Le Parisien
Val de Marne
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Dep Locale, vendredi 12 janvier 2018, p. VDMA36, VDMA37
Les lycéens débattent des addictions
Assister
à une pièce et débattre avec des spécialistes de leur rapport au tabac,
aux drogues ou encore aux jeux vidéo : la formule a séduit hier les
lycéens de Gourdou-Leseurre.
Saint-Maur
Par Laure Parny
Un homme quasi nu, à l'agonie, en pleine crise de manque, à quelques mètres d'adolescents de 16 ans, et pas un rire dans la salle. Pas un seul bruit, hier matin, dans cette salle de l'hôtel de ville de Saint-Maur, où l'on assistait à la déchéance d'un médecin, devenu accro à la morphine et dont les lycéens de Gourdou-Leseurre ont vécu intensément la chute jusqu'au suicide.
C'est une façon originale de parler des addictions qu'ont choisi de proposer aux élèves la compagnie du Théâtre de l'Estrade, basée à Saint-Maur, et l'équipe dirigeante de l'établissement. Comme ils l'ont fait également avec le lycée François-Mansart et le collège Louis-Blanc, les comédiens ont passé il y a quelques jours toute une matinée avec ces élèves de 1 re, à évoquer ensemble le théâtre, les addictions, et comment jouer des saynètes autour de ce thème.
« Ils ont passé du temps avec nous sur un thème qu'on nous rabâche sans arrêt, raconte Junior, 17 ans. Sauf que là, le message est devenu plus profond, on a vraiment réfléchi aux conséquences des dépendances, notamment au tabac et aux drogues. C'était bien plus intéressant que la prévention de d'habitude ! »
Les élèves en bac pro filière industrielle, malgré des applaudissements timides, ont été totalement ébahis par la prestation de la troupe, à quelques mètres seulement du public. « Morphine » raconte la dépendance d'un jeune médecin de campagne à la morphine, avec d'impressionnants passages de l'euphorie à la terreur. « Ça pousse vraiment à la réflexion de le voir comme ça, jamais je n'avais eu l'occasion de me poser autant de questions sur les dépendances que ce matin », reconnaît Adnan, 17 ans, de Villiers.
Impressionnée par l'attention des élèves, la proviseur Colette Coudres-Bourgeois envisage déjà de recommencer cette intervention originale. « Nous ne pouvons pas seulement aborder les interdits, il faut parler du moment où on devient addict, précise-t-elle. Ce type de pièce et de débat, ça peut déclencher des démarches personnelles, par exemple sur l'addiction aux jeux vidéo, aux écrans. »
Hier, des professionnels de la Maison commune des addictions de Villejuif étaient là aussi. Dans un jeu de questions anonymes et de réponses sans tabou, ils ont abordé les difficultés à se sortir seul d'une addiction, les relais à activer autour de soi, l'accompagnement d'un proche... Et nous ont appris que « 10 % des Français sont en difficulté avec la consommation d'une substance ».
Par Laure Parny
Un homme quasi nu, à l'agonie, en pleine crise de manque, à quelques mètres d'adolescents de 16 ans, et pas un rire dans la salle. Pas un seul bruit, hier matin, dans cette salle de l'hôtel de ville de Saint-Maur, où l'on assistait à la déchéance d'un médecin, devenu accro à la morphine et dont les lycéens de Gourdou-Leseurre ont vécu intensément la chute jusqu'au suicide.
C'est une façon originale de parler des addictions qu'ont choisi de proposer aux élèves la compagnie du Théâtre de l'Estrade, basée à Saint-Maur, et l'équipe dirigeante de l'établissement. Comme ils l'ont fait également avec le lycée François-Mansart et le collège Louis-Blanc, les comédiens ont passé il y a quelques jours toute une matinée avec ces élèves de 1 re, à évoquer ensemble le théâtre, les addictions, et comment jouer des saynètes autour de ce thème.
« Ils ont passé du temps avec nous sur un thème qu'on nous rabâche sans arrêt, raconte Junior, 17 ans. Sauf que là, le message est devenu plus profond, on a vraiment réfléchi aux conséquences des dépendances, notamment au tabac et aux drogues. C'était bien plus intéressant que la prévention de d'habitude ! »
Les élèves en bac pro filière industrielle, malgré des applaudissements timides, ont été totalement ébahis par la prestation de la troupe, à quelques mètres seulement du public. « Morphine » raconte la dépendance d'un jeune médecin de campagne à la morphine, avec d'impressionnants passages de l'euphorie à la terreur. « Ça pousse vraiment à la réflexion de le voir comme ça, jamais je n'avais eu l'occasion de me poser autant de questions sur les dépendances que ce matin », reconnaît Adnan, 17 ans, de Villiers.
Impressionnée par l'attention des élèves, la proviseur Colette Coudres-Bourgeois envisage déjà de recommencer cette intervention originale. « Nous ne pouvons pas seulement aborder les interdits, il faut parler du moment où on devient addict, précise-t-elle. Ce type de pièce et de débat, ça peut déclencher des démarches personnelles, par exemple sur l'addiction aux jeux vidéo, aux écrans. »
Hier, des professionnels de la Maison commune des addictions de Villejuif étaient là aussi. Dans un jeu de questions anonymes et de réponses sans tabou, ils ont abordé les difficultés à se sortir seul d'une addiction, les relais à activer autour de soi, l'accompagnement d'un proche... Et nous ont appris que « 10 % des Français sont en difficulté avec la consommation d'une substance ».
Aussi paru dans
11 janvier 2018 -