| 02.07.2019 https://www.lequotidiendumedecin.fr*
Santé mentale, addictions, accès aux soins, prévention : le gouvernement fixe ses objectifs pour améliorer ...
Réactualiser les données de 2004 sur la santé mentale
Préparée depuis 2017, cette « stratégie santé pour les personnes placées sous main de justice » (PPSMJ) comporte 28 actions réparties en six axes, dont le premier porte sur la connaissance de la santé des détenus. L'enquête* référence pour la santé mentale qui révèle que la majorité des détenus (56 %) présentent des troubles anxieux, 38 %, un syndrome dépressif et un quart des détenus souffrent de troubles psychotiques, date de 2004. Deux études scientifiques vont être lancées « immédiatement », selon le gouvernement. La première, financée à hauteur d'un million d'euros par le ministère de la Justice, est une étude rétrospective longitudinale qui porte sur la prévalence des troubles mentaux à l'entrée en prison et leurs facteurs d'évolution sur un an au moins ; la seconde, qui devrait être pilotée par l'équipe du Pr Pierre Thomas (CHRU Lille), soutenue par le ministère de la Santé, se penchera sur l'état de santé des sortants de maisons d'arrêt. Les résultats ne sont pas attendus avant la fin du plan.
Des réflexions sur les UHSA et le repérage des addictions
En attendant, la feuille de route rappelle qu'une réflexion est en cours pour définir les modalités de déploiement de nouvelles places en unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) (structures hospitalières sécurisées destinées aux détenus souffrant de pathologies psychiatriques lourdes) à partir d'une évaluation des 416 premières places créées – évaluation qui n'a pas été rendue publique, note-t-on. L'évolution des suspensions de peine pour raison médicale – inexistantes en santé mentale, déplorent les médecins – devrait être analysée.
La feuille de route prévoit aussi de confier une mission au centre national du sida et des hépatites pour améliorer le dépistage du VIH, VHB et VHC, et demande un meilleur repérage de la tuberculose et des addictions. Les professionnels de santé devront être formés à la remise de kits de naloxone aux sortants de prison. Des groupes de travail devraient être montés pour travailler sur la prise en charge des femmes et des transgenres.
En revanche, la feuille de route ne dit rien sur le développement de la politique de réduction des risques en prison, et notamment du programme d'échange de seringue. Le décret qui devait le mettre en œuvre en 2017 n'est jamais paru, faute d'un consensus entre administration pénitentiaire (qui voulait restreindre ces outils aux unités sanitaires) et soignants (qui voyaient dans cette modalité la création d'une salle de shoot).
Prévention et accès aux soins
Plus largement, le plan décline la politique de prévention du gouvernement en milieu carcéral : généralisation du moi(s) sans tabac, renforcement des actions de prévention du suicide, inscription des mineurs pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse dans un parcours santé jeunes de l'Assurance-maladie.
En termes d'accès aux soins, la télémédecine devrait être déployée dans l'ensemble des unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USMP) d'ici à 2022, en particulier pour les consultations de dermatologie, d'ophtalmologie ou de pré-anesthésie – mais aucune enveloppe spécifique n'est prévue au-delà des crédits inscrits dans le PLFSS pour 2019.
Toutes les régions devront proposer aux étudiants des terrains de stage et de service sanitaire auprès des PPSMJ, avec l'objectif de rendre l'exercice en prison attractif (22 % des postes de médecins psychiatres n'étaient pas pourvus en 2016 – ce que dénonçait dans nos colonnes la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté).
Repérer la dépendance et garantir la continuité des soins
En 2015, l'on recensait 185 personnes en situation de handicap ou de dépendance liée à l'âge (soit 0,3 % des détenus). Aussi, le gouvernement entend développer un outil de repérage de la perte d'autonomie utilisable par le personnel pénitentiaire.
Enfin, des travaux sont en cours pour identifier les dispositifs à même de garantir une continuité de la prise en charge à la sortie de prison, comme les structures d'accompagnement vers la sortie, ou les consultations extra-carcérales.
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2019/07/02/sante-mentale-addictions-acces-aux-soins-prevention-le-gouvernement-fixe-ses-objectifs-pour-ameliorer-la-sante-des-detenus-dici-2022_870468
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02 juillet 2019Feuille de route Santé en Prison
Communiqué de presse
Nicole BELLOUBET et Christelle DUBOS présentent une feuille de route sur trois ans pour la santé des personnes placées sous main de justice.
Ce
mardi 2 juillet, Nicolle BELLOUBET, Garde des Sceaux, ministre de la
Justice, et Christelle DUBOS, secrétaire d’Etat auprès de la ministre
des Solidarités et de la Santé, ont présenté à la maison d’arrêt de
Bois-d’Arcy (Yvelines) la feuille de route 2019-2022 destinée à
améliorer la prévention, l’accès aux soins et le repérage du handicap ou
de la perte d’autonomie des personnes placées sous main de justice.
Cette feuille vise à déployer 28 mesures, qui permettront notamment le
développement de la télémédecine, le renforcement de la prévention au
suicide ou le déploiement dans toutes les régions du service sanitaire
dans les lieux de privation de liberté à destination des jeunes de la
protection judiciaire de la jeunesse.
La
lutte contre les inégalités de santé une priorité majeure portée par le
Gouvernement et qui doit s’intégrer dans toutes nos politiques
publiques. Les personnes placées sous main de justice cumulent souvent
des difficultés d’ordre sanitaire, économique ou social et la santé est
un facteur de réinsertion primordial.
Issue de
travaux collectifs de tous les acteurs impliqués, la feuille de route
présentée ce jour vise à ce que les personnes placées sous-main de
justice, détenus comme jeunes de la protection judiciaire de la
jeunesse, bénéficient, au même titre que l’ensemble de la population,
des avancées de nos politiques dans la prévention comme dans le soin.
La feuille de route 2019-2022 pour la Santé des personnes placées sous main de justice se fixe 5 priorités : - Mieux suivre l’état de santé global des détenus
- Développer la prévention et la promotion de la santé auprès des détenus
- Améliorer l’accès aux soins des personnes détenues
- Repérer et prendre en charge la dépendance en milieu carcéral
- Aussurer la continuité de la prise en charge à la sortie de la détention
Pour accéder au dossier de presse : https://we.tl/t-iY1FfKYnHf
Contacts presse :
secretariat-presse.cab@justice.gouv.fr – 01 44 77 63 15
sec.presse.solidarites-sante@sante.gouv.fr – 01 40 56 60 60
Lire le communiqué de presse
http://www.presse.justice.gouv.fr/communiques-de-presse-10095/communique-de-2019-12931/feuille-de-route-sante-en-prison-32525.html
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COMMUNIQUE UNAFAM SUR LE SUJET :
Les
ministères de la justice et de la santé ont présenté, le 2 juillet, une feuille de route sur 3 ans pour améliorer
la santé des personnes placées sous-main de justice. L’Unafam (Union
nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées
psychiques) salue cette idée d’autant que, selon Adeline
Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), 70%
des détenus souffrent de troubles psychiatriques, dont des troubles
anxio-dépressifs, et parmi eux, entre 20 et 25% présentent des pathologies
lourdes dont la psychose, la schizophrénie, "des pathologies qui ne peuvent que
s'aggraver en détention". Ce document apparait toutefois très décevant :
Des
propositions insuffisantes concernant la psychiatrie
- des "études nationales sur la santé
mentale" que la Stratégie de santé des personnes placées sous
main de justice annonçait déjà début 2017 ;
- la « création de nouvelles places en unité
hospitalière spécialement aménagée (UHSA) »,
sans précision sur leur nombre. Le programme défini par arrêté du 20 juillet 2010 prévoyait
la création de 8 nouvelles unités s’ajoutant aux 9 actuelles pour
atteindre une capacité de 705 places. Or on estime à 8000 le nombre
des détenus souffrant de pathologies psychiatriques sévères. La réponse n’est donc pas à
l’échelle du besoin.
- à
la sortie de prison, "assurer la continuité de la prise en charge […par] une évaluation des consultations précédant
la sortie et des consultations extra-carcérales existantes en matière
de prise en charge en santé mentale". Rappelons que le délai avant la prise en charge
par un centre médico-psychologique peut aller aujourd’hui jusqu’à un
an ! Ce
n’est pas d’une nouvelle évaluation dont les personnes placées sous
main de justice ont besoin, mais d’un accès réel à des services
psychiatriques non saturés…
Des
impasses préoccupantes
- L’Unafam apprécie l’objectif
de "faciliter
l’accès aux aides (allocation personnalisée d’autonomie - APA,
prestation de compensation du handicap - PCH) des personnes détenues
qui en relèvent et améliorer la mise en œuvre des aides humaines et
techniques". En revanche, l’Unafam relève avec inquiétude
l’omission de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH),
alors qu’elle est légalement maintenue pendant les 60 premiers jours
de détention, puis réduite à 30 %, qu’il est important d’aider le
détenu à la renouveler et de veiller à la faire rétablir avant la
sortie.
- Par ailleurs, les personnes
sous main de justice sont aussi des personnes prévenues ou condamnées bénéficiant d’un
aménagement de peine leur évitant l’incarcération. En
nombre quasi identique aux détenus, ils doivent bénéficier d’un suivi
médical y compris de soins psychiatriques. La feuille
de route ne propose aucune disposition spécifique les concernant.
- L’Unafam rappelle enfin que
la durée moyenne de séjour dans une maison d’arrêt est de 7 mois alors
que les délais d’attente pour accéder à des soins en prison excèdent
largement cette durée. Ainsi, dans les établissements dotés d’un
service médico-psychologique régional (SMPR), le premier rendez-vous
avec un psychologue intervient souvent après 12 mois. Rien n’est proposé pour réduire
ces délais inadmissibles.
Des
sujets importants ignorés
- Il n’y a aucune allusion au
rapport
d’évaluation des UHSA finalisé par l’IGAS et
l’inspection générale de la justice et toujours non publié, qui
exprime, selon les informations recueillies par l’Unafam, des doutes
sur la pertinence du déploiement du programme des UHSA au regard de
leur coût très élevé. L’Académie de Médecine préconisait, dès janvier
2018, une alternative proche des préconisations de ce rapport :
"Le temps du soin
spécifique en détention serait facilité si les structures intra-carcérales
de type SMPR étaient consolidées [avec] une augmentation du nombre de
cellules dédiées
offertes aux détenus souffrant de fragilité psychique, dont l'état
mental rend la compatibilité à plus ou moins long terme avec la
détention classique difficilement envisageable et en tout cas peu
humaine".
- Rien n’est dit non plus des
recommandations d’Adeline Hazan, qui dans une tribune du Monde de janvier
2018 prônait déjà "une
politique
de désinflation carcérale, comme remède durable aux maux
de la prison, en cessant
d’incarcérer des personnes qui ne devraient pas l’être : par
exemple, celles qui sont atteintes de troubles mentaux".
- La Contrôleuse a souligné
par ailleurs l’indignité des fins
de vie de personnes handicapées psychiques embastillées pendant des
décennies, dans l’incapacité de comprendre ni leurs
actes ni les raisons de leur incarcération. Elle préconise à cet égard
l’utilisation humanitaire de l’article
720-1-1 du code de procédure pénale
qui permet la suspension de la peine quand l’état de
santé est incompatible avec l’incarcération. Mais cet article n’a jamais
encore été utilisé à ce jour pour les personnes malades psychiques.
Enfin,
la Stratégie de santé pour les personnes placées sous main de justice,
lancée en 2017, comporte un comité de suivi comprenant des représentants
des associations dont l’Unafam fait partie. Or ce comité n’a pas été saisi
lors de la construction de cette feuille de route. Pour l’Unafam, cela sonne comme une
nouvelle déroute de la démocratie sanitaire en France.
Les
ministères de la justice et de la santé ont présenté, le 2 juillet, une feuille de route sur 3 ans pour améliorer
la santé des personnes placées sous-main de justice. L’Unafam (Union
nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées
psychiques) salue cette idée d’autant que, selon Adeline
Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), 70%
des détenus souffrent de troubles psychiatriques, dont des troubles
anxio-dépressifs, et parmi eux, entre 20 et 25% présentent des pathologies
lourdes dont la psychose, la schizophrénie, "des pathologies qui ne peuvent que
s'aggraver en détention". Ce document apparait toutefois très décevant :
Des
propositions insuffisantes concernant la psychiatrie
Des
impasses préoccupantes
Des
sujets importants ignorés
Enfin,
la Stratégie de santé pour les personnes placées sous main de justice,
lancée en 2017, comporte un comité de suivi comprenant des représentants
des associations dont l’Unafam fait partie. Or ce comité n’a pas été saisi
lors de la construction de cette feuille de route. Pour l’Unafam, cela sonne comme une
nouvelle déroute de la démocratie sanitaire en France.
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HISTORIQUE DU POST 02/07/2019
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Déplacement de N.Belloubet et C.Dubos à la MA de Bois d'Arcy
Note aux rédactions
Présentation de la Feuille de route 2019 – 2022 sur la Santé des personnes placées sous main de justice
Mardi 2 juillet 2019 à la Maison d’arrêt de Bois-d’Arcy (5 bis rue Alexandre Turpault, 78390 Bois-d’Arcy)
Nicole BELLOUBET, garde des Sceaux, ministre de la Justice, et
Christelle DUBOS, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des
Solidarités et de la Santé présenteront la Feuille de route 2019 – 2022
sur la Santé des personnes placées sous main de justice à la Maison
d’arrêt de Bois-d’Arcy.
Déroulé prévisionnel
10h30 Arrivée et accueil des ministres
10h35 Présentation de la bibliothèque, de la salle d'accueil et d'une cellule
10h55 Présentation du service médico-psychologique régional (SMPR)/Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) (présentation du dispositif des codétenus de soutien, d'une cellule de protection d'urgence (CPROU), échanges avec le personnel médical, présentation d'une cellule)
11h20 Visite de l’unité sanitaire (présentation des équipements, échanges avec les personnels)
11h35 Table ronde (promotion de la santé/ santé mentale/ prévention suicide/ lutte contre les addictions/ perte d'autonomie)
12h20 Signature du texte
12h30 Départ
Toutes les séquences sont ouvertes à la presse
Déroulé prévisionnel
10h30 Arrivée et accueil des ministres
10h35 Présentation de la bibliothèque, de la salle d'accueil et d'une cellule
10h55 Présentation du service médico-psychologique régional (SMPR)/Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) (présentation du dispositif des codétenus de soutien, d'une cellule de protection d'urgence (CPROU), échanges avec le personnel médical, présentation d'une cellule)
11h20 Visite de l’unité sanitaire (présentation des équipements, échanges avec les personnels)
11h35 Table ronde (promotion de la santé/ santé mentale/ prévention suicide/ lutte contre les addictions/ perte d'autonomie)
12h20 Signature du texte
12h30 Départ
Toutes les séquences sont ouvertes à la presse
Merci de vous accréditer auprès de la préfecture des Yvelines
Lire la note aux rédaction
http://www.presse.justice.gouv.fr/communiques-de-presse-10095/communique-de-2019-12931/deplacement-de-nbelloubet-et-cdubos-a-la-ma-de-bois-darcy-32522.html
Article sur le sujet :
Seine-Saint-Denis : ces prisonniers ouvrent l’œil sur la détresse des autres
Le
dispositif des codétenus de soutien, qui vise à prévenir les suicides,
est né à la maison d’arrêt de Villepinte en 2010. Il se développe
ailleurs.
Chorale, petits fours maison et concert de louanges. C'est presque jour de fête à la maison d'arrêt de Seine-Saint-Denis,
à Villepinte, cet après-midi de juin. Les familles de quelques
prisonniers ont été conviées dans le gymnase aux murs passés, qui sert
de salle de réception.
«
Vous êtes les héros du jour ! » lance la directrice Anne-Lise
Maisonneuve aux nouveaux « codétenus de soutien ». Ou « CDS », comme se
nomment eux-mêmes ces prisonniers qui ouvrent l'œil sur la détresse des
autres, afin de prévenir les suicides. Né à Villepinte il y a dix ans,
le dispositif existe aussi à Bois-d'Arcy, Poissy (Yvelines), Fresnes
(Val-de-Marne) et Réau (Seine-et-Marne).
« Il faut avoir les ressorts psychologiques »
Les
CDS peuvent être prévenus ou déjà condamnés. La priorité est donnée à
ceux qui restent incarcérés au moins un an. « Il faut avoir les ressorts
psychologiques pour aborder une crise suicidaire », insiste Frédi
Duprat, directeur adjoint à Villepinte.
Exit
les détenus signalés pour des troubles du comportement (35 % selon
l'administration pénitentiaire) ou ne sachant ni lire ni écrire (20 %).
Car il faut être capable de lire et rédiger un courrier. Il n'y a aucune
contrepartie ni rétribution, assure la direction.
Huit pour six bâtiments
Ceux
qui sont partants doivent valider une formation aux premiers secours
par la Croix Rouge et une journée de sensibilisation à l'écoute.
Ensuite, ils sont affectés à un bâtiment, pas forcément le leur.
Actuellement, à Villepinte, ils sont huit pour six bâtiments, dans cette
prison conçue pour 588 hommes et qui en accueille près du double.
«
La prévention du suicide commence dès l'arrivée des détenus. Le risque
peut être signalé par un magistrat, et est aussi évalué par des
professionnels à l'entrée (administration, soignants, enseignants,
travailleurs sociaux…, NDLR) », insiste le directeur adjoint de la
maison d'arrêt.
Travail de vigilance
Les
CDS ont vocation à participer au travail de vigilance. Les surveillants
aussi sont formés. Et tous les quinze jours, la commission de
prévention suicide réunit tous les intervenants en milieu carcéral
(détention, insertion, sanitaire, PJJ).
Afin
qu'ils soient identifiables, les CDS ont une affiche sur la porte de
leur cellule et leur photo est collée au poste de contrôle. Les détenus
plus fragiles peuvent être orientés vers eux. Une cellule de protection
d'urgence, dépouillée de tout meuble contondant, peut accueillir un
détenu en cas de crise.
« Mettre l'accent sur la prévention primaire »
«
Au début du dispositif, certains avaient du mal à aider les condamnés
pour viol, ça a même été très très dur de les convaincre, mais on a
réussi ! » note Christiane Calais, référente départementale
prison-justice, qui connaît tous les codétenus de soutien. Elle sort de
sa poche, une lettre de remerciement d'un ancien prisonnier. « Être
codétenu de soutien n'a pas été une tâche facile. J'ai appris à prendre
du recul et le sens des responsabilités », écrit-il.
D'autres
témoignages, avancés par l'Observatoire international des prisons
alimentent des réserves sur la responsabilité qui pèse sur les CDS. «
Nous avons recueilli une vingtaine de témoignages de codétenus de
soutien, qui allaient très mal après le passage à l'acte d'un codétenu,
relate François Besse, coordinateur du pôle enquête à l'OIP. Il faut
mettre l'accent sur la prévention primaire, en amont, à commencer par les conditions de détention, la sociabilisation, les parloirs… La surpopulation, 22 heures par jour en cellule, n'aide pas à aller mieux »
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-ces-prisonniers-ouvrent-l-oeil-sur-la-detresse-des-autres-01-07-2019-8107311.php
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-ces-prisonniers-ouvrent-l-oeil-sur-la-detresse-des-autres-01-07-2019-8107311.php