Impact de la mémoire de travail sur la récidive suicidaire à six mois
Résumé : Introduction : plus de
huit cent mille personnes décèdent de suicide chaque année dans le
monde et dix à vingt fois plus tentent de se suicider. Au cours des
dernières décennies, de nombreux progrès ont été réalisés dans la
connaissance des facteurs de risque de suicide. Il est ainsi aujourd’hui
admis que les suicidants présentent des déficits neurocognitifs dans
différents domaines dont la mémoire de travail. Nous nous sommes alors
demandé dans quelle mesure un déficit en mémoire de travail pouvait être
prédictif de récidive suicidaire. Notre objectif principal était
d’étudier l’impact de la mémoire de travail sur la récidive suicidaire à
six mois. Un second objectif consistait à analyser le lien entre un
déficit en mémoire de travail et l’intensité des idées suicidaires à
l’inclusion.
Méthode : notre étude est prospective et s’intègre dans le protocole Sui-Predict. Notre population d’étude est caractérisée par des sujets non psychotiques ayant réalisé une tentative de suicide dans les sept jours avant l’inclusion. Différents questionnaires sont réalisés à l’inclusion dont la MINI 7.0.0 et la C-SSRS ainsi qu’une batterie de tests neurocognitifs comprenant deux tâches de N-Back (squares et letters-visual). Les patients sont ensuite revus à six mois.
Résultats : notre population comprend 22 sujets. Au cours du suivi à six mois, 18,2 % ont présenté une récidive suicidaire. Aucun lien n’a été retrouvé entre un déficit en mémoire de travail et la récidive suicidaire à six mois. Néanmoins, une fréquence d’idées suicidaires élevée est associée à un temps de réponse moyen augmenté à la tâche de N-Back squares à la condition n-1 (p<0.05). De plus, une maitrise difficile des idées suicidaire tend à être associée à un temps de réponse augmenté à la tâche de N-Back squares à la condition n-1 (p=0.06). Enfin, les sujets passant à l’acte pour uniquement ou principalement faire cesser leur souffrance présentent un temps de réponse réduit à la tâche N-Back squares à la condition n-2 (p<0.05) et tendent à avoir un taux de bonnes réponses plus faible à la tâche de N-Back Squares à la condition n-1 (p=0.07).
Conclusion : nous ne retrouvons pas d’impact de la mémoire de travail sur la récidive suicidaire à six mois sur notre petit effectif. Un déficit en mémoire de travail est corrélé avec certains profils cliniques d’intensité d’idées suicidaires. La poursuite de l’étude Sui-Predict avec l’inclusion d’un nombre plus conséquent de sujets semble essentielle pour approfondir et compléter ces résultats.
Méthode : notre étude est prospective et s’intègre dans le protocole Sui-Predict. Notre population d’étude est caractérisée par des sujets non psychotiques ayant réalisé une tentative de suicide dans les sept jours avant l’inclusion. Différents questionnaires sont réalisés à l’inclusion dont la MINI 7.0.0 et la C-SSRS ainsi qu’une batterie de tests neurocognitifs comprenant deux tâches de N-Back (squares et letters-visual). Les patients sont ensuite revus à six mois.
Résultats : notre population comprend 22 sujets. Au cours du suivi à six mois, 18,2 % ont présenté une récidive suicidaire. Aucun lien n’a été retrouvé entre un déficit en mémoire de travail et la récidive suicidaire à six mois. Néanmoins, une fréquence d’idées suicidaires élevée est associée à un temps de réponse moyen augmenté à la tâche de N-Back squares à la condition n-1 (p<0.05). De plus, une maitrise difficile des idées suicidaire tend à être associée à un temps de réponse augmenté à la tâche de N-Back squares à la condition n-1 (p=0.06). Enfin, les sujets passant à l’acte pour uniquement ou principalement faire cesser leur souffrance présentent un temps de réponse réduit à la tâche N-Back squares à la condition n-2 (p<0.05) et tendent à avoir un taux de bonnes réponses plus faible à la tâche de N-Back Squares à la condition n-1 (p=0.07).
Conclusion : nous ne retrouvons pas d’impact de la mémoire de travail sur la récidive suicidaire à six mois sur notre petit effectif. Un déficit en mémoire de travail est corrélé avec certains profils cliniques d’intensité d’idées suicidaires. La poursuite de l’étude Sui-Predict avec l’inclusion d’un nombre plus conséquent de sujets semble essentielle pour approfondir et compléter ces résultats.
Soumis le : vendredi 6 novembre 2020 - 17:46:21
Dernière modification le : samedi 20 mars 2021 - 03:10:44
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