Suicide des agriculteurs : un nouveau groupe de "sentinelles" en cours de constitution
Les futures sentinelles sont formées au repérage, à l'évaluation et à l'orientation de la crise suicidaire.
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Ulrike Mai
Il
existe en Bretagne un réseau de sentinelles mis en œuvre sur le
territoire de la MSA d'Armorique depuis 2013 avec pour mission de
prévenir le risque de crise suicidaire chez les agriculteurs et
agricultrices. Ce sont des femmes et des hommes qui dans l'anonymat sur
un territoire donné sont à l'écoute, prêts à aider en cas de difficulté.
Leur rôle est de détecter les situations de fragilité, de prévenir les
situations de détresse en aidant les personnes à se diriger vers un
dispositif d'accompagnement adapté ou en lançant l'alerte auprès des
services compétents.
Sur le Finistère et les Côtes d'Armor, 75 "sentinelles" sont entrées volontairement dans le réseau pour leur "capacité d'écoute innée", leur "maturité", leur "expérience de vie". "On n'arrive pas là par hasard", reconnaissent des sentinelles interrogées. Des groupes se sont constitués depuis 2013, en 2016, en 2017 et un nouveau groupe verra le jour prochainement en 2019.
Une formation indispensable
"Une sentinelle est un citoyen qui a des qualités humaine d'écoute, d'entraide et qui a bénéficié d'une formation pour repérer et accompagner une personne en crise", décrit Mélanie Coquelin, psychologue au sein de la cellule prévention suicide de la Fondation Bon-Sauveur à Bégard. C'est lorsque la douleur psychologique devient intolérable, plus que la personne ne peut supporter, que le passage à l'acte peut se produire.
"Cela demande d'être qualifiée par la personne, d'écouter, de prendre les éléments livrés, d'affiner l'appréciation d'une souffrance psychique et de l'idée suicidaire", décrit le docteur psychiatre Jacques Bernard.
Accompagnés par des psychiatres et psychologues pendant trois jours dont deux jours consécutifs, les futures sentinelles sont formées au repérage, à l'évaluation et à l'orientation de la crise suicidaire. "Cela donne du confort et de la technique afin d'être moins démuni face à la détresse". Lors de la formation, les personnes sont également guidées afin d'oser aborder directement la question suicidaire auprès de la personne en état de souffrance.
Des personnes immergées dans le monde agricole
Salariés, personnes du milieu associatif, élus avec un mandat (MSA, maire, conseiller municipal...), ces personnes ont forcément un lien avec la ruralité. Tous ne sont pas élus MSA. Agricultrice à la retraite, cette sentinelle (1) a intégré le premier groupe en 2013. "Je suis proche du milieu agricole. Par mon histoire de vie, j'ai connu des gens en souffrance". Une autre est technicienne dans une coopérative, en contact avec des producteurs laitiers. "En 2016, la détresse était grande", décrit-elle, témoin impuissant de moments difficiles. "Trois suicides d'agriculteurs que je connaissais, en un an". Les interlocuteurs de l'association Solidarité-Paysan ont également participé à la formation, "pour ne pas passer à côté d'une personne qui moralement va mal. La formation permet d'aller plus loin".
(1) Les sentinelles sont des personnes qui demeurent dans l'anonymat.
Un réseau qui se renforce
Le service Agri'écoute : En cas de détresse, il
existe un numéro de téléphone Agri'écoute qui permet de joindre un
professionnel (psychologue) 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 au 09 69
39 29 19 (prix d'un appel local).
https://www.terra.bzh/suicide-des-agriculteurs-un-nouveau-groupe-de-sentinelles-en-cours-de-constitution
Sur le Finistère et les Côtes d'Armor, 75 "sentinelles" sont entrées volontairement dans le réseau pour leur "capacité d'écoute innée", leur "maturité", leur "expérience de vie". "On n'arrive pas là par hasard", reconnaissent des sentinelles interrogées. Des groupes se sont constitués depuis 2013, en 2016, en 2017 et un nouveau groupe verra le jour prochainement en 2019.
Une formation indispensable
"Une sentinelle est un citoyen qui a des qualités humaine d'écoute, d'entraide et qui a bénéficié d'une formation pour repérer et accompagner une personne en crise", décrit Mélanie Coquelin, psychologue au sein de la cellule prévention suicide de la Fondation Bon-Sauveur à Bégard. C'est lorsque la douleur psychologique devient intolérable, plus que la personne ne peut supporter, que le passage à l'acte peut se produire.
"Cela demande d'être qualifiée par la personne, d'écouter, de prendre les éléments livrés, d'affiner l'appréciation d'une souffrance psychique et de l'idée suicidaire", décrit le docteur psychiatre Jacques Bernard.
Accompagnés par des psychiatres et psychologues pendant trois jours dont deux jours consécutifs, les futures sentinelles sont formées au repérage, à l'évaluation et à l'orientation de la crise suicidaire. "Cela donne du confort et de la technique afin d'être moins démuni face à la détresse". Lors de la formation, les personnes sont également guidées afin d'oser aborder directement la question suicidaire auprès de la personne en état de souffrance.
Des personnes immergées dans le monde agricole
Salariés, personnes du milieu associatif, élus avec un mandat (MSA, maire, conseiller municipal...), ces personnes ont forcément un lien avec la ruralité. Tous ne sont pas élus MSA. Agricultrice à la retraite, cette sentinelle (1) a intégré le premier groupe en 2013. "Je suis proche du milieu agricole. Par mon histoire de vie, j'ai connu des gens en souffrance". Une autre est technicienne dans une coopérative, en contact avec des producteurs laitiers. "En 2016, la détresse était grande", décrit-elle, témoin impuissant de moments difficiles. "Trois suicides d'agriculteurs que je connaissais, en un an". Les interlocuteurs de l'association Solidarité-Paysan ont également participé à la formation, "pour ne pas passer à côté d'une personne qui moralement va mal. La formation permet d'aller plus loin".
(1) Les sentinelles sont des personnes qui demeurent dans l'anonymat.
Un réseau qui se renforce
"Nous
voulons compléter le maillage de notre territoire. 75 sentinelles,
c'est peu pour deux départements", explique Christine Morvan de la
MSA d'Armorique en charge du dispositif. Totalement basé sur le
volontariat, un groupe est en cours de constitution et sera réuni en
novembre et décembre pendant deux jours consécutifs, formé à
l'intervention de crise suicidaire ("Terra-Séguin"). "Nous voudrions
former une vingtaine de nouvelles sentinelles", annonce Christine
Morvan.
Les journées sont fixées les :
- 27 et 28 novembre 2019 à Saint-Ségal (29)
- 16 et 17 décembre 2019 à la MSA de Saint Brieuc.
Une journée de formation à distance sera fixée en accord avec les participants.
Les personnes intéressées peuvent contacter :
- Annie Bertrand : 06 73 98 17 57 (Côtes d'Armor)
- Sandrine Marc : 06 85 07 56 85 (Finistère)
- Jean-Paul Jaffrès : 06 72 87 13 58 (Finistère)
https://www.terra.bzh/suicide-des-agriculteurs-un-nouveau-groupe-de-sentinelles-en-cours-de-constitution