Expérimentation/ Avec StopBlues, Don’t worry, be appli
Pour
prévenir les souffrances psychiques et le risque suicidaire, l’Inserm
lance une application mobile et un site Internet dont l’intérêt sera
évalué dans plusieurs communes de France, dont Saint-Denis. Initialement
prévu pour être disponible début février, un problème d'ordre technique
survenu le 31 janvier a retardé le lancement du projet d'environ trois
semaines.
Il y a des jours comme ça, où ça ne va pas. C’est la déprime, le moral dans les chaussettes, les idées noires… « C’est quelque chose qui peut arriver à tout le monde. D’ailleurs, ça arrive à tout le monde », relativise d’emblée Kathleen Turmaine, chargée de recherche auprès de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). En fonction de chacun, ce mal-être peut s’exprimer de différentes façons : anxiété, tristesse, fatigue, troubles du sommeil, sentiment d’échec, d’inutilité, dévalorisation, isolement…
Mais aussi banal et fréquent que soit ce phénomène, il faut être vigilant. « Parfois ces situations ne peuvent pas être surmontées seul et nécessitent une intervention extérieure pour éviter de rentrer dans un cercle infernal où on se retrouve à aller de plus en plus mal. » Et c’est justement tout l’enjeu de l’outil numérique « StopBlues » que de chercher à prévenir la souffrance psychologique, la dépression et plus encore le risque suicidaire, qui occasionne chaque année en France près de 11 000 décès et pas moins de 200 000 tentatives.
Aux côtés de 41 autres collectivités et communes de France, de la petite bourgade à la grosse agglomération, Saint-Denis s’est portée volontaire pour expérimenter pendant 18 mois cette solution interactive. Non pas parce que le taux de suicide est sur le territoire particulièrement élevé – c’est même l’inverse, la Seine-Saint Denis compte parmi les départements où le taux de suicide est le plus bas – mais parce qu’« il y a un enjeu à communiquer autour de la question des souffrances psychiques », estime Stéphane Jung, coordinateur du Conseil local de santé mentale.
Si cet outil de e-santé a été pensé pour offrir des solutions pour la population en général, il peut aussi être une ressource pour les personnels des Maisons de quartier, des administrations, des associations, qui, sans être des structures de soins, peuvent être confrontées dans leur quotidien à l’expression de ces souffrances, sans trop savoir quoi dire, quoi faire ou vers qui orienter quelqu’un qui manifestement ne va pas bien.
« Donner de l’information et renseigner aussi bien les personnes concernées que leur entourage, pour comprendre ce qu’est le mal-être, en connaître les signes, les causes et avoir une idée des actions possibles à mettre en place », c’est, comme l’explique Kathleen Turmaine, l’une des vocations du projet StopBlues. Initialement prévu pour être disponible début février, un problème d'ordre technique a obligé l'Inserm à retarder son lancement d'environ trois semaines.
Élaboré avec des psychiatres et entièrement financé par les pouvoirs publics, via Santé Publique France, il repose sur la mise à disposition d’une application mobile et d’un site Internet www.stopblues.fr, accessibles gratuitement depuis n’importe quel ordinateur, tablette ou smartphone. En s’y connectant, l’utilisateur accède à une panoplie de vidéos et d’outils pour s’informer sur le blues, le mal-être et la souffrance psychique. Il est également possible de se créer un compte pour s’auto-évaluer, bénéficier de conseils personnalisés et mieux repérer les ressources médicales ou médico-sociales qui se trouvent à proximité. À ces fonctionnalités s’ajoutent différents trucs et astuces pour améliorer son état psychologique : exercice de relaxation, introduction à la méditation et autres petits jeux pour focaliser son attention.
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