vendredi 15 novembre 2019

CANADA étude sur la santé et le bien-être des hommes québécois : Un homme en détresse écouterait plus son médecin que ses proches

Un homme en détresse écouterait plus son médecin que ses proches
ici.radio-canada.ca/*2019-11-14

Une étude sur la santé et le bien-être des hommes québécois révèle qu'un homme sera plus enclin à se faire aider sur le plan psychosocial lorsque la suggestion lui vient de son médecin, plutôt que de sa conjointe, son conjoint ou ses amis.

Ce sondage a été mené à l'automne 2018 par la firme SOM auprès de 1542 hommes sur l'ensemble du territoire de la province dans un premier temps, et à Montréal dans un deuxième temps. Il s'agit d'une initiative du Regroupement provincial en santé et en bien-être des hommes et du Pôle d'expertise et de recherche en santé et bien-être des hommes.

Le Regroupement a présenté les conclusions de cette étude, jeudi, au Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux (CIUSSS) de Montréal.

Parmi les faits saillants du sondage, un chiffre retient l'attention : 22 % des hommes interrogés seraient en situation de détresse psychologique probable, selon l'échelle de détresse psychologique en six points. Cette échelle mesure la fréquence d'états tels que la nervosité, la fatigue, le sentiment d'être déprimé, agité, incapable de tenir en place, bon à rien ou désespéré.

Les hommes sont près de quatre fois plus nombreux à s'enlever la vie que les femmes au Québec, a rappelé Janie Houle, qui est l'une des chercheuses à avoir mené cette étude.

Professeure à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), Mme Houle est également membre du Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
Internet à la rescousse

Au micro de Midi Info sur les ondes d'ICI Première, jeudi, Janie Houle a expliqué qu'il importe d'identifier ce qui empêche les hommes en détresse à aller chercher de l'aide appropriée.

Certains hommes ne connaissent tout simplement pas l'existence de ressources dans leur région, a expliqué en substance la chercheuse. Pour leur faciliter la tâche, un site Internet les regroupant devrait être instauré.

Mme Houle rappelle aussi l'existence de la ligne téléphonique Info-Santé 811, un service gratuit et confidentiel offert 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

D'autres hommes font preuve de scepticisme quant à la pertinence et à l'efficacité de l'aide psychosociale. Ils n'ont pas l'impression que ça va vraiment aider, a affirmé Janie Houle, qui croit qu'il faut expliquer aux hommes ce que sont les différentes ressources en santé mentale et à quoi elles servent.
Peu portés à consulter

Les hommes n'ont rencontré un intervenant psychosocial que dans une proportion de 10 % parmi les répondants au sondage. En revanche, près des trois quarts des répondants ont dit avoir consulté un médecin de famille ou un spécialiste au cours de la dernière année.

Et il ressort de cette étude que les médecins, et surtout les médecins de famille qui sont le plus souvent consultés, sont ceux qui exercent le plus d'influence sur les hommes quand vient le temps de les persuader de se faire aider sur le plan psychosocial.

Ainsi, selon les résultats de l'étude, la probabilité de consulter un intervenant s'élevait à 7,7 sur 10 lorsque la suggestion venait du médecin contre 6,8 sur 10 lorsqu'elle venait de la conjointe ou du conjoint.

Lorsqu'un homme reçoit cette suggestion de la part de ses amis, la probabilité qu'il se décide à consulter est de 6 sur 10.

Le Regroupement recommande par conséquent de mener des actions de sensibilisation auprès des médecins pour qu'ils prennent conscience de ce rôle privilégié qu'ils ont auprès de leur clientèle masculine.

L'étude révèle aussi que les hommes se décident à solliciter de l'aide psychosociale lorsqu'ils prennent conscience que leur problème a un impact sur leur enfant, ou encore s'ils pensent au suicide.

Les situations pour lesquelles les hommes sont les plus susceptibles de consulter sont celles où ils constatent que leur problème a un impact sur leur enfant, ou encore s’ils pensaient au suicide.

Coût et accessibilité

Il ressort aussi de l'étude que le coût, et l'accessibilité des services, comme les heures d'ouverture, sont les deux facteurs qui incitent le plus les hommes à se tourner vers une ressource, ou un intervenant.

Dans le cas des anglophones, c'est la possibilité d'obtenir des services en anglais qui est l'élément déterminant.

Les résultats du sondage illustrent aussi que les hommes ont besoin d'être rassurés et de savoir à quoi s'attendre avant d'aller vers une ressource, est-il aussi dit dans l'étude.

La marge d’erreur du sondage est de 2,9 % à un niveau de confiance de 95 %.

La publication des résultats de ce sondage s'inscrit dans le cadre de la sixième édition de la Semaine québécoise pour la santé et le bien-être des hommes, qui s'est amorcée lundi dernier.

Besoin d'aide pour vous ou un proche?
Ligne québécoise de prévention du suicide : 1 866 APPELLE (277-3553).
Ce service est disponible partout au Québec, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Le nouveau site commentparlerdusuicide.com (Nouvelle fenêtre) outillera les personnes qui veulent parler du sujet.

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