mercredi 13 novembre 2019

ETUDE RECHERCHE Analyse de programmes communautaires de santé pour hommes organisés dans plusieurs pays anglo-saxons

D’après article publié sur doctissimo.fr* Ecrit par: AFP/RelaxnewsAgence de Presse

Movember : une étude canadienne formule des recommandations pour mieux promouvoir la santé des hommes
  
L'étude se base sur l'analyse de programmes communautaires de santé pour hommes organisés dans plusieurs pays anglo-saxons (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Etats-Unis..).

Le mois de novembre est placé sous le signe du mouvement Movember, créé en Australie il y a 16 ans et adopté par la France depuis huit ans. Movember... en apparence des hommes qui se laissent pousser la moustache. Mais moins pour le style que pour promouvoir la santé masculine.

Chaque année, l'événement vise à en effet à renforcer la prévention et à améliorer la prise en charge des hommes autour de trois axes spécifiques : le cancer des testicules, le cancer de la prostate et la santé mentale (en mettant notamment l'accent sur la prévention du suicide chez les hommes).
Dans une recherche disponible sur le site en ligne du journal Health Promotion International, John Oliffe, professeur de sciences infirmières à l'université de la Colombie-Britannique (Canada), et son équipe délivrent des conseils visant à améliorer la prévention des maladies masculines. L'étude se base sur l'analyse de plusieurs communautaires de santé pour hommes organisés dans plusieurs pays anglo-saxons (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Etats-Unis..)
"Les hommes ont tendance à éviter les services médicaux cliniques et les programmes de soins de santé formels, au profit des programmes communautaires. Mais tous les programmes ne se valent pas. Notre recherche montre que ceux qui réussissent sont ceux qui reconnaissent et s'adaptent aux forces sociales qui affectent uniquement les hommes", expliquent les chercheurs dans un communiqué.
Créer des espaces "sûrs" pour inciter les hommes à parler

L'examen de ces différents programmes a permis aux auteurs de l'étude d'identifier plusieurs critères efficaces pour encourager les hommes à s'impliquer dans le suivi de leur santé, tels que l'organisation d'activités physiques ou récréatives. C'est le cas de Men's Sheds, un programme proposé (entre autres) au Canada et en Australie, qui attire les hommes grâce à une offre diverse d'activités : jardinage, menuiserie, tutoriels informatiques, compétitions sportives...

Les auteurs de l'étude plaident également en faveur des groupes de soutien : "Beaucoup d'hommes sont réticents à parler de problèmes de santé ou de problèmes personnels, mais les programmes- comme les groupes de soutien pour le cancer de la prostate- peuvent élargir leur zone de confort en créant des espaces sûrs pour partager des expériences et discuter de sujets sensibles", explique le Pr Oliffe.

Les autres pistes évoquées dans cette recherche concernent une meilleure connaissance par les patients concernés des symptômes de leur maladie et notamment tout ce qui touche à la santé mentale, afin de lutter contre la stigmatisation sociale (par exemple celle associée au suicide).

Enfin, l'étude insiste sur la nécessité de fournir une vision claire des objectifs des programmes : "Ils doivent proposer des avantages tangibles et des leaders solides et coopératifs. Le programme Dads in Gear, conçu pour aider les pères à cesser de fumer, a par exemple recruté des participants en leur offrant des repas et des services gratuits de garde d'enfants. L'accent a été mis sur la nécessité pour les participants de travailler activement pour leur bien-être et a encouragé les hommes à maintenir leurs pratiques saines de façon autonome après avoir terminé le programme", détaillent les chercheurs.

Créé le 12 novembre 2019

Sources :

Community-based men’s health promotion programs: eight lessons learnt and their caveats - John L Oliffe et al. - Health Promotion International, Published: 11 October 2019 ( accessible en ligne)

https://www.doctissimo.fr/sante/news/Movember-une-etude-canadienne-formule-des-recommandations-pour-mieux-promouvoir-la-sante-des-hommes