LINFO.RE – créé le 13.05.2019 - Manuel Yepes
Le harcèlement scolaire est un fléau qui n’épargne pas les établissements scolaires de l’île, comme à Saint-André. L’ARS OI, la commune et les établissements scolaires se coordonnent pour accompagner les élèves dans le mal-être.
"Je me faisais harceler, frapper, on me menaçait." Elio (prénom d’emprunt) a été victime de harcèlement scolaire.
Chaque jour, il subissait des violences physiques et verbales de la
part de ses camarades de classe. Pour sortir de cette spirale, il a
alerté ses parents et la directrice de l’école.
Harcelé parce que "fils d’enseignant"
"Quand je revenais à la maison, j’avais toujours un bleu. Quand
j’avais un ami qui se faisait harceler je venais l’aider. Ils venaient
tous sur moi parce que j’étais le fils d’un enseignant."
Comme pour Elio, les marmailles victimes de harcèlement scolaire souffrent
de troubles de l’anxiété. Les premiers signes d’angoisse apparaissent
chez les enfants et les adolescents maltraités, ils changent alors de
comportement.
"Ils vont s’isoler de plus en plus"
"De moins en moins envie d’aller à l’école, de plus en plus
d’absentéisme scolaire, sans que l’on comprenne exactement pourquoi. Des
jeunes qui avaient l’habitude de parler, de s’exprimer en famille et
qui vont s’isoler de manière beaucoup plus importante", explique Aurélie Bouthier, pédopsychiatre.
Dans l’Est de l’île, un numéro d’urgence permet d’alerter sur les cas de
maltraitance. Joignables sept jours sur sept, des infirmiers et des
praticiens hospitaliers sont à l’écoute, tout en proposant une prise en
charge adaptée.
Un numéro pour les situations d’urgence
"Ce numéro est réservé aux professionnels et aux situations
d’urgence, notamment pour les crises suicidaires chez les adolescents où
les établissements scolaires sont souvent démunis et ne savent pas trop
où envoyer les patients," relate François Appavoupoullé, vice-président de la commission médicale d’établissement de l’EPSMR.
Une vingtaine d’appels sont recensés chaque mois. Dans le cadre d’un
contrat local de santé, l’Agence régionale de santé océan Indien (ARS OI), la commune de Saint-André et les établissements scolaires se coordonnent pour accompagner les élèves dans le mal-être.
Une équipe ressource dans chaque établissement
"Le Recteur a mis en place, dans chaque établissement, une équipe
ressource pour la question du harcèlement scolaire. On met aussi en
place un groupe ou des habitudes de travail pour pouvoir ensuite passer
le relai aux professionnels de santé, notamment de santé psychologique", expose Médéric Hoarau, principal adjoint au collège Milles Roches.
Jean-Marie Virapoullé, 2e adjoint au maire de Saint-André de poursuivre : "Il
y a de plus en plus de troubles anxieux qui perturbent la scolarité des
enfants. Raison pour laquelle on a mis un coup de projecteur sur ce
sujet particulièrement sensible, avec notamment le cyber-harcèlement que
tout le monde connaît aujourd’hui."
Cette coordination entre les différents acteurs permet une plus grande
réactivité et une meilleure prise en charge. Selon l’Éducation
nationale, un élève sur huit est victime de harcèlement à La Réunion.