le bon sens.
 

lundi 12 novembre 2018

lundi 14 mai 2018

Màj Polynésie française : Un plan de santé mentale avant la fin de l'année


Ministère des Solidarités Journée « santé mentale et prévention du suicide » au CHPF
La Journée « santé mentale et prévention du suicide » a débuté, vendredi matin, à l’amphithéâtre de l’hôpital du Taaone, en présence notamment du ministre des Solidarités, Jacques Raynal.
 
La première partie de la journée s’est déroulée sous le signe du futur plan de santé mentale. Le Pr Bruno Falissard, pédopsychiatre, directeur du CESP (centre de recherche en épidémiologie et santé des populations), rattaché à l’INSERM, a débuté la série de conférences par un exposé sur l’avenir de la pédopsychiatrie dans le monde.
 
Au niveau mondial, dans le tableau complet des maladies, la part relative aux troubles mentaux augmente, et ce même si en parallèle la santé générale des individus s’améliore. D’où l’intérêt porté à la santé mentale par les politiques publiques de santé. Les pays en voie de développement investissent massivement dans le domaine de la pédopsychiatrie en raison de la part importante que représentent les jeunes dans la démographie de ces pays. Du fait de leurs faibles ressources, ils s’adaptent et s’appuient en partie sur des acteurs locaux (travailleurs sociaux, infirmiers, religieux…) et le tissu social de la communauté. Ils inventent ainsi un système peu onéreux qu’ils peuvent déployer sur l’ensemble de leur territoire. C’est une politique très « coût-efficace » car les effets se font sentir sur le long terme et impactent également l’ensemble de la famille même s’ils ne se voient pas toujours dans l’immédiat.
 
La Direction de la Santé a poursuivi en présentant l’état d’avancement du premier plan de santé mentale de Polynésie française. Les indicateurs collectés pointent la nécessité de concentrer les efforts en direction des jeunes et des personnes en situation de précarité. L’importance de la prévention en direction du public scolaire mais également l’accompagnement des familles en difficulté devraient permettre de renforcer les capacités à faire face aux difficultés de la vie quotidienne des individus.
 
La nécessité de développer l’offre de soins spécialisés de proximité en lien avec les soins de santé primaires pour couvrir l’ensemble des archipels est une donnée qui n’est plus à rappeler et qui fait l’objet d’un large consensus. Les soins ambulatoires sont une réelle alternative à l’hospitalisation dans un grand nombre de situations.
 
L’accompagnement social et le passage des professionnels de santé dans les dispositifs sociaux et médico-sociaux sont des étapes importantes. D’une part, les dispositifs sociaux arrivent à saturation du fait de l’augmentation du nombre de familles en difficulté, d’autre part, les professionnels de santé doivent repenser le modèle de soins et développer leurs actions de suivi en direction des familles d’accueil, des centres d’hébergement ou des foyers, en lien avec les partenaires extérieurs.
 
Le Dr Stéphane Amadéo a poursuivi par un exposé sur l’enquête multicentrique SMPG « Santé mentale en population générale » conduite fin 2015 par l’association SOS suicide sous l’égide de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette enquête a montré que plus de 40% de la population présentait au moins un trouble psychique, que celui-ci soit minime ou qu’il occasionne de la gêne dans la vie quotidienne de l’individu. Les risques suicidaires, les troubles de l’humeur, les problèmes liés à l’alcool ou à la drogue sont fortement représentés. Une particularité de la Polynésie française montre que peu de personnes ont recours aux soins de santé primaire pour un problème de santé mentale.
 
Un autre fait important est le nombre élevé de personnes ayant vécu un ou plusieurs traumatismes, soit 44% des personnes interrogées. Parmi ces traumatismes, 30% était d’origine physique, et 16% d’origine sexuelle, et l’on sait par ailleurs que la majorité des violences déclarées sont d’origine intra-familiale. Le Dr Amadéo a également abordé le projet de psychiatrie de secteur visant à développer les consultations « hors les murs » pour permettre une alternative à l’hospitalisation. Il est également revenu sur le plan de prévention du suicide de l’OMS.
 
L’après-midi devait être consacrée à la prévention du suicide. Un exposé sur l’historique et l’évolution du centre de prévention du suicide Didi Hirch MHS était ainsi prévu par Me Patricia Speelman du centre de prévention de Los Angeles.
 
Le Pr Pierre Thomas de l’Observatoire national du suicide, psychiatre au CHU de Lille, devait pour sa part présenter une revue des tendances globales du suicide dans les prisons et le nouveau plan de prévention du suicide en France qui décline un kit opérationnel basé sur des mesures probantes. Une de ces mesures consiste à recontacter la personne qui a fait une tentative de suicide dans les suites de son acte afin de maintenir le lien et prévenir ainsi les récidives. D’autres mesures ont été exposées, telles que la mise en place d’un numéro vert unique pouvant être régulé par la plateforme d’écoute des pompiers, la formation des médecins généralistes au suivi des patients dépressifs et à la reconnaissance de signes de gravité, la mise en place d’un portail « grand public », la prise en compte du sur-risque chez les personnes de l’entourage afin de travailler sur la notion de « contagion suicidaire ».
 
Le Dr Didier Delhaye, du CHU de Bordeaux, devait en outre évoquer le dépistage et la prise en charge des dépressions selon les nouvelles recommandations, lesquels constituent un axe majeur de la prévention du suicide. Il est particulièrement impliqué dans les cas de « dépressions résistantes ». Le plus souvent, ces dépressions difficiles à traiter sont la conséquence de parcours de soins brisés mais plus rarement il s’agit de véritables dépressions résistantes pour lesquelles on retrouve dans l’histoire de la personne soit des co-morbidités, soit des pathologies anxieuses qui sont un frein à la guérison, ou encore des syndromes de stress post-traumatiques ou des épisodes passés de dépressions, ce qui donne à penser qu’il est important de prendre en compte précocement les épisodes dépressifs.
 
A la fin de la journée, une table ronde était prévue sur la thématique de la recherche épidémiologique en santé et ce qu’elle peut apporter à la formation, aux soins, avec également l’évocation de la création d’un centre d’hébergement d’urgence en Polynésie. L’ensemble de ces contributions permettront, lors de l’élaboration du « plan de Santé Mentale », d’alimenter les réflexions au vu de ces récentes avancées nationales et internationales.

http://www.presidence.pf/index.php/ministeres-des-solidarites/4807-journee-sante-mentale-et-prevention-du-suicide-au-chpf

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Problèmes de santé mentale : quelles solutions ?
www.tahiti-infos.com/*
Le ministère de la Santé a lancé en avril un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Le plan de santé mentale devra être rédigé avant la fin de l'année. PAPEETE, le 9 mai 2018. La Journée de Santé mentale est organisée ce vendredi 11 mai à l'amphithéâtre du centre hospitalier du Taaone. Des spécialistes interviendront toute la journée.

L’association SOS Suicide organise, en partenariat avec le ministère et la Direction de la Santé ainsi que le CHPF, une journée de santé mentale ce vendredi 11 mai au Taaone. Cette journée a pour but de faire le point sur le plan de santé mentale de Polynésie française et des programmes de prévention du suicide.

Des personnalités importantes seront présentes. Le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre et directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris et le Professeur Pierre Thomas, Psychiatre au CHRU de Lille et directeur adjoint du laboratoire de Sciences cognitives et affectives), le Dr Didier Delahaye, Psychiatre Chef de Clinique au CHRU de Bordeaux et Patricia Speelman, Directrice du Centre de Prévention du Suicide de Los Angeles, seront présents.

Cette journée de santé mentale, ouverte au grand public, débutera à 8h15 dans l'amphithéâtre.
La matinée de vendredi sera consacrée au plan de santé mentale. Le professeur Bruno Falissard évoquera l'avenir de la psychiatrie pour enfant dans le monde avant que la direction de la santé en Polynésie française présente le projet de plan de santé mentale.

 Le rôle joué par l'association SOS Suicide sera ensuite rappelé. L'après-midi, des interventions sur le "suicide et les troubles mentaux chez quelques illustres personnages, les soins psychologiques à distance et la religion et la prévention du suicide" seront évoqués.

Trois heures seront ensuite consacrées à la prévention du suicide, de 14 à 17 heures. Patricia Speelman présentera le fonctionnement et l'évolution du centre e prévention du suicide Los Angeles. Le professeur Pierre Thomas évoquera ensuite la question des suicides en prison et le plan de prévention du suicide en France.

Le docteur Didier Delhaye clôturera cette séquence avec une intervention sur le dépistage des dépressions et leur prise en charge selon les nouvelles recommandations, "un axe majeur de prévention du suicide". De 16h15 à 17 heures, une table ronde ouverte au grand public se tiendra sur le thème "améliorer la formation et la recherche médicale en Polynésie française". Les questions suivantes seront ainsi abordées : "La création d'un CHU est-elle possible en Polynésie française ? Que peut apporter la recherche en épidémiologie à la formation, aux soins et à la prévention en santé mentale dans le contexte polynésien et dans les Outre Mers français ?" https://www.tahiti-infos.com/Problemes-de-sante-mentale-quelles-solutions_a171472.html

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SOCIÉTÉ
Suicide: en parler diminue le risque de passage à l'acte
Jeudi 10 Mai 2018 https://www.tntv.pf*

PAPEETE - Il provoque autant de mort que les accidents de la route : le suicide. Il sera au cœur des préoccupations vendredi à l’occasion d’une journée de santé mentale qui se tiendra au CHPF. Cette journée, organisée par l’association SOS Suicide, réunira des bénévoles mais aussi plusieurs médecins psychiatres venus de métropole pour partager leurs expériences.

Cette journée sera l’occasion de définir les bonnes pratiques en matière de prévention mais aussi de prise en charge des personnes suicidaires et de leur entourage. Autant de conseils qui pourront être pris en compte dans le plan de santé mentale qui est en ce moment en train d’être rédigé par le Pays. Car en Polynésie, tout reste à faire ou presque, en matière de prévention et de prise en charge du suicide. Le taote Stéphane Amadeo, président de l’association SOS Suicide, fait le point sur la différence de traitement entre la métropole et la Polynésie.

"Le taux de personnes qui ont des idées de suicide ou qui ont fait des tentatives est de 20% en Polynésie, alors qu'en métropole, il est de 10%." constate le docteur Stéphane Amadeo indiquant qu'en France la moyenne nationale est de 23 psychiatres pour 100 000 habitants, alors qu'en Polynésie, les psychiatres sont au nombre de quinze pour 280 000 habitants.

 "Après, il y a très peu de psychiatres libéraux, il n'y pas d'offres de soins ni d'hospitalisation en clinique, donc on a 65 lits qui sont full. Ceci montre la difficulté que l'on a à gérer les urgences psychiatriques lorsque l'on a pas suffisamment de place pour les recevoir, ou de moyens pour bien, les suivre, une fois que les patients sont sortis."

Le psychiatre Pierre Thomas du centre hospitalier de Lille, spécialiste de la prévention du suicide  est l'un des intervenants de la journée, et estime qu'il y a beaucoup à faire dans ce domaine, tant en France qu'en Polynésie.
"Il y a une mobilisation depuis les années 90 sur la prévention du suicide et un rapport récent montre que ces stratégies de prévention, n'ont pas été efficaces."

Pour le spécialiste, il n'y a pas eu de diminution de la mortalité du suicide, qui reste à 10 000 morts par an en métropole, alors que les accidents de la route ont diminué, passant de 10 000 à 3 000 grâce aux méthodes de prévention. "Ce qu'il faut savoir c'est que le suicide fait partie des décès qui peuvent être évités et l'on est tous concernés." Il existe cependant des stratégies qui ont fait leurs preuves et qui seront mises en place, car l'objectif est clair, diminuer de 20% sur les quatre prochaines années, la mortalité par suicide.

"On a plusieurs pistes, comme le suivi des personnes qui ont fait une tentative de suicide, car c'est cette population qui est la plus vulnérable." Maintenir le lien, soit par SMS, courriels, coup de fil et cette procédure, selon le docteur, est " une méthode qui a montré son efficacité et qui devrait être déployée dans les deux ans qui viennent sur l'ensemble du territoire."
 
En Polynésie, le docteur Amadéo a instauré ce processus avec un numéro SOS suicide (444 767) où outre un suivi, des soins sont proposés. Quant à savoir ce qu'est une bonne campagne de prévention: "La première chose est de lutter contre les idées reçues, telles que l'on ne peut rien faire, d'autant que la contagion suicidaire est un fait avéré qui se diffuse par les réseaux sociaux, mais aussi par les médias."

Et de citer le suicide de stars que parfois les médias ont tendance à rendre glamour. "Il faut bien évidemment en parler, mais d'expliquer que si cette personne s'est donnée la mort, c'est qu'il souffrait, qu'il était isolé, et qu'il existe des ressources  pour ne pas arriver à cette extrémité."

En discuter, même si cela ne semble pas évident, il faut dialoguer avec  la personne susceptible de passer à l'acte. "On a toujours peur d'en parler, y compris les médecins, pensant que l'on risque de provoquer l'acte, alors que rien que le fait d'en parler va en diminuer le risque."

La journée de santé mentale, aura lieu ce vendredi dans l’amphithéâtre du 2ème étage de l’hôpital de Taaone, entre 7h30 et 17h, et qu’elle est ouverte à tous gratuitement. Pour rappel, si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter le 444 767, un numéro gratuit et disponible 24h/24.  https://www.tntv.pf/Suicide-en-parler-diminue-le-risque-de-passage-a-l-acte_a25623.html



Un plan de santé mentale avant la fin de l'année

Source tahiti-infos.com
 PAPEETE, le 19 avril 2018. Le ministère de la Santé a lancé un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Le plan de santé mentale devra être rédigé avant la fin de l'année.

Les travaux pour le pôle de santé mentale, derrière le CHPF, ont débuté fin 2016. D'un coût de 3.5 milliards de Fcfp, ils sont prévus pour durer 3 ans et devraient donc s'achever fin 2019.

En prévision de son ouverture, il s'agit maintenant de définir ce qui sera réalisé dans cet établissement. Le ministère de la Santé a lancé le 10 avril un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Les dossiers doivent être déposés avant le 11 mai. "L’objectif principal de la politique de santé mentale est de contribuer globalement à améliorer le bien-être et la santé mentale de la population polynésienne", précise le cahier des charges. Pour ce faire, il s'agit de "réduire les inégalités d’accès aux soins et les inégalités sociales en santé, prendre en charge et prévenir les traumatismes psychiques en prenant en compte les souffrances psycho-affectives, réduire les taux de suicide et de tentatives de suicide en prenant notamment mieux en compte la dépression et lutter contre les addictions". Le ministère de la Santé demande au futur prestataire de tenir des assises de la santé mentale en août-septembre prochain. A l'issue de ces assises, le gouvernement attend un rapport qui "doit faire ressortir les pistes de réflexion, les problématiques, les priorités, les points forts et les points faibles du système actuel".
Le plan de santé mentale devra être rédigé en novembre avant les fiches-actions qui devront être éditées en décembre prochain.

"La création d’un pôle de santé mentale, rattaché au CHPF, permettra de regrouper l’ensemble des dispositifs intervenant en santé mentale: pédopsychiatrie, psychiatrie adulte, addictologie, centre d’action médico-sociale précoce", rappelle le ministère. Les missions actuellement confiées à la Direction de la Santé seront aussi intégrées au pôle. Le projet médical du pôle devra donc articuler les missions du futur établissement et aussi "proposer un dispositif ouvert sur l’extérieur, privilégiant le « hors les murs » et prenant en compte les archipels".
Un comité de pilotage donnera les grandes orientations et validera les étapes de l’élaboration du projet d’établissement.


Le pôle d'addictologie pourra ouvrir

Un pôle d'addictologie pourra enfin être ouvert grâce à la construction de ce pôle de santé mentale. C'est quelque chose qui n'existe pas actuellement. Ce sera un service avec des lits d'hospitalisation qui nous permettra de faire des soins spécialisés pour un temps assez long. Les personnes seront là pour un à trois mois pour travailler sur la manière dont ils vont modifier leurs habitudes de vie pour arrêter les produits qu'ils consomment et reconstruire leur vie.
Ce service va combler un besoin pour les gens de Tahiti mais aussi des îles, quand ces derniers seront évasanés, une structure pourra les accueillir.

https://www.tahiti-infos.com/Un-plan-de-sante-mentale-avant-la-fin-de-l-annee_a170987.html