article Les antidépresseurs plus efficaces que le placebo, confirme « The Lancet »
22.02.2018 https://www.lequotidiendumedecin.fr*
Largement prescrits à travers le monde dans les troubles
dépressifs majeurs, les antidépresseurs ont suscité de longue date des
doutes quant à leur efficacité et leur acceptabilité, rappellent dans
« The Lancet » les auteurs d'une méta analyse incluant un total de 116 477 participants.
Tous les antidépresseurs font mieux que le placebo, mais avec une efficacité faible à modérée selon les molécules, conclut l'équipe dirigée par le Dr Andrea Cipriani, psychiatre à Oxford, d'après l'analyse 522 essais randomisés double aveugle.
Ce gros travail est une version actualisée sur 21 molécules couramment prescrites par rapport à leur analyse précédente qui portait sur 12 d'entre elles. Près de 80 % de l'ensemble des essais (n = 409) étaient soutenus par les laboratoires pharmaceutiques et cette récente analyse totalise la plus grande proportion de données non publiées (274 essais, 52 %).
Reflet de la population typique en pratique
Dans ce travail, l'efficacité était définie par une réduction de ≥ 50 % du score total de dépression mesurée à 8 semaines de traitement sur une échelle standardisée. L'acceptabilité était définie par la proportion d'abandon de traitement à 8 semaines, quelle qu'en soit la raison.
La méta analyse s'est focalisée sur les troubles dépressifs majeurs de l'adulte, excluant les troubles bipolaires, les dépressions psychotiques, les dépressions résistantes, et aussi les patients ayant une maladie grave concomitante.
« Nos travaux sont pertinents pour les patients présentant un premier ou un second épisode dépressif majeur, la population typique vue en pratique », explique le Dr Andrea Cipriani, auteur principal.
Des différences d'efficacité et d'acceptabilité
Des différences notables existent entre les molécules, certains antidépresseurs étant plus efficaces que d'autres. L'agomélatine, l'amitryptiline, l'escitalopram, la mirtazapine, la paroxétine, la velafaxine et la vortioxtine se sont avérés les plus efficaces, tandis que la fluoxétine, la fluvoxamine, la reboxétine et la trazodone l'étaient le moins. « La majorité des antidépresseurs les plus efficaces ne sont plus sous brevet et sont disponibles en générique », souligne « The Lancet » dans un communiqué de presse.
L'acceptabilité est variable entre les molécules, l'agomélatine, le citalopram, l'escitalopram, la fluoxétine, la sertraline et la vortioxétine étant le mieux tolérés, alors que l'amitryptiline, la clomipramine, la duloxétine, la fluvoxamine, la reboxétine, la trazodone et la venlafaxine l'étant le moins.
Contraste avec l'enfant et l'adolescent
Les auteurs font remarquer que ces résultats chez l'adulte contrastent avec une analyse similaire chez l'enfant et l'adolescent, qui concluait à la probable seule efficacité de la fluoxétine. Cette différence pourrait être due à des causes et des mécanismes physiopathologiques différents, suggèrent les auteurs. Compte tenu du petit nombre d'études disponibles dans cette population, « Il y a une grosse incertitude quant aux risques et aux bénéfices d'utiliser des antidépreseurs pour le traitement de la dépression chez les enfants et les adolescents », note « The Lancet ».
Médicament ou pas, individualiser toujours
Comme le fait remarquer le Dr Cipriani, chez l'adulte, « les antidépresseurs sont des médicaments efficaces, mais, malheureusement, près d'un tiers des patients avec une dépression ne sont pas répondeurs. Avec une efficacité allant de faible à modérée pour les antidépresseurs disponibles, il est clair qu'il y a encore besoin d'améliorer davantage les traitements ».
Selon le psychiatre britannique, « les antidépressurs peuvent être un outil efficace pour traiter la dépression majeure, mais cela ne signifie pas nécessairement que les antidépresseurs devraient être la première ligne de traitement. Les médicaments devraient toujours être envisagés parmi d'autres options, comme les thérapies psychologiques, quand elles sont disponibles. Les patients devraient être informés des bénéfices potentiels des antidépresseurs et toujours discuter avec leur médecin sur le traitement le plus adapté pour eux de façon individuelle ».
Tous les antidépresseurs font mieux que le placebo, mais avec une efficacité faible à modérée selon les molécules, conclut l'équipe dirigée par le Dr Andrea Cipriani, psychiatre à Oxford, d'après l'analyse 522 essais randomisés double aveugle.
Ce gros travail est une version actualisée sur 21 molécules couramment prescrites par rapport à leur analyse précédente qui portait sur 12 d'entre elles. Près de 80 % de l'ensemble des essais (n = 409) étaient soutenus par les laboratoires pharmaceutiques et cette récente analyse totalise la plus grande proportion de données non publiées (274 essais, 52 %).
Reflet de la population typique en pratique
Dans ce travail, l'efficacité était définie par une réduction de ≥ 50 % du score total de dépression mesurée à 8 semaines de traitement sur une échelle standardisée. L'acceptabilité était définie par la proportion d'abandon de traitement à 8 semaines, quelle qu'en soit la raison.
La méta analyse s'est focalisée sur les troubles dépressifs majeurs de l'adulte, excluant les troubles bipolaires, les dépressions psychotiques, les dépressions résistantes, et aussi les patients ayant une maladie grave concomitante.
« Nos travaux sont pertinents pour les patients présentant un premier ou un second épisode dépressif majeur, la population typique vue en pratique », explique le Dr Andrea Cipriani, auteur principal.
Des différences d'efficacité et d'acceptabilité
Des différences notables existent entre les molécules, certains antidépresseurs étant plus efficaces que d'autres. L'agomélatine, l'amitryptiline, l'escitalopram, la mirtazapine, la paroxétine, la velafaxine et la vortioxtine se sont avérés les plus efficaces, tandis que la fluoxétine, la fluvoxamine, la reboxétine et la trazodone l'étaient le moins. « La majorité des antidépresseurs les plus efficaces ne sont plus sous brevet et sont disponibles en générique », souligne « The Lancet » dans un communiqué de presse.
L'acceptabilité est variable entre les molécules, l'agomélatine, le citalopram, l'escitalopram, la fluoxétine, la sertraline et la vortioxétine étant le mieux tolérés, alors que l'amitryptiline, la clomipramine, la duloxétine, la fluvoxamine, la reboxétine, la trazodone et la venlafaxine l'étant le moins.
Contraste avec l'enfant et l'adolescent
Les auteurs font remarquer que ces résultats chez l'adulte contrastent avec une analyse similaire chez l'enfant et l'adolescent, qui concluait à la probable seule efficacité de la fluoxétine. Cette différence pourrait être due à des causes et des mécanismes physiopathologiques différents, suggèrent les auteurs. Compte tenu du petit nombre d'études disponibles dans cette population, « Il y a une grosse incertitude quant aux risques et aux bénéfices d'utiliser des antidépreseurs pour le traitement de la dépression chez les enfants et les adolescents », note « The Lancet ».
Médicament ou pas, individualiser toujours
Comme le fait remarquer le Dr Cipriani, chez l'adulte, « les antidépresseurs sont des médicaments efficaces, mais, malheureusement, près d'un tiers des patients avec une dépression ne sont pas répondeurs. Avec une efficacité allant de faible à modérée pour les antidépresseurs disponibles, il est clair qu'il y a encore besoin d'améliorer davantage les traitements ».
Selon le psychiatre britannique, « les antidépressurs peuvent être un outil efficace pour traiter la dépression majeure, mais cela ne signifie pas nécessairement que les antidépresseurs devraient être la première ligne de traitement. Les médicaments devraient toujours être envisagés parmi d'autres options, comme les thérapies psychologiques, quand elles sont disponibles. Les patients devraient être informés des bénéfices potentiels des antidépresseurs et toujours discuter avec leur médecin sur le traitement le plus adapté pour eux de façon individuelle ».