https://www.hospimedia.fr/actualite/breves/20191016-formation-une-formation-sur-les-suicides-sera-proposee
EXTRAITS
Suicides des jeunes et IVG précoces dans l'Aisne
M. Yves Daudigny
. - Question difficile ! Selon le rapport de l'Observatoire national
du suicide de 2016, l'Aisne est l'un des départements qui connaît un des
taux de suicide le plus élevé : entre 30,90 et 30,50 pour 1 000
habitants. En Picardie, le taux d'hospitalisation pour tentative de
suicide en médecine chirurgie chez les jeunes filles de 10-14 ans
s'élève à 7,3 pour 10 000 habitants. Chez les jeunes filles de 15-19
ans, il s'élève à 90 pour 10 000 habitants.
Si le taux d'hospitalisation est élevé, l'Aisne souffre
de l'absence de « postvention » et de prévention. Par ailleurs, l'Aisne
détient le record du nombre d'IVG de jeunes filles de 12 ans. Hélas, le
département ne possède aucun sociologue, ni aucun service permettant de
faire des relevés de statistiques et d'analyses précis sur ces deux
thématiques.
Ce n'est pas un phénomène nouveau mais les facteurs de
vulnérabilité des jeunes s'accentuent avec la précarisation de la
population et la dégradation du niveau socio-culturel de la population.
Les jeunes en difficulté de lecture représentaient, en 2009, 8,3 %, 16 %
en 2014 et 17,7 % en 2019, alors que la moyenne nationale s'élève à
10,8 %. Le taux de pauvreté atteint cinq points de plus que la moyenne
nationale. L'Aisne ne dispose d'aucun outil adapté pour y répondre.
Les soignants de l'établissement de santé mentale du
département de l'Aisne proposent la mise en place d'un groupe de
recherche et de réflexion avec l'ensemble des partenaires et des
services publics concernés. Votre appui serait nécessaire pour
l'impulser au niveau national.
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé
. - Une session de formation sera proposée les 15 et 16 janvier aux
professionnels des services des urgences de l'Aisne sur la gestion de
l'intervention en crise suicidaire. Des formations dites « sentinelles » seront
proposées aux citoyens et professionnels non cliniciens. Le dispositif
de recontact des suicidants est opérationnel depuis février 2019 à
l'hôpital de Saint-Quentin. L'installation d'une maison des adolescents
est aussi à l'étude à Saint-Quentin.
Autre sujet difficile, en effet, l'IVG et les grossesses
des jeunes filles de moins de 16 ans, font l'objet d'une attention
particulière des autorités sanitaires. L'ARS a mis en place une
plateforme téléphonique nationale « sexualité, IVG, contraception » pour
guider les femmes souhaitant réaliser une IVG. La majorité des appels
concerne les 16-25 ans.
L'application mobile « bien dans ma sexualité » a été
téléchargée près de 400 fois dans l'Aisne. Enfin, des mesures de
prévention par les pairs sont menées notamment à Vie-sur-Aisne dans le
cadre du parcours éducatif de santé.