Une journée autour du « burn out » était organisée jeudi au centre hospitalier de Guéret
Guéret creuse
Publié le 03/03/2018 www.lepopulaire.fr/*
Aujourd’hui, deux tiers des personnes qui viennent nous voir évoquent le travail comme cause de leur mal-être », note le président de l’association Écoute et Soutien, qui travaille dans tout le Limousin.
Le burn out, ou syndrome d’épuisement professionnel, touche de plus en plus de salariés. En Creuse comme ailleurs, le personnel des hôpitaux et des maisons de retraite est particulièrement concerné. Un e prise en charge rapide peut permettre d’éviter le pire.
Comment identifier et prévenir les idées noires, le burn out et les risques suicidaires ? Les intervenants présents jeudi dans le hall du centre hospitalier de Guéret (*) ont tenté d'apporter des réponses à cette question délicate, lors d'une journée portes ouvertes.
« Il faut intervenir en amont, avant que la dépression ne s'installe et qu'il y ait un risque de passage à l'acte », indique Delphine Beaussant, psychologue à l'unité d'action contre le suicide du centre hospitalier La Valette de Saint-Vaury.
Difficile de supporter la charge de travail Delphine Beaussant reçoit des personnes de tous les milieux professionnels, et notamment des soignants. « Avec l'intensification du rythme et de la charge de travail, les risques d'épuisement professionnel apparaissent depuis quelques années dans le corps médical, chez les infirmiers et les aides soignants. Les chiffres sont assez alarmants », témoigne la psychologue.
Le mal-être est un sujet difficile à aborder dans les entreprises comme dans la fonction publique. L'association Écoute et Soutien, qui intervient en Limousin, est spécialisée dans la prévention du suicide. Elle propose notamment une ligne téléphonique et des entretiens individuels.
« Dans les entreprises, il y a quelques années, les personnes qui venaient nous voir évoquaient le travail comme cause de leur mal-être dans 20 à 30 % des cas. Aujourd'hui, c'est deux tiers des personnes, note le président Jean-Marie Coutel. Le phénomène de souffrance au travail s'est amplifié, ou plutôt il s'est stabilisé à un niveau très élevé depuis quatre ans. »
Jean-Marie Coutel insiste sur la nécessité d'une prise en charge précoce. « Il ne faut pas attendre que ça soit trop tard pour aller vers une personne qui pourra aider, que ce soit en libéral, à l'hôpital ou une association. Si c'est fait tôt, on peut s'en sortir. Quand on s'est enfoncé dans la crise, c'est plus difficile. »
En cas de problème, le personnel des hôpitaux et des Ehpad de Creuse peut se tourner vers Julie Marcq, l'infirmière de la médecine préventive du centre hospitalier de Guéret. Elle intervient dans plusieurs domaines : ergonomie, prévention des risques d'accident, burn out.
Depuis 2012, les infirmières en santé au travail sont habilitées pour réaliser des entretiens. « Je peux évaluer les risques d'épuisement professionnel grâce à des tests. Je peux aussi prendre la tension, demander s'il y a des troubles du sommeilæ Il y a des signaux d'alerte », décrit Julie Marcq. L'infirmière peut ensuite orienter la personne vers un médecin du travail, un médecin traitant ou un psychologue.
Ce nouveau rôle confié à l'infirmière n'est pas encore très connu. Julie Marcq va donc à la rencontre du personnel soignant. Elle a la charge de dix-sept établissements (hôpitaux, Ehpad) en Creuse, ce qui représente 3.400 agents. Ces derniers peuvent aussi solliciter un rendez-vous avec la professionnelle (son bureau est situé à l'espace Créole à Guéret).
(*) Association Écoute et Soutien, équipe prévention du suicide du centre hospitalier La Valette, Mutualité sociale agricole Guéret, association interprofessionnelle de santé au travail, infirmière de la médecine préventive du centre hospitalier de Guéret.Ligne d'écoute: (05.55.23.49.95)
Catherine Perrot
*https://www.lepopulaire.fr/gueret/sante-medecine/creuse/2018/03/03/une-journee-autour-du-burn-out-etait-organisee-jeudi-au-centre-hospitalier-de-gueret_12759010.html
Guéret creuse
Publié le 03/03/2018 www.lepopulaire.fr/*
Aujourd’hui, deux tiers des personnes qui viennent nous voir évoquent le travail comme cause de leur mal-être », note le président de l’association Écoute et Soutien, qui travaille dans tout le Limousin.
Le burn out, ou syndrome d’épuisement professionnel, touche de plus en plus de salariés. En Creuse comme ailleurs, le personnel des hôpitaux et des maisons de retraite est particulièrement concerné. Un e prise en charge rapide peut permettre d’éviter le pire.
Comment identifier et prévenir les idées noires, le burn out et les risques suicidaires ? Les intervenants présents jeudi dans le hall du centre hospitalier de Guéret (*) ont tenté d'apporter des réponses à cette question délicate, lors d'une journée portes ouvertes.
« Il faut intervenir en amont, avant que la dépression ne s'installe et qu'il y ait un risque de passage à l'acte », indique Delphine Beaussant, psychologue à l'unité d'action contre le suicide du centre hospitalier La Valette de Saint-Vaury.
Difficile de supporter la charge de travail Delphine Beaussant reçoit des personnes de tous les milieux professionnels, et notamment des soignants. « Avec l'intensification du rythme et de la charge de travail, les risques d'épuisement professionnel apparaissent depuis quelques années dans le corps médical, chez les infirmiers et les aides soignants. Les chiffres sont assez alarmants », témoigne la psychologue.
Le mal-être est un sujet difficile à aborder dans les entreprises comme dans la fonction publique. L'association Écoute et Soutien, qui intervient en Limousin, est spécialisée dans la prévention du suicide. Elle propose notamment une ligne téléphonique et des entretiens individuels.
« Dans les entreprises, il y a quelques années, les personnes qui venaient nous voir évoquaient le travail comme cause de leur mal-être dans 20 à 30 % des cas. Aujourd'hui, c'est deux tiers des personnes, note le président Jean-Marie Coutel. Le phénomène de souffrance au travail s'est amplifié, ou plutôt il s'est stabilisé à un niveau très élevé depuis quatre ans. »
Jean-Marie Coutel insiste sur la nécessité d'une prise en charge précoce. « Il ne faut pas attendre que ça soit trop tard pour aller vers une personne qui pourra aider, que ce soit en libéral, à l'hôpital ou une association. Si c'est fait tôt, on peut s'en sortir. Quand on s'est enfoncé dans la crise, c'est plus difficile. »
En cas de problème, le personnel des hôpitaux et des Ehpad de Creuse peut se tourner vers Julie Marcq, l'infirmière de la médecine préventive du centre hospitalier de Guéret. Elle intervient dans plusieurs domaines : ergonomie, prévention des risques d'accident, burn out.
Depuis 2012, les infirmières en santé au travail sont habilitées pour réaliser des entretiens. « Je peux évaluer les risques d'épuisement professionnel grâce à des tests. Je peux aussi prendre la tension, demander s'il y a des troubles du sommeilæ Il y a des signaux d'alerte », décrit Julie Marcq. L'infirmière peut ensuite orienter la personne vers un médecin du travail, un médecin traitant ou un psychologue.
Ce nouveau rôle confié à l'infirmière n'est pas encore très connu. Julie Marcq va donc à la rencontre du personnel soignant. Elle a la charge de dix-sept établissements (hôpitaux, Ehpad) en Creuse, ce qui représente 3.400 agents. Ces derniers peuvent aussi solliciter un rendez-vous avec la professionnelle (son bureau est situé à l'espace Créole à Guéret).
(*) Association Écoute et Soutien, équipe prévention du suicide du centre hospitalier La Valette, Mutualité sociale agricole Guéret, association interprofessionnelle de santé au travail, infirmière de la médecine préventive du centre hospitalier de Guéret.Ligne d'écoute: (05.55.23.49.95)
Catherine Perrot
*https://www.lepopulaire.fr/gueret/sante-medecine/creuse/2018/03/03/une-journee-autour-du-burn-out-etait-organisee-jeudi-au-centre-hospitalier-de-gueret_12759010.html
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1er post : 08/02/2018 :
COMMUNIQUE DE PRESSE
« Portes
ouvertes idées noires, burn out, souffrance au travail »
27 décès par jour en France, un « drame de santé publique » (fév 2016 Marisol Touraine)
- Le suicide touche toutes les catégories sociales et
professionnelles.
- Aucune
région ni aucune tranche d’âge n’est épargnée. (OMS 2018- sante.gouv.fr).
Le suicide est évitable.
« …Pourtant, toutes les 40 secondes, une
personne se suicide quelque part dans le
monde et bien plus tentent de mettre fin à leurs jours… » (sante.gouv.fr décembre 2015).
Pour chaque suicide, on dénombre de
nombreuses autres tentatives de suicide chaque année. Une tentative de suicide
est le principal facteur de risque de suicide ultérieur dans la population
générale.
Le
suicide par ingestion de pesticides, la pendaison et les armes à feu sont parmi
les méthodes de suicide les plus répandues dans le monde. (OMS janvier 2018)
Quelles sont les personnes exposées ?
Si le
lien entre suicide et troubles mentaux (en particulier la dépression et
les troubles liés à l’usage de l’alcool) est bien établi dans les pays à
revenu élevé, de nombreux suicides ont lieu de manière impulsive dans un moment
de crise et de défaillance de l’aptitude à faire face aux stress de la vie,
tels que les problèmes financiers, une rupture, une maladie
ou une douleur chronique. (OMS
janvier 2018)
14 novembre 2017 : lancement du Plan Santé +23, plan spécial santé Creuse
pour améliorer la prévention. Le diagnostic établi par l’ARS Nouvelle Aquitaine
montre une mortalité prématurée en Creuse. C’est la plus élevée du territoire
limousin en lien avec les cancers, l’alcool, le tabac, le suicide et les
maladies de l’appareil circulatoire.
Epidémiologie :
1. Dans le monde :
Près de
800 000 personnes se suicident chaque révèle le premier rapport de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) sur la prévention du suicide, publié le 10 septembre
2014 : « Prévention du suicide :
l’état d’urgence mondial » .(santé.gouv.fr, décembre 2015.)
Le suicide est un problème qui touche le monde
entier et presque toutes les tranches d’âge. Au niveau mondial, les taux de
suicide sont supérieurs chez les personnes âgées de 70 ans ou plus. Mais dans
certains pays, c’est chez les jeunes qu’ils sont le plus élevés. Fait notable,
le suicide est la deuxième cause de
décès chez les 15/29 ans dans le monde ».(OMS janvier 2018)
2. En
France :
Un français sur
cinquante décède par suicide et un sur vingt déclare avoir fait une tentative au cours de sa vie.
Alors que la France bénéficie d’une espérance de vie élevée, son taux de suicide est parmi les plus
hauts en Europe ». (Décembre
2014 sante.gouv.fr)
En France, un décès sur 50 est un suicide et on
estime qu’une personne sera confrontée, sur une période de quarante ans, au
décès par suicide d’une à trois personnes de son entourage immédiat ». (Baudelot
C. et Establet R., 2006, Suicide - l’envers de notre monde, Paris, Seuil)
publié par l’observatoire national du
suicide, 1er rapport novembre 2014.
Chaque année, en
moyenne, près de 10 600 personnes décèdent par suicide (10 675 en 2009) en
France ce qui représente 1,9 % de la mortalité générale.
Selon le cépiDc (Inserm), ce nombre est
sous-estimé de 14 % car le suicide reste un sujet tabou (condamnation
religieuse, problème des assurances, souci de ménager la douleur de
l’entourage).
Le
suicide est exceptionnel avant 10 ans et ne représente une cause de mortalité
significative qu'à partir de 15 ans. Il croît alors progressivement avec l'âge,
et de manière plus marquée chez l'homme (notamment entre 15 et 40 ans, puis à
partir de 65 ans) que chez la femme.
1ère cause de mortalité des 25/34 ans avec 20
% du total des décès dans cette tranche d’âge.
2ème
cause de mortalité à l’échelle mondiale des jeunes de 15 à 24 ans
après les accidents de la route » (ORS du limousin, avril 2012).
« Avec près de 10 000 décès par an et plus
de 200 000 tentatives, les conduites suicidaires restent une préoccupation
majeure en France » (sante.gouv.fr, février
2016)
« En France,
la prévention du suicide constitue
un enjeu majeur de santé
publique. Selon le Baromètre santé 2014, parmi
les 15 635 personnes de 15-75 ans interrogées, 4,9 % déclarent avoir eu des
pensées suicidaires au cours des douze derniers mois » (SP 2017).
Augmentation des suicides liés au travail en France
« …Parmi les raisons attribuées à
la survenue de pensées suicidaires au sein de la population active, une hausse
importante de la part des motifs professionnels (+8 points) a été observée
entre 2010 et 2014… » (Evolution
N°36 janv 2017 SP).
La violence en milieu de santé
L’hôpital est par nature un lieu où l’angoisse,
la tension, l’émotion sont toujours très présentes et aboutissent, parfois, à
des actes violents. Ces actes génèrent bien souvent une grande incompréhension
et parfois de vraies difficultés professionnelles chez les personnels
hospitaliers, dont la mission consiste précisément à venir en aide aux patients
et à leurs proches (sante.gouv.fr,
décembre 2017).
3. En Limousin
La
mortalité prématurée est supérieure de 5 à 15% à la moyenne nationale.
« …Le Limousin ne déroge pas à la règle avec
un taux de décès par suicide supérieur à la moyenne nationale. 177 décès par
suicide sont recensés chaque année et 562 personnes sont accueillies aux
urgences pour une tentative… » (Revue
Life, Creuse agricole, janvier 2018).
4. En Creuse :
Ce département à dominante rurale faiblement peuplé a une
faible densité démographique avec 21 habitants au km2 (environ 120
000 habitants) versus 117 au niveau national.
Sa population est particulièrement âgée (près de 16% de la
population a 75 ans et plus) avec un indice de vieillissement très élevé (147
versus 96 en Nouvelle Aquitaine et 74 en France métropolitaine) et vit à
domicile, souvent seule dans un habitat excentré engendrant des difficultés de
transport.
La Creuse a le plus faible revenu moyen des départements
métropolitains avec des taux de pauvreté qui atteignent 25 % de la population
dans certains territoires. Pour exemple, un creusois sur cinq est en situation
de pauvreté (ARS Nouvelle Aquitaine
-Novembre 2017).
Le secteur agricole n’échappe pas à cette réalité du fait de
problèmes économiques, des crises, de l’isolement professionnel. Les
agriculteurs constituent une des catégories sociales les plus exposées à
l’épuisement professionnel » (Revue
life, creuse agricole le 4 janvier2018).
D’une manière générale la
question de l'isolement peut favoriser le risque de passage à l'acte dans une
population âgée ou précaire.
Comment ?
Une journée
portes ouvertes est organisée à l’hôpital de Guéret où des stands de sensibilisation
et d’information seront tenus par les partenaires sur le thème :
"Idées
noires, burn out, risques suicidaires. Parlons-en".
L'objectif est
de sensibiliser et de donner une information pour prévenir le risque.
Les axes
abordés sont :
·
Les
mécanismes qui se mettent en place, comment prévenir, comment identifier le mal
être et la situation de risque, réduire la souffrance, chercher un appui, du
soutien, trouver de l'aide.
·
La souffrance
au travail...
Intervenants : Association Ecoute et Soutien,
l’équipe prévention suicide du Centre hospitalier La Valette, ACIST23 (Association
Interprofessionnelle des Médecins du Travail de la Creuse), l’infirmière de la Médecine
Préventive au centre hospitalier de Guéret, La Mutualité Sociale Agricole.
Quand ? : Le 1er mars de 10H30 à 16H dans le hall du centre
hospitalier de Guéret
Public concerné : jeunes/adultes/personnes
âgées/agriculteurs/professionnels.
Renseignements auprès de : Centre Hospitalier de
Guéret, Mme LA SCALA, Infirmière Prévention et Promotion Santé, Tél : 05
55 51 48 66.