Actualité Santé publique
Date de publication 15 avril 2019 www.iledefrance.ars.sante.fr*
L’ARS Île-de-France accompagne le centre hospitalier de Plaisir (78) dans le déploiement de VigilanS, dispositif innovant de prévention de la récidive suicidaire.
La survenue d’une tentative de suicide multiplie par quatre le risque de suicide ultérieur. Pour prévenir ce risque, le maintien du contact avec les personnes est l’un des modes d’intervention les plus efficaces.
Dans son Projet régional de santé, l’ARS Île-de-France s’est fixé comme objectif de disposer d’une organisation de recontact dans chaque département francilien d’ici 2022.
C’est la raison d'être du dispositif VigilanS, initialement déployé dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, puis dans plusieurs régions françaises.
Dans les Yvelines, le projet est financé par l’ARS Île-de-France et porté par le Dr Cécile Omnes, praticien hospitalier, psychiatre au CH de Plaisir.
VigilanS 78
VigilanS 78 repose sur une équipe de professionnels : praticien hospitalier psychiatre, infirmière, psychologue, cadre de santé, assistante médico-administrative.
Concrètement, l’équipe médicale hospitalière propose aux patients ayant effectué un geste suicidaire de bénéficier du dispositif de recontact à leur sortie des services d’urgences ou de toute autre structure de soins hospitalière. Ils reçoivent alors un document d’information et une carte comportant le numéro de téléphone de VigilanS 78, à contacter en cas de besoin.
La cellule VigilanS contacte les patients entre 10 et 21 jours après leur sortie des services de soins et met en place le suivi téléphonique pour une durée de six mois. Selon l’évaluation du risque de passage à l’acte suicidaire, plusieurs niveaux croissants d’intervention peuvent être décidés depuis la poursuite du contact téléphonique jusqu’à la mobilisation du SAMU pour une intervention au domicile.
Tous les patients sont rappelés à l’issue de la période des six mois pour faire un bilan. Une nouvelle période de veille de six mois pourra être proposée si nécessaire.
En parallèle, les médecins traitants ou référents sont informés de l’entrée de leur patient dans le dispositif VigilanS et bénéficient d’une ligne téléphonique dédiée pour les accompagner dans la gestion de la crise suicidaire.
Chiffres clés
En Île-de-France, 751 décès par suicide ont été déclarés en 2015, dont 146 dans les Yvelines (Source : Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès)
1370 hospitalisations pour tentatives de suicides en 2016 dans les Yvelines
https://www.iledefrance.ars.sante.fr/le-dispositif-de-prevention-du-suicide-vigilans-deploye-dans-les-yvelines
1er post 18/04/2019
MàJ
Suicide : du lien au bout du fil
08/11/2019 https://www.espaceinfirmier.fr*
La
cellule d’écoute et de veille active contre le suicide, au sein du
dispositif VigilanS 78, a ouvert au printemps. Son action de prévention
du risque de récidive complète le suivi de ville et des centres
médico-psychologiques.
Dans les locaux du CH
de Plaisir (78), une « VigilanSeuse » est au téléphone avec une
personne hospitalisée dix jours plus tôt au CH de Rambouillet, après une
tentative de suicide (TS). Elle fait le point avec son interlocuteur :
a-t-il consulté le psychiatre qui le suit, comme prévu lors de sa sortie
des urgences ? Durant l’entretien, la professionnelle de santé évalue
le risque suicidaire du patient. « Si nous nous trouvons en présence d’une personne encore très en difficulté, nous l’orientons au plus vite, explique Olivia Barasino, médecin coordonnatrice du dispositif. Si
nous estimons qu’il y a un risque de suicide immédiat, nous déclenchons
les secours, en contactant le Samu. En cas d’urgence relative,
c’est-à-dire quand une consultation est nécessaire dans les vingt-quatre
heures, nous faisons en sorte que le patient se rende aux urgences. Si
un proche est près de lui, nous lui demandons d’emmener le patient aux
urgences. Sinon, nous appelons une ambulance. » Pour un patient
fragile ne nécessitant pas de soins immédiats, l’équipe de VigilanS 78
lui demande son accord pour le mettre en lien avec un psychiatre libéral
ou un CMP.
Une veille active de six moisL’équipe des Yvelines veille actuellement une centaine de patients, pour une période de six mois. À leur sortie des urgences, les patients ayant effectué une TS sont sollicités par l’équipe. S’ils intègrent le dispositif VigilanS, le numéro vert de la cellule leur est remis. L’équipe est pour le moment joignable la journée en semaine. Lors des horaires de fermeture, un répondeur dit aux correspondants à quelles structures s’adresser en cas d’urgence. Les numéros ayant appelé le standard sont recontactés dès réouverture des bureaux de VigilanS 78.
La littérature scientifique précise que c’est pendant les six mois suivant la TS, et particulièrement durant le premier, qu’une récidive est le plus à craindre. Tous les patients intégrés à VigilanS 78 sont appelés six mois après leur sortie des urgences. Les personnes considérées comme les plus à risque reçoivent un coup de fil supplémentaire, dix jours après leur passage aux urgences. Il s’agit des mineurs, des personnes âgées, de celles ayant une addiction à l’alcool associée, ou ayant fait un geste suicidaire grave ayant nécessité une hospitalisation en réanimation, ainsi que les personnes ayant déjà des antécédents de TS.
Pour parvenir à joindre les patients, trois appels successifs sont réalisés, à des jours et à des créneaux horaires différents. S’ils restent injoignables, une carte postale leur est envoyée. Il s’agit d’établir un lien personnalisé avec le patient. « Nous avons fait des recherches dans notre stock personnel de photographies pour les illustrations, précise Magalie Lio, cadre de santé de l’équipe. Nous avons rédigé des formules simples pour demander au patient comment il va, lui souhaiter un bon rétablissement. Certains nous recontactent après réception de la carte. »
Au terme de chaque conversation téléphonique, un compte-rendu est envoyé au professionnel suivant le patient. « Les personnes peuvent nous dire des choses dont ils n’ont pas parlé à leur médecin, leur psychologue ou leur psychiatre, précise Olivia Barasino. D’où l’importance du réseau. Nous sommes là pour replacer le patient dans sa prise en charge existante quand il y en a une, ou l’amener vers le réseau de soins quand il n’est pas suivi. »
Marie-Capucine Diss
Une veille active de six moisL’équipe des Yvelines veille actuellement une centaine de patients, pour une période de six mois. À leur sortie des urgences, les patients ayant effectué une TS sont sollicités par l’équipe. S’ils intègrent le dispositif VigilanS, le numéro vert de la cellule leur est remis. L’équipe est pour le moment joignable la journée en semaine. Lors des horaires de fermeture, un répondeur dit aux correspondants à quelles structures s’adresser en cas d’urgence. Les numéros ayant appelé le standard sont recontactés dès réouverture des bureaux de VigilanS 78.
La littérature scientifique précise que c’est pendant les six mois suivant la TS, et particulièrement durant le premier, qu’une récidive est le plus à craindre. Tous les patients intégrés à VigilanS 78 sont appelés six mois après leur sortie des urgences. Les personnes considérées comme les plus à risque reçoivent un coup de fil supplémentaire, dix jours après leur passage aux urgences. Il s’agit des mineurs, des personnes âgées, de celles ayant une addiction à l’alcool associée, ou ayant fait un geste suicidaire grave ayant nécessité une hospitalisation en réanimation, ainsi que les personnes ayant déjà des antécédents de TS.
Pour parvenir à joindre les patients, trois appels successifs sont réalisés, à des jours et à des créneaux horaires différents. S’ils restent injoignables, une carte postale leur est envoyée. Il s’agit d’établir un lien personnalisé avec le patient. « Nous avons fait des recherches dans notre stock personnel de photographies pour les illustrations, précise Magalie Lio, cadre de santé de l’équipe. Nous avons rédigé des formules simples pour demander au patient comment il va, lui souhaiter un bon rétablissement. Certains nous recontactent après réception de la carte. »
Au terme de chaque conversation téléphonique, un compte-rendu est envoyé au professionnel suivant le patient. « Les personnes peuvent nous dire des choses dont ils n’ont pas parlé à leur médecin, leur psychologue ou leur psychiatre, précise Olivia Barasino. D’où l’importance du réseau. Nous sommes là pour replacer le patient dans sa prise en charge existante quand il y en a une, ou l’amener vers le réseau de soins quand il n’est pas suivi. »
Marie-Capucine Diss
Suicide : la prévention sur le pontA lire dans « L'Infirmière magazine », n° 309 Réservé aux abonnés |