Doi : 10.1016/j.encep.2018.09.008
S. Duhem a, S. Dambry b, ⁎ , E. Marchand c, A. Creton d, C. Debien b, V. Hedouin c, G. Vaiva b, ⁎
a Inserm, centre d’investigation clinique, CHU de Lille, 59000 Lille, France
b SCA-Lab
— sciences cognitives et sciences affectives, CNRS UMR 9193, pôle de
psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire,
Université de Lille, CHU de Lille, 59000 Lille, France
c Unité
de taphonomie médico-légale (UTML), EA 7367, service de médecine
légale, université de Lille, CHU de Lille, 59000 Lille, France
d Centre hospitalier de Valenciennes, 59300 Valenciennes, France
⁎Auteurs
correspondants. Service de psychiatrie adultes, centre hospitalier
universitaire de Lille, hôpital Fontan, rue André-Verhaeghe, 59037 Lille
cedex, France.Service de psychiatrie adultes, centre hospitalier
universitaire de Lille, hôpital Fontanrue André-VerhaegheLille
cedex59037France
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur.
Disponible en ligne depuis le lundi 12 novembre 2018
Résumé
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En
termes de prévention du suicide, les dispositifs de prévention
populationnels peinent souvent à démontrer un effet sur la de réduction
des passages à l’acte suicidaires, se concentrant souvent sur
l’évolution du chiffre des décès par suicide, sur des temps trop courts
pour interpréter statistiquement des variations de mortalité. Les
chiffres consolidés de la mortalité en France sont fournis par le CepiDC
avec un délai d’environ trois ans. Il nous fallait donc tenter de
travailler avec une approximation du phénomène et nous avons testé la
valeur de proxy du dénombrement des levées de corps, examens de corps et
autopsies médico-légales pour suicide par les médecins légistes de la
région Nord-Pas-de-Calais. De façon parallèle, nous avons mené une étude
exhaustive de mortalité sur l’année 2016 dans la cohorte VigilanS.
Méthode |
Nous
avons mesuré l’évolution du nombre de levées de corps pour suicide par
le département de médecine légale de la région, sur les 3 ans avant
VigilanS (2012–2014) comparés aux 3 ans depuis VigilanS (2015–2017). Les
décès des patients de la cohorte VigilanS ont été recensés en
interpellant les mairies de naissance et de domicile de tous les
patients intégrant le dispositif sur l’année 2016. La cause du décès a
ensuite été caractérisée par contact du médecin traitant.
Résultats |
Nous
observons une baisse moyenne de la mortalité par suicide de 9,9 %
(−12 % chez les hommes ; +0,3 % chez les femmes). L’analyse exhaustive
de la mortalité par suicide dans la cohorte VigilanS en 2016 retrouve
19 décès, dont 14 par suicide, soit 0,4 % des patients. Ce taux observé
de mortalité dans la cohorte VigilanS en 2016 est significativement en
dessous du seuil attendu dans la littérature (1 à 2 % dans l’année qui
suit la tentative de suicide).
Conclusion |
Il
semble possible de toucher l’objectif demandé par l’OMS à l’horizon
2020 d’une diminution de 10 % des conduites suicidaires dans les pays
industrialisés. Le dispositif VigilanS pourrait donc se montrer
protecteur en termes de mortalité par suicide.
Mots clés : Suicide, Tentative de suicide, Mortalité, Prévention
Keywords : Suicide, Suicide attempt, Mortality, Prevention
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