SAINT-PIERRE-DU-MONT
Une nouvelle structure de santé du groupe privé Inicea a ouvert le 16
juillet, dans les anciens locaux de Pôle emploi
jeudi 2 août 2018 , p. Mont-de-Marsan-C2_5 Sud Ouest
jeudi 2 août 2018 , p. Mont-de-Marsan-C2_5 Sud Ouest
Mont-de-Marsan Agglo
Un hôpital psychiatrique de jour, pour quoi faire ?
Ses portes sont ouvertes depuis le 16 juillet mais les premiers patients n'y seront accueillis qu'à partir du 20 août. La petite équipe du tout nouvel hôpital psychiatrique de jour du groupe privé Inicea a profité, hier, de cette phase de " préadmissions " pour prendre le temps de présenter ses nouveaux locaux à Saint-Pierre-du-Mont, sur l'ancien site de Pôle emploi, juste derrière l'église évangélique.
Rien à voir avec les austères bureaux de la vieille agence ANPE, délaissés depuis quatre ans. La façade hors d'âge rappelle encore l'ancienne destinée du bâtiment. Mais à l'intérieur, tout a été cassé, repensé et rebâti en fonction des besoins d'une telle structure, confirme Nathalie Texier, directrice de la clinique Maylis de Narrosse. L'accueil très lumineux est prolongé par un large couloir qui mène à une vaste salle de restauration collective. À côté des bureaux des soignants, des espaces dédiés aux futurs ateliers de groupe, socle de la thérapie tournée vers la réinsertion. " Et puis il y le parc, très important et utile pour proposer des activités en extérieur ", appuie Julien Pitiot, le responsable du site.
L'ancien infirmier et cadre hospitalier de l'hôpital public Sainte-Anne a été recruté en janvier pour diriger cet hôpital de jour et celui développé à côté de la clinique de Narrosse. Signe encourageant pour l'avenir du site saint-pierrois, son équivalent narrossais, en service depuis le 12 février, revendique déjà " 149 venues par semaine et environ 90 patients suivis en file active ", se réjouit le duo de chefs.
" Des troubles plus légers "
Pour mieux se développer, sans trop empiéter sur l'activité de Narrosse, les prises en charges prévues à la journée ou à la demi-journée seront quelque peu différentes ici. Outre les consultations privées des psychiatres montois, Nathalie Bats et Thierry Fernandez, qui ont chacun déménagé leur patientèle à Saint-Pierre, l'équipe placée sous la responsabilité de Julien Pitiot entend se spécialiser sur " une prise en charge de troubles psychiatrique plus légers ", insiste Nathalie Texier.
Les soignants et intervenants paramédicaux (lire par ailleurs) s'occuperont bien sûr des personnes atteintes de bipolarité et de schizophrénie; " mais avec uniquement des patients spécialisés, et davantage dans une logique de réhabilitation psychosociale ", s'engage-t-on. Les nouveaux venus souhaitent toutefois se mobiliser plus spécialement autour des questions du " stress professionnel " et de " la prévention du burn-out ". Il est également question de soins associés à la chirurgie bariatrique (obésité). Mais aussi de stress post-traumatique, notamment " en direction des militaires qui rentrent d'Opex (opérations extérieures) ", met-on en avant alors que ces derniers sont pour l'instant dirigés vers des hôpitaux de Pau ou de Bordeaux.
Nathalie Texier ajoute " la prise en charge du risque de suicide ", et " le souhait de développer une offre de pédopsychiatrie ", ici ou ailleurs. En attendant ces échéances, les responsables de l'hôpital de jour de Saint-Pierre-du-Mont recensent " déjà une trentaine de futurs patients actifs
Ils recrutent
Suivant les modalités des thérapies mises en place, l'équipe constituée d'un cadre, d'une secrétaire, de deux infirmiers (trois à partir du 1er septembre), d'une psychologue, d'une assistante sociale (à mi-temps) et de deux psychiatres sera complétée par des intervenants extérieurs. Ce sera notamment le cas pour tout ce qui touche à la relaxation, la sophrologie, les activités sportives (remise à l'effort) ou encore l'art thérapie. Les professionnels interessés peuvent se rapprocher de l'hôpital de jour par téléphone, au 05 54 00 01 30. Ou par mail : cmpa.accueil@inicea.fr
Rassurer les riverains
Le projet, développé sur 760 mètres carrés et chiffré à 1,2 million d'euros, était à l'étude depuis mars 2016. L'Agence régionale de santé l'avait validé moins de six mois plus tard. Il ne restait alors plus qu'à acquérir le foncier nécessaire et réaliser les travaux. « Il a surtout fallu rassurer les riverains », ne cache pas Nathalie Texier. Habituée à faire face à « la stigmatisation de la psychiatrie », la professionnelle s'est employée à « expliquer que ce ne serait pas Sainte-Anne ». Les inquiétudes ont d'abord été levées via une communication dans le magazine municipal de Saint-Pierre-du-Mont. Nathalie Texier a ensuite proposé aux plus inquiets de venir visiter la clinique de Maylis et son nouvel hôpital de jour attenant. L'argument le plus apaisant a été celui des horaires d'ouverture. Soit « du lundi au vendredi seulement, jusqu'à 17 heures, et jamais le week-end », rappelait-elle mercredi matin.
Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)