Le clavardage et les messages texte sont devenus des moyens de communication utilisés couramment lors des interventions auprès des gens suicidaires. Y a-t-il moyen d’améliorer ces méthodes d’intervention? Une étude sera lancée sur le sujet.
Un projet de recherche sera développé par le Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) afin de prévenir le suicide en exploitant les outils de communication numérique. Un don de 500 000$ offert par Bell Cause jeudi permettra de concrétiser ce projet de recherche, le premier du genre au monde.
«On pourra effectuer des recherches d’envergure afin de déterminer les meilleures méthodes d’intervention pour diminuer le risque suicidaire chez les personnes vulnérables», s’est réjoui le directeur du CRISE, Dr Brian Mishara.
«Ça va permettre aux intervenants de mieux savoir comment aider les personnes suicidaires avec les nouvelles technologies, mais aussi de permettre de faire ce qu’il faut pour sauver des vies ici au Québec, mais aussi à travers le monde», a ajouté l’expert.
Selon lui, il y a des avantages et des désavantages à utiliser ces méthodes technologiques pour ceux qui cherchent de l’aide. «Par exemple, le téléphone offre une dimension plus humaine, on entend une voix», a-t-il illustré. Il explique que l’enjeu est de savoir si les intervenants doivent réagir de la même manière par messages texte qu’ils le font par téléphone.
Pour sa part, la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou, s’est dite très heureuse de ce don, car à ses yeux, la santé mentale est un champ de recherche où il n’y a pas assez d’investissements.
«On fait un travail pour convaincre les gens d’aller chercher de l’aide, a rapporté Mme Grou. Maintenant, il y a un travail à faire pour mettre des ressources à leur disposition. Le projet annoncé aujourd’hui vise exactement ça.»
Prochaines étapes
Dr Mishara explique que le travail se fera en deux étapes. La première, déjà amorcée, est de travailler avec les partenaires afin d’obtenir, avec leur consentement, des transcriptions d’échanges de gens qui demandent de l’aide par messages texte ou clavardage. «On va analyser les caractéristiques de ces échanges, de quelle manière les intervenants ont réagi, ce qui a fonctionné ou non», a-t-il expliqué.
La deuxième portion du projet sera plus précise, avec l’analyse des «sous-groupes» afin de faire des distinctions. «On veut voir s’il y a un type de clients pour lesquels ce qui fonctionne le mieux est différent, par exemple les hommes versus les femmes», a exprimé le directeur de CRISE.
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