Burnout and hopelessness among farmers: The Farmers Stressors Inventory.
Truchot D1, Andela M2.
1 Université of Bourgogne Franche-Comté, 30-32 rue Mégevand, 25030, Besançon Cedex, France. didier.truchot@univ-fcomte.fr.
2 Université of Bourgogne Franche-Comté, 30-32 rue Mégevand, 25030, Besançon Cedex, France.
Suicide Life Threat Behav. 2018 Aug 6
1 Université of Bourgogne Franche-Comté, 30-32 rue Mégevand, 25030, Besançon Cedex, France. didier.truchot@univ-fcomte.fr.
2 Université of Bourgogne Franche-Comté, 30-32 rue Mégevand, 25030, Besançon Cedex, France.
Suicide Life Threat Behav. 2018 Aug 6
L'agriculture est une travail stressant avec un taux de suicide élevé. Cependant, relativement peu d’études ont examiné les antécédents de stress et de suicide chez les agriculteurs. Nous manquons également d'échelles méthodologiques visant à évaluer les facteurs de stress auxquels sont confrontés les agriculteurs.OBJECTIFS:Par conséquent, les objectifs de cette étude étaient de développer un instrument permettant d’évaluer les facteurs de stress rencontrés par les agriculteurs, l’Inventaire des facteurs de stress des agriculteurs, et de tester leur structure factorielle, leur cohérence interne et la validité de leurs critères.Méthodes:Premièrement, sur la base de la littérature existante et des entretiens avec les agriculteurs, nous avons conçu une échelle contenant 37 éléments. Ensuite, un échantillon de 2142 agriculteurs français a rempli un questionnaire contenant les 37 éléments ainsi que deux mesures: Le MBIGS qui évalue l'épuisement professionnel et le BHS qui évalue le désespoir.RÉSULTATS:Les analyses statistiques (EFA et CFA) ont révélé huit facteurs en fonction des différents facteurs de stress des agriculteurs: charge de travail et manque de temps, incertitude pour l’avenir et le marché financier, pression de la législation agricole, isolement social et géographique, soucis financiers, conflits avec associés ou membres de la famille, succession familiale de la ferme et interférence imprévisible avec le travail agricole. La cohérence interne des huit sous-échelles était satisfaisante. La corrélation entre ces huit dimensions et l'épuisement d'un côté et le désespoir de l'autre côté justifient la validité de l'échelle en fonction du critère.
HISTORIQUE DU POST 16/03/2017 :
FRANCHE-COMTÉ : Burn-out et suicide chez les agriculteurs : une étude a été menée avec 11 000 exploitants en Franche-Comté
Publié le 14 mars 2017 macommune.info*
Réunion d'information
En avril 2016, la Mutalité Sociale Agricole de Franche-Comté adressait un courrier à 11 000 exploitants agricoles de la région, demandant de répondre à une enquête sur les conditions de travail dans le monde agricole. Cette étude a été menée en partenariat avec le département de psychologie de l’université de Franche-Comté et l’ASEPT FC/B, autour du surmenage, du stress chez les non-salariés agricoles où tous les secteurs d’activité sont représentés.
A travers cette étude, il ne s’agissait pas de "faire des révélations" mais d’établir, grâce à une méthode rigoureuse, un diagnostic incontestable de la situation actuelle des exploitants agricoles de Franche-Comté.
Grâce aux nombreux retours, la MSA de Franche-Comté a pu établir les grandes catégories de "stresseurs" ayant plus ou moins un impact sur la santé (ex : charge de travail, inquiétudes financières). D’autres, comme les pressions des réglementations agricoles, la transmission familiale de l’exploitation, ne sont pas liés aux tensions psychologiques ressenties.
Le suicide frappe particulièrement les exploitants agricoles, en France comme ailleurs. Mais par-delà cette réalité dramatique, quels facteurs sont associés au risque de suicide ? Dans cette étude la MSA de Franche-Comté s'est penchée sur deux indicateurs de santé psychologique pouvant conduire au suicide à savoir le burn-out et la dépression.
Un échange avec les professionnels viendra enrichir/discuter les premiers résultats de ce travail :
Le 20 mars 2017 à Valdahon à 14h - Espace Ménétrier 16 rue de l’Eglise – 25800 Valdahon
Le 24 mars 2017 à Salins les Bains à 14h - Salles des communes (1er étage) Avenue du général De Gaulle – 39110 Salins-les-Bains
Le 3 avril à Scey sur Saône à 14h - salle de Justice de Paix (Mairie de Scey sur Saône) - 24 avenue des Pâtis - 70360 Scey sur Saône et Saint Albin.
Alexane
agriculture, msa, stress, suicide
* http://www.macommune.info/article/burn-out-et-suicide-chez-les-agriculteurs-une-etude-a-ete-menee-avec-11-000-exploitants-en-f
L'Est Républicain
Franche-Comté - Ouverture Franche-Comté, mardi 21 mars 2017, p. Franche-Comté2
Un paysan sur six au bord de la crise de nerfs
Stress, détresse, mal-être, burn-out voire suicide. Autant de questions rarement explorées s’agissant du monde agricole.
Première du genre en France, une étude a été menée auprès des 11 000 professionnels agricoles de la région, à l’initiative de la MSA. Professeur de psychologie sociale à l’Université de Franche-Comté, Didier Truchot, qui a exploité les 2 400 questionnaires renvoyés, a présenté hier à Valdahon, dans le Doubs, ses conclusions devant une soixantaine de personnes concernées.
Épuisement
En croisant les différentes réponses données par les sondés aux 30 pages de questionnaire, l’enquête révèle que près d’un agriculteur sur quatre est menacé par le burn-out (cet état d’épuisement émotionnel proche de la dépression qui survient lorsque l’individu n’a plus les ressources pour répondre aux exigences de son travail).
Désespoir
S’agissant des 12 à 16,5 % (selon les professions agricoles) présentant un degré élevé de désespoir, ce taux augmente avec l’âge, s’avère plus élevé chez les femmes, les personnes vivant seules, dans un petit village et avec de faibles revenus.
À noter que pour les couples, le phénomène est moindre lorsque le conjoint travaille à l’extérieur de l’exploitation (« il y a en effet moins de conflits entre vie professionnelle et vie privée », relève Didier Truchot). Cette notion de désespoir est également beaucoup moins présente chez les personnes en agriculture ainsi que chez ceux qui ont des relations sociales régulières (vente à la ferme, accueil d’écoles, investissements associatifs, adhésion à une coopérative, etc.)
Les éleveurs en première ligne
Parmi les 16 professions agricoles concernées par l’enquête, l’élevage des bovins (viande) est celle qui expose le plus au burn-out. Viennent ensuite le bûcheronnage et l’entretien des paysages. Et, si le lait pour la vente industrielle arrive en 4e position (suivi par les céréales, 5e), le lait à comté n’est qu’en 13e position. La viticulture se classe 10e, le maraîchage 14e et l’arboriculture fruitière 16e , en queue de peloton.
Sources de stress
Principaux stresseurs : la charge de travail et le manque de temps, les soucis financiers, la conjoncture agricole internationale et les conflits entre associés ou familiaux.
Soutiens
« Plus encore que le soutien de la famille », révèle l’étude, « le soutien des collègues est primordial. Qu’il soit informatif, affectif et/ou matériel. C’est une ressource à cultiver. »
Première du genre en France, une étude a été menée auprès des 11 000 professionnels agricoles de la région, à l’initiative de la MSA. Professeur de psychologie sociale à l’Université de Franche-Comté, Didier Truchot, qui a exploité les 2 400 questionnaires renvoyés, a présenté hier à Valdahon, dans le Doubs, ses conclusions devant une soixantaine de personnes concernées.
Épuisement
En croisant les différentes réponses données par les sondés aux 30 pages de questionnaire, l’enquête révèle que près d’un agriculteur sur quatre est menacé par le burn-out (cet état d’épuisement émotionnel proche de la dépression qui survient lorsque l’individu n’a plus les ressources pour répondre aux exigences de son travail).
Désespoir
S’agissant des 12 à 16,5 % (selon les professions agricoles) présentant un degré élevé de désespoir, ce taux augmente avec l’âge, s’avère plus élevé chez les femmes, les personnes vivant seules, dans un petit village et avec de faibles revenus.
À noter que pour les couples, le phénomène est moindre lorsque le conjoint travaille à l’extérieur de l’exploitation (« il y a en effet moins de conflits entre vie professionnelle et vie privée », relève Didier Truchot). Cette notion de désespoir est également beaucoup moins présente chez les personnes en agriculture ainsi que chez ceux qui ont des relations sociales régulières (vente à la ferme, accueil d’écoles, investissements associatifs, adhésion à une coopérative, etc.)
Les éleveurs en première ligne
Parmi les 16 professions agricoles concernées par l’enquête, l’élevage des bovins (viande) est celle qui expose le plus au burn-out. Viennent ensuite le bûcheronnage et l’entretien des paysages. Et, si le lait pour la vente industrielle arrive en 4e position (suivi par les céréales, 5e), le lait à comté n’est qu’en 13e position. La viticulture se classe 10e, le maraîchage 14e et l’arboriculture fruitière 16e , en queue de peloton.
Sources de stress
Principaux stresseurs : la charge de travail et le manque de temps, les soucis financiers, la conjoncture agricole internationale et les conflits entre associés ou familiaux.
Soutiens
« Plus encore que le soutien de la famille », révèle l’étude, « le soutien des collègues est primordial. Qu’il soit informatif, affectif et/ou matériel. C’est une ressource à cultiver. »