Psychiatrie Un plan d'actions en 12 mesures pour la psychiatrie
Psychiatres, pédopsychiatres, généralistes, infirmiers... tous concernés
Psychiatre
Le Quotidien du Médecin
Article, lundi 29 janvier 2018
Après le temps des rapports (cinq depuis 2013 !), celui de l'action. « La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre : j'en fais une priorité de santé », a déclaré Agnès Buzyn devant un parterre de psychiatres, vendredi 26 janvier.
La ministre n'a pas promis de hausse des moyens financiers. « Annoncer des moyens supplémentaires n'est pas toujours l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité » , se défend-elle dans un entretien au « Monde ». Elle s'est dite en revanche « particulièrement vigilante à ce que le budget de la psychiatrie soit préservé dans les groupements hospitaliers de territoires (GHT) et les hôpitaux généraux ». L'allocation des ressources sera revue en fonction de nouveaux indicateurs de qualité, et une réflexion sera engagée pour faire évoluer le modèle de financement, en écho à la réforme nationale. Par ailleurs, la psychiatrie sera l'une des premières disciplines concernées par les financements de parcours innovants, prévus dans l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale.
À plus long terme, la ministre envisage de développer la pédopsychiatrie de ville et les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale, via leur inscription dans la prochaine révision conventionnelle (2021).
Formation et recherche
Pour panser les plaies d'une pédopsychiatrie sinistrée, Agnès Buzyn promeut l'enseignement et la recherche. Toutes les facultés auront au moins un PU-PH en pédopsychiatrie ; deux postes viennent d'être créés, portant l'effectif national à 41 emplois de PU-PH. Un appel à projet sera lancé pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) en pédopsychiatrie. Une révision de la maquette de la formation des pédopsychiatres devrait être engagée, sous l'égide du Pr Benoît Schlemmer, président du comité de suivi de la réforme du 3e cycle.
Plus largement, Agnès Buzyn a rappelé que la psychiatrie est l'une des priorités du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) 2018. Elle envisage d'installer une coordination nationale de la recherche en psychiatrie, afin d'harmoniser les travaux de recherche, d'apporter aide et ressources aux chercheurs, et d'imposer la France sur la scène internationale.
En matière de formation, tous les médecins généralistes auront un stage de psychiatrie durant leur formation, pour savoir repérer les pathologies psychiatriques, conduire un bilan initial, et orienter vers le spécialiste si besoin. Les infirmiers en pratiques avancées devraient pouvoir se spécialiser en psychiatrie d'ici la fin de l'année.
Bonnes pratiques et indicateurs
La Haute Autorité de santé doit produire des indicateurs de qualité des soins et de nouvelles recommandations de bonnes pratiques, relatives à la médication, la précocité des diagnostics, les délais de prise en charge, les taux de suicide. La réduction du recours à la contrainte et à l'isolement doit être un objectif à « atteindre collectivement, en interrogeant nos pratiques, en réformant nos formations », a déclaré Agnès Buzyn.
La ministre a encouragé les coopérations entre acteurs du soin somatique et du soin psychiatrique, les liens entre le médical, le médico-social et le social au sein des projets territoriaux de santé mentale (PTSM), et la sectorisation.
La prise en charge du patient psychotraumatisé (femmes, enfants, migrants, victimes d'attentat, etc) bénéficiera de la création de 10 unités en 2018, tandis qu'une formation spécifique transversale sur le sujet devrait s'inscrire dans le 3e cycle des études.
Un dernier volet de mesures concerne la prévention du suicide : le dispositif Vigilans de recontact du suicidant à sa sortie de l'hôpital, expérimenté dans 5 régions et un département, doit être généralisé dans les deux ans ; un numéro unique pour les personnes en situation de détresse psychique est à l'étude.
Enfin la ministre a indiqué qu'elle assurerait personnellement la présidence du comité stratégique de psychiatrie et de santé mentale, qui remplacera le conseil national de santé mentale installé en octobre 2016 par Marisol Touraine.
La ministre n'a pas promis de hausse des moyens financiers. « Annoncer des moyens supplémentaires n'est pas toujours l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité » , se défend-elle dans un entretien au « Monde ». Elle s'est dite en revanche « particulièrement vigilante à ce que le budget de la psychiatrie soit préservé dans les groupements hospitaliers de territoires (GHT) et les hôpitaux généraux ». L'allocation des ressources sera revue en fonction de nouveaux indicateurs de qualité, et une réflexion sera engagée pour faire évoluer le modèle de financement, en écho à la réforme nationale. Par ailleurs, la psychiatrie sera l'une des premières disciplines concernées par les financements de parcours innovants, prévus dans l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale.
À plus long terme, la ministre envisage de développer la pédopsychiatrie de ville et les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale, via leur inscription dans la prochaine révision conventionnelle (2021).
Formation et recherche
Pour panser les plaies d'une pédopsychiatrie sinistrée, Agnès Buzyn promeut l'enseignement et la recherche. Toutes les facultés auront au moins un PU-PH en pédopsychiatrie ; deux postes viennent d'être créés, portant l'effectif national à 41 emplois de PU-PH. Un appel à projet sera lancé pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) en pédopsychiatrie. Une révision de la maquette de la formation des pédopsychiatres devrait être engagée, sous l'égide du Pr Benoît Schlemmer, président du comité de suivi de la réforme du 3e cycle.
Plus largement, Agnès Buzyn a rappelé que la psychiatrie est l'une des priorités du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) 2018. Elle envisage d'installer une coordination nationale de la recherche en psychiatrie, afin d'harmoniser les travaux de recherche, d'apporter aide et ressources aux chercheurs, et d'imposer la France sur la scène internationale.
En matière de formation, tous les médecins généralistes auront un stage de psychiatrie durant leur formation, pour savoir repérer les pathologies psychiatriques, conduire un bilan initial, et orienter vers le spécialiste si besoin. Les infirmiers en pratiques avancées devraient pouvoir se spécialiser en psychiatrie d'ici la fin de l'année.
Bonnes pratiques et indicateurs
La Haute Autorité de santé doit produire des indicateurs de qualité des soins et de nouvelles recommandations de bonnes pratiques, relatives à la médication, la précocité des diagnostics, les délais de prise en charge, les taux de suicide. La réduction du recours à la contrainte et à l'isolement doit être un objectif à « atteindre collectivement, en interrogeant nos pratiques, en réformant nos formations », a déclaré Agnès Buzyn.
La ministre a encouragé les coopérations entre acteurs du soin somatique et du soin psychiatrique, les liens entre le médical, le médico-social et le social au sein des projets territoriaux de santé mentale (PTSM), et la sectorisation.
La prise en charge du patient psychotraumatisé (femmes, enfants, migrants, victimes d'attentat, etc) bénéficiera de la création de 10 unités en 2018, tandis qu'une formation spécifique transversale sur le sujet devrait s'inscrire dans le 3e cycle des études.
Un dernier volet de mesures concerne la prévention du suicide : le dispositif Vigilans de recontact du suicidant à sa sortie de l'hôpital, expérimenté dans 5 régions et un département, doit être généralisé dans les deux ans ; un numéro unique pour les personnes en situation de détresse psychique est à l'étude.
Enfin la ministre a indiqué qu'elle assurerait personnellement la présidence du comité stratégique de psychiatrie et de santé mentale, qui remplacera le conseil national de santé mentale installé en octobre 2016 par Marisol Touraine.
Marisol Touraine
Conseillère d'État Porte-parole
du Parti socialiste (janvier-mai, 2003) Secrétaire nationale du Parti
socialiste chargée de la solidarité, de la protection sociale et de la
santé (juin, 2005-novembre
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/01/29/psychiatres-pedopsychiatres-generalistes-infirmiers-tous-concernes_854603
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Retours de son intervention à l'encéphale Extraits :
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] "Je veillerai à ce que le budget de la psychiatrie soit préservé dans les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) et dans les hôpitaux généraux." @agnesbuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] "La formation de tous les professionnels de santé doit être renforcée afin de faciliter la détection des malades, puis leur intégration dans un parcours de soin." @agnesbuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] "Nous réfléchissons à la mise en place d’une coordination nationale de la recherche en psychiatrie." @agnesbuzyn
Gif https://twitter.com/twitter/statuses/956952799945936897
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] « Je mettrai en place, avec la Ministre @VidalFrederique, un appel à projet (AAP), pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) de pédopsychiatrie. » @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] « Toutes les facultés de médecine devront disposer d’au moins un professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) en pédopsychiatrie » @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] « L’enjeu de la formation concerne aussi les équipes en psychiatrie et les acteurs de la santé mentale, dont le travail est indispensable» @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] « Pour sensibiliser les professionnels aux enjeux de la santé mentales, 100% des médecins généralistes auront un stage de psychiatrie ou de santé mentale durant leur formation. » @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] "J’ai entendu les professionnels de santé qui se battent pour que la parole du patient soit reconnue à sa juste valeur." @agnesbuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] Nos politiques doivent avoir en vue la prise en charge du malade dans toutes ses dimensions :
Gif https://twitter.com/twitter/statuses/956950309829513216
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] « Aujourd'hui encore, les troubles psychiques demeurent un tabou, un objet de stigmatisation. Le plan d’actions que je propose doit faire évoluer les mentalités » @agnesbuzyn
GIF : https://twitter.com/twitter/statuses/956950067268804610
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. La Ministre @AgnesBuzyn a présenté ce matin, 12 mesures pour la psychiatrie et la santé mentale au congrès de l’#encephale2018
HOSPIMEDIA @HOSPIMEDIA 8 minil y a 8 minutes
Agnès Buzyn annonce des mesures "urgentes" pour la psychiatrie incluant le financement, la qualité des soins, la formation, la recherche et la prévention du suicide @CordierCaroline @minSoliSante http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20180126-politique-de-sante-agnes-buzyn-annonce-des-mesures?utm_source=twitter&utm_medium=twitter&utm_campaign=twitter …
Papageno Programme @PapagenoSuicide il y a 5 heures
Caroline Cordier @CordierCaroline il y a 4 heures
.@agnesbuzyn veut étendre "ds les deux ans à venir" le dispositif de recontact du suicidant (Vigilans) après sortie urgences/hospitalisation et identifier un numéro de recours pour les personnes en détresse psychique extrême @HOSPIMEDIA @PapagenoSuicide @encephaleonline #suicide
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Agnès Buzyn: "La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre"
Le 26 janvier 2018 à 16:32
"La
psychiatrie ne sera plus le parent pauvre, j'en fais une priorité de
santé", a promis la ministre des solidarités et de la santé, Agnès
Buzyn, vendredi
matin au 16e congrès de l'Encéphale, en annonçant un plan d'action en
deux temps destiné à optimiser l'organisation et à redorer l'image de la
psychiatrie.
"Malgré
une augmentation de la prévalence des maladies mentales, la prévention
est insuffisante, et les diagnostics trop tardifs. De la même façon,
l'inclusion sociale des personnes malades est insuffisante et les
politiques publiques ne se sont pas saisies de l'accès de cette
population à une vie active et à une vie citoyenne. Aujourd'hui
encore, les troubles psychiques demeurent un tabou, un objet de
stigmatisation", a constaté la ministre en introduction de son discours.
"Le
constat est unanime, la psychiatrie est une discipline d'avenir, mais
l'organisation des soins en santé mentale et leur place dans la société
n'est pas à la hauteur de ce constat" a-t-elle ajouté.
Son plan d'action en deux temps, annoncé en juillet 2017 (cf dépêche du 19/07/2017 à 13:02), vise donc à combler ces lacunes organisationnelles, et à "faire évoluer les mentalités".
Parmi
le premier train de mesures présentées vendredi par la ministre,
s'inscrivant "dans une démarche holistique de prise en charge des
pathologies psychiatriques", certaines lui ont été inspirées par sa
rencontre du 18 décembre 2016 avec les professionnels du secteur, a-t-elle précisé (cf dépêche du 20/12/2017 à 12:49, dépêche du 20/12/2017 à 12:00 et dépêche du 22/12/2017 à 12:12).
"Néanmoins,
ce temps de l'urgence ne doit être que le début d'un chemin à parcourir
ensemble sur le long terme", a-t-elle poursuivi. "Par conséquent,
d'autres mesures seront nécessaires et devront être concertées, non
seulement avec des professionnels, mais aussi avec des personnes
concernées, sans oublier naturellement leurs proches et leurs familles."
Ces
mesures s'inscrivent toutes dans la stratégie nationale de santé (SNS)
qui doit notamment "donner un cadre à la prévention de la souffrance
psychique et à la promotion du bien-être mental", a-t-elle souligné.
Agnès
Buzyn compte ainsi renforcer le rôle de premier recours des médecins
généralistes et leur formation, ainsi que celle des paramédicaux
exerçant en psychiatrie et santé mentale (cf dépêche du 26/01/2018 à 13:34).
Elle ambitionne également de développer et coordonner la recherche en
psychiatrie et santé mentale, et de placer la France au premier rang en
la matière (cf dépêche du 26/01/2018 à 14:20).
Agnès
Buzyn a également annoncé qu'elle demanderait prochainement au
directeur général de la Caisse nationale de l'assurance maladie des
travailleurs salariés (Cnamts), Nicolas Revel, de "prêter une attention
toute particulière à la tarification des consultations en psychiatrie et
en pédopsychiatrie", en particulier pour que les pédopsychiatres
exerçant en ambulatoire bénéficient des mêmes traitements que les
médecins généralistes "eu égard à la consultation des enfants".
Elle
a affirmé que les dotations allouées à la psychiatrie devaient faire
l'objet d'attention particulière, et qu'elle serait vigilante à la fois à
ce que son financement lui permette de répondre aux besoins de la
population et que son budget soit préservé au sein des groupements
hospitaliers de territoires (GHT), comme des hôpitaux généraux.
"Aujourd'hui, le montant des dotations est tributaire de l'histoire, je veux que demain
il soit gage d'égalité", a ajouté la ministre, avant d'évoquer un
"consensus sur la nécessité d'évolution du financement de la
psychiatrie".
"Il
faut faire évoluer le modèle pour soutenir davantage la dynamique de
projets et valoriser la qualité des prises en charge dans les logiques
de parcours", a-t-elle insisté.
Elle
a promis une réflexion avec les acteurs concernés sur ce thème,
réflexion "ancrée dans une réflexion plus globale sur la transformation
du système de santé" et de son financement.
La
psychiatrie sera une des premières disciplines concernées par le
financement des parcours innovants relevant de l'article 51 de la loi de
financement de la sécurité sociale (LFSS) (cf dépêche du 22/01/2018 à 19:14), a-t-elle par ailleurs annoncé.
La
ministre des solidarités et de la santé a également insisté, dans son
discours, sur le lien nécessaire entre psychique et somatique, déplorant
"trop de distance" entre médecine de ville, hôpitaux généraux et
établissements psychiatriques, alors que la santé mentale doit pouvoir
s'appuyer sur les différents aspects du parcours de soins.
Elle
a notamment cité les comorbidités en psychiatrie et addictologie, dont
la coexistence des troubles les aggrave l'un l'autre, touche la moitié
des consommateurs de stupéfiants, et représente un "réel enjeu de santé
publique".
Elle
a déclaré souhaiter donc renforcer la coopération entre ces différents
acteurs, en s'appuyant sur les GHT, les communautés psychiatriques de
territoires (CPT), la télémédecine, ou encore les projets territoriaux
de santé mentale (PTSM) (cf dépêche du 11/01/2018 à 19:11).
La
ministre veut également développer les consultations en soins
somatiques en cas de handicap lourd, préserver "coûte que coûte"
l'autonomie des malades, et les intégrer socialement.
"Les
PTSM, tout en réaffirmant la place du secteur [...] doivent nouer des
liens entre médical, médico-social et social", a-t-elle insisté,
évoquant des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) à venir
relatives à l'organisation des PTSM.
Agnès
Buzyn a par ailleurs expliqué vouloir créer des équipes autour de
thématiques précises telle la prise en charge des personnes victimes de
psycho-traumatismes, citant les victimes d'attentats ou de violences
faites aux femmes.
La
formation des psychiatres et autres professionnels de santé doit donc
être renforcée, a-t-elle souligné, la détection de ces victimes devant
devenir un enjeu pour l'ensemble des professionnels de santé.
Elle demandera donc prochainement au Pr Benoît Schlemmer, qui pilote la réforme du 3e cycle des études médicales (cf dépêche du 27/02/2017 à 16:32),
de réfléchir à la création d'une formation spécifique à la prise en
charge des victimes de traumatismes, proposée à tous les étudiants de 3e
cycle. Elle lui demandera également de "revoir la maquette" de la
psychiatrie, en particulier de la pédopsychiatrie.
Par
ailleurs, Agnès Buzyn a affirmé avoir mobilisé la HAS pour
"coconstruire des recommandations de bonnes pratiques professionnelles",
qui seront complétées d'indicateurs de qualité des soins relatifs à la
médication, à la précocité des diagnostics, aux délais de prises en
charge, ou encore aux taux de suicide, inscrits au programme de la HAS
pour 2018-2022.
La
ministre des solidarités et de la santé a assuré compter sur le
renouvellement du recueil d'information médicalisée en psychiatrie
(RIM-P) depuis le 1er janvier (cf dépêche du 15/03/2017 à 11:04), pour recueillir des données permettant l'analyse de la situation, des tendances, et des disparités territoriales.
Elle
souhaite par ailleurs que les indicateurs en psychiatrie et santé
mentale permettent de réviser l'allocation des ressources en
psychiatrie.
La
ministre a terminé son discours sur le thème de la prévention du
suicide. Celle-ci doit "associer tous les acteurs, médecins de ville,
psychiatres, éducation nationale, travailleurs sociaux, associations
d'aide et d'écoute et être dotée d'outils innovants et ayant fait leurs
preuves".
Agnès
Buzyn a mentionné le dispositif de recontact des suicidants à la sortie
de l'hôpital, testé sur cinq régions, et qu'elle souhaite généraliser à
l'ensemble du territoire d'ici deux ans (cf dépêche du 03/03/2017 à 17:48).
Elle
a souhaité également que toute personne en état de fragilité puisse
être mise en relation, 24h sur 24, avec un professionnel de santé
mentale, afin d'évaluer le risque, prévoir une intervention adaptée,
enclencher des rappels de suivi à long terme, et renvoyer les demandes
vers les partenaires associatifs.
Une
mission des inspections générales est engagée quant à la mise en place
d'un numéro unique d'urgence, a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle
souhaitait que cette mission intègre une réflexion sur les besoins
propres à la psychiatrie et à la santé mentale.
Agnès
Buzyn assurera par ailleurs personnellement la présidence d'un comité
stratégique de la psychiatrie et de la santé mentale, réuni une fois par
an. Ce comité remplacera l'actuel conseil national de santé mentale,
a-t-elle précisé vendredi dans une interview au Monde daté de samedi.
bd/vl/ab/APMnews
***
Agnès Buzyn : " Il faut préserver les moyens de la psychiatrie "
La
ministre de la santé annonce un plan comportant des mesures de
formation, de hausses de tarifs et la création d'indicateurs de qualité
Le Monde 26/01/2018
La ministre de la santé Agnès Buzyn présente, vendredi 26 janvier, un plan de douze mesures d'urgence en
faveur de la psychiatrie. Dans un entretien au Monde, elle livre son
constat sur ce secteur, " paupérisé " et " en souffrance " : " En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur. "
Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la dégradation de -l'accueil des patients. Y a-t-il une " crise " de la psychiatrie?
C'est une discipline qui s'est paupérisée et sur laquelle il n'y a pas eu un vrai investissement depuis des années. Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu'il y a plus d'addictions, moins d'accompagnement des familles... On peut dénoncer des conditions de travail parfois très dures, ainsi que des conditions d'hospitalisation parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les -situations dramatiques que l'on peut observer dans certains endroits. Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup d'établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur.
Qu'allez-vous faire face à un tel constat?
Ces cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les mêmes. Je me suis dit qu'il n'était donc pas nécessaire d'en commander un nouveau. Les douze mesures d'urgence que je présente aujourd'hui sont issues des propositions formulées en décembre par l'ensemble des représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur ce secteur doit changer.
Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité?
Dans beaucoup d'endroits, les psychiatres tirent la sonnette d'alarme sur les moyens parce que leur activité est la variable d'ajustement du budget du reste de l'hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline soient préservés. Cela n'a pas de sens - pour un établissement - de compenser une baisse d'activité dans des services de médecine ou de chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des soins qu'ailleurs. Or aujourd'hui des patients hospitalisés en psychiatrie n'accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus courte, ce n'est pas tolérable. Il faut que les filières de soins s'organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que les autres.
Vous dites que les budgets hospitaliers seront " préservés ". Donc pas augmentés...
Annoncer des moyens sup-plémentaires n'est pas toujours -l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité. Il vaut mieux d'abord faire en sorte que les professionnels s'organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas les bonnes pratiques.
Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l'offre?
L'organisation en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le monde pour assurer les soins sur le territoire. D'ailleurs j'ai décidé de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, qui va remplacer l'actuel conseil national de santé mentale.
Jusqu'ici la psychiatrie a " échappé " à tout système d'évaluation...
Il y a trop peu d'indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir mesurer l'usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la rapidité d'une prise en charge. On ne peut pas restructurer une discipline sans avoir une vision claire de l'état des pratiques. Quand j'étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j'ai lancé cette démarche sur les recours à l'isolement ou à la contention, dont le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la banalisation. Aujourd'hui ministre, j'ai demandé à la HAS de travailler sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en France, on ait les mêmes chances d'accéder à une filière de qualité.
Qu'en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu'à un an d'attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous?
La démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus faire d'enseignement et de recherche tellement il y a de patients à prendre en charge. C'est un cercle vicieux, plus personne ne veut s'investir. Il y a des régions entières où il n'y a pas de formation. Je souhaite donc qu'il y ait au moins un poste de professeur de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C'est un premier pas indispensable pour retrouver l'attractivité.
Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique?
Nous allons, avec l'Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d'un certain nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd'hui parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins
Quel doit être le rôle des médecins généralistes?
Ils sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale, notamment des enfants. Il faut qu'ils soient formés de manière à les repérer, puis qu'ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C'est pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités restent à discuter.
La suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur formation?
Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans ces services acquièrent une " sur-spécialité " dans ce domaine, par le biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les établissements, et d'assurer certaines tâches aujourd'hui dévolues aux psychiatres.
Les prisons traversent une grave crise. Or autour d'un quart des détenus souffre de troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux?
Il existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s'est ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités.
Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul
Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la dégradation de -l'accueil des patients. Y a-t-il une " crise " de la psychiatrie?
C'est une discipline qui s'est paupérisée et sur laquelle il n'y a pas eu un vrai investissement depuis des années. Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu'il y a plus d'addictions, moins d'accompagnement des familles... On peut dénoncer des conditions de travail parfois très dures, ainsi que des conditions d'hospitalisation parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les -situations dramatiques que l'on peut observer dans certains endroits. Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup d'établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur.
Qu'allez-vous faire face à un tel constat?
Ces cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les mêmes. Je me suis dit qu'il n'était donc pas nécessaire d'en commander un nouveau. Les douze mesures d'urgence que je présente aujourd'hui sont issues des propositions formulées en décembre par l'ensemble des représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur ce secteur doit changer.
Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité?
Dans beaucoup d'endroits, les psychiatres tirent la sonnette d'alarme sur les moyens parce que leur activité est la variable d'ajustement du budget du reste de l'hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline soient préservés. Cela n'a pas de sens - pour un établissement - de compenser une baisse d'activité dans des services de médecine ou de chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des soins qu'ailleurs. Or aujourd'hui des patients hospitalisés en psychiatrie n'accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus courte, ce n'est pas tolérable. Il faut que les filières de soins s'organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que les autres.
Vous dites que les budgets hospitaliers seront " préservés ". Donc pas augmentés...
Annoncer des moyens sup-plémentaires n'est pas toujours -l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité. Il vaut mieux d'abord faire en sorte que les professionnels s'organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas les bonnes pratiques.
Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l'offre?
L'organisation en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le monde pour assurer les soins sur le territoire. D'ailleurs j'ai décidé de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, qui va remplacer l'actuel conseil national de santé mentale.
Jusqu'ici la psychiatrie a " échappé " à tout système d'évaluation...
Il y a trop peu d'indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir mesurer l'usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la rapidité d'une prise en charge. On ne peut pas restructurer une discipline sans avoir une vision claire de l'état des pratiques. Quand j'étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j'ai lancé cette démarche sur les recours à l'isolement ou à la contention, dont le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la banalisation. Aujourd'hui ministre, j'ai demandé à la HAS de travailler sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en France, on ait les mêmes chances d'accéder à une filière de qualité.
Qu'en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu'à un an d'attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous?
La démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus faire d'enseignement et de recherche tellement il y a de patients à prendre en charge. C'est un cercle vicieux, plus personne ne veut s'investir. Il y a des régions entières où il n'y a pas de formation. Je souhaite donc qu'il y ait au moins un poste de professeur de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C'est un premier pas indispensable pour retrouver l'attractivité.
Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique?
Nous allons, avec l'Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d'un certain nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd'hui parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins
Quel doit être le rôle des médecins généralistes?
Ils sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale, notamment des enfants. Il faut qu'ils soient formés de manière à les repérer, puis qu'ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C'est pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités restent à discuter.
La suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur formation?
Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans ces services acquièrent une " sur-spécialité " dans ce domaine, par le biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les établissements, et d'assurer certaines tâches aujourd'hui dévolues aux psychiatres.
Les prisons traversent une grave crise. Or autour d'un quart des détenus souffre de troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux?
Il existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s'est ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités.
Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul
http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/01/26/agnes-buzyn-il-faut-preserver-les-moyens-de-la-psychiatrie_5247385_823448.html
Les mesures
Agnès Buzyn, la ministre de la santé, présentait vendredi 26 janvier son plan d'action
Stage obligatoire
Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous les futurs médecins généralistes lors de leur -internat
Formation continue
" Sur-spécialisation " des -infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue
Bonnes pratiques
Mise en place d'indicateurs de la qualité des soins et de -recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie
Révision des tarifs
Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des consultations complexes de psychiatrie en médecine -générale lors d'une prochaine révision de la convention médicale
Budget des hôpitaux
Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des -groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux d'ici la fin d'année
Stage obligatoire
Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous les futurs médecins généralistes lors de leur -internat
Formation continue
" Sur-spécialisation " des -infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue
Bonnes pratiques
Mise en place d'indicateurs de la qualité des soins et de -recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie
Révision des tarifs
Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des consultations complexes de psychiatrie en médecine -générale lors d'une prochaine révision de la convention médicale
Budget des hôpitaux
Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des -groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux d'ici la fin d'année