Publié le 23/03/2019 www.jim.fr/*
Si le harcèlement classique remonte sans doute aux origines de
l’humanité, l’avènement d’Internet et des smartphones lui a donné
un nouveau visage, en facilitant la « cyber-attaque » d’une
victime, notamment sous couvert d’un anonymat présumé sur les
réseaux sociaux. Ce cyber-harcèlement est déjà bien documenté chez
les adolescents, gros « consommateurs » de ces réseaux
sociaux, mais une étude (réalisée au Canada et portant sur 4 626
étudiants inscrits dans des universités en France) montre que cette
problématique ne se résume pas à l’adolescence : elle concerne
également les jeunes étudiants (âgés ici de 15 à 23 ans, avec un
âge moyen de 20 ans ± 1,3 an).
Selon cette étude, la fréquence du cyber-harcèlement chez ces jeunes adultes est importante, puisqu’elle concerne environ 20,1 % des étudiants et 18,7 % des étudiantes. Constatant que le cyber-harcèlement constitue un « problème majeur » en milieu universitaire, les auteurs estiment que les programmes de prévention ne devraient pas cibler seulement les adolescents. Il faudrait aussi « mettre en garde les étudiants et les autorités universitaires » sur cet effet pervers d’Internet et des réseaux sociaux : conçus pour faciliter les contacts humains, ces outils sont parfois dévoyés à des fins néfastes.
Relation entre cyber intimidation et suicidalité
Ce « harcèlement 2.0 » peut consister notamment en messages agressifs (15,7% des cas) ou en propagation de rumeurs sur le sujet ciblé (9,7 % des étudiants et 7,5% des étudiantes). Mais le plus préoccupant est bien sûr son incidence péjorative sur le risque de suicide : « les cyber-victimes des deux sexes rapportent avoir plus d’idées suicidaires et commettre plus de tentatives de suicide » que la population générale. Et la modélisation de ce phénomène montre un « effet de médiation complet de la détresse psychologique (associée à la cyber-victimisation) sur la relation entre la cyber-intimidation et la suicidalité. »
Une meilleure prise en compte de ce phénomène de société devrait donc permettre de renforcer la prévention des idées et des comportements suicidaires parmi les étudiants d’âge universitaire. Les auteurs proposent aussi d’étudier la personnalité des cyber-agresseurs et celle des cyber-victimes, pour « intégrer cet aspect de la question aux programmes de prévention » du cyber-harcèlement.
Dr Alain Cohen
Selon cette étude, la fréquence du cyber-harcèlement chez ces jeunes adultes est importante, puisqu’elle concerne environ 20,1 % des étudiants et 18,7 % des étudiantes. Constatant que le cyber-harcèlement constitue un « problème majeur » en milieu universitaire, les auteurs estiment que les programmes de prévention ne devraient pas cibler seulement les adolescents. Il faudrait aussi « mettre en garde les étudiants et les autorités universitaires » sur cet effet pervers d’Internet et des réseaux sociaux : conçus pour faciliter les contacts humains, ces outils sont parfois dévoyés à des fins néfastes.
Relation entre cyber intimidation et suicidalité
Ce « harcèlement 2.0 » peut consister notamment en messages agressifs (15,7% des cas) ou en propagation de rumeurs sur le sujet ciblé (9,7 % des étudiants et 7,5% des étudiantes). Mais le plus préoccupant est bien sûr son incidence péjorative sur le risque de suicide : « les cyber-victimes des deux sexes rapportent avoir plus d’idées suicidaires et commettre plus de tentatives de suicide » que la population générale. Et la modélisation de ce phénomène montre un « effet de médiation complet de la détresse psychologique (associée à la cyber-victimisation) sur la relation entre la cyber-intimidation et la suicidalité. »
Une meilleure prise en compte de ce phénomène de société devrait donc permettre de renforcer la prévention des idées et des comportements suicidaires parmi les étudiants d’âge universitaire. Les auteurs proposent aussi d’étudier la personnalité des cyber-agresseurs et celle des cyber-victimes, pour « intégrer cet aspect de la question aux programmes de prévention » du cyber-harcèlement.
Dr Alain Cohen