Prévenir le suicide par la recherche
La journée mondiale de prévention
du suicide aura lieu le 10 septembre. Depuis une quinzaine d’années,
l’Institut Douglas mène des recherches pour faire face à la maladie.
«On sait que du point de vue clinique et ethnologique, les gens qui
ont vécu un élément traumatisant pendant leur enfance, comme avoir été
victime d’abus sexuel, ont un risque plus grand d’avoir des problèmes de
santé mentale, y compris de se suicider, comparativement aux autres,
soutient Gustavo Turecki, co-directeur de la banque de cerveaux
Douglas-Bell Canada à l’Institut Douglas. Ça ne veut pas dire qu’elle va
automatiquement se suicider.»
Son travail repose sur l’expérience de vie et sur la manière dont
elle peut changer le risque de devenir dépressif ou suicidaire.
«Normalement les gens qui décèdent par suicide sont déprimés. Pendant
un épisode dépressif, notre perspective de la réalité change, on perd
notre capacité à bien réfléchir et à trouver des solutions à nos
problèmes. La recherche s’intéresse alors à connaître le mécanisme des
molécules face au traitement, car certaines personnes y répondent
positivement et d’autres non», précise Dr Turecki.
Outils
Différentes stratégies permettent de mener la recherche.
«Les émotions et les comportements sont codés dans le cerveau,
annonce le professionnel de la santé. Il faut donc avoir accès au tissu
cérébral pour comprendre ce qui se passe, donc on a à l’Institut Douglas
une banque de cerveaux de personnes décédées qui nous permet de faire
ce type de recherche et qui est une ressource unique.»
Selon lui, ce changement serait lié au fait que les causes de la
dépression sont différentes selon les individus et qu’en plus, ces
causes sont multiples. Plusieurs molécules sont donc touchées. L’autre
approche complémentaire l’amène à réaliser des études sur des êtres
vivants.
«On prend des échantillons sanguins et, dépendamment de la molécule
que l’on observe, ça nous permet d’avoir une idée de ce qui se passe
dans le cerveau. Il n’y a pas une molécule en particulier, on est en
train de suivre plusieurs pistes différentes», affirme Gustavo Turecki.
Il souligne que la technologie a beaucoup changé depuis les débuts de
la recherche. Sa capacité à interroger les problèmes et à trouver des
réponses plus précises est donc augmentée. S’il décrit certains de ses
résultats comme étant prometteurs, il admet être encore loin d’avoir un
traitement spécifique.
À terme, son objectif est d’identifier les molécules concernées pour
comprendre le mécanisme des comportements suicidaires et enfin
développer des traitements.
Pour plus d’infos.
http://journalmetro.com/local/verdun/actualites/1749953/prevention-suicide-recherche-institut-douglas-verdun/