jeudi 27 septembre 2018

AUTOUR DE LA QUESTION CANADA ETUDE RECHERCHE Troubles d’anxiété et de dépression : une étude de l’UQAM révèle que la personnalisation et la flexibilité des soins sont essentielles

Communiqués de presse : Troubles d’anxiété et de dépression : une étude de l’UQAM révèle que la personnalisation et la flexibilité des soins sont essentielles
Source : salledepresse.uqam.ca/*
Le 24 septembre 2018 – La pratique des CLSC consistant à fixer dès le début d’un épisode de soins un nombre limité de rencontres aux personnes souffrant de troubles anxieux et de dépression est problématique pour celles-ci. De plus, cette pratique ne fait pas consensus auprès des professionnels. C’est ce qu’ont constaté les chercheurs au terme de la première phase de l’étude Savoirs partagés, menée par la professeure Janie Houle du Département de psychologie  de l’UQAM. Ils émettent également des recommandations pour améliorer l’efficacité des traitements offerts, notamment une personnalisation des soins et une plus grande flexibilité.
Le choc de l’annonce et la logique comptable
Les usagers participant à cette étude (désignés comme pairs chercheurs, puisqu’ils ont été recrutés et formés afin d’intégrer l’équipe de recherche) ont rapporté avoir été troublés d’apprendre, d’entrée de jeu, qu’ils avaient un nombre limité de rencontres avec le professionnel. Cette pratique a engendré une pression à se rétablir rapidement et un sentiment d’incompétence s’ils n’y arrivaient pas dans le temps imparti. De plus, limiter le nombre de rencontres donne l’impression que les soins ne sont pas axés sur la personne et sur ses besoins, mais qu’ils sont plutôt régis par des contraintes budgétaires et institutionnelles.
L’absence de consensus
Pour certains professionnels, il est possible d’obtenir de bons résultats en un nombre limité de rencontres (entre 10 et 15 selon le CLSC). Le fait que l’intervention ait un début et une fin préétablie aurait un effet structurant. Toutefois, d’autres sont plus critiques à l’égard des interventions de courte durée. Ces professionnels ont le sentiment qu’ils ne peuvent pas toujours donner le service qui serait requis en fonction de leur évaluation de l’état de la personne et de ses besoins. Ils mettent parfois un terme aux services offerts, bien qu’ils observent que la personne soit encore fragile.
Recommandations : au-delà de l’apaisement des symptômes
Les interventions de courte durée devraient, selon l’équipe de Savoirs partagés, non seulement produire un apaisement des symptômes et une amélioration du niveau de fonctionnement de la personne, mais également susciter l’espoir, développer la confiance, mettre en action et assurer un réseautage. Il est ainsi recommandé que la fin de l’épisode de services soit déterminée, non pas en fonction d’un nombre précis de séances, mais plutôt lorsque ces indicateurs (apaisement, fonctionnement, espoir, confiance, activation et réseautage) seront présents et que la personne sentira qu’elle a obtenu une réponse satisfaisante au besoin qui l’avait amené à consulter. Enfin, du point de vue de tous les acteurs, la flexibilité et la personnalisation des soins sont essentielles.
Le croisement des savoirs
Savoirs partagés est réalisée par une équipe composée de chercheurs universitaires provenant de cinq universités canadiennes, de professionnels et gestionnaires issues de trois équipes de première ligne en santé mentale et de 14 usagers – pairs chercheurs. Elle a été initiée à la demande du Centre national d’excellence en santé mentale. La première phase de l’étude a consisté à croiser les perspectives des pairs chercheurs et des professionnels et gestionnaires sur la situation actuelle et les améliorations qui pourraient être envisagées pour mieux répondre aux besoins des personnes utilisatrices de services en santé mentale. Cela a permis d’en savoir davantage sur la manière dont ces interventions sont actuellement déployées et sur le vécu des intervenants et des personnes utilisatrices de services.
La suite
La phase 2 de Savoirs partagés est actuellement en cours. Elle consiste à recruter 120 personnes utilisatrices de services qui seront évaluées à quatre reprises (dès leur assignation à l’équipe de première ligne en santé mentale, puis quatre, huit et douze mois plus tard) afin de connaître leur appréciation des services reçus et l’évolution de leur santé dans le temps.
La professeure Janie Houle de l’UQAM et le pair chercheur Pierre Cardinal sont disponibles pour accorder des entrevues. Vous pouvez les joindre par l'entremise de la soussignée.
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Source : Claire Bouchard, conseillère en relations de presse
Division des relations avec la presse et événements spéciaux
Service des communications
Tél. : 514 987-3000, poste 3268
Courriel : bouchard.claire@uqam.ca


Publications

Rapport de la Phase 1 - Modélisation des interventions :
Houle, J., Lauzier-Jobin, F., Radziszewski, S., Audette, M., Bergeron, J., Cardinal, P., Clavette, F., Cousineau, L., Delisle, A., Duquette, C. P., El Makdouni, A., Pelletier, V., Tansey, J., Beaudin, A., Bordeleau, J., Boileau, M.-J., Desrochers, L., Espaignol, F., Gallant, L., Gohier, C., Michel, C., Paradis, V., Smart, J., Vaillancourt, C., Arevian, A., Catellier, I., Krans, R., Coulombe, S., Hudon, C., Pelletier, J.-F., Provencher, H., Provencher, M. D., et Roberge, P. (2018). Savoirs partagés. Perspectives croisées sur les interventions de courte durée offertes par les équipes de santé mentale adulte des CLSC. Montréal, Université du Québec à Montréal, 49 p.
Voir aussi les faits saillants du rapport.


https://salledepresse.uqam.ca/communiques-de-presse/general/11653-troubles-d-anxiete-et-de-depression-une-etude-de-l-uqam-revele-que-la-personnalisation-et-la-flexibilite-des-soins-sont-essentielles