LOCHES
Une maison pour se confier quand on est ado
La Nouvelle République du Centre-Ouest
INDRE ET LOIRE
SOCIAL, lundi 7 octobre 2019 p. 14 xrochebayard
La Maison des ados a un an. La structure s'est avérée indispensable pour écouter enfants et parents en proie à des difficultés de tout ordre.
C'est la porte à pousser quand on veut se confier. C'est l'adresse que devraient connaître tous les ados et les parents d'ados. La Maison des ados accueille aussi bien les jeunes de 11 à 25 ans que les parents ou proches d'un jeune. Ici, on parle librement. On y exprime ses difficultés, son mal-être, ses questionnements liés à l'adolescence... On y vient seul, ou accompagné de ses parents, ou d'un ami, ou d'un travailleur social... Des professionnels de l'accueil, de l'accompagnement des jeunes jusqu'au psychiatre, sont à l'écoute. Ce qui prime, c'est le bien-être, le mieux-être du jeune.
« Cela passe par la confidentialité de l'entretien. Souvent, les parents ne sont pas informés que leur jeune vient chez nous » , indique Amine Limam, éducateur spécialisé. L'ouverture de cette Maison, il y a un an, a montré son efficacité. Auparavant, les jeunes devaient se rendre à la Maison des ados à Tours. Mais sans argent, sans moyen pour se déplacer et sans avoir à prévenir ses parents, cela ne restait souvent qu'une intention, jamais une réalité. La proximité de la structure à Loches a levé cette contrainte. Localement, du moins, car le territoire du Sud Touraine est immense pour un ado qui doit se déplacer. « J'ai des jeunes qui font dix voire vingt kilomètres à vélo pour venir nous voir », note Amine Limam . Les problèmes de mobilité, mais aussi le manque de structures pour jeunes... « Des ados qui s'ennuient vont donner dans la délinquance pour s'amuser », note Amine Limam. Problème de mobilité toujours : « Pour une tendance suicidaire, nous conseillons d'aller à Clochevillle à Tours, mais comment faire pour y aller ? s'interroge Margaux Stromboni, psychologue. Comment faire quand il ne veut pas en parler à ses parents, quand il a l'angoisse d'aller seul à Tours ? ». « Les problématiques des jeunes ruraux et urbains sont différentes, admet Margaux Stromboni. Ici, nous avons plus des problématiques de protection de l'enfance, plus de signalement, de maltraitance, d'alcool ... En milieu rural, tout est caché, rien n'est dit, il ne faut pas que cela se sache ». La Maison des ados apporte son lot de solution, d'aide, d'écoute. Elle est aussi une passerelle vers des services plus spécifiques : service hospitalier de santé mentale, services sociaux, professionnels médicaux, avocats pour des questions juridiques... « On peut ne plus revoir le jeune pendant six mois, un an, mais on garde toujours son dossier. Il n'y a pas de limite dans l'accompagnement » , précise Amine Limam.
Xavier Roche-Bayard