L’Observatoire national de la vie étudiante a mené une vaste étude sur la santé à l’université. S’ils s’estiment globalement en forme, les étudiants déclarent des symptômes de mal-être préoccupants.
15/11/2018
par Aurélien POIVRET
https://www.lalsace.fr/actualite*
https://www.lalsace.fr/actualite*
Le rapport complet de l'Observatoire national de la vie étudiante.
Les étudiants de France ne baignent pas dans le bonheur. En tout
cas, ils sont nombreux à afficher des signes de détresse psychologique.
Dans une vaste étude dont les résultats viennent d'être publiés, l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE) révèle qu'ils sont "20% à présenter des signes d'une détresse psychologique dans les quatre semaines qui précèdent l'enquête". Les femmes, comme pour la population globale, sont plus touchées: 25% contre 13% pour les répondants de sexe masculin.
Plus inquiétant encore, "près de 37% présentent une période d'au moins deux semaines consécutives pendant laquelle ils se sont sentis tristes, déprimés, sans espoir, au cours des douze derniers mois". Ce signe, rappelle l'OVE, constitue "le premier critère d'évaluation de l'épisode dépressif".
En proportion, les étudiants sont bien plus exposés à la dépression que les autres. 22% d'entre eux vivent ce mal-être "chaque jour ou presque"et "toute la journée ou pratiquement", contre 11% dans la population générale.
Sur ce point, l'étude conclut en outre que "15% des étudiants présentent les différents critères cliniques d'un épisode dépressif caractérisé".
Dans une vaste étude dont les résultats viennent d'être publiés, l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE) révèle qu'ils sont "20% à présenter des signes d'une détresse psychologique dans les quatre semaines qui précèdent l'enquête". Les femmes, comme pour la population globale, sont plus touchées: 25% contre 13% pour les répondants de sexe masculin.
Plus inquiétant encore, "près de 37% présentent une période d'au moins deux semaines consécutives pendant laquelle ils se sont sentis tristes, déprimés, sans espoir, au cours des douze derniers mois". Ce signe, rappelle l'OVE, constitue "le premier critère d'évaluation de l'épisode dépressif".
En proportion, les étudiants sont bien plus exposés à la dépression que les autres. 22% d'entre eux vivent ce mal-être "chaque jour ou presque"et "toute la journée ou pratiquement", contre 11% dans la population générale.
Sur ce point, l'étude conclut en outre que "15% des étudiants présentent les différents critères cliniques d'un épisode dépressif caractérisé".
Beaucoup plus d'idées noires
Conséquence logique de ces chiffres, les étudiants sont beaucoup plus exposés au risque de suicide: ils sont "un peu plus de 8% à déclarer avoir pensé à se suicider au cours des douze mois précédant l'enquête, contre un peu plus de 3% des 15-30 ans en population générale". Plus de 5% ont envisagé la manière de mettre fin à leurs jours.Mais ceux qui ont franchi le cap, et fait une tentative de suicide, n'évoquent pas leur condition étudiante comme facteur principal. Ce sont avant tout "les difficultés liées à la vie familiale" qui sont mises en avant (55%), ou "la vie sentimentale" (52%). Les problèmes liés à la scolarité ou aux études ne sont cités que dans 28% des réponses.
Sexe et amour
Chez les étudiants, l'entrée dans la sexualité n'est pas spécialement précoce. Avant 20 ans, ils sont 41% à déclarer ne jamais avoir eu relation sexuelle.Et les 59% qui n'ont jamais connu cette expérience invoquent, comme raison principale (44%), l'attente de tomber amoureux.
De l'alcool... avec modération
Tout n'est cependant pas triste dans cette étude. Bien au contraire. Globalement, 73% de ceux qui fréquentent l'université considèrent que leur santé est "bonne ou très bonne".86% d'entre eux sont couverts par une mutuelle.
Ils sont un peu plus nombreux à fumer (36% contre 34, 6% pour la population générale).
Niveau alcool, et contrairement à une idée reçue, les étudiants ne lèvent pas le coude si souvent que ça, si on en croit leurs réponses au questionnaire: 55% boivent un verre occasionnellement (trois fois par mois maximum), et 40% à le faire une fois par semaine. Seul un étudiant sur dix consomme de l'alcool "plus de trois fois par semaine".
La recherche de l'ivresse est mensuelle pour 13% d'entre eux, et hebdomadaire pour seulement 3%. "Les étudiants les plus concernés par le "binge-drinking" sont les hommes et les 20-25 ans", explique sans surprise le rapport de l'OVE.
Près d'un tiers a renoncé à des soins
Manque d'argent, manque de temps... 30% des étudiants affirment
avoir renoncé à des soins dans l'année précédant l'enquête. Un taux qui
s'établit à 34% pour les jeunes femmes. Elles sont 8% à avoir fait
l'impasse sur une consultation pour la contraception ou gynécologique.
Près de 19 000 questionnaires analysés
Créé en 1989, l'Observatoire national de la vie étudiante a
voulu réaliser cette enquête, qui est une première, "afin de pallier au
manque de données" sur le sujet. Réalisée au printemps 2016, elle a
permis de recueillir plus de 18 800 questionnaires suffisamment complets
pour être exploités. L'OVE précise que l'échantillon analysé est
compose "d'hommes et de femmes âgés de 17 à 77 ans".https://www.lalsace.fr/actualite/2018/11/15/les-etudiants-affichent-leur-bonne-sante-et-leur-mal-etre