19/03/2018 |
Ce 19 mars, le Centre Hospitalier de Cadillac a lancé son Équipe Mobile Psychiatrie et Précarité. Un dispositif que les acteurs sociaux du secteur voient arriver avec satisfaction.
Ce 19 mars, le Centre Hospitalier de Cadillac a lancé son Équipe Mobile Psychiatrie et Précarité. Un dispositif que les acteurs sociaux du secteur voient arriver avec satisfaction.
Un médecin psychiatrique, un
psychologue, un infirmier et bientôt une assistante sociale. Voilà la
formation interdisciplinaire qui constitue la toute jeune Équipe Mobile
Précarité Psychiatrie du Centre Hospitalier de Cadillac, lancée ce lundi
matin. Avec une fourgonnette aménagée en véritable bureau, cette
équipe, la deuxième du genre en Gironde, se fixe deux missions
principales. D'une part aller au devant des personnes en précarité pour
« faire émerger une demande de soin » et d'autre part intervenir en
soutien des acteurs sociaux directement en lien avec ce type de public.
Une réunion partenariale de présentation était organisée ce matin à
Cadillac.
Parce qu'il y a une
forme de renoncement au soin de la part des personnes en précarité, tout
l'enjeu des Equipes Mobiles Précarité-Psychatrie est d'aller à leur
rencontre, établir un « repérage, permettre une évaluation psychiatrique
ou psychologique et accompagner ces personnes vers le soin, si
besoin », détaille le Docteur Anne Groussin, Médecin Psychiatre,
responsable de la toute jeune équipe de Cadaujac.
Le déploiement de ces EMPP sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine est l'une des treize actions prioritaires du Plan Régional de Santé 2018-2023 de l'Agence Régionale de Santé, qui a déjà procédé au renforcement de 11 équipes pré-existentes sur 16 dans la Région, et en a créé 4 nouvelles, dont 2 en Gironde (où il existait déjà une EMPP sur la Métropole): celle de Cadillac, et une à Libourne. Car en effet, chaque équipe travaille dans les limites du territoire du centre hospitalier auquel elle est rattachée.
En zone rurale: précarité et freins à l'accès au soin
Pour la nouvelle EMPP de Cadillac, basée à Villenave d'Ornon, et dont le projet a été relancé par l'ARS à l'été 2017, elle pourra intervenir sur la rive droite de la métropole, mais aussi sur les Rives D'Arcins allant jusqu'à Cestas et Belin-Beliet, ainsi que le Sud Gironde. Un territoire particulièrement concerné par « le couloir de la pauvreté » décrit par l'INSEE, touchant notamment les zones du Langonnais, du Réolais, du Bazadais, ou encore la Rive droite. Un large territoire marqué par une ruralité dans laquelle la précarité porte plusieurs visages.
Sur les publics que l'équipe se prépare à rencontrer, Julien Ortega, le psychologue, et Nicolas Pinaud, l'infirmier de l'équipe, citent des « personnes sans logement ou dans des situations d'abris très précaires, tels que des tentes, caravanes ou vivant dans leur voiture dans les bois... Sont aussi concernées par la précarité, des personnes complètement en rupture de lien social, ou en rupture de soin, qu'il faudra essayer de ramener vers leur établissement de prise en charge. Nous nous attendons aussi à croiser aussi des migrants, même s'ils seront sans doute moins nombreux qu'en ville. » Ces derniers, touchés par des pathologies particulières liées à la guerre ou/et à la migration, représentent en effet 85% des personnes rencontrées par l'EMPP de Bordeaux.
Au total, des personnes en précarité, dont le soin n'est pas la priorité, et qui subissent en outre, souvent d'autres freins à l'accès aux soins : « problèmes de transport et de mobilité, pas ou peu d'accès aux services publics, la dématérialisation de ces services publics, la désertification médicale... Autant d'éléments qui éloignent du soin et qui sont d'autant plus accentués en milieu rural », met en avant Nicolas Pinaud. « En venant à eux, nous voulons passer ses freins. Mais notre rôle ne sera pas celui d'une prise en charge, mais bien un lieu de parole et d'écoute afin de faire en sorte qu'une demande de soin émerge ».
Quant à l'assistante sociale, encore en cours de recrutement, « son rôle sera de permettre la réouverture de droits pour la personne. Au-delà de l'aspect pragmatique, c'est symboliquement très important.; ça réattribue une notion d'humanité pour la personnes. », pointe le psychologue Julien Ortega,
Le déploiement de ces EMPP sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine est l'une des treize actions prioritaires du Plan Régional de Santé 2018-2023 de l'Agence Régionale de Santé, qui a déjà procédé au renforcement de 11 équipes pré-existentes sur 16 dans la Région, et en a créé 4 nouvelles, dont 2 en Gironde (où il existait déjà une EMPP sur la Métropole): celle de Cadillac, et une à Libourne. Car en effet, chaque équipe travaille dans les limites du territoire du centre hospitalier auquel elle est rattachée.
En zone rurale: précarité et freins à l'accès au soin
Pour la nouvelle EMPP de Cadillac, basée à Villenave d'Ornon, et dont le projet a été relancé par l'ARS à l'été 2017, elle pourra intervenir sur la rive droite de la métropole, mais aussi sur les Rives D'Arcins allant jusqu'à Cestas et Belin-Beliet, ainsi que le Sud Gironde. Un territoire particulièrement concerné par « le couloir de la pauvreté » décrit par l'INSEE, touchant notamment les zones du Langonnais, du Réolais, du Bazadais, ou encore la Rive droite. Un large territoire marqué par une ruralité dans laquelle la précarité porte plusieurs visages.
Sur les publics que l'équipe se prépare à rencontrer, Julien Ortega, le psychologue, et Nicolas Pinaud, l'infirmier de l'équipe, citent des « personnes sans logement ou dans des situations d'abris très précaires, tels que des tentes, caravanes ou vivant dans leur voiture dans les bois... Sont aussi concernées par la précarité, des personnes complètement en rupture de lien social, ou en rupture de soin, qu'il faudra essayer de ramener vers leur établissement de prise en charge. Nous nous attendons aussi à croiser aussi des migrants, même s'ils seront sans doute moins nombreux qu'en ville. » Ces derniers, touchés par des pathologies particulières liées à la guerre ou/et à la migration, représentent en effet 85% des personnes rencontrées par l'EMPP de Bordeaux.
Au total, des personnes en précarité, dont le soin n'est pas la priorité, et qui subissent en outre, souvent d'autres freins à l'accès aux soins : « problèmes de transport et de mobilité, pas ou peu d'accès aux services publics, la dématérialisation de ces services publics, la désertification médicale... Autant d'éléments qui éloignent du soin et qui sont d'autant plus accentués en milieu rural », met en avant Nicolas Pinaud. « En venant à eux, nous voulons passer ses freins. Mais notre rôle ne sera pas celui d'une prise en charge, mais bien un lieu de parole et d'écoute afin de faire en sorte qu'une demande de soin émerge ».
Quant à l'assistante sociale, encore en cours de recrutement, « son rôle sera de permettre la réouverture de droits pour la personne. Au-delà de l'aspect pragmatique, c'est symboliquement très important.; ça réattribue une notion d'humanité pour la personnes. », pointe le psychologue Julien Ortega,
"Interface entre l'aspect social et le médical"
Pour autant, tient à préciser le Docteur Anne Groussin, « l'EMPP n'aura pas vocation à répondre à une situation d'urgence. Elle sera au contraire là pour l'anticiper, et éviter que certaines situations ne se transforment en situation d'urgence. De même, nous ne sommes pas non plus une maraude. Nous intervenons sur signalement », précise le Docteur Anne Groussin. Un signalement notamment réalisé par les acteurs sociaux, invités ce lundi matin à découvrir cette nouvelle structure mobile, nouveau partenaire de leur travail au quotidien. « Cette notion de partenariat est très importante pour nous, surtout sur un territoire aussi vaste à couvrir », ajoute la responsable.
Un partenariat qui aura aussi vocation, est c'est là la seconde mission de l'EMPP, à permettre un accompagnement des structures sociales, souvent en première ligne face à des personnes précaires en souffrances psychologiques ou psychatriques, avec lesquels la relation et « la gestion du cas », peut-être difficile. L'EMPP, se pose alors ainsi aussi comme un « interface entre l'aspect social et le médical ». Un lien jusque-là « manquant », pointaient ce matin les acteurs sociaux.
Si, face aux nombreuses questions de ces derniers, le Docteur Groussin reconnaît volontiers qu'il n'y a pour l'instant « pas de plan d'action standardisé, si ce n'est l'objectif de répondre au mieux à chaque cas que nous rencontrerons », c'est un véritable soulagement qui s'entendait dans les interventions des acteurs sociaux participant à la réunion. « Vous étiez attendus ! », s'enthousiasme l'une, quand un autre lance : « la structure est la bienvenue sur le territoire ! ».
Pour autant, tient à préciser le Docteur Anne Groussin, « l'EMPP n'aura pas vocation à répondre à une situation d'urgence. Elle sera au contraire là pour l'anticiper, et éviter que certaines situations ne se transforment en situation d'urgence. De même, nous ne sommes pas non plus une maraude. Nous intervenons sur signalement », précise le Docteur Anne Groussin. Un signalement notamment réalisé par les acteurs sociaux, invités ce lundi matin à découvrir cette nouvelle structure mobile, nouveau partenaire de leur travail au quotidien. « Cette notion de partenariat est très importante pour nous, surtout sur un territoire aussi vaste à couvrir », ajoute la responsable.
Un partenariat qui aura aussi vocation, est c'est là la seconde mission de l'EMPP, à permettre un accompagnement des structures sociales, souvent en première ligne face à des personnes précaires en souffrances psychologiques ou psychatriques, avec lesquels la relation et « la gestion du cas », peut-être difficile. L'EMPP, se pose alors ainsi aussi comme un « interface entre l'aspect social et le médical ». Un lien jusque-là « manquant », pointaient ce matin les acteurs sociaux.
Si, face aux nombreuses questions de ces derniers, le Docteur Groussin reconnaît volontiers qu'il n'y a pour l'instant « pas de plan d'action standardisé, si ce n'est l'objectif de répondre au mieux à chaque cas que nous rencontrerons », c'est un véritable soulagement qui s'entendait dans les interventions des acteurs sociaux participant à la réunion. « Vous étiez attendus ! », s'enthousiasme l'une, quand un autre lance : « la structure est la bienvenue sur le territoire ! ».
Par Solène Méric