Pain in methadone patients: Time to address undertreatment and suicide risk (ANRS-Methaville trial)
Sandra Nordmann 1, 2 Antoine Vilotitch 1, 2 Caroline Lions 1, 2 Laurent Michel 3, 4 Marion Mora 1, 4 Bruno Spire 1, 2 Gwenaelle Maradan 2, 1 Marc-Karim Bendiane 2, 1 Alain Morel 5 Perrine Roux 1, 2 Patrizia Carrieri 1, 2, *
* Auteur correspondant
1 SESSTIM - U912 INSERM - Aix Marseille Univ - IRD - Sciences Economiques et Sociales de la Santé & Traitement de l'Information Médicale
2 ORS PACA - Observatoire régional de la santé Provence-Alpes-Côte d'Azur [Marseille]
3 UMR_S 669 - Troubles du comportement alimentaire de l'adolescent
4 Centre Pierre Nicole [Paris]
5 Oppelia [Paris]
La douleur chez les patients dépendants aux opiacés est courante, mais les données mesurant l'évolution de la douleur (et ses corrélats) à l'aide d'échelles validées chez les patients commençant un traitement à la méthadone sont rares. Nous avons cherché à évaluer la douleur et ses interférences dans la vie quotidienne, les corrélats associés et le sous-traitement avant et pendant le traitement à la méthadone. Méthodes: Il s'agit d'une analyse secondaire utilisant les données longitudinales d'un essai randomisé comparant deux modèles de commencement au traitement à la méthadone. Nous avons évalué l'effet du commencement du traitement à la méthadone et d'autres corrélats sur l'intensité de la douleur et les interférences dans la vie quotidienne (à l'aide du Brief Pain Inventory) aux mois 0, 6 et 12 en utilisant un modèle de régression logistique multinomiale mixte. RÉSULTATS: Le groupe d'étude comprenait 168 patients pour lesquels on disposait de données sur l'intensité de la douleur ou les interférences pour au moins une visite. Une douleur modérée à sévère a été rapportée chez 12,9% des patients à M0, 5,4% à M6 et 7,3% à M12. Des interférences importantes avec le fonctionnement quotidien ont été signalées dans 36,0 % des cas à M0, 14,5 % à M6 et 17,1 % à M12. Sur les 98 visites où les patients ont signalé une douleur modérée à forte ou une interférence importante, 55,1 % n'ont signalé aucun traitement pour le soulagement de la douleur, 34,7 % ont signalé des analgésiques non opioïdes, 3,1 % des analgésiques opioïdes et 7,1 % à la fois des analgésiques opioïdes et non-opioïdes. La méthadone était associée à une diminution de l'intensité de la douleur à 6 mois (OR = 0,29, p = 0,04) et à 12 mois (OR = 0,30, p = 0,05) de suivi et avait tendance à être associée à une interférence substantielle de la douleur. Le risque de suicide était associé à la fois à l'intensité et à l'interaction de la douleur. CONCLUSIONS: La méthadone chez les patients dépendants aux opiacés peut réduire la douleur. Cependant, le sous-traitement de la douleur chez les patients traités à la méthadone demeure une préoccupation clinique majeure. Les patients souffrant de douleurs sont plus à risque de se suicider. Un dépistage et une prise en charge adéquats de la douleur dans cette population constituent une priorité et doivent être intégrés aux soins complets de routine. Type de document :
Article dans une revue
PLoS ONE, Public Library of Science, 2017, 12 (5), pp.e0176288. 〈10.1371/journal.pone.0176288〉
source https://www.hal.inserm.fr/inserm-01985280
Soumis le : jeudi 17 janvier 2019
Article intégral : pone.0176288.pdf