Discrète et plus efficace
Paris-Normandie Eure Vernon, lundi 15 mars 2021
Société. La permanence du centre d'information des droits des femmes et des familles de l'Eure s'est déplacée pendant une semaine au centre E. Leclerc de Vernon. Une première sur le territoire. Explications.
L'endroit est atypique. C'est entre cartons et échantillonnages de la réserve de la parapharmacie du centre E. Leclerc de Vernon que les juristes du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles ont installé une permanence la semaine dernière. Un simple bureau improvisé sur lequel est posé un ordinateur. Nous sommes bien loin de l'atmosphère habituelle de ce type de rendez-vous.
L'information a été discrète. Un message imprimé sur les tickets de caisse en début de mois, quelques affiches placardées sur les portes vitrées de la galerie marchande, des prospectus à proximité des produits désinfectants pour les chariots...
Confinement et tensions
Une discrétion assumée et souhaitée pour inciter les victimes à faire un premier pas, en tout anonymat, « dans un lieu très ouvert, mais discret pour être reçu et récupérer une information. Le contexte de huis clos généré par le confinement exacerbe et accroît des tensions qui peuvent exister dans les familles », insiste la sous-préfète de l'arrondissement des Andelys, Virginie Sené-Rouquier, à l'occasion de cette première permanence éphémère sur son territoire.
Le message a été entendu. Treize personnes (10 femmes et trois hommes), ont pris contact durant la semaine avec l'un des trois juristes du CDIFF présents au supermarché, dont six physiquement. « Aujourd'hui [samedi, Ndlr], un monsieur s'est présenté. Il avait l'impression de tourner en rond dans sa situation. Le juriste lui a permis de faire un état des lieux. »
D'autres témoignages sont plus sensibles, comme celui d'un enfant de 10 ans aux idées suicidaires, ou cette femme maltraitée qui n'a pas pu se déplacer physiquement au supermarché à cause de fractures consécutives à des coups.
« Faire prendre conscience »
« Nous ne sommes pas là pour les conseiller, mais pour les informer sur leurs droits et les démarches à suivre, explique l'une des juristes, à peine son téléphone raccroché. " Le plus difficile est de faire prendre conscience qu'elles sont victimes de violences souvent banalisées, pas que physiques, mais aussi psychologiques."
Mais quid du suivi ? " Les juristes recontactent les personnes" , rassure l'association, en réponse à la demande de l'adjointe au maire de Vernon Juliette Rouilloux-Sicre. Rappelons que la Ville a signé une convention de lutte contre les violences conjugales, sexuelles et sexistes faites aux femmes avec la sous-préfecture, l'Académie, le Département et la procureure de la République d'Évreux, en octobre 2020.
La police nationale est également très engagée dans cette lutte. Le commissariat accueille d'ailleurs une intervenante sociale dans ses locaux.
Karine Leroy avec D. G.
Espace laïc vernonnais (29, rue de la Poterie) : quatrième mardi du mois, de 13 h 30 à 16 h 30. Tél. 02 32 33 44 56.
Maison de justice et du droit (93, rue Sadi-Carnot) : deuxième mardi du mois, de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 16 h 30. Tél. 02 32 33 44 56 ou 02 32 71 28 10.
Espace Simone-Veil (15, boulevard d'Aylmer) : premier mardi du mois, de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 16 h 30. Tél. 02 32 64 39 15.
Espace information et médiation (10, rue des Grands Renards) : quatrième mardi du mois, de 9 h 30 à 12 h 30. Tél. 02 32 64 21 30.
CIDFF : www.eure.cidff.info
Des numéros utiles
39 19 : le Département met en relation la victime avec des lieux d'hébergement d'urgence, où elle sera conduite gratuitement en taxi depuis son domicile.
17 : en cas d'urgence, le numéro de la police et de gendarmerie est à privilégier. 114 : pour les sourds et malentendants, par SMS, visiophonie et chat.
0800 05 95 95 : Viols femmes informations.
Illustration(s) :
Les différentes parties prenantes de la permanence en ont dressé le bilan samedi soir.