Deuil après un suicide : comment accompagner un proche ?
20 Janvier 2020
source http://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/changement-de-situation/changement-familial/deuil-apres-un-suicide-comment-accompagner-un-proche
Changement familial
Lorsqu’une personne de notre entourage est confrontée à un décès, notre élan est de la soutenir. Lors d’un suicide, on peut se sentir freiné par des sentiments de malaise et d’impuissance. Pourtant, l’aide des proches est essentielle.
Tout chagrin doit être traversé. Soutenir un proche en deuil, et d’autant plus après le suicide d’un des siens, nécessite d’accepter sa propre douleur – voir l’autre souffrir –, puis celle de l’endeuillé lui-même.
« La personne a besoin d’être accompagnée dans son chagrin, avec empathie, car c’est le seul chemin pour en sortir », pose sans détour Marie Tournigand, déléguée générale d’Empreintes, association et organisme de formation pour accompagner le deuil. A bannir donc les injonctions telles que : « Ne te laisse pas aller… viens, on sort… la vie continue… », qui musèlent sa souffrance.
Mais que vit l’endeuillé ? « Un deuil est un processus de cicatrisation psychique naturelle. Il se fait mais prend du temps », décrit Marie Tournigand. Quatre étapes seront traversées : le choc, la recherche des signes de l’autre, le vécu dépressif et la reconstruction.
« Après un suicide, l’intensité des émotions (culpabilité, colère, honte parfois) peut prolonger la cicatrisation », poursuit la déléguée générale. La personne repasse en boucle les circonstances du suicide avec, en arrière-plan, la question du sens du geste : choix ? décision ? impasse ?
Se libérer de toute idée suicidaire
En cas d’isolement de l’endeuillé, il est essentiel de chercher des personnes ressources autour de lui : médecin traitant, psychologue formé au deuil, travailleur social, groupe d’entraide de deuil après suicide.
Accompagner un proche nécessite de lui demander comment il va, ici et maintenant, et sur les différents plans de sa vie : moral, santé, social, financier, spiritualité... Marie Tournigand va même plus loin : « Il faut lui demander s’il a d’éventuelles idées suicidaires. Ça ne lui donnera pas l’idée – il l’aurait eu de lui-même –, mais cela lui permettra de s’en libérer. » Questionner donc, sans surinterpréter. Ne pas imaginer le pire pour une mère qui a perdu sa fille. Car un deuil se traverse.
Pour aller plus loin
- L’émission Vies de famille : « Le deuil : comment traverser cette épreuve ? »
- « Je dois faire face au décès d'un proche » sur le site officiel de l’administration française
- « La prévention du suicide » sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé
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