Communication scientifique
Source www.academie-medecine.fr*
Source www.academie-medecine.fr*
Séance du 16 octobre 2018
Cinquante ans de recherche sur les causes du suicide: où en sommes-nous ?
MOTS-CLÉS
: SUICIDE. FACTEURS DE RISQUE. TROUBLES MENTAUX. STRESS PSYCHOLOGIQUE.
POPULATIONS VULNÉRABLES. NEUROBIOLOGIE. GÉNÉTIQUE. NEUROSCIENCES
COGNITIVES
Fifty years of research on the causes of suicide: where are we?
KEY-WORDS
: SUICIDE. RISK FACTORS. MENTAL DISORDERS. STRESS, PSYCHOLOGICAL.
VULNERABLE POPULATIONS. NEUROBIOLOGY. GENETICS. COGNITIVE NEUROSCIENCE
L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de l’article.
Résumé
Plus de
huit cent mille personnes décèdent de suicide chaque année dans le monde
et dix à vingt fois plus tentent de se suicider. Au cours des cinquante
dernières années, des progrès notables mais insuffisants ont été
réalisés dans notre connaissance des facteurs de risque suicidaire. Il
est ainsi aujourd’hui admis que des facteurs de stress tels que les
évènements de vie difficiles récents (problèmes interpersonnels par
exemple) ou la maladie mentale augmentent le risque suicidaire chez des
personnes vulnérables. Cette vulnérabilité peut être en lien avec des
facteurs développementaux et génétiques telles que des maltraitances
dans l’enfance ou une histoire familiale de suicide, des traits de
personnalité comme la propension à l’agressivité et l’impulsivité, ou
des traits biochimiques tels qu’un dysfonctionnement du système
sérotoninergique ou une hyperréactivité de l’axe
hypothalamo-hypophysaire. Des données récentes issues des neurosciences
cognitives suggèrent en outre que certains déficits affectant la
perception des signaux sociaux, la régulation de la douleur
psychologique ou la prise de décision contribuent, à côté d’autres
perturbations cognitives, au déclenchement de la crise suicidaire, puis
au risque de passage à l’acte. Ces déficits ont été associés, chez des
patients comme chez des apparentés, au dysfonctionnement d’un réseau de
régions cérébrales incluant le cortex préfrontal dorsal et ventral, et
certains noyaux sous-corticaux notamment. Ces résultats ouvrent des
perspectives de redéfinition phénotypique et de prise en charge
nouvelles de ces actes pluriels et complexes.
* Université Paris Descartes & CH Sainte-Anne, Paris.
Version prépresse mise en ligne le 17/10/2018