vendredi 3 janvier 2020

ETUDE RECHERCHE Évaluation somatique de cent patients hospitalisés en unité de crise psychiatrique : étude observationnelle rétrospective

Évaluation somatique de cent patients hospitalisés en unité de crise psychiatrique : étude observationnelle rétrospective 
G.Choron a F.-X.Lesage ab L.Picy c P.Courtet cd E.Olie cd 
a Université de Montpellier, CHU de Montpellier, 34000 Montpellier, France 
b Epsylon, université de Montpellier, université Paul-Valéry Montpellier 3, CHU de Montpellier, 34000 Montpellier, France 
c Psychiatric emergency and post-acute care, CHU de Montpellier, 34000 Montpellier, France 
d Unité INSERM U1061, 34000 Montpellier, France
Received 6 March 2019, Accepted 18 July 2019, Available online 20 December 2019.


Résumé
Intérêt
En comparaison de la population générale, les personnes souffrant de troubles psychiatriques sont en moins bonne santé et ont un accès aux soins réduits.
Méthodes
Nous avons réalisé une étude descriptive au CHU de Montpellier entre le 2 novembre 2011 et le 21 décembre 2012. Chaque mercredi et vendredi, les deux derniers patients hospitalisés dans le service de post-urgences psychiatriques du CHRU de Montpellier étaient évalués par un médecin généraliste et inclus dans l’étude. Ce service accueille principalement des patients en crise suicidaire dans le cadre d’un trouble de l’humeur et/ou d’un trouble de personnalité. L’évaluation informait sur les antécédents somatiques, les comorbidités somatiques actuelles et le suivi médical pour des raisons non psychiatriques.
Résultats
Cent patients ont été inclus. La population était principalement composée de femmes (81 %) et l’âge moyen était de 43 ans (18 à 79 ans). Quasiment tous les patients avaient un antécédent somatique (96 %) et un suivi par un médecin généraliste (99 %). Six patients n’avaient pas vu leur médecin généraliste depuis plus d’un an. Une dyslipidémie était retrouvée chez 32 patients, parmi lesquels seul un patient était traité par un médicament hypolipémiant. Parmi les patients présentant une altération de l’état dentaire, 29 (55,77 %) n’avait pas consulté de dentiste depuis plus d’un an. Parmi ceux présentant une baisse d’acuité visuelle de loin ou de près, 19 (65,52 %) n’avaient pas consulté d’ophtalmologue depuis plus d’un an.
Perspectives
Les comorbidités somatiques, bien que dépistées, semblent sous-traitées chez ces patients. Une sensibilisation des différents professionnels de santé sur leur prise en charge pourrait améliorer leur couverture thérapeutique et leur survie.