Publié le 14 février 2019 www.lapresse.ca/* Philippe Mercure
https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201902/14/01-5214705-le-pot-peut-il-causer-la-depression-et-le-suicide.php
Post initial :
Augmentation du risque de dépression et de comportement suicidaire chez les jeunes consommateurs
de cannabis
Montréal – La consommation de
cannabis à l’adolescence serait liée à un risque plus élevé de
dépression et de comportements suicidaires au cours de la vie des jeunes
adultes, selon les résultats de la première méta-analyse conduite sur
le sujet par une équipe de scientifiques de l’Institut de recherche du
Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et de l’Université
McGill, en collaboration avec chercheurs des universités d’Oxford et de
Rutgers–Camden. Leur étude est publiée aujourd’hui dans le journal JAMA Psychiatry.
Ces
conclusions ont été rapportées par une équipe dirigée par la Dre
Gabriella Gobbi, chercheuse au Programme en réparation du cerveau et en
neurosciences intégratives (RCNI) de l’IR-CUSM et professeure de
psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université McGill, à la suite
d’un examen systématique et à une méta-analyse d’études internationales,
comprenant 23 317 individus. Les chercheurs ont conclu que la
consommation de cannabis à l’adolescence pourrait être dommageable pour
la santé mentale, même chez les jeunes qui ne présentaient pas de
symptômes dépressifs avant de commencer à consommer du cannabis.
Peu d’attention a été portée, à ce jour, à l’analyse des conséquences de la consommation de cannabis chez les adolescents et au risque qu’ils courent de développer des symptômes dépressifs et des troubles de l’humeur, compte tenu du fait que leur cerveau est en développement jusqu’à l’âge de 25 ans.
Les jeunes adultes sont une population particulièrement à risque en Amérique du Nord, y compris au Canada, où le pourcentage d’adolescents consommant du cannabis est l’un des plus élevés des pays développés. Les Canadiens ayant entre 15 et 25 ans représentent la majorité des consommateurs de cannabis de tous les groupes d’âge, soit entre 20 et 33 %, alors que plus de 20 % des adolescents des États-Unis affirment consommer du cannabis mensuellement.
Conclusions surprenantes quant au comportement suicidaire
Les chercheurs ont analysé le risque de dépression, d’anxiété, de pensée suicidaire et de tentatives de suicide dérivant de la consommation de cannabis dont la fréquence allait de quotidienne à occasionnelle.
« L'étude suggère que le diagnostic de dépression chez environ 7 % des Canadiens et des Américains âgés de 18 à 30 ans est imputable au cannabis, ce qui signifie que 25 000 jeunes Canadiens et 400 000 Américains souffrent de dépression en raison d'une consommation de cannabis à un plus jeune âge », dit Nancy Mayo, professeure aux départements de médecine et à de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill, et chercheuse au Centre de recherche évaluative en santé de l’IR-CUSM.
En contrepartie, les chercheurs ont rapporté une faible association avec l’anxiété.
« Lorsque nous avons entrepris l’étude sur les effets de la consommation de cannabis chez les adolescents, nous nous attendions à ce que la dépression soit un facteur attribuable à la consommation de cette substance ; nous avons toutefois été très surpris de constater l’ampleur des comportements suicidaires, car nos résultats ont montré qu'un pourcentage significatif des tentatives de suicide chez les jeunes sont attribuables au cannabis », explique la Dre Gobbi, qui est aussi psychiatre au CUSM.
Le secteur public doit lancer des projets de prévention
Les conclusions de l’étude font ressortir l’importance des démarches de prévention, axées sur la sensibilisation des adolescents aux risques liés au cannabis, tout comme l’acquisition de compétences pour résister à la pression des pairs.
« Il est évident que beaucoup de jeunes gens qui consomment du cannabis courent le risque de développer une dépression et un comportement suicidaire; il est très important pour les autorités d’être plus proactives en matière de campagnes de prévention, poursuit la Dre Gobbi. Nous espérons que nos conclusions inciteront les organismes de santé à adopter des stratégies visant à réduire la consommation de cannabis chez les jeunes. »
À propos de l’étude
Les coauteurs de l’étude intitulée « Association of Cannabis Use in Adolescence and
Risk of Depression, Anxiety, and Suicidality in Young Adulthood – A Systematic Review
and Meta-analysis » sont Gabriella Gobbi (auteure principale); Tobias Atkin;
Tomasz Zytynski; Shouao Wang; Sorayya Askari; Jill Boruff; Mark Ware;
Naomi Marmorstein; Andrea Cipriani; Nadine Dendukuri; et Nancy Mayo.
DOI : 10.1001/jamapsychiatry.2018.4500
Ces travaux de recherche ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et par le Réseau québécois sur le suicide, les troubles de l’humeur et les troubles associés.
Contacts presse :
Julie Robert
Relations médias (recherche)
Centre universitaire de santé McGill
514.971.4747 (cellulaire)
julie.robert@muhc.mcgill.ca
Dre Gabriella Gobbi
Peu d’attention a été portée, à ce jour, à l’analyse des conséquences de la consommation de cannabis chez les adolescents et au risque qu’ils courent de développer des symptômes dépressifs et des troubles de l’humeur, compte tenu du fait que leur cerveau est en développement jusqu’à l’âge de 25 ans.
Les jeunes adultes sont une population particulièrement à risque en Amérique du Nord, y compris au Canada, où le pourcentage d’adolescents consommant du cannabis est l’un des plus élevés des pays développés. Les Canadiens ayant entre 15 et 25 ans représentent la majorité des consommateurs de cannabis de tous les groupes d’âge, soit entre 20 et 33 %, alors que plus de 20 % des adolescents des États-Unis affirment consommer du cannabis mensuellement.
Conclusions surprenantes quant au comportement suicidaire
Les chercheurs ont analysé le risque de dépression, d’anxiété, de pensée suicidaire et de tentatives de suicide dérivant de la consommation de cannabis dont la fréquence allait de quotidienne à occasionnelle.
« L'étude suggère que le diagnostic de dépression chez environ 7 % des Canadiens et des Américains âgés de 18 à 30 ans est imputable au cannabis, ce qui signifie que 25 000 jeunes Canadiens et 400 000 Américains souffrent de dépression en raison d'une consommation de cannabis à un plus jeune âge », dit Nancy Mayo, professeure aux départements de médecine et à de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill, et chercheuse au Centre de recherche évaluative en santé de l’IR-CUSM.
En contrepartie, les chercheurs ont rapporté une faible association avec l’anxiété.
« Lorsque nous avons entrepris l’étude sur les effets de la consommation de cannabis chez les adolescents, nous nous attendions à ce que la dépression soit un facteur attribuable à la consommation de cette substance ; nous avons toutefois été très surpris de constater l’ampleur des comportements suicidaires, car nos résultats ont montré qu'un pourcentage significatif des tentatives de suicide chez les jeunes sont attribuables au cannabis », explique la Dre Gobbi, qui est aussi psychiatre au CUSM.
Le secteur public doit lancer des projets de prévention
Les conclusions de l’étude font ressortir l’importance des démarches de prévention, axées sur la sensibilisation des adolescents aux risques liés au cannabis, tout comme l’acquisition de compétences pour résister à la pression des pairs.
« Il est évident que beaucoup de jeunes gens qui consomment du cannabis courent le risque de développer une dépression et un comportement suicidaire; il est très important pour les autorités d’être plus proactives en matière de campagnes de prévention, poursuit la Dre Gobbi. Nous espérons que nos conclusions inciteront les organismes de santé à adopter des stratégies visant à réduire la consommation de cannabis chez les jeunes. »
À propos de l’étude
Les coauteurs de l’étude intitulée « Association of Cannabis Use in Adolescence and
Risk of Depression, Anxiety, and Suicidality in Young Adulthood – A Systematic Review
and Meta-analysis » sont Gabriella Gobbi (auteure principale); Tobias Atkin;
Tomasz Zytynski; Shouao Wang; Sorayya Askari; Jill Boruff; Mark Ware;
Naomi Marmorstein; Andrea Cipriani; Nadine Dendukuri; et Nancy Mayo.
DOI : 10.1001/jamapsychiatry.2018.4500
Ces travaux de recherche ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et par le Réseau québécois sur le suicide, les troubles de l’humeur et les troubles associés.
Contacts presse :
Julie Robert
Relations médias (recherche)
Centre universitaire de santé McGill
514.971.4747 (cellulaire)
julie.robert@muhc.mcgill.ca
https://cusm.ca/newsroom/nouvelles/augmentation-du-risque-d%C3%A9pression-et-comportement-suicidaire-chez-les-jeunes-consommateurs