Le suicide des Jeunes Amérindiens de Guyane : injonction à penser autrement
Dans le cadre du cycle de
conférences du DFR LSH, une nouvelle conférence présentée par Marianne
PRADEM sera donnée le jeudi 22 mars, à 18h30, en salle F01 du bâtiment
F. Elle présentera une conférence intitulée « le suicide des jeunes
Amérindiens de Guyane : injonction à penser autrement ».
Marianne Pradem, docteur en Anthropologie sociale de l’Ecole des
Hautes Etudes en Sciences Sociales est actuellement Coordinatrice de la
Cellule Régionale pour le Mieux Etre des Populations de l’Intérieur
(CeRMEPI), missionnée à la Préfecture de Guyane par le Rectorat de
Guyane et chercheur détachée par le Ministère de l’Education Nationale à
l’INSERM. Son laboratoire de recherche, IPSOM, se consacre dans toutes
les régions d’Outremer à la manière de lutter contre les psycho
traumatismes, la violence et le suicide que ces populations ont à
affronter plus que partout ailleurs dans la République.S’appuyant sur ses observations de terrain, sensible à la souffrance et à la difficulté qu’éprouvent les femmes et les hommes, les jeunes et les vieux à aborder ce siècle et ses changements, à trouver leur place dans un espace-temps où toutes les images se brouillent, elle propose de se questionner autrement sur cette crise débutée dans les années 1990 : des amérindiens de Guyane, poussés par des forces dont nous connaissons mal la nature, quittent le monde des vivants et nous laissent avec la question difficile, déstabilisatrice et culpabilisante des intentions qui les traversent et les conduisent à nous quitter.
Résumé
L’introduction de cette communication présente la position de l’anthropologue face à un fait social qui ne peut se résumer à de strictes composantes psychiatriques et à une analyse médicale. Le choix est fait de se placer du point de vue de ceux qui sont passés à l’acte et de prendre très au sérieux ce qu’en disent tous ceux qui forment l’entourage et que nous appelons les endeuillés. Dans une première partie seront présentés les éléments factuels qui décrivent les groupes pris dans la crise suicidaire. Il s’agit alors de donner à voir quels sont ceux qui sont le plus en risque avant que de comprendre pourquoi, ils le sont. Dans une deuxième partie, fondée sur une approche interculturelle mais plus encore ethnopsychiatrique, nous évoquerons les forces et les esprits qui poussent ces populations à vouloir « tuer leur corps ». Enfin en guise de conclusion et parce que le sujet est grave et appelle à la contribution et à la coordination de toutes les intelligences, de premières pistes d’action seront proposées.source et info https://www.univ-guyane.fr/2018/03/suicide-jeunes-amerindiens-de-guyane-injonction-a-penser-autrement/