[7-0352] - Doi : 10.1016/S1634-6939(19)41418-X
X. Benarous a, b, ⁎ , M.-J. Guedj c, S. Garny de la Rivière a, J.-M. Guilé a, b, D. Périsse d
a Service
de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, CHU
d'Amiens-Picardie, Site Sud, 1, rue du Professeur-Christian-Cabrol,
80054 Amiens, France
b Inserm
U1105, Groupe de recherche sur l'analyse multimodale de la fonction
cérébrale, Université Picardie-Jules-Verne-Amiens, chemin du Thil, 80025
Amiens, France
c Centre psychiatrique d'orientation et d'accueil, Hôpital Sainte-Anne, AP-HP, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, France
d Service
de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Groupe hospitalier
Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Sorbonne Universités, 47-83, boulevard de
l'Hôpital, 75013 Paris, France
Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur.
Disponible en ligne depuis le mardi 28 janvier 2020
Résumé
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Les
conduites suicidaires à l'adolescence représentent un problème majeur
de santé publique non seulement du fait de leur fréquence mais aussi de
leur gravité potentielle. Un peu plus d'un adolescent sur dix rapporte
avoir eu des idées suicidaires dans l'année qui précède et environ 4 %
d'entre eux auraient déjà tenté de se suicider. Il s'agit de la seconde
cause de mortalité à cet âge. Parmi les nombreux facteurs de risque
impliqués, les plus importants sont l'existence d'un geste suicidaire
antérieur et d'un trouble psychiatrique caractérisé, en particulier
dépressif. Chez les adolescents les plus jeunes, l'identification d'une
crise suicidaire peut être rendue compliquée par les troubles du
comportement à type de réactions agressives et impulsives qui peuvent
être au premier plan. Chez les adolescents plus âgés, l'accroissement
progressif d'un sentiment de désespoir et des idées de mort peuvent
rester longtemps masqués derrières des plaintes banales anxieuses ou
psychosomatiques associées à un retrait relationnel ou au contraire à
des prises de risque inconsidérées. Si les conduites suicidaires de
l'adolescent sont parfois la manifestation d'un trouble psychiatrique
caractérisé, le geste suicidaire est quasiment toujours adressé à
l'entourage. Il représente alors pour l'adolescent l'ultime moyen de
faire entendre une souffrance et un désir de changement indicible. La
prise en charge des adolescents après une tentative de suicide fait
l'objet de recommandations à la pratique professionnelle : tout
adolescent suicidant doit être admis dans un service d'urgence
hospitalier où il est évalué sur les plans somatique, psychologique et
social. Dans un certain nombre de cas, une hospitalisation spécialisée
est indiquée. Une fois la crise suicidaire passée, le relai du jeune et
de sa famille vers des professionnels de santé (psychiatre, psychologue)
est un enjeu essentiel. Au-delà du repérage diagnostique et du
traitement d'un trouble psychiatrique caractérisé, des interventions
centrées sur la famille aident à mobiliser au mieux les ressources du
système familial pour rendre audible différemment la détresse de
l'adolescent et aider chacun à s'y ajuster au mieux.
Mots-clés : Idées suicidaires, Tentative de suicide, Conduites à risque, Dépression, Adolescence
Plan