lundi 16 juillet 2018

ETUDE RECHERCHE La postvention auprès des endeuillés par suicide : revue de la littérature, perspectives

La postvention auprès des endeuillés par suicide : revue de la littérature, perspectives
Sébastien Dambry
Thèse d'exercice : Médecine. Psychiatrie : Université Lille 2 : 2018
   
Résumé(s) :    
Introduction : En 2014, le centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès estimait à 8 885 le nombre de décès par suicide en France. Environ 6 endeuillés directs et 20 endeuillés indirects seraient impactés. Le décès par suicide est associé chez l’entourage à des réactions pathologiques fréquentes de deuil, de stress et de crise suicidaire. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’efficacité des stratégies de postvention auprès des endeuillés par suicide. Méthodes : Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature en utilisant les bases de données Medline et PsychINFO avec l’algorithme de mot clés suivant : « SUICIDE » AND (« POSTVENTION » OR « BEREAVEMENT » OR « SURVIVOR » ). N’ont été inclus que les articles écrits en anglais et évaluant des programmes de postvention pour les endeuillés par suicide. La période d’investigation n’était pas limitée. Résultats : Dix articles cohérents avec l’objectif de la revue ont été identifiés. Les programmes de postvention axés sur la famille inclus dans cette analyse comprenaient essentiellement des interventions de groupe de soutien. Les principaux résultats retrouvés étaient une amélioration à court terme et à long terme des symptômes dépressifs, une réduction à court terme et à long terme des symptômes d’anxiété, une réduction à court terme de la détresse psychique, l'amélioration à court terme et à long terme des expériences de deuil et une amélioration significative de l’adaptation sociale. Les participants ont également exprimé leur satisfaction à l'égard de l'aide offerte par les groupes de soutien. Nous retrouvions une diminution à long terme des idéations et comportements suicidaires, de la dépression, de l’anxiété, du trouble stress posttraumatique et un meilleur ajustement social chez les enfants et les adolescents. Les activités de sensibilisation sur le lieu du suicide ont permis d’augmenter la fréquentation d'un groupe de soutien et de demander de l'aide dans un centre de crise. Conclusion : La postvention a ainsi été identifiée comme une composante essentielle de la prévention du suicide, même si d’autres modalités d’interventions que le groupe de soutien sont essentielles à mettre en place par des professionnels formés, et que davantage de recherches sont nécessaires afin d’appuyer empiriquement son efficacité. Une stratégie d’intervention est importante à mettre en place et à inclure dans une stratégie globale de prévention du suicide.

Accès : http://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/0c8a52fa-0bd5-41ef-a665-cc0dff90b21b

Source info http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SRCH?IKT=12&TRM=228861721