vendredi 19 janvier 2018

ETUDE RECHERCHE Acceptabilité d’un questionnaire de dépistage du risque suicidaire chez les adolescents consultant aux urgences pédiatriques : étude qualitative avec analyse phénoménologique interprétative de l’expérience des patients et de leurs parents


Acceptabilité d’un questionnaire de dépistage du risque suicidaire chez les adolescents consultant aux urgences pédiatriques : étude qualitative avec analyse phénoménologique interprétative de l’expérience des patients et de leurs parents
Gabrielle Stoven 1
1 UB - Université de Bordeaux
Résumé : Objectif : évaluer l’acceptabilité par les adolescents et leurs parents d’un questionnaire de dépistage du risque suicidaire aux urgences pédiatriques. Méthode : l’étude qualitative avec analyse phénoménologique interprétative d’entretiens semi-structurés d’adolescents et de parents, consultant quel que soit le motif dans deux services d’urgences pédiatriques à La Réunion en 2016, a permis d’étudier leur acceptabilité. Résultats : 20 adolescents (âge moyen de 14 ans, sex-ratio de 1,2, 3 adolescents dépistés à risque suicidaire par le questionnaire) et 16 parents ont passé un entretien allant jusqu’à 45 minutes. L’acceptabilité du questionnaire par les participants était globalement bonne. Les vécus étaient contrastés et/ou ambivalents entre intérêt, malaise et anxiété. Ils reconnaissaient de multiples utilités au dépistage : détection des jeunes à risque, informations sur le sujet, médiation entre adolescents et parents, action à visée thérapeutique par l’espace de parole et d’écoute proposé. Des participants doutaient de la validité du questionnaire du fait de possibles réponses inauthentiques. D’autres appréhendaient un risque iatrogène. Certains préféraient un dépistage ciblé plutôt qu’universel. Pour d’autres, préoccupés par leur motif de consultation, le dépistage n’était pas faisable aux urgences. La communication était décrite comme principal facteur protecteur du suicide. Conclusions : les données qualitatives apportent, par l’analyse fine des histoires de vie et de leurs significations, une compréhension nouvelle de la prévention du suicide chez les adolescents. Des programmes éducatifs, permettant d’informer adolescents et parents, de lever le tabou et de réduire la stigmatisation sur le suicide, faciliteraient l’acceptabilité du dépistage ainsi que des soins proposés. Des essais randomisés contrôlés, avec un long suivi de cohorte, seraient nécessaires pour évaluer l’efficacité du dépistage du risque suicidaire des adolescents aux urgences pédiatriques.

Mémoires  Médecine humaine et pathologie. 2017

Document : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01676755/document

Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01676755