Publié le 11/03/2019 à 17h27
Hébergée dans les locaux de la Mission locale, 31, avenue Baudin à Limoges, Ecoute et Soutien offre une oreille attentive aux jeunes adultes en proie à des souffrances pouvant les conduire à commettre l’irréparable.
« Nous sommes là pour nous occuper des personnes qui
connaissent des difficultés psychologiques avant que cela ne dégénère,
avant d’en arriver à la crise suicidaire. » Regard bienveillant, sourire
invitant à la confiance, voire à la confidence, Olivier Quintard
distille le discours serein mais affirmé, sans ambiguïté, des gens
convaincus que leur combat est juste et essentiel.
Depuis juin 2017, date à laquelle a ouvert l’antenne limougeaude d’Ecoute et Soutien, la première en Haute-Vienne - une antenne existe à Brive depuis les années 60 -, ce psychologue de 44 ans n’a de cesse de faire connaître une structure encore assez mal connue. Mais pourtant grandement nécessaire.
Travailler sur la souffrance en se donnant du tempsEcoute et Soutien est une association nationale spécialisée dans la prévention du suicide chez les jeunes adultes de 18 à 30 ans. Un public ciblé pour raison loin d’être anodine selon Olivier Quintard. « C’est un âge charnière, car c’est le moment où l’on construit concrètement sa vie. Quand on devient majeur, c’est aussi souvent le moment où l’on “retrouve” l’usage de la parole sur des faits, une souffrance que l’on porte depuis longtemps. Et on peut donc travailler dessus », éclaire le praticien.
En prenant son temps, le temps dont a besoin la personne venue toquer à la porte de la Mission locale de Limoges, 31, avenue Baudin, qui héberge l’association, ou qui a décroché son téléphone pour lancer un appel à l’aide.
« Majoritairement, ce sont des personnes anxieuses et stressées. Si l’on cherche un point commun, il y a quand même la plupart du temps des difficultés dans les relations familiales, une parentalité compliquée voire défaillante », analyse Olivier Quintard. Lequel précise toutefois que pour pouvoir être reçu « il faut que la personne soit dans une certaine stabilité matérielle, c’est-à-dire au moins un logement. Il faut d’abord assurer la survie, avant de s’occuper de la vie ».
Deux secrétaires écoutantes, trois psychologues
L’antenne de Limoges, qui, outre la Haute-Vienne, couvre aussi la Creuse, est composée de deux secrétaires écoutantes de la ligne Ecoute Suicide Limousin et de trois psychologues, dont Olivier Quintard. Les lieux sont accessibles tous les jours de 9 heures à 18 heures « mais on peut aussi se déplacer si besoin », précise Olivier Quintard.
Olivier Quintard, psychologue à,l'antenne de Limoges de l'association Ecoute et soutien, 31, av. Baudin,
« Tout est gratuit, financé par l’Agence régionale de santé. En 2018, nous avons reçu entre 80 et 100 jeunes de façon individuelle, et en tout environ 150 personnes. », comptabilise Olivier Quintard. Depuis le début de l’année, une antenne a ouvert ses portes à Bellac et fonctionne sur rendez-vous.
Comme ne l’est pas toujours la prise… en charge. « On travaille à flux tendus, nous ne sommes pas assez, d’autant plus qu’avec un jeune, on ne peut pas se permettre d’attendre, on est dans l’immédiatement au risque de le voir tourner les talons. »
https://www.lepopulaire.fr/limoges/art-de-vivre-bien-etre/sante/2019/03/11/a-limoges-chez-ecoute-et-soutien-les-18-30-ans-peuvent-venir-confier-leur-souffrance-psychologique_13514403.html#refresh
Depuis juin 2017, date à laquelle a ouvert l’antenne limougeaude d’Ecoute et Soutien, la première en Haute-Vienne - une antenne existe à Brive depuis les années 60 -, ce psychologue de 44 ans n’a de cesse de faire connaître une structure encore assez mal connue. Mais pourtant grandement nécessaire.
Travailler sur la souffrance en se donnant du tempsEcoute et Soutien est une association nationale spécialisée dans la prévention du suicide chez les jeunes adultes de 18 à 30 ans. Un public ciblé pour raison loin d’être anodine selon Olivier Quintard. « C’est un âge charnière, car c’est le moment où l’on construit concrètement sa vie. Quand on devient majeur, c’est aussi souvent le moment où l’on “retrouve” l’usage de la parole sur des faits, une souffrance que l’on porte depuis longtemps. Et on peut donc travailler dessus », éclaire le praticien.
En prenant son temps, le temps dont a besoin la personne venue toquer à la porte de la Mission locale de Limoges, 31, avenue Baudin, qui héberge l’association, ou qui a décroché son téléphone pour lancer un appel à l’aide.
18-30 ns, c’est un âge charnière, car c’est le moment où l’on construit concrètement sa vie.
« Souvent, les personnes que l’on reçoit doivent
réaliser qu’elles ne vont vraiment pas bien pour avancer, il y a donc un
temps à respecter. » Le temps de l’acceptation, de la possibilité de
mettre des mots sur un mal-être, de tolérer d’accorder sa confiance pour
soulager un peu le poids qui oppresse. Les profils sont aussi variés
que les parcours apparaissent tortueux.« Majoritairement, ce sont des personnes anxieuses et stressées. Si l’on cherche un point commun, il y a quand même la plupart du temps des difficultés dans les relations familiales, une parentalité compliquée voire défaillante », analyse Olivier Quintard. Lequel précise toutefois que pour pouvoir être reçu « il faut que la personne soit dans une certaine stabilité matérielle, c’est-à-dire au moins un logement. Il faut d’abord assurer la survie, avant de s’occuper de la vie ».
Deux secrétaires écoutantes, trois psychologues
L’antenne de Limoges, qui, outre la Haute-Vienne, couvre aussi la Creuse, est composée de deux secrétaires écoutantes de la ligne Ecoute Suicide Limousin et de trois psychologues, dont Olivier Quintard. Les lieux sont accessibles tous les jours de 9 heures à 18 heures « mais on peut aussi se déplacer si besoin », précise Olivier Quintard.
On peut y être reçu en
entretien individuel (sur rendez-vous) ou bénéficier d’un accueil
collectif sous la forme d’ateliers de découverte (relaxation, travail
sur l’estime de soi…). Leur objectif : permettre aux gens de se
rencontrer et ainsi créer du lien social pour déboucher sur des groupes
de parole où chacun pourra s’exprimer en toute confiance. La réinsertion
professionnelle fait aussi partie des sujets sur lesquels se penche
Ecoute et Soutien.
Olivier Quintard, psychologue à,l'antenne de Limoges de l'association Ecoute et soutien, 31, av. Baudin,
« Tout est gratuit, financé par l’Agence régionale de santé. En 2018, nous avons reçu entre 80 et 100 jeunes de façon individuelle, et en tout environ 150 personnes. », comptabilise Olivier Quintard. Depuis le début de l’année, une antenne a ouvert ses portes à Bellac et fonctionne sur rendez-vous.
Un réseau de sentinelles
Des permanences sont par ailleurs organisées tous les quinze jours à Saint-Yrieix-la-Perche. Afin de couvrir encore mieux le territoire, elles pourraient être étendues à Saint-Junien ou Bessines-sur-Gartempe. Enfin, l’ouverture d’une antenne en Creuse est sérieusement envisagée, dans le cadre d’un « projet plus global » selon Olivier Quintard.
A l'origine - Ecoute et Soutien est une association nationale créée
après la Seconde Guerre mondiale. Son nom était alors « Recherche et
rencontres » – il a changé en 1987 – et elle visait à aider les
personnes isolées ou sans famille. Son but : regrouper les familles,
rechercher les personnes disparues ou au moins rapprocher les gens pour
prévenir les suicides.
Olivier Quintard apprécie de pouvoir s’appuyer sur
« un réseau de détection avec des sentinelles : la Mission locale, les
infirmiers scolaires et les conseillers principaux d’éducation, les
centres de formation des apprentis, les centres communaux d’action
sociale… On a aussi un partenariat avec SOS Médecins et des médecins
libéraux. L’idée, c’est d’avoir un maillage dense au plus près de ce
public. »A flux tendus
Reste qu’une détection adéquate ne signifie pas une prise en charge adaptée, si la personne n’est pas prête à être accompagnée. « Ça peut aller très vite, et c’est gratifiant. Mais il y a aussi plein de situations où on n’avance pas. Le plus délicat, c’est quand on a connaissance d’une personne qui a besoin d’aide mais qu’elle ne vient pas nous voir. Parfois, il faut aller déclencher une prise de conscience mais ce n’est pas simple. »Comme ne l’est pas toujours la prise… en charge. « On travaille à flux tendus, nous ne sommes pas assez, d’autant plus qu’avec un jeune, on ne peut pas se permettre d’attendre, on est dans l’immédiatement au risque de le voir tourner les talons. »
05.55.23.49.95 : Pour toute demande, tout besoin, c'est le seul numéro de téléphone à composer.
Marjorie Queuillehttps://www.lepopulaire.fr/limoges/art-de-vivre-bien-etre/sante/2019/03/11/a-limoges-chez-ecoute-et-soutien-les-18-30-ans-peuvent-venir-confier-leur-souffrance-psychologique_13514403.html#refresh