mardi 25 septembre 2018

MANIFESTATION Séguinière (49) 9/10/2018 ciné-débat

D'après article « Une période ambivalente »
dans Le Courrier de l'Ouest,  Cholet  vendredi 21 septembre 2018
Fabienne SUPIOT
Interview. Un ciné-débat autour du suicide des adolescents est organisé le mardi 9 octobre à La Séguinière, à 20 heures. Le Dr Juchereau, pédiatre, participera aux échanges.
Mardi 9 octobre à l'espace Prévert de La Séguinière à 20 heures, le Groupe Mauges Prévention Suicide, animé par la Mutualité sociale agricole (MSA) proposera un ciné-débat autour du film documentaire « La Dernière tentation » de Claude Couderc. Un film qui traite plus particulièrement du suicide des jeunes. La projection sera suivie d'un échange avec Marie-Madeleine Chevallier, membre de l'association « Au coeur des Flots »; Séverine Ablain Simon et Loïc Portais, représentants de la Maison des ados de Cholet et le Dr Michel Juchereau. Pédiatre, ancien chef de service au centre hospitalier de Fontenay-le-Comte, ce dernier a accepté de répondre aux questions du Courrier de l'Ouest.
À quel âge devient-on adolescent ?
Michel Juchereau : « C'est difficile de répondre à cette question. Ceux que j'ai suivis faisaient leur puberté aux alentours de 9-10 ans pour les filles et 10-11 ans pour les garçons. Après, cela peut durer jusqu'à 18 ans, voire plus ! »
Quelles sont les caractéristiques de cette période ?
« C'est une situation intermédiaire qui met l'enfant face à un double enjeu. Il doit quitter la sécurité des parents qu'il aime tout en faisant sa place au sein d'un groupe (d'amis). Il doit aussi s'affirmer comme un être sexué avec la transformation de son corps. C'est ce qui explique un comportement ambivalent. On claque la porte au nez de ses parents et juste après, on a envie de les revoir. On est adorable et juste après insupportable. On est à la fois trop près (peur d'être étouffé) et trop loin (peur d'être abandonné) d'eux. »
Est-ce forcément une période de crise ?
« Non. Pour 30 % des enfants, cela va se passer sans problème. Ils vont se débrouiller tout seuls. »
Faut-il forcément s'inquiéter face à des comportements excessifs ?
« Dans 60 % des cas, les portes claquent, il y a des maux de tête, une baisse du rendement scolaire... À ce moment-là, il faut comprendre qu'ils ne sont pas malades mais ont un passage difficile. Le mieux est de les envoyer vers un lieu d'écoute, comme la Maison des ados, où des professionnels les recevront. Cela ne relève pas forcément d'une aide psychologique ! Il faut juste les aider à mettre de la parole sur ce qui leur arrive et à cette période-là, les parents sont les plus mal placés pour écouter. »
Dans quels cas y-a-t-il un risque qu'ils basculent vers une tentative de suicide ?
« Cela représente 10 % des cas environ. Plusieurs signes peuvent alerter. Quand l'adolescent se met à refuser d'aller à l'école, qu'il cesse de pratiquer une activité sportive qu'il adorait, qu'il change radicalement de look, qu'il souffre de douleurs psychosomatiques, de troubles du sommeil sévères ou qu'il a des problèmes avec la justice. Qu'il parle régulièrement de la mort aussi. Quand on cherche dans le passé de ces adolescents, on trouve souvent une rupture qui explique cette fragilité : agression sexuelle, séparation parentale. Quelle que soit la situation, il faut aiguiller l'enfant vers une prise en charge adaptée. À la Maison des ados, ils trouveront aussi des personnes qui sauront les aiguiller vers les services qui pourront les aider. »
Gratuit. Renseignements : 02 41 31 75 45 ou agencemaugescholetais.blf@msa49.msa.fr